FRANC A , genre de plante à fleur en oeillet * com-
pofée de plufieurs pétales difpofés en rond 8c foûte-
nus par un calice cylindrique. Le piftil fort de ce
calice 8c devient dans la fuite un fruit plus ou moins
alongé, qui s’ouvre d’un bout à l’autre en trois parties,
quoiqu’il foit renfermé dans le calice. Il contient
desfemences ovoïdes très-petites, & attachées
au placenta. Nova plant, gener. Amer. 8cc. par M.
Micheli. ( / )
F R AN C A R T E , f. f. (Comm.') mefure pour les
grains dont on fe fert à Verdun. La francarte de fro*
ment pefe 38 livres poids de marc, de méteil 34,
de feigle 32 , 8c d’avoine 25. Voye^ les dicl. de Comm.
& de Trév. (G)
FRANCE, ( Géog.) grand royaume de l’Europe,
borné au N. par les Pays-Bas, à i’E. par l’Allemagne,
les Suiffes, & la Savoie; au S. par la mer Méditerranée
& par les Pyrénées ; à l’O. par l’Océan.
Selon la carte de la mefure de la terre donnée par
M. Caflini, la France a d’orient en occident 220
lieues de large, 8c du nord au fud, depuis Dunkerque
jufqu’aux frontières d’Efpagne ,2 3 0 lieues de
long. En prenant la France de biais , depuis la côte
de Bretagne la plus éloignée jufqu’àNice fur la côte
de Provence, 250 lieues ; 8c depuis les confins d’Efpagne
au midi de Bayonne, jufqu’aux confins d’Allemagne,
du côté des Pays-Bas, 210 lieues ou environ.
Ainfien prenant 220 lieues pour milieu entre
ces différences, cela donne pour l’étendue de la
France 400 lieues quarrées. Ces lieues font félon la
même carte, de 25 au degré.
Dans cette étendue, l’air y eft pur & fain, fous
lin ciel prefque par-tout tempéré. L’Océan arrofe la
France d’un côté, & la Méditerranée de l’autre. Elle
a de hautes montagnes 8c de belles rivières. Son pays
fertile & délicieux abonde en fe l, grains, légumes,
fruits, v in s , &c. mines de fer, de plomb, de cuivre,
&c. Il y a en France 18 archevêchés , 1 1 2 évêchés,
14777 couvents, 12400 prieurés ,13 5 6 abbayes de
religieux, 240 commanderies de i’ordrede Malthe,
&c. On y compte 13 parlemens, 12 gouvernemens
généraux, ou fi l’on veut, 36 gouvernemens des provinces,
& 25 univerfités, qui ne font pas toutes célébrés.
Sa fituation fe trouve, félon l’académie des
Sciences, entre le treizième & le vingt-fixieme degré
de longitude, & entre le quarante-deuxieme 8c le
cinquante-unieme de latitude.
L’hiftoire de ce royaume, dit un homme de génie,
nous fait voir la puiffance des rois de France fe former,
mourir deux fois, renaître de même ; languir
enfuite pendant plufieurs fiecles : mais prenant infen-
fiblement des forces, s’accroître de toutes parts, 8c
monter au plus haut point ; femblable à ces fleuves
qui dans leur cours perdent leurs eaux, oufe cachent
fous terre, puis reparoiffent de nouveau, groflis par
les rivières qui s’y jettent, 8c entraînent avec rapidité
tout ce qui s’oppofe à leur paffage.
Les peuples furent abfolument efclaves en France,
jufque vers le tems de Philippe - Augufte. Les fei-
gneurs furent tyrans jufqu’à Louis XI. tyran lui-même
, qui ne travailla que pour la puiffance royale.
François I. fit naître le commerce, la navigation, les
lettres, & les arts, qui tous périrent avec lui. Henri
le Grand, le pere 8c le vainqueur de fes fu.jets, fut
affaifiné au milieu d’e u x , quand il alloit faire leur
bonheur. Le cardinal de Richelieu s’occupa du foin
d’abaiffer la maifon d’Autriche, le Calvinifme, 8c
les gïands. Le cardinal Mazarin ne fongea qu’à fe
maintenir dans fon pofte avec adreffe & avec art.
Auffi pendant neuf cents ans , les François font
Telles fans Vnduftrie, dans le defordre 8c dans l’ignorance
: voilà pourquoi ils n’eurent part ni aux gran-
jdes découvertes, ni aux belles inventions des autres
peuples. L’imprimerie, la poudre, les glaces, les té*
lefcopes, le compas de proportion, la circulation du
fang, la machine pneumatique, le vrai fyftème de
l’univers, ne leur appartiennent point; ils faifoient
des tournois, pendant que les Portugais 8c les Efpa-
gnols découvroient 8c conquéraient de nouveaux
mondes à l’orient 8c à l ’occident du monde connu.
Enfin les chofes changèrent de face vers le milieu du
dernier fiecle ; les Arts, les Sciences, le Commerce,
la Navigation, & la Marine,parurent fous Colbert,
avec un éclat admirable dont l’Europe fut étonnée 1
tant la nation françoife eft propre à le porter à tout ;
nation flexible qui murmure le plus aifément, qui
obéit le mieux, 8c qui oublie le plûtôt fes malheurs.
Je fuis très-difpenié d’entrer ici dans aucun détail
de l’état préfent du royaume. Sa force réelle 8c relative
; la nature de fon gouvernement ; la religion
du pays ; la puiffance du monarque, fes revenus ,
fes reffources, 8c fa domination, tout cela n’eft ignoré
de perfonne. L’on ne fait pas moins que les richef-
fes immenfes de la France, qui montent peut-être en
matières d’or ou d’argent, à un milliard du titre de
ce jour (le marc d’or à 680 liv. & celui d’argent à
50 l iv .) , fe trouvent malheureufement réparties ,
comme l’étoient les richeffes de Rome , lors de'Ja
chute de la République. On fait encore que la capitale
forme, pour ainfi dire, l’état même , que tout
aborde à ce gouffre, à ce centre de puiffance ; que
les provinces fe dépeuplent exceffivement ; & que
le laboureur accablé de fa pauvreté , craint de mettre
au jour des malheureux. Il eft vrai que Louis X IV .
s’appercevant, il y a près d’un fiecle ( en 1666 ) de
ce mal invétéré, crut encourager la propagation de
l’efpece, en promettant de récompenfer ceux qui
auroient dix enfans, c’eft-à-dire de récompenfer des
prodiges ; il eût mieux valu remonter aux caufes du
mal, 8c y porter les véritables remedes. Or ces caufes
8c ces remedes ne font pas difficiles à trouver*
Foye{ les articles Impôt , Tolérance , &c. (D. J y
France,(Isle de-) Géog. province de France,
ainfi nommée parce qu’elle étoit autrefois bornée
par la Seine, la Marne, l’Oife, l’Aifne, 8c l’Ourque.
Les Géographes vous indiqueront fon étendue actuelle.
(D . / . )
FRANCFORT fur le Mein, f. m. ([Géog.) ville
d’Allemagne en"NVétéravie, aux confins de la Fran-
conie, entre la ville d’Hanaw & celle de Mayence.
Francfort eft partagé en deux par le Mein , que
l’on y paffe fur un pont de pierre. La partie qui eft
fur le bord feptentrional du fleuve, porte proprement
le nom de Francfort ,* on appelle l’autre Saxen-Hau-
fen, c’eft-à-dire les maifons des Saxons. Ces deux
parties font fortifiées avec des battions à l’antique ,
un fofle plein d’eau , 8c un chemin-couvert.
Cette v ille eft la patrie de Charles le Chauve, roi
de France: elle eft riche , impériale, anféatique;
peuplée, & marchande ; on y tient deux foires chaque
année, l’une au printems, 8c l’autre en automne
, oit entr’autres marchandifes, il fe fait un grand
commerce de livres.
C ’eft-là que les éle&eurs fe rendent pour élire un
empereur ou un roi des Romains, conformément ou
non conformément à la bulle d’or de l’empereur
Charles IV. dont l’original fe garde à la maifon-de-
ville ; c’eft un parchemin in-40. de quarante - trois
feuilles, félon Wagenfeil.
Francfort eft fameux par fon concile de l’an 794 ,
un des plus célébrés qui fe foient tenus dans l’occident
: Charlemagne, en qualité d’empereur, y exerça
la même autorité qu’avoient autrefois les empereurs
d’orient dans les conciles, depuis qu’ils eurent
embraffé le Chriftianifme. On rejetta dans ce concile
le fécond concile de Niçée, dans lequel on avoit
tétabli le culte des images. F " Iconoclastes.
Francfort embraffa la confeffion d’Augsbourg l’an
1530 ; le magiftrat, & prefque tout le peuple, font
de cette confeffion ; les Réformés, les Catholiques
Romains, & même les Juifs, y font également bien
reçus, 8c y habitent avec liberté, quoiqu’ils n’y
ayent point d’exercice public de leurs religions ,
mais on les toléré avec autant de fageffe que de profit.
On eft allez fage dans cette ville , pour ne s’y
occuper que du foin de faire fleurir le commerce,
8c de maintenir les droits des citoyens.
Le gouvernement y eft entre les mains de quelques
familles, qu’on appelle patriciennes : cependant
le choix des perfonnes particulières qui y doivent
remplir les charges, eft fait par le corps des métiers;
ce qui rend ce gouvernement arifto-démocratique.
Le territoire de Francfort eft un petit pays entre
l’archevêché de M ayence, le comte d’Hanaw, 8c le
landgraviat de Heffe-Darmftadt : il a feulement quatre
milles de long 8c autant de large ; 8c il eft partagé
par le Mein en deux parties , dont la feptentrionale
eft fort peuplée, tandis que l’autre n’eft prefque qu’une
forêt.
La v ille de Francfort, le feul fieu confidérable de
fon territoire, eft à environ quatre milles d’Allemagne
à l’Eft de Mayence, à deux milles d’Hanaw, &
à cinq d’Affchaffenbourg. Long. 26. 6. 3 6. latit. 4g.
55. o. fuivant les obfervations de Caffini. (D . J .)
F r a n c f o r t fur l'Oder, (Géog.') ville 8c univer-
fité d’Allemagne dans la moyenne Marche de Brandebourg
, autrefois impériale, à-préfent fujette au roi
de Pruffe. Elle eft à environ vingt-deux milles d’Allemagne
S. de Stetin, quinze milles S. E. de Berlin,
vingt-quatre.milles N. E. de "Wirtemberg, foixante-
dix milles N. O. de Vienne, félon Sreet. Longit. 32.
2.6". 15 . latit. 62. 22. o. (D . J.)
FRANCHE, adj. f . (Marine.) la pompe eft.franche,
c’eft-à-dire que l’offec eft vuide, & qu’il ne refte plus
d’eau à pomper. (Z )
F r a n c h e - B o u l in e , (Marine.) Foye^ BOUL
IN E .
F r a n c h e -Au m ô n e , (Jurifprud.) eft lorfqu’unfei-
gneur donne un fonds mouvant de lui, pourconftrui-
re une églife, cimetiere, ou autre fieu facré, fans y
retenir aucun droit ; auquel cas, il ne lui refte plus
ni foi ni jurifdiéfion proprement dites fur ce fonds,
mais feulement le droit de patronage. Tous les biens
aumônés à l’églife ne font pas donnés en franche-au-
mône : car on diftingue deux fortes d’aumône, favoir,
la franche-aumône, dont on vient de parler, Sc la pure
aumône; celle-ci eft lorfqu’on donne à l’églife des
biens temporels, produifant des fruits 8c revenus, fur
lefquels le fief 8c la jurifdiûïon demeurent, foit au
donateur, s’il a fief 8c jurifdiâion fur le fonds , foit
au feigneur féodal 8c jufticier, fi le donateur ne l’eft
pas ; 8c néanmoins les biens ainfi tenus en pure-au-
mône par des gens d’églife, font tenus franchement,
c’eft-à-dire fans en payer aucun devoir ni redevance,
ad obfequiumprecum. Foy. Maichin,y«r la coût, d'An-
gely, tit.jv . art. 1. ch. viij. Dupineau ,fur l'art. 112.
d'Anjou ; Boucheul, fur l'article 108. de Poitou. (^) ............. F r a n c h e -F ê t e ; c’eft un privilège accorde à un
feigneur pour l’exemption de tous droits fur les marchandifes
qui arrivent le jour de la fête du fieu, 8c
quelquefois pendant un certain nombre de jours. Au
mois d’O&obre 1424, Philippe, comte de Saint-Paul,
permit au fieur de Heudin, l'on vaffal, à caufe de S.
.Paul, d’obtenir du roi une francheféte ; & le 16 Juillet
142.6, le même feigneur affranchit toutes les marchandifes
arrivant à la franche-fête d’Heudin, pendant
l’efpace de cinq jours, des tonlieux, péages, 8c
travers à lui appartenans. (A )
F r a n c h e -v e r i t é , e f tlo r lq u e le fe ig n e u r ju fti-
Tome F il,
cier fait enquérir 8c informer d’office paf fes hommes
de lo i, des délits commis en fa terre, fans aucune
partie formée ou apparente, 8c lorfque le délinquant
n’a point été pris en flagrant-délit ; comme il
eft dit en la fomme rurale, comparoir à la franche-
vérité, & tenir 'vérités, en Y art. 39 . 40. de la coutume
de S. Orner fous Artois, imprimée en 1553 ; & en
Yart. / o. de celle qui a été imprimée en 1589 à Arras;
c’eft tenir les affifes , tenir ou avoir vérité fpéciale.
Lille, tit.j. art. 4 & 5. (A )
Franches , compagnies franches, (Art. militaire.y
ce font des corps de troupes qui ne forment point
de régimens ; elles ont chacune un chef, qui en eft:
le commandant ou capitaine ; elles font cOrrtpoféeS
de cavalerie & d’infanterie : on s’en fert pour donner
de l’inquiétude à l’ennemi, pénétrer dans fon
pa ys, y caufer le dégât, ou pour établir les contributions.
On donne ordinairement le nom departifans
à ceux qui commandent les corps particuliers. Foyer
Partis. ( 0
FRANCHE-COMTÉ, ou Comté de Bourgogne
, (Géog.) Burgundice comitatus, province confidérable
, bornée au nord par la Lorraine, à l’eft par
le Montbéliard & la SuifTe, à l’oiieft par le Bafîignÿ
& la Brelfe, & au fud par le Bugey. Ce pays contient
la plus grande partie du territoire des anciens
Séquaniens, qui furent fubjugués par Jules-Céfar.
Foye^ Longuerue.
La Franche-Comté a environ cinquante lieues dô
long fur trente-deux dans fa plus grande largeur ; elle
abonde en grains, vins, beftiaux, chevaux, mines
de fer, de cuivre, & de plomb , outre plufieurs carrières
; elle eft partagée prefque également en pays
uni & en pays de montagnes. Le pays uni renferme
le bailliage de Véfoul, G ra y , D o le , &c. le pays de
montagnes comprend le bailliage de Pontarlier 8c
d’Orgelet, <le Salins, Ornaufe, Beaume, Saint-Claude
, Quingey, Arbois, 8c la ville de Befançon, capitale
de toute la Franche-Comté : cette province eft
arrofée par cinq rivières principales , la Saône, le
Lougnon,le D o u x ,la Louvre, & le D ain, toutes
fort poiflonneufes.
Louis XIV. conquit la Franche - Comté en 1674.’
Ce prince, avec un million d’argent comptant & une
affûrance de fix cents mille livres, détermina les Suiffes
à refufer à l’empereur 8c à l’Elpagne le paffage
des troupes : il prit Befançon, après avoir ga<mé les
grands feigneurs du pays ; 8c en fix femaines toute
la Franche-Comté lui fut foûmife. Elle eft reftée à la
France par le traité deNimegue en 16 78 ,8c femble
y être pour jamais annexée ; monument de la foi-
bleffe du miniftere autrichien-efpagnol,8cdel’habL-
leté de celui de Louis XIV. (D . J . )
FRANCHIPANNE, f. f. ( Cuijine. ) c’eft un mets
que lesPâtiflîers font avec de la creme, des jaunes
d’oeufs, du fucre , de l’écorce de citron, de la
fleur-d’orange, 8c autres ingrédiens de cette ef-
pece.
* FRANCHIR, v . aft. c’eft traverfer en s’élevant
avec effort; il fe prend au fimple 8c au figuré : ainfi
l’on dit, franchir un foffé, une haie, 8c franchir les
barrières de la vertu.
Franchir , (Marine.) franchir l'eau de la pompe,
lignifie que 1 eau diminue 8c s’épuife ; ce qui s’entend
de l’eau qui entre dans le vaiffeau, foit par quelques
ouvertures, ou autrement. ( Z )
Franchir la lame , c’eft couper les vagues qui
traverfent l’avant du vaiffeau, & paffer au-travers.
(Z) Franchir une Roche , ou un haut-fond c’eft
paffer par-deffus, quand il y a affez d’eau pour n’y
pas demeurer 8r échoüer. (Z )
FRANCHISE, f. f. (Hif. & Morale.) mot qui
donne toujours une idée de liberté dans quelque fens
Nn ij