
ïius ; Ludolf pour les figures élégantes, & les lié-
•mens de Chimie 'théorique de M. Macquer. Vitruve ne
parle que de -quelques fourneaux en grand, qu’on
peut voir dans Libavius , & on ne trouve rien de fe-
iisfaifant là-deffùs dans l’Antiquité expliquée du
P.Montfaucon. Cet article eji de M. d e V iLH E R S .
* FOURNÉE, f. f. terme commun à plufieurs ouvriers
qui font cuire au four un grand nombre de pie-
çes à-la-fois ; comme le feyencier, le manufacturier
en porcelaine , le potier de terre, le pâtiflier, le
boulanger, &c. c’eft la quantité de pièces qu’ils ont
enfournées à - la-fois. Ainfi ils difent que h fournée
étoit entière, lorfqu’il y avoit au four autant de pièces
qu’il en pouvoir contenir ; & qu’il n’y avoit que
demi-fournée, lorfqu’il pouvoit en contenir une fois
davantage. -
. FO.URNETTE, c’elt un petit four dont on fe fert
dans les manufactures de fayencerie & autres, pour y
calciner l’émail qu’on employé pour les fayences.
fo y e i FAYENCE.
FOURNIL, f. m. en Architecture, c’eft dans une
grande maifon le lieu près de la cuifine, où font les
fours pour cuire le pain, la pâtifferie, &c. (P )
FOURNI, voye{ tes articles FOURNIR & FOURNITURE.
FOURNIMENT, f. m. (A r t mil.) c ’eft dans l’Art
militaire une elpece d’étui ou de bouteille de cuir
bouilli, de bois, ou de corne, qui fert à mettre la
poudre, & qui fe bouche avec un tampon ou un
bouchon de bois. Les foldats ont toujours un fourniment
; il s’attache à deux cordons qui font au bout
de la bandoulière de buffle, qui fert à porter ou foû-
tenir la giberne, ou l’efpece de gibeciere, dans laquelle
le foldat met les charges ou cartouches qu’il
a pour tirer. Le fourniment différé du pulverin ou
poulvérin, en ce que celui-ci eft beaucoup plus petit
, & qu’il ne contient que la poudre pour amorcer,
& que l’autre contient la poudre pour charger le
fuïil.
On appelle encore fourniment dans l’Artillerie,
une boîte de cuir ou de corde, qui renferme la poudre
pour amorcer le canon & les mortiers. Les canonniers
portent le fourniment pendu à leur cou en
écharpe. (Q)
* F O U R N IR , v . a£t. (Gramm.) c’eft donner,
mais dans une quantité relative à quelque emploi
de la chofe donnée; par ex. il m’a fourni de l’argent
pour mon voyage. Il eft quelquefois un fynony.me
à!achever, mais avec l’idée acceffoire de perfection ;
il a fourni fa carrière. Il s’employe d’une façon neutre
, quand on dit ce marchand, cette boutique, ce
magafin font bien fournis ; alors il a l’acception générale
de contenir, & les acceptions particulières
de contenir abondance de chaque chofe & variété
de plufieurs. Fournir fe prend en plufieurs autres
fens, comme en Efcrime, où l’on dit fournir une
botte : en Morale ou Logique, avoir une mémoire^
qui fournit à tout: en J uriïprudence, fournir d ’exceptions
: en Manege , fournir fon air. Voyeç les articles
fuivans.z,
F o u r n ir , (Jurifpr.) .fignifie quelquefois donner,
fîgnïfier, comme fo u rn ir des exceptions, défenfes,
griefs, & autres écritures.
| Fournir & faire valoir, ç’eft fe rendre garant d’une
rente ou créance, au cas que le débiteur devienne
dans la fuite infolvable.
. Cette claufe fe met quelquefois dans les ventes &
franfports de dettes ou de rentes,conftituées.
Son effet eft plus étendu que la fimple claufe de
garantie, en ce que la garantie s’entend feulement,
que la chofe étoit due au tems du tranfport, & que
le débiteur étoit alors folvable ; au lieu que la claufe
de fournir & faire valoir a pour objet de garantir de
finiolyabilitë qui peut furvenir dans la fuite.
Le cédant qui a promis fournir & faire valoir, n’cft
tenu de payer qu’après difculîion de celui fur qui il
a cédé la rente.
On a joute quelquefois à l’obligation de fournir &
faire valoir, celle de payer foi-même après un commandement
fait au débiteur, auquel cas le cefîion-
naire n’eft pas tenu de faire d’autre difcufîion du débiteur
pour recourir contre fon cédant.
Dans les baux à rente, le preneur s’oblige quelquefois
de fournir & faire valoir la rente ; l’effet dé
cette claufe en ce cas, eft que le preneur ni fes héritiers
ne peuvent pas déguerpir l’héritage pour fe décharger
de la rente.
L’obligation de fournir & faire valoir n’eft jamais
fqufentendue, & n’a lieu que quand elle eft exprimée.
Voye^ Loyfeau, traité de la garantie des rentes ,
ch .jv . Loiiet & Brodeau, lett. F. n. x 5 . Le Preftre ,
cent. x . ch. x x v iij. Bacquet, traité des rentes, chap.
x jx . x x . & x x j , Corbin, chap. cjv. Montolon, arrêt
104. ( A )
F o u r n ir fo n air, (Manege.) c’eft de la part du
cheval répondre à ce que le cavalier lui demande
dans un air quelconque, toujours avec la même force
, la même jufteffe & la même obéiffance. Il eft tel
air relevé où un cheval ne fauroit fournir long-tems.-
Il y a moins de mérite du côté de l’animal qui fournit
parfaitement fon air, qu’il n’y en a du côté du cavalier
qui n’exige de lui que ce dont il eft capable, foit
qu’il le conduife par le droit ou fur les voltes & dans
les autres différentes proportions & figures du ter-
rein que nous obfervons dans nos maneges. Le plus
fouvent le défaut de jufteffe & de précifion du cavalier
rompt la cadence du .cheval, lui fait perdre la
mefure de fon air, qu’alors il fournit mal, ou plutôt
qu’il ne fournit point, (e)
FOURNISSEMENT, f. m. (Jurifpr.) c’eft le fe-
queftre de la chofe contentieufe en matière poffef-
foire & de complainte, & le rétabliffement des fruits,
qui doit être fait ès mains du commiffaire. Voye^ les
coûtumes de Bourbonnois , art. 41. Poitou, 400
édit de Charles VII. de 1446, art. $ j . de Charles.
VIII. en 1493 , art. 48.
Foumiffement de complainte fignifie la même cho-.
fe ; & fentence de foumiffement eft le jugement qui ordonne
le rétabliffement des fruits. Ployer l’édit de
Charles V I I . de 1453, art. 5 5 . de Louis X I I . en
1499, art. SC . & en 1511;, art. 5 4. d’Henri II. en
1559, art. 14. Style des çoûrs & ordonnances du duc de
Bouillon , art. x 5 5 . (A )
F o u r n is s e m e n t , terme de Commerce de mer, c ’e ft
le fonds q u e c h a q u e a ffo c ié d o it m e ttre d an s u n e fo-
c ié té .
On dit compte de fourniffement, pour lignifier le
compte de ce que chaque affocié doit fournir dans
une Société, une entreprife, une manufacture, une
cargaifon de navire. Diclionn. de Comm. de Trév. ÔC
de Chamb. (G )
* FOURNITURE, f. f. n’a pas des acceptions
aufli étendues que fournir. Faire une fourniture , entreprendre^
une fourniture d’une chofe, c’eft fe charger
d’en procurer la quantité néçeflaire à .celui qui
la demande : ainfi la fourniture,, ç’eft la quantité né-
ceffaire d’une chofe fournie. Voye{ l'article F o u r n
ir .
F o u r n i t u r e , (Hydraul.) on entend par ce terme
ce que les eaux iourniffent par minute, par heu*!
re Sc par jour ; ce qui s’exprime par les mots de don4
ner ou d’écoulement. O n fax. un pouce d'eau donne, tant
de lignes, tant de pintes par heure • ce qui veuf dirè
tant de lignes , tant depintes s'écoulent par heure. Vpyeç
É c o u l e m e n t . (K )
. * FOURQUET , f. m. ( Brafferie. ) pelle de Ter
o v a le , divifée fur fa longueur en deux parties pa#
une cioifon, Ôc terminée par une douille où le mancfiè
dé cette pelle eftreçû. Cette pelle feft à rompre
ïa trempe, &c. Voye£ l'article & les.figures de la Brafferie.
FOURRAGÉ , f. m. (Maréchall.) nourriture dés
'chevaux. Ce mot généralement p^is* renferme tous
les herbages qui fervent de pâture aux animaux qui
Vivent de végétaux*
Le fourrage du cheval comprend lé foin * la paiHe
& l’avôine, lé Sainfoin, la liiferné; & .le ;;fon. Cet
article feroit fufceptible de bien des détails relatifs
à là Botanique, à la Phyfique, à la Chimie, au Commerce
& à l’Agriculture ; c ’eft aux Sa vans, à les approfondir*
Nous ne confidérerons ici le fourrage, que
relativement à la fanté, aux forces , & aux maladies
des chevaux.
La bonne nourriture modérément donnée,, concourt
à entretenir dans le cheval, comme-dans fous
les animaux, un jufte équilibre entre les Solides 6z
-les fluides. Il réfulte de cet accord une fanté ferme &
vigoureufe ; au contraire les mauvais alimens. troublent
cette harmonie : d’où fui vent quantité de maladies
dangereufes & quelquefois mortelles. Çeffônt
ces mêmes maladies qui nous ont fait fcrupuleufe-
ment méditer fur leur genre & leur caufe ; & c’eft
d’après leurs fymptomes, leurs progrès, & les im-
preflions qu’elles font fur les vifeeres du ch eval,
que nous avons attribué la plûpart de ces accidens à
une nourriture acide, acre, corrofiye, en un mot
pernicieufe, & rendue telle tantôt par le mélange du
fourrage , tantôt par fa corruption. Les chevaux ne
font expofés à prendre une mauvaife nourriture que
dans leur état de domefticité : libres & abandonnés
à eux-mêmes pour chercher leur pâture dans les
prairies, dans les bois, &c. ils n’ont garde de brouter
parmi les plantes .celles qui de leur nature peuvent
être nüifibles à leur fanté ; leur; inftinCt feul les
guide, & dirige leur appétit vers les plantes propres
à leur entretien. 11 en eft tout autrement dans leur
état d’efclavage ; ils font obligés de fe nourrir de
ce que l’aveugle induftrie de l’homme leur prépare
& leur préfente. La néceflïté leur fait prendre la
plûpart du tems des alimens qui leur font contraires
; & leur appétit naturel irrité par la faim 9 n’a
pas la liberté du choix : ainfi quelque bien intentionné
que l’homme doive être pour la confervation
de cet animal fi fecourable, il contribue en bien des
cas à fa deftruétion, par les foins peu éclairés qu’il
prend de le nourrir. La difette du fourrage, une épargne
mal - entendue, la falfification que la cupidité
des marchands de foin n’a que trop mife en ufage,
font que l’on donne la plûpart du tems aux chevaux
un foin moifi ou pourri, par quelque altération qu’il
a foufferte ou dans le pré pendant la fenaifon, ou
dans le grenier après la récolte» Cette nourriture
corrompue engendre après un certain tems le farcin,
la gale, la maladie du reu , & fouvent même la morve.
Ces genres de maladies qui tirent leur caufe primitive
d’une dépravation des humeurs occafionnée
par ces mauvais alimens, deviennent la plûpart épidémiques
, s’étendent, fe multiplient & font les plus
grands ravages dans les armées, dans les villes, &
dans les campagnes. Si la corruption du fourrage eft
fi pernicieufe, Ion mélange avec des plantes ne l’ eft
pas moins : de ce mélange il en naît aufli des maladies
bien aiguës & bien funeftes.
Le foin eft la nourriture du cheval la plus commune
; elle eft aufli la plus fufpefte. Les différens
genres de plantes qui naiffent dans les prés & dans
les pâturages, & qui entrent dans la compofition
du foin, peuvent être diftingués en trois différentes
claffes. La première contient celles qui font bien-
faifantes, appétiffantes, rafraîchifl’antes, fucculen-
tes , humeâantes, adouciflantes, &c. telles font la
jacée noire, la graflete des prés, qui perdent leurs
feuilles avant là récolte, mais dont les tiges s’élèvent
, fe mêlent au fourrage, & font la.bafe du rçteil-
jeurïoin; lapimprenelle des prés, les paquerpttes j
le tuflijage', la pédiculaire, tous lés chiendent^ les
deux efpeces'de prêlys,il’ulmaria ou reine.des présr,
la feabieufe le carvi ,1e fainfoin, la fafriçtte ,;la,:pe-
tite çhélidoine ; les, efpeces d’orchis ou,, fatvriofl , le
trefle des, près. Si le: foin n’étoit cqmpqfé:que de
tçlles plantes, qu il fut fauche dans fa (jufl^e,mati}rir
tût poliiale de le faner & de lo loi rer dans \:n ten;s
feç;>, il ferojt rpout4ercheyai une
lutaife.
La féconde clàffe4és;p?antës qui fè te tV e a t ;dans
:Prçs compôfe - un fqin d’une, qualité]inféri^prè
au premier j fans être, cependant permçieux à la fente
du cheval. Ces plantes.font là eardamine,,. I’aul-
nee, le daucus, l’çupatuiréyl’èuphrailè ^lês'éfpéees
de pentaphilloïdes ; 1 a jacqbée ; -là cajnpanula .-ÿ.le
juncago, la leche, la linaire, la lifimaGliia, les .marguerites,,
1e morfus diaboli ,'la mouffe terréftre ^ la
dent de lion, le pouillot, les primevères, le bùto-
mus ou jopc fleuri, le rfçordium, l’oliet ôUitréfle] feu?
vage jaune. ;.
La derniere claffe. eft celle des plantes pernieieu-
fes à la fanté du cheval, & qu’on doit regarder comme
autant de poifons. Ces plantes font l’aconit ^toutes
les efpeces de titimale, la gratioleyla p.tarmique;
les perfiçaires,, la catapuce, la thialpkj la thorâ j le
Repris , la ferdonia, enfin la douve appeiiée rsmon-
culus longifolius palufins. Ces plantes malfaifantes ;
confondues avec les,bonnes, briféeSj dèffechéès &
bottelées enfemble, ôtent à l’animal le.moyen de
faire, la diftinélion & le choix des bonnes d’avec les
maùvaifes ; il mord indifféremment çà, & là dans là
botte.de foin qu’il a devant lui & avec avidité, félon
que.Ja faim le preffe. Le cheval ayant mangé;iine
certaine quantité de ces maùvaifes plantes il Tut
furvient des tranchées de différens genres; li elles
fout flat'ueufes, le yentre lui enfle à un degré ex:-
tràordinaire ; & s ’il n’évacue fes vents, il périt eit
fort peu de tems i fi elles font convulfives, elles font
accompagnées d’une fi grande conftipatioh, qu’il ne
peut recevoir ou du moins retenir les lavemens. qu’on
lui donne, ni laiffer échapper les matières ftercora-
les, fymptomes prefque toûjours mortels. Souvent
ce font des douleurs néphrétiques, que l’on appelle
rétention dourine; accident oceafionné par une inflammation
au cou de la veflie, ou à fon fphin&er. Enfin
les accidens font différens, félon la qualité de la matière
qui les produit. Nous traiterons de chacune de
ces maladies, de leur caufe & de leurs remedes, en
leurs articles. Nous ne les indiquons ic i, que pour
prouver la malignité d’un foin mêle de mauvais
herbages.
La paille eft une efpecé de fourrage convenable à
beaucoup d’animaux domeftiques ; elle leur fert à
deux ufeges, à la Iitiere, & à la nourriture ; & dans
l’une & l’autre, elle eft effentiellé au cheval. Ceux
auxquels on en don ne Te plus au lieu de foin, font
les chevaux qui par leur tempérament ou à caufe de
leur exercice, demandent une nourriture moins forte
& plus legere que le foin : tels font les chevaux
naturellement gros, & les chevaux deftinés à la
chaffe & à la courfe.
On ne doit leur donner que fort peu de foin, &
point du tout à ceux qui font menacés de la pouffe.
Les Efpagnols & bien dés nations méridionales &
orientales , ne donnent à leurs chevaux que de la
paille, à caufe du peu de foin que ces contrées pro-
duifent. Leur paille eft fort menue, parce qu’elle eft
„ brifée aux piés des chevaux ou des mulets, avec lesquels
ils battent leurs grains dans une aire que Fort
fait en plaine campagne;