
Par d’autres édits des mois de Mai, Août, & Septembre
1645, il en fut créé d’alternatifs, triennaux
& quatriennaux, qui furent fupprimés par édit de
Décembre 1663 & Avril 1667.
Au mois de Mars 1707, le roi créa un gruycr dans
chaque juftice des feigneurs eccléfiaftiques & laïques
; mais par une déclaration du mois de Mai 1708,
ces offices furent réunis aux juftices des feigneurs ;
ce qui a été Confirmé &c expliqué par la déclaration
du 8 Janvier 1715.
Suivant l’ordonnance des eaux & forêts, les
gruycrs royaux doivent avoir un lieu fixe pour y tenir
leur fiégé à jour & heure certains chaque femai-
ne, & doivent réfider dans le détroit de leur grurie
le plus près des bois que faire fe peut, à peine de perte
de leurs gages & d’interdittion.
Ils doivent auffi avoir un marteau particulier pour
marquer les arbres de délit & les chablis.
Ils ne peuvent juger d’autres délits que ceux dont
l’amende eft fixée par les ordonnances à 11 liv. &
au-deffous; fi elle excede ou qu’elle foit arbitraire ,
ils doivent renvoyer la caufe en la maîtrife du ref-
fort, à peine de 500 liv. d’amende pour la première
fois, & d’interdiâion en cas de récidive. •
Leur devoir eft de vifiter tous les quinze jours les
eaux & forêts de leur grurie en la même forme que
les officiers des maîtrifes.
Les fergens à garde doivent affirmer devant eux
leurs rapports dans les vingt-quatre heures, à peine
de nullité.
Ils ont un regiftre paraphé par le maître particulier,
le lieutenant & procureur du roi, où ils tranf-
crivent leurs vifites, les rapports affirmés devant
e u x , & autres adles de leur charge.
Faute d’avoir fait les diligences néceffaires, ils font
refponfables des délits.
Tous les trois mois ils délivrent au procureur du
toi en la maîtrife , le rôle des amendes qu’ils ont
prononcées, pour être par lui fourni au colleûeur,
à l’effet d’en faire le recouvrement.
II leur eft défendu, fous peine d’interdiftion , de
difpofer des amendes, fauf au grand-maître à leur
faire taxe pour leurs vacations.
L’appel des gruycrs royaux ne peut être relevé directement
en la table de marbre, mais en la maîtrife,
où il doit être jugé définitivement fur le champ.
Ces appellations doivent être relevées & pour-
fuivies dans la quinzaine de la fentence , finon elle
s’exécute par provifion ; & le mois écoulé fans appel
ou fans pourfuite, elle paffe en force de chofe
jugée en dernier reffort.
Tous feigneurs hauts-jufticiers ont droit de grurie
, & leur juge eft gruycr dans l’étendue de leur
haute juftice ; ce qui ne fait plus de difficulté depuis
la déclaration du roi du 8 Janvier 1715.
Ce n’eft pas d’aujourd’hui que le droit de grurie
a été accordé à des feigneurs; car dans un réglement
fait par Charles V. au mois d’Avril 1380, pour les
pêcheurs de Nogent-fur-Seine, il eft parlé du gruycr
de la reine Jeanne, qui étoit dame de ce lieu ;&
dans des lettres de Charles VI. du mois d’Oftobre
138 1 , il eft dit que le feigneur de Dourlemont en
Champagne établira un gruycr auquel feront fournis
les meffiers & foreftiers qui gardent fes bois. Il pa-
roît auffi qu’au-deffus de ces gruycrs des feigneurs
particuliers, il y avoit un gruycr général pour toute
la province : c’eft ce que fuppolènt des lettres de
Charles V I. du mois de Janvier 1382, qui font adref-
fées au gruycr de Champagne.
Les gruycrs feigneuriaux peuvent connoître de
tous délits dans les eaux & forêts, à quelque fom-
me que l’amende puiffe monter ; en quoi leur pouvoir
eft beaucoup plus étendu que celui des, gruycrs
•royaux.
L’appel de leurs fentences dans ces matières. ref-
fottit direôement au liège de la table de marbré,
omijfo mcdio. Voyez le glofj'. de Ducange, au mot
gruarius, & ci-devant Gru age , GRURIE. (A)
GRUYERES , (Géog.) petite ville de Suiffe au
canton de Fribourg ; elle étoit autrefois la iréfidence
des comtes de Gruycfcs, & la capitale de leur comté.
Son terroir abondé en pâturages, où l’on nourrit
beaucoup de vaches , du lait desquelles on fait
ces grands fromages qui prennent leur nom du lieu,
& dont la vente fait la feule richeffe du canton,
Gruycfcs eft fituée fur le Sana, à fix lieues S. O. de
Fribourg. Long. 24. 68. laùt. 46'. 36. (D . J.)
GRY ; c’eft ainfi que les Anglois appellent une me-
fttfe qui contient un dixième de ligne. Voyc^ Ligne.
Une ligne eft la dixième partie du doigt, le doigt
la dixième partie d’un pié , & le pié philofophique
le tiers d’un pendule, dont les vibrations dans la latitude
de 4 5 degrés, font égales chacune à une fécondé
ou foixantieme de minute. Voyeç Po u c e , Pi é ,
Pendule , &c. Chambcts.
GRYMOIRE, f. m. ( Divination, ) art màgique
d’évoquer les âmes des morts ; Delrio remarque
avec raifon que tout ce qu’on dit de cet art prétendu
eft fans fondement. Voye^ Né c rom an c ie ,
Nous ajoûterons que dans plufieurs provinces le
peuple eft perfuadé qu’il exifte un grymoirc, c’eft-à-
dire un recueil de conjurations magiques propres à
appeller & à faire paroître les démons ; que les ec-
cléfiaftiques feuls ont droit de lire dans ce livre & de
converfer avec les démons fans que ceux-ci puiffent
leur faire aucun mal ; & qu’au contraire" ces efprits
de ténèbres emporteroient en enfer ou- tordroient le
cou à tout laïc qui auroit l’imprudence de lire dans
ce grymoirc : & l ’on ne manque pas d’appuyer ces
préjugés d’hiftoires ou de contes encore plus ridicules.
(G)
GRYPHITE, f. f. (LUfl. nat.) nom que l’on donne
à une coquille foffile que l’on trouve affez communément
dans le fein de la terre, mais dont l’analogue
vivant nous eft entièrement inconnu ; cette
coquille eft bivalve , les deux pièces qui la compo-
fent font inégales pour la grandeur ; la plus grande
eft de la forme d’un bateau, eft recourbée par le côté
le plus mince, & va en s’élargiffant. Wallerius
en diftingue trois efpeces ; les gryphites unies, Iccvcs'
cannelées, rugoji; & fillonnées, lacunoji : il les regarde
comme des oftracites ou huîtres: on la nomme
auffi huître recourbée. (—)
G U
G U A C A , {Gcog.') petite province de l’Amérique
méridionale, aux confins du Popayan & de Quito,
C ’eft-là où l’on commence à voir le fameux chemin
des Incas , pratiqué avec toiit le travail & l’induf-
trie poffible, au-travers de plufieurs montagnes fort
hautes, & de lieux auffi deferts que raboteux ; ce
chemin eft, comme autrefois, garni par intervalles
de tambos ou d’hôtelleries qui fervent encore aujourd’hui
dans le Pérou ; il y a toujours dans chacune
quelques indiens avec un commandeur qu’on
nomme alcade ; fa charge eft auffi-tôt qu’un voyageur
arrive , de lui donner un américain pour lui
fournir de l ’eau , du bois, & autres chofes fembla-
bles dont il peut avoir befoin ; il lui donne en outre
deux autres lerviteurs, l’un pour lui apprêter à manger
, & le fécond pour avoir foin de fa monture ; ce
qui eft exécuté gratuitement, fidèlement, & prom-
tement ; enfin il donne à ce voyageur des guides
quand il part, & les habita ns appellent cette hofpi-
talité , un fcrviçcpcrfonncl; il eft grand, noble, &
digne de l’humanité. Deus efi mortali juvarc morta-.
Uni. (JD. J.) '
GUA-i
GUADALAJARA', [Géog.) ville d’Efpagne dans
ïa Nouvelle Caftille, fur le Hénarès, à quatre lieues
N. E. d’Àlcala , douze de Madrid. On a raifon de
douter que cette v ille foit la Caraca de Ptolomée ;
en 1460 Henri IV. l’hônora du nom de cité, & elle
a droit d’affifter aux états généraux de Caftille.
C ’eft la patrie de Gômez de Ciudad-Réal (Alva-
rès) poète latin efpagnol, qui fut élevé avec Char-
les-Quint, & fe fit de la réputation dans fon pays
par fon poëme de lu toiflon d or : il mourut le 14
Juillet 1538, âge de cinquante ans. Longit. 14. 60.
latit. 40vjG. (D . J .,) • • , \
G u a d a l a j a r a , ou G u à d a l a x a r a , (Gèogr.)
province de l’Amérique feptentrionale dans la Nou-
velle-Efpagne ; elle eft bornée au levant & au fud
par leMechoacan,& au couchant par la province de
Xalifco : au midi de cette province eft le grand lac
nommé lac de Chapala, formé par Riogrande & par
deux autres rivières,& formant à fon tour le fleu ve de
Sant-Iago. On ne peut rien ajouter à la fertilité du
p a y s , qui porte en abondance le ma.ys , le froment
& tous les fruits de l’Europe. Guadalajara ^capitale
; Lagos, Léon, & Zamora en font les villes les
plus cortfidérables, (D . J.)
G u a d a l a j a r a , ou G u a d a l a x a r a , ( Gèogr. )
ville confidérable de l’Amérique feptentrionale, capitale
de la riche & fertile province de même nom,
dans la Nouvelle-Efpagne , avec un évêché fuffra-
gartt de Mexico. Nuno de Gufman la fit bâtir en
15 31 ; elle eft à 87 lieues O . N. O. de Mexico, Long.
2 7 / .4 0 . latit. N. 2O-.. 2. (D . J.)
GUADALAVlAR, (Géog.) riviere d’Efpagne au
royaume de Valence ; ce nom qui lui a été donné par
les Maures, fignifie eau pure : les anciens ont nommé
cette riviere Turia. Elle a fes fources dans les montagnes
qui fèparent la Nouvelle-Caftille du royaume
d’Arragon ; elle coule dans ce dernier d’Occident
en Orient, fe courbant vers le S. O . elle entre dans
le royaume de Valence, baigne la capitale au-deffous
de laquelle ellefe perd dans la Méditerranée. Ses
rivages font communément bordés de faules, de planes,
de pins, & d’autres arbres femblables, depuis
fa fource jufqu’à fon embouchure. (D . J.)
GUADALENTIN, (Géog.) riviere d’Efpàgne qui
a plufieurs fources dans le royaume de Grenade, &
fe perd à Almaxaràn dans le golfe de Carthagene.
(D . J.)
G U A D A L O U P E , aquee Lupiat, (Géog.) ville
d’Efpagne dans l’Eftramadure, avec un célébré couvent
d’Hiéronymites, d’une ftruâure magnifique &
d’une richeffe immenfe ; ils font au nombre de cent
vingt, & ont vingt-huit mille ducats de revenu pour
leur entretien. La ville eft fur le ruiffeau de même
nom à onze lieues deTruxillo.Long. 13. 16.lat.3c).
m (d . j .)
G u a d a l o u p e ( l a ) ou G u a d e l o u p e , (Gcog.)
île de l’Amérique, l’une des Antilles françoilee, entre
l’île S. Domingue au fud, la Marie-Galande au
fud-eft, la Defirade à l’eft, & l’île de Montferrat au
nord ; fa plus grande largeur eft d’environ dix lieues
& fon circuit de foixante. Elle eft fertile, peuplée,
défendue par quelques forts, & conquife fur les Ef-
pagnols par les François qui en font les maîtres depuis
163 5 ; les matelots la nomment par corruption
la Gardcloupc : elle eft divifée en deux parties par
un petit bras de mer. La partie orientale s’appelle
la grande terre ; la partie occidentale dont le milieu
eft hériffé de montagnes, eft proprement la Guadeloupe.
Voyc^en la defeription détaillée dans les voyages
du P. Labat. Long, fuivant Harris, 3 ic). 61.66.
& fuivant Varin & Deshàyes,316.18.16. latit. 14.
o . o. (D . J.)
GUADALQUIVIR, ( le ) Battis, (Gèogr.) grand
fleuve d’Efpagne dans la Nouvelle-Caftille Si d^ins
J'orne VII*
l’Andaloufie ; il prend fa fource dans la Manche ou
plutôt il tire fon origine du mont Siéra-Ségura ; reçoit
dans fon cours le Guardemena , le Guadalou-
lou , le Marbella, le Xénil ; paffe à Cordoue, à Sé-*
ville ; forme quelques île s , & va fe perdre dans le
golfe de Cadix, à S. Lucar de Baranieda : il eft large
d’urte lieue dans fon embouchure, &C la marée y
monte jufqu’à Séville. Les Efpagnols attribuent â
fes eaux la propriété de teindre en rouge la laine des
brebis, c eft-à-dire qu’elles peuvent faciliter cette
teinture.
Le Guadalquivir, mot arabe qui fignifie le grand,
fleuve, eft le Battis des anciens ; le tems qui détruit
toutes chofes y a fait des changemens confidërables;
il a fermé fa branche orientale. Ceux qui favent les
révolutions que des tremblemenS de terre & autres
accidens ont produit fur d’autres fleuves, ne s’éton-i
neront pas de celles qui font arrivées au Guadalqui-]
vir. (D . J.)
GUADARAMA, (Géog.) petite ville d’Efpagne
dans la vieille Caftille ; elle eft fur le Guadaran, à 10
lieues N. O. de Madrid, 6 S. deSégovie. Long. 13
63. làt. 40. 43. (D . J.)
GUADEL, (Géog.) ville de Perfe dans la province
de Mékran,fur la côte orientale, avec un affez
bon port. Long. 8 0,30. l'ai. 26. (D . J.)
GUADIANA, ( le) A nas, au génitif Ance, (Géog J
riviere d’Efpagne qui prend fa fource dans la Nouvelle
Caftille proche de Canamayez ; e l l e femble
d’abord fe cacher fous terre, renaît enfuite par des
ouvertures que l’on appelle los oyos de Guadiana £
coule à Calatrava, à Ciudad-Réal ; fe jette dans l’Eftramadure
; paffe à Mérida, à Badajox ; entre dans le
Portugal ; fépare l’AIgarve du Contado qui appartient
à l’Efpagne, & fe jette enfin dans l’Océan entre
Caftro Marino & Agramonte.
Les Latins l’ont décrit fous le noin ÜÀnas, auquel
les Maures ont ajouté les deux premières fy f-
labes du nom moderne. Bochart a cherché l’étymologie
du mot Guadiana dans les langues punique &
arabe, comme fi la première lui étoit connue, ou
que les Arabes euffent été en Efpagne du tems des
Romains.
Au refte, comme cette riviere a très-peu d’eau en’
été près de fa fource, & d’une eau qui par la lenteur
de fon cours femble croupir fous des rochers y
on a cru qu’elle fe perdoit fous terre, parce que dans
la féchereffe oh la perd de vue dans les lieux voifins
de fon origine; c’eft ce qui a donné lieu à un bel ef-
prit du fiecle, de dire dans un de fes ouvrages, au
fujet des fleuves d’Elpagne : « l’Ebre l’emporte pour
» le nom , le Duéro pour la force, le Tage pour la
» renommée, le Guadalquivir pour les richeffes ;
>* mais le Guadiana n’ayant pas dequoi fe mettre en
» parallèle avec les autres, va dé honte fe cacher
>> fous terre ». Cette penfée puérile fait honneur au
goût de l’écrivain. (D . J.)
GUADIL-BARBAR, (Géog.) riviere d’Afrique
fur la côte feptentrionale de Barbarie ; elle a fa fource
auprès de l’Orbus, & tombe dans la Méditerranée
à Tabarca : ç’eft la Tufca êt le Rubricatus des
anciens. (D . J.)
GUADIX, (Géog.) les Romains l’ont connue fous
l e nom d’Accij ancienne & grande ville d’Efpagne,'
mais dépeuplée, dans le royaume de Grenade, avec
un évêché fuffragant de Séville. Ferdinand le Catholique
l’a reprife fur les Maures en 1489. Elle eft:
dans un terroir très-fertile, environné de tous côtés
de hautes montagnes, & arrofé par des torrens ; à
neuf lieues N. E. de Grenade, fept S. O. de Baca ,
dix - neuf N. O. d’Alméria. Long. 16. 23. lat. 3 y . 6.
(d . j .) m ÊKÊÊÊL GUAGIDA, (Geog.J ancienne ville d’Afrique au
royaume de Trcmeccn, dans une plaine agréable, à,
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