7 5 * G O U
» la terre a voit été enlevéeparoiffoit un trou epou-
„ vantable, & que le village fut entièrement enterré
» par cette terre tranfportée ». Bellarminus, de af-
ctnfu mentis in Deum. Cet article ejl tiré du premier volume
de fkjffl naturelle , gènèr. & partie, p . 48 c),
GOUGE , f. f. ( Architecture. ) eft un outil de fer
long 8c taillant par le bout, qui eft arrondi en forme
de rigole, 8c emmanché de bois , qui lert au maffon
à pouffer des moulures à la main. ( P )
G oUGE en bois , outil d'Arquebufier ; c’eft un ci-
feau reployé en gouttière 8c tranchant par en-bas,
emmanché comme le cifeau à ébaucher, dont les
Arquebufiers fe fervent pour creufer un trou dans ,
un b ois, &c. Ils en ont de plufieurs groffeurs. Foye{
les fin. des Planches du Sculpteur & du Menuifier, 8cc.
G ouge enfer, outil d'ArqutbuJîer ; c’eft un cifeau
de fer trempé, de la longueur de trois à quatre pouces,
qui eft un peu ployé en demi-cercle par en-bas,
fort tranchant, Sc rond par en-haut ; les Arquebu-
fiers-s’en fervent pour creufer les baffinets.
GOUGE, ( Charpenterie. ) eft un cifeau à un ou
deux bifeaux concaves, qui fert à faire des cannelures
& desrivuresdansle bois. Foye^la P l, de Menuif.
G ouge QUARRÉE, outil de Charron ; c’eft une ef-
pece de cifeau qui eft rond par en-haut, & qui par
en-bas eft à trois quarts, tranchant, & qui fert aux
Charrons à évuider les mortaifes qu’ils font. Voye^
les figures, Planche du Charron.
Gouge ro n d e, outil de Charron; il eft fait par
en-haut comme la gouge quarrée , mais par en-bas il
forme un cifeau convexe en languette ronde, tranchant
par en-bas, 8c des deux côtés. Cet outil fert
aux Charrons à évider 8c nettoyer la tête des trous
& mortaifes, 8c quelquefois à aggrandir les trous.
G o u g e , outil de Ferblantier ; c’eft un petit poinçon
de fer rond par en-haut, 8c gros d’environ un
pouce, tranchant par en-bas, 8c formant un demi-
cercle , qui fert aux Ferblantiers pour découper 8c
feftonner des pièces de fer-blanc. Foyt{ Planche de
Ferblantier, fig. 3 1 .
GOUGES, pl. voye[ outils de Fontainier, au mot
Fo n ta in ier . .
GOUGE À main , en terme de Fermier, eft une ef-
pece de plane recourbée, 8c dont les manches font
perpendiculaires au plan des cçurbures. Voyeç la fig.
S . Planche du Formier.
G o u g e , ( Manège, Maréchallerie. ) cifeau recourbé
dans fa longueur 8c en forme de gouttière,
femi-cylindrique à fon extrémité, de telle forte que
fon tranchant préfenté perpendiculairement fur un
plan, y trace une demi-circonférence de cercle de
quatre, cinq , ou fix lignes de diamètre. Cet infiniment,
qui doit être emmanché commodément, n’a
qu’un bifeau, lequel fe trouve en-dehors ; fa longueur
eft communément d’environ 7 à 8 pouces.
Il eft d’un ufage indifpenfable dans la Chirurgie
vétérinaire, 8c fert principalement à pratiquer des
ouvertures à la foie, dans les cas où il eft effentiel
de s’inftruire de l’état des. parties que cette portion
de l’ongle dérobe à nos y eux , 8c où il importe de
donner iffue à des matières épanchées 8c fuppurées,
qui par leur féjour altéreroient 8c corromproient
inévitablement l’aponévrofe, les tendons, &c.
Il eft encore une autre efpece de gouge qui ne différé
point de celles dont nombre d’artilans s’aident
dans leur métier ; les Maréchaux s’en fervent très-
indiferetement dans le leur. Ils l’employent lorf-
qu’il s’agit d’abattre 8c de détruire les inégalités des
dents molaires, qui font telles dans les vieux chevaux
, qu’elles bleffent la langue, 8cfouvent la face
intérieure des joues ; 8c'que ces mêmes chevaux ne
pouvant broyer parfaitement les alimens , n’en tirent
que le fu c , 8c font ce que nous exprimons en
difant qu’ils fo n t grenier ou magaftn. Ces ouvriers
G O U
imprudens appuient d’une main pour cet effet le
tranchant de cet outil contre ces apretés, très-malà
propos nommées furdens par tous les écrivains,
& frappent de l’autre fur fon manche à coups de
marteau, aux rifques d’ébranler la tête 8c la mâchoire
de l’animal, de fufeiter une forte de commotion,
8c d’offenfer les parties poftérieures de la bouche ,
8c même celles de l’arriere-bouche fi la gouge glif-
foit 8c fe d é voyoit, ou fi la pointe de la dent cédoit
trop aifément à l’aftion qui doit en affûrer la chute.
On a fubftitué à cette pratique grolfiere, 8c dont
on a reconnu les inconvéniens 8c les dangers, celle
de faire mâcher au cheval une lime d’acier, que
quelques-uns appellent râpe, 8c d’autres carreau, de
maniéré que cette derniere gouge eft aujourd’hui re-
jettée, 8c n’eft plus regardée comme un infiniment
utile 8c néceffaire.
Quelques-uns s ’en fervent néanmoins encore dans
la fameul'e opération duroflignol ou du fifflet. Foyer
Pousse, (t) 1
Gouge, ( Plombier. ) eft un outil de fer taillant,
par le bout, dont plufieurs ouvriers, 8c entre autres
les Tourneurs, Tablettiers, 8c Plombiers fe fervent
foit à la main, ou en la frappant avec le marteau.
La gouge eft une efpece de cifeau creufé en forme
de demi-canal, dont la portion de cercle eft plus ou
moins grande, félon qu’on veut caver ou arrondir
plus ou moins l’endroit de l’ouvrage où on s’en fert.
Ce cifeau eft toujours emmanché dans un morceau
de bois : les Charpentiers fe fervent aufîi d’une gouge
, mais qui eft bien différente de celle-ci; car elle
eft toute de fer, 8c a deux piés 8c demi de longueur.
Foyer la fig . c). Planche I I J. du Plombier.
Gouge , ( Menuiferie. ) la gouge du menuifier différé
peu de celle du charpentier.
Gouge , ([Tourneur.) outil dont les Tourneurs fe
fervent ; c’eft une efpece de gouttière, le bout eft arrondi
8c tranchant. Foye^-en lafig. P l. I . du Tourneur.
Gouge , ( Ar t méchan. ) le Doreur 8c d’autres ouvriers
ont auffi leurs gouges ; mais elles ne different
des précédentes ni pour l’ufage ni pour la forme : fi
la gouge eft petite, on l’appelle gougette.
GOU GE T TE , f. f. petite gouge, voyc^ ci-devant
les articles GOUGE.
GOUJON DE RIVIERE, gobio f iu v ia t i l i s f . m.1
{Hfi.nat. Jclhyol.)petitpoiffon appellé goijfon dans le
Lyonnois ; il eft couvert de petites écailles; il a deux
petits barbillons près de la bouche, deux nageoires
près des oiiies, deux fous le ventre, une au-delà de
l’anus, 8c une fur le dos, qui eft tachetée de noir. C e
poiffon a la chair molle & de mauvais goût, parce
qu’il relie dans la fange, 8c qu’il vit de chair pourrie.
Lorfque l’on a jetté dans l’eau une tête de cheval
ou de boeuf, &c. les goujons viennent en grand
nombre pour en manger ou plutôt pour la fucer '
car ils n’ont point de dents : après les avoir ainfi raf-
femblés, on les pêche aifément. Rond, hijl, des poif-,
fions de riviere. ( I )
Goujon , en Architecture ; c’eft une groffe che-'
ville de fer fans tête, qui fert à retenir des colonnes
entre leurs bafes 8t le fuft ; le chapiteau avec le
fuit ou tige ; des baluftres entre leur focle 8c tablette
, 8c à d’autres ufages. ( P )
G o u j o n d ’ u n e p o u l i e , (iraéc/z.) voye^B o u l o n .1
Goujon DE Pommes y.en.terme de Doreur, font
des broches de fer fur lefquelles on travaille les
pommes de carroffe. On les monte fur le carroffe.
Ces broches font prifes dans le corps de la pomme ,
quand on la fond.
Goujon , {Menuifier.) Ce font des chevilles que
l’on colle , 8t que les Menuifiers mettent au lieu de
clés, lorfqn’ils collent quelques pièces de bois enfemble
, foit que ces pièces foient à languettes 8c
rainures , ou qu’elles foient à plat-joint,
G O U
GOUJONNER, v . aft. ehci Us Laytiurs; c’eft àf-
fembler des planches a-sec les pointes de clous dont
les Maréchaux fe fervent pour ferrer les chevaux.
G O U J U R E , f. f. (Marine.) C ’eft une entaille
faite autour d’une poulie, afin d’encocher l’étrope.
Ce mot fe dit auffi pour celle qu’on fait autour d’un
cap de mouton, ou qui fervent à tenir les haubans.
Goujure de chouquet; c’eft l’entaille qu’on fait à
chaque bout par où paffe la grande étague. (Z )
GOULAMS, f. m. pl. ([Hifi.mod.) En Perle, ce
font des efclaves ou fils d’efclaves de toutes fortes
de nations, 8c principalement de Géorgiens renégats
, qui forment le fécond corps de l’armee du fo-
phi. Il en a environ 14 mille à fon fervice. On appelle
leur général koullas-agaßi. Ils ont plufieurs
grands feigneurs dans leur corps. Thevenot, voyage
du Levant. (G)
GOU LETS, f. m. pl. {Pêche.) Suivant nos auteurs
fur la pêche , les goulets font des entrées qui
vont en s’étréciffant dans le milieu d’un filet ; en-
forte que le poiffon qui fe préfente eft conduit par
les goulets dans le corps du filet, dont enfuite il ne
peut plus fortir, à caufe qu’il ne fauroit plus trouver
le lieu étroit par lequel il eft entré.
G O U L E T T E , f. f. en Architecture, petit canal
taillé fur des tablettes de pierre ou de marbre pofées
en pente, qui eft interrompu d’efpace en efpace par
de petits baffins en coquille, d’où fortent des bouillons
d’eau, ou par des chûtes dans les cafcades, &c.
On voit de ces goulettes taillées fur les tablettes
de la terraffe du jardin du Luxembourg, en face du
château. Il y a des goulettes en plomb. {P )
Goulette , (/a) Géog. fort confidérable d’Afrique
fur la côte de Barbarie ; ce fort eft compofé de
deux châteaux. Le corfàire Barberouffe le prit en
ï <3 5 ; Charles V . l’emporta d’affaut en 1536; mais
Selim II. s’en empara en 1574. Il eft à huit lieues N.
de Tunis, fur la lagune de Tunis à l’endroit le plus
étroit. Long. 28. x 5 . latit. 3 7 . 10. {D . J .)
G OU LO T TE , fub, f. terme d'Architecture ; voye{
jGargouille.
G O U L U , adj. {Gramm.) qui mange avec trop
d’avidité. C’eft-là ce qui a fait appefter goulu le poiffon
galeus glaucus d’Artedi. Voyez l ’article fuivant.
GOULU DE m er , galeus glaucus à’Axteà.ïf {Iclhy o-
log.) efpece de fqualus, 8c l’un des plus voraces de
tous les animaux aquatiques. Il eft d un beau bleu
fur le dos 8c d’un blanc-argentin fur le ventre ; fes
narines s’étendent tranfverfalement à toute la longueur
du nez ; les trous de fes yeux font de forme
elliptique : il a deux rangs de dents larges 8c triangulaires
; fa queue eft fourchue, mais une des fourches
eft plus groffe que l’autre ; enfin il a cette particularité
remarquable, 8c néanmoins commune
avec les > autres poiffons de fon genre, c’eft que
vafte gueule eft à la partie inférieure de la tete, en-
forte qu’il eft obligé de fe tourner fur le dos avant
que de pouvoir attraper fa proie. Si les poiffons auxquels
il donne la chaffe, ne s’échappoient dans cet
intervalle, dit le doêleur Hanfloane, aucun d’eux ne
pourroit l’éviter, tant il a d’ardeur, de vîteffe, 8c
de force en nageant. {D . J .)
GOUPILLE, fub. f. petite cheville de laiton, 8c
quelquefois d’a c ier, dont les Horlogers fe fervent
pour faire tenir plufieurs pièces enfemble. C’eft par
le moyen de goupilles que la platine de deffus tient
avec les piliers, & le cadran avec la grande platine,
&c. Foye^Platine, Cadran, Cage, & c. {T )
G O U P IL L E R , v . aû. terme d'Horlogerie ; c’eft
■ faire tenir plufieurs pièces enfemble avec des goupilles.
Foyt{ Goupille , P l a t 1 n e , Cage, Cadran
, &c. Il fignifie aulfi fimplement mettre les goupilles
dans les trous qui leur fo n t defiinés. { T )
* GOUPILLON, f, m. en terme de Fergettier; c’ eft
Tom VIL
G O U 7 5 3
un infiniment garni de tous fens de foies de porc
prifes dans des fils-d’archal paffés à l’extrémité d’un
manche de bois ou de métal. L e goupillon a plufieurs
ufages différens. Il fert à l’Eglife, où il a remplacé
la queue du renard, à diftribuer aux Chrétiens l’eau-
bénite; dans les maifons, à nettoyer différens vaif-
feaux, 8c fur-tout ceux qui fervent à des ufages honteux
; dans les atteliers, a répandre fur des ouvrages
des iubftances fluides par gouttes , &c. Voyez les
articles fuiyans.
* Goupillon , che^ les Cartiers ; c’eft une groffe
broffe faite de foie de cochon 8c emmanchée d’un
manche de bois, qu’ils trempent dans le pot à la colle
dont ils fe fervent pour coller les quatre feuilles de
papier dont ils fabriquent les cartes^ '
Il y a encore un autre goupillon fait en forme de
broflè, dont on fe fert auffi pour coller ; 8z l’un 8c
l’autre fervent encore à puifer la couleur que l’on
applique fur les cartes par-deffus les patrons. Foye^
les Planches du Cartier. La première repréfente un
ouvrier qui prend.de la colle avec un goupillon;
la fig. fécondé repréfente un autre ouvrier qui paffe
avec un goupillon de la couleur fur un moule.
* Goupillon , {Chapel.) c’eft un bâton d’un pié
8c demi de longueur, dont le bout eft garni en-travers
de plufieurs brins de foie ou poils de cochon.
Les Chapeliers fe fervent de ce goupillon pour arrofer
le baflin 8c la feutriere, lorfqu’ils travaillent à feutrer
les chapeaux. C ’eft ce qu’ils appellent arrofer le feutre
ou arrofer le chapeau.
GOURA, Gura , {Géogr.) ville de Pologne au pa«
Iatinat de Mazovie, appartenant à l’évêque de Pof-
nanie. Celui qui vivoit du tems de Jean Sobieski,
peupla cette ville de monafteres , éleva des autels
dans tous les bois des environs ; 8c d’une butte de
fable, entourée d’épaiffes forêts, il en fit une parfaite
J érufalem polonoife. Elle eft fur la Viftule à cinq
lieues de Warfovie, 8c prend fon nom de fa fitua-
tion fur une hauteur ; car les Polonois appellent
gouri tout coteau, toute montagne, tous lieux un
peu élevés; on écrit d’ordinaire gura. Long. 3 0 . 2 3 .
lat. S x . 4 . {-D. J .) ,
* G O U R G O UR A N , f. m. ( Commerce.) étoffe
travaillée en gros-de-Tours, mais plus forte en chaîne
8c en trame ; les foies n’en font point moulinées,
, mais elles font feulement gommées 8c préparées par
faifeeaux de huit brins. Foye{ l'article Gros - DETOURS.
Le gourgouran vient des Indes, où l’on fait
employer la foie comme elle fe dévidé de deffus les
cocons. Nos ouvriers n’en font pas encore venus là.
GOURMAND, {Gramm.) il fe prend tantôt fub-
ftantivement, 8c tantôt adjeélivement, 8c fe dit en
général d’un animal qui mange avec excès 8c ayec
avidité. Foye^ ci-après Gourmandise.
Gourmand ou Larron, adj. {Jardin.) {e dit
d’une branche qui s’échappe & emporte toute la
nourriture de l’arbre ; on a grand foin de la retrancher.
Foyei T aille. {K )
GOURMAND E R , v . a£l. {Gramm.) c’eft en général
traiter durement en paroles. Il eft encore d’u-
fage, mais moins qu’autrefois.
G o u rMANDER un cheval y {Manège. ) expreflïon
ufitée pour defigner fpécialement l’aû io n d’un ca valier
, q u i, par des façades 8c des ébrillades continuelles
, offenfe cruellement la bouche du c h e v a l,
8c le précipite perpétuellement dans la confufion 8c
dans le defordre.
Suivant les auteurs du diâionnaire de T révoux ,
çe mot ne paroît applicable que du cheval au cavalier.
Ce cheval gourmande fo n cavalier , le jette bas , s’i l
nefetient bien ferme. Je ne lais fur quelle autorité ils
pourroient étayer cette maniéré de s’énoncer inconnue
à tous les écuyers, Sc dont nous n’avons eu
c*arde d’enrichir encore notre art. Ne feroit-ce pas
0 - r r r r r \\