« p i r e
!
I
en fuppofant que cela foit v ra i, il ne l’eft pas que
tous foient galans.
L’ufage du monde peut donner la politeffe commune
: mais la nature donne feule ce cara&ere fé-
duifant 8c dangereux , qui rend un homme galant,
ou qui le difpole à le devenir.
On a prétendu que la galanterie étoit le Ieger, le
délicat, le perpétuel menfonge de l’amour. Mais
peut-être l’amour ne dure-t-il que par les fecours
que la galanterie lui prete : feroit-ce parce qu’elle n’a
plus lieu entre les époux, que l’amour celle ?
L’amour malheureux exclud la galanterie; les idees
qu’elle infpire demandent de la liberté d’efprit ; &
ç’eft lé bonheur qui la donne.
Les hommes véritablement galans font devenus
rares ; ils femblent avoir été remplacés par une efpé-
ce d’hommes avantageux, qui ne mettant que de
l’affeâation dans ce qu’ils fon t, parce qu’ils n’ont
point de grâces, 8c que du jargon dans ce qu’ils di-
l'ent, parce qu’ils n’ont point d’efprit, ont ftibftitué
l’ennui de la fadeur aux charmes dé la galanterie.
Chez les Sauvages , qui n’ont point de gouvernement
réglé, 8c qui vivent prefque fans être vêtus, l’amour
n’eft qu’un befoin.Dans un état oit tout eft elcla-
v e , il ri’y a point de galanterie, parce que les hommes
y font fans liberté 8c les femmes fans empire. Chez
un peuple libre , on trouvera de grandes vertus ,
mais une politeffe rude 8c grofliere : un courtifan de
la cour d’Augufte feroit un homme bien lîngulier
pour une de nos cours modernes. Dans un gouvernement
où un feul eft chargé des affaires de tous, le
citoyen oifif placé dans une lituation qu’il né fauroit
changer, penfera du-moins à la rendrefupportable ;
8c de cette néceflité commune naîtra une fociété
plus étendue : les femmes y auront plus de liberté ;
les hommes fe feront une habitude de leur plaire ;
8c l’on verra fe former peu-à-peu un art qui fera
l’art de la galanterie : alors la galanterie répandra une
teinte générale fur les moeurs de la nation & fur fes
produirions en tout genre ; elles y perdront de la
grandeur & de la force, mais elles y gagneront de
1 a douceur, & je ne fais quel agrément original que
les autres peuples tâcheront d’imiter , 8c qui leur
donnera un air gauche 8c ridicule.
Il y a des hommes dont les moeurs ont tenu toujours
plus à des fyftèmes particuliers qu’à la conduite
générale ; ce font les philofophes : on leur a reproché
de n’être pas galans ; & il faut avouer qu’il
étoit difficile que la galanterie s’alliât chez eux avec
l’idée févere qu’ils ont de la vérité.
Cependant le philofophe a quelquefois cet avantage
fur l’homme du monde, que s’il lui échappe
un mot qui foit vraiment galant, le contrafte du mot
avec le caractère de la perfonne, le fait fortir 8c le
rend d’autant plus flatteur.
z°. La galanterie confidérée comme un vice du
coeur, n’eft que le libertinage auquel on a donné un
nom honnête. En général, les peuples ne manquent
guere de mafquer les vices communs par des dénominations
honnêtes. Les mots galant 8c galanterie ont
d’autres acceptions. Foye^ P article précédent.
GALARICIDE, ou GALARICTE , (Hift. nat.')
nom d’une terre ou pierre grife ou de couleur de cendre,
que l’on trouvoit dans le Nil en Egypte , qui
étant écrafée, avoit, à ce qu’on prétend, le goût 8c
la blancheur du lait ; on ajoute qu’en la tenant dans
fa bouche, elle troubloit l’efprit ; qu’attachée au cou,
elle augmentoit le lait ; 8c que placée fur la cuiffe,
elle facilitoit l’accouchement ; en la pulvérifant 8c
la mêlant avec du fel 8c de l’eau, ce mélange privoit
les brebis de leur lait, 8c les guériffoit de la gale.
Quoiqu’il en foit de cès propriétés fabuleufes, M.
Hill, qui apparemment a eu occafion de la v o ir , &
qui la nomme galaclites, dit qu’elle n’eft point foluble
dans les acides , 8c qu’elle blanchit par la calcination
; que les Médecins s’en fervoient dans les
maladies des yeux. Foye^ Hill, hiß. nat. des foßiles
& Boetius de Boot. (—)
GALASO, Galafus, (Géog.) ou comme Horace
s’exprime, Galceßfiumen, ainfi que Virgile difoit, urbs
Patavii ; petite riviere de la terre d’Otrante , qui
paffe à Caftavillanella, & tombe dans le golfe de
Tarente : fes eaux font belles, 8c fon cours fort lent.
Horace a dit :
Si P area prohibent iniqute ,
Dulce pellitis ovibus Galaß
Flumen petam.
« Si les injuftes Parques me refufent cette faveur,
» je me retirerai dans le pays où le Galafo ferpente
» à-travers de gras pâturages, 8c où les troupeaux
» font chargés de riches toifons ». (D . J.)
G A LA TA , Chrifoferas, cornuBy^anùàrum, (Géog.)
petite ville de la Turquie en Europe , fur le port 8c
vis-à-vis de Conftantinople , dont elle paffe pour un
des fauxbourgs; les Chrétiens y ont quelques églifeS.
(/>■ m 1
G A L A T É E , (Mythologie.) nymphe de la mer ,
fille de Nérée 8c de D oris, félon les Poètes , qui la
nommèrent Galathée, foit à caufe de fa blancheur ,
foit fuivant Euftathe, parce qu’elle étoit la mer même
dont l’écume fait blanchir les flots. Quoi qu’il en
foit, cette charmante nymphe fut en même tems aimée
par le berger Acis, pour lequel elle eut le retour
le plus tendre , & par l’affreux Polyphème qu’elle
détefta fouverainement. Si vous me demandiez,
dit-elle dans Ovide, fi je n’avois pas autant de haine
pour le cyclope que d’amour pour Acis, je vous
répondrois que la chofe étoit bien égale. Acis fut la
viftime des fentimens de Galatée : un jour le cyclope
le furprit avec fon amante ,& lança fur lui un
rocher d’une groffeur immenfe dont il l’écrafa ; la
nymphe pénétrée de douleur , changea le fang du
fils de Faune en un fleuve qui prit fon nom ; enfuite
elle fe jetta de defefpoir dans la mer, 8c rejoignit pour
toujours fes foeursles Néréides. Il paroît que cette fable
n’a d’autre fondement que l’imagination des Poètes
, ou quelque avanture dans laquelle un rival puif-
fant 8c furieux aura fait périr l’amant & la maîtreffe.
<j>. j .)
G ALATIE, ( [Géog. anc.') c’étoit une grande contrée
de l’Afié mineure, bornée à l’eft par la Cappa-
doce, au fud par la Pamphilie, à l’oiieft par la grande
Phrygie, & au nord par le Pont-Euxin. Ce pays
étoit divifé en trois contrées , la Paphlagonie, l’I-
faurie, 8c la Galatie propre, autrement dite Gallo-
Grece, fituée au milieu des deux autres. Ses peuples
originaires étoient les Troêmes , les Proferlimini-
tains, les Bycênes , 8c les Orondices-. Les Gaulois
qui s’établirent parmi eux portoient les noms de
Teclofages, de Tolißobogiens, de Votures , & d'Am-
bians. Aujourd’hui on appelle la Galatie propre , le
Chiangare ; fa capitale, qu’on nommoit anciennement
Ancyre, s’appelle maintenant Angouri. (D . J.)
GALAUBAN , GALAUBANS , GALEBANS |
GALANS , f. m. (Marine.) les deux derniers font
peu en ufage.
Les galaubans font des cordages fort longs qui
prennent du haut des mâts de hune, 8c qui defeen-
dent jufqu’aux deux côtés du vaiffeau ; ils fervent à
tenir ces mâts , & fécondent l’effet des haubans.
Chaque mât de hune a deux galaubans, l’un à ftribord
& l’autre à basbord. Vyyeç PI. L à la cote 64. les
galaubans du grand hunier.
Les galaubans font très-utiles quand on fait vent-
arriere, parce qu’ils affermiffent les mâts de hune ,
8c les empêchent de pencher trop vers l’avant : la
jgroffetirde ce cordage d«it être les trois quarts de
Celle de l’étai de leur mât de hune-. (Z )
VALA IS, ou GALOIS, f. m. pl. ([Jurifprud.) font
en Poitou des épaves ou chofes trouvées, 8c qui ne
font avouées de perfonne. Vyye£ Confiant, fur f article
'o)S) de cette coutume. (A)
GALAXIE, f. f. terme d’Aßfonomie ; c’eft cette
longue tracé blanche & lumineufe, qui occupe une
grande partie du c ie l, 8c qui fe remarque aifément
dans une nuit claire 8c fereine, fur-tout quand il ne
fait point de lune.
Les Grecs l’appelloient ainfi du mbt grec yà\<t,
lait, à caufe de la couleur blanche : les Latins, pour
la même jraifon, l’ap'pelloient via laclea-, 8c c’ eft
pour cela que nous l’appelions voie lactée : cette dernière
dénomination eft aujourd’hui la plus en ufage.
Elle s?étend du Sagittaire aux Gémeaux, en paf-
fant à-travers ou auprès de différentes autres conf-
téllations, & femble divifer toute la région du ciel
en deux parties : fa largeur eft inégale ; en quelques
endroits elle eft double 8c fe divife comme en deux
branches^
Plufieurs Àftronomês, ëntr’aütres Galilée, Ont dit
que quand on dirige un bon télefeope vers quelque
partie que ce foit de la voie la&ée, on découvre une
multitude innombrable de petites étoiles dans le même
endroit où on ne voyoit auparavant qu’une blancheur
confufe ; 8c que ces étoiles font fi éloignées,
que l’oeil nud les confond enfemble. On prétend qu’on
obferve la même chofe dans ces autres taches app
e lle s étoiles nébuleufes ; 8c que fi on les examine
avec un télefeope, elles paroiffent diftinftement n’être
qu’un amas de petites étoiles trop foibles pour
que chacune puiffe le laiffer appercevôir féparément
à la vue fimple. Telle eft l’opinion commune aujourd’hui
fur la voie la&ée ,8c qui a été répétée en une
infinité d’endroits ; mais elle n’eft point encore adoptée
de tous les aftrohomes. M. le Monnier affûre qu*-
èn employant des lunettes de 15 & de 25 piés, on n’y
découvre pas plus d’étoiles que dans les autres régions
du ciel : on remarque feulement dans la voie
la&ée une blancheur que l’on potirroit conjecturer,
félon*lui, venir d’une matière femblable à celle qui
compofe les étoiles nébuleufes. Inß. aßr.p. Go. (O)
GALAXIES,Galaxiaÿ ( Antiq. greq'.) fêteenl’hon-
neur d’Apollon, fuivant Meurfius ; elle prenoit fon
nom d’un gâteau d’orge cuit avec du lait, qui faifoit
en ce jour-là la matière principale du facrifice.
* G A LBA , f. m. (Hiß. nat. bot.) arbres très-communs
aux Antilles. Il y en a beaucoup auflî à la Martinique.
Ils y forment des allées prefque impénétrables
aux rayons du foleil. Le galba a la feuille de
moyenne grandeur, o vale, & d’un verd gai. Il donne
un fruit de la groffeur d’une petite noix, exactement
rond, uni, & couvert d’une peau dure & li-
gneufe. Il n’a point de tubercules comme la noix de
galle , à laquelle il reffemble beaucoup d’ailleurs,
quant à fa figure, mais non quant aux propriétés. Il
renferme une fubftance dont on peut tirer de l’huile.
Les Sauvages s’en fervent quelquefois pour frotter
leurs efpeces de meubles. Ils l’employent au defaut
de celle de grougrou.
GALBANUM, f. m. (Hiß. des drogues, Mat. méd.
Pharm.J fuc réfineux & gommeux , fort connu des
anciens , & qui diftille d’une plante férulacée. C ’eft
le chêne des Arabes, le xa*/2av» de Diofcoride, le
rO^Sn, chalbane des Hébreux, mot tiré de chalba-
nah, qui fignifie gras, onctueux, gommeux ; & c’eft
aufli bien clairement du mot grec ou hébraique lati-
nifé, que le terme françois prend fon origine.
Cette gomme-réfine entroit dans la compöfition
du parfum qui devoit être brûlé fur l’autel d’or. Le
Seigneur dit à Moyfe, prenez des parfums, du ftac*-
te , de l’onix, du galbanum odoriférant, avec de l’encens
le plus pur, & que tout foit du même poids;
vous ferez un parfum compofé avec foin du mélangé
de toutes ces chofes. Exod. ch. x x x . verf. 34. Cë
parfum ne déplairoit point aujourd’hui à nos femmes
hyftériques, 8c à nos hommes hypôchpndfiaques ;
peut-être ne feroit-il pas difficile dé trouver les mêmes
caufes analogiques qui le rendoiént autrefois
agréable ou né ce flaire au peuple juif, par fon influence
fur leur genre nerveux , également affoibli
comme le nôtre : mais cette difeuffion me meneroit
trop loin.
Le galbanum eft une fubftance graffe, duftile comme
de la c ire, à demi - tranfparente, brillante, dont
la nature tient en quelque maniéré le milieu entre
la gomme 8c la réfine ; car elle s’allume au feu comme
la réfine, fe diffout dans l’eau, le v in , le vinaigre
, comme les gommes, & point ou difficilement
dans les huiles; fa couleur eft blanchâtre 8c prefque
tranfparente lorfqu’elle eft récente, enfuite jaunâtre
ou rouffe, d’un goût amer, acre, d’une odeur fortei
On trouve deux efpeces de galbanum chez les dro-
guiftes 8c dans les boutiques d’apothicaires ; l’un eft
en larmes, 8c l’autre en pains ou en maffe.
Le premier eft le meilleur ; on l’eftime quand il
eft récent, pur, gras, médiocrement vifqueux, inflammable
, formé de grumeaux blanchâtres 8c bril-
lans, d’un goût amer 8c d’une odeur forte. Le galbanum
en maffe doit être choifi le plus net qu’il fera
poflible, fe c , 8c d’une odeur forte. On jette celui
qui eft brun, fordide, mêlé de matières étrangères,
de fable, de terre, de-böis, ou autres parties de la
plante qui le produit. Il paroît cependant ne différer
du galbanum en larmes, qu’à caufe de la négligence
8c du peu de foin qu’ on a eû à le recueillir. Pour le
nettoyer, on le met dans l’eau bouillante ; 8c quand
il eft fondu, on en ôte facilement les ordures qui fur-
nagent. On l’âdultere quelquefois avec de la réfine,
des feves blanches concaffées, & de la gomme ammoniaque.
Le meilleur moyen d’éviter cette fofifti-
querie eft de le tirer de bonne main.
Les anciens Grées ont connu cette larme. D iofcoride
dit qu’elle découle d’une certaine férule, quis’ap-
pèlloic métopion. En effet elle découle d’elle-même ou
par incifion, d’une plante férulacée ou ombellifere
que M. de Tournefort a rapportée au genre d’oreofe-
lihum, par la ftrutture de fon fruit, 8c dont voici les
fynonymes :
Oreofilinum africànum galbaniferum , frutefeens ,
aniß folio, I. R. H. 319. Ferula africana , galbanife-
ne, ligußicifoliis, & fade, Par. Bat. 163. Raii, hiß.
j . 1J2, Boerh. Ind. ait. 66. Till. Hort.pif. 61. Ani-
fum africanum frutefeens , folio & caute colore caruleo
tinclis, Pluk. Phytog. 12. f 12. Anifum fruticofum
africanum, galbaniferum, hift. oxon.'3. 297. Oreo-
Jelinum anif oides , arboréfeens, ligußici foliis & fade ,
ßort luteo, capitis Bonoe-fpei, Breyn.prod. 2. yÿ. Ferula
galbanifera fyriaca, ofßc.
Cette plante eft toûjours verte. Sa racine eft grof-
fe , ligneufe , pâle , partagée en quelques branches
ou fibres. Les tiges font de la groffeur d’un pouce ;
elles s’élèvent à la hauteur de plus de deux ou trois
coudées ; elles fubfiftent 8c font ligneufes, rondes ,
genouillées , remplies d’une moelle blanchâtre un
peu dure, 8c partagées en quelques rameaux. Chaque
efpace entre les noeuds des tiges 8c des rameaux,
eft couvert d’un feuillet membraneux, d’où fortent
les feuilles femblables à celles de l’anis, mais plus
amples, plus fermes, 8c découpées plus aigu , de
couleur de verd de mer, d’une faveur 8c d’une odeur
acres. Les tiges, les rameaux 8c les feuilles font cou-
I verts d’une rofée de la même couleur.
Les fleurs naiffent aufommet destiges,difpofées en
parafol ; elles font petites, à cinq pétales, en rofe de
couleur jaune. Quand elles font tombées, il leur fuc