les bois attaqués de gelivures. Il n y a ni terroir, ni
«xpofition, ni art, qui puiffe détourner le tort que
les fortes gelées font aux arbres des forêts ; mais ce
qui doit nous tranquillifer, c’eût c[ue l’évenement eft
très-rare. La gelée de 1709 a été accompagnée des
circonftances d’un faux dégel, & de fur-gelées plus
fortes quel a première, qui font des hafards fi fingu-
liers, que l’hiftoire ne parle guereque de trois à quatre
hyvers femblables. (D . J .)
G E L N H A Z E N , Gelnufa, ([Gèogr.) petit« ville
impériale d’Allemagne, dans la "Wétéravie., fous la
prote&ion de l’élefteur P a la t in a v e c -un château
Bâti par l ’empereur Frédéric I. Elle eft fur leKintzig,
à iolieuesTL de Hanau, Sc-ioN. d’Achaftenbourg.
Long. 26. 48. lat.3 o. 20. (D .J .)
GELONS, f. m. pl. Gelonii, G clones y (Gèog.anc.)
peuples d’Europe & d’Afie. Les Lithuaniens remplacent
aujourd’hui les anciens Gelons européens, qui
faifoient partie des Scythes, & qui étoient voifins des
Sarmates. Les Gelons afiatiques habitoientla mer Noire
& la mer Cafpienne, proche des Melanôéniens &
des Colques. Ils buvoient du fang de cheval avec du
lait caillé, comme les petitsTartares font encore aujourd’hui.
Us avoient aufli la réputation d’être d’ex-
cellens archers, & c’étoit-là l’épithete qu’on joignoit
fouvent à leur nom, fagittiferi Gelones. (D . /.)
* GELOSCOPIE, f. f. (Divinat.) Ce mot vient
de yl^uç y ris t & de tK07rtuf je considéré. C eft une
efpece de divination qui fe droit du ris delà perfon-
ne : on prétendoit acquérir ainfi la connoiffance de
Ion caraâere & fes penchans, bons ou mauvais.
Foyc{ l'article PHYSIONOMIE.
GEMAAJEDID, f Géog.) ville & place forte d’Afrique
, bâtie fur une naute montagne ; elle eft marchande
, affez bien peuplée, & fituée à vingt-cinq
milles de Maroc. Au milieu de la ville eft une belle
mofquée , le palais du prince. On nourrit force
troupeaux de chevres fur la montagne, & c’eft une
des plus riches habitations du mont Atlas ; elle paye
tous les ans avec fes villages 3 5 mille piftoles à fon
prince. (D. J.)
GEMARE, i. f. ( Théol.) fécondé partie duTal-
mud de Babylone. Foye^T k lm vd . II fignifie fup-
plément, ou plutôt compliment.
Les rabbins appellent le Pentateuque Amplement
la loi. Ils nomment bifehna ou fécondé lo i, la première
partie du Talmud, qui n’eft qu’une explication
& une application de cette loi aux cas particuliers
, avec les décidons des anciens rabbins fur ces
cas : & la fécondé partie, qui eft une explication
plus étendue de la même lo i , & une colleflion des
décidons des rabbins, poftérieure à la mifehna , ils
la nomment gemara, c’eft-à-dire perfection, compliment
> achèvement, parce qu’ils la regardent comme
un achèvement de la lo i, & une explication après
laquelle il n’y a plus rien à fouhaiter. Voyt{ Mis-
CHNA.
La gemare fe nomme aufli ordinairement Talmud,
du nom commun de tout l’ouvrage. Il y a deux ge-
mares ou deux Talmuds, celui de Jérufalem & celui
de Babylone. La gemare n’eft autre chofe que l ’explication
de la mifehna donnée par des doéleurs juifs
dans leurs écoles , à-peu-près comme les commentaires
de nos théologiens fur le maître des fentences,
ou fur S. Thomas, font des explications des livres
de ces deux auteurs.
M. de Tillemont prétend que la mifehna a été commentée
par un certain Johanan, que les Juifs mettent
vers la fin du fécond fiecle ; mais le P. Morin
prouve qu’il n’a été écrit au plutôt que fous l’empire
d’Héraclius, v.ers l’an 620, un peu avant l’hégire ;
c’ eft ce qu’on appelle la gemare ou leTalmudde Jeru-
falem, que lesJuils lifent U eftiment peu, parce qu’il
«ft f©rt obfcur.
Us font bien plus de cas de la gemare ou du Talmud
de Babylone, commencé par un nommé Afar
difeontinué pendant 73 ans, à caufe des guerres des
Sarrafinsdc des Perfes, & achevé par Jola au commencement
du vij, fiecle.
Quoiqu’on comprenne fous le nom de Talmud,
& la mifehna & les deux gemaresy néanmoins ce n’eft
proprement qu’à l’ouvrage d’Afa & de Jofa qu’on
donne ce nom.
Les Juifs l’eftiment plus que tous leurs autres livres ;
ils l’égalent à l’Ecriture, & lui donnent une autorité
abfolue , malgré les fables &c les rêveries dont il eft
rempli. Ils le regardent comme la parole de Dieu
venue par tradition de Moyfe, & confervé par tra-?
dition confiante jufqu’à ce que R. Jehuda, & enfuite
R. Johanan, R. Afa & R. Jofa, craignant qu’elle ne
fe perdît, à caufe de la difperfion des Juifs, l’ont recueillie
dans la mifehna & dans la gemare. Diclionn.
de Trèv. & Chambers. (G)
GEMATRIE ou GAMETRIE, f. f. (Théol.) nom
de la première efpece de cabale artificielle des Juifs.
Foye{ Cabale.
La gématrie eft une efpece d’explication géométrique
6c arithmétique des mots, qui fe fait en deux
maniérés, ce qui forme deux efpeces de gimatries :
la première tient plus de l’Arithmétique, & la fécondé
a plus de rapport à la Géométrie.
Celle-là confifte à prendre la valeur numérique de
chaque lettre dans un mot ou dans une frafe, & à
donner à ce mot la lignification d’un autre mot ou
d’une autre frafe, dont les lettres prifes de même
pour des chiffres, font le même nombre ; car on fait
que chez les H ébreux, comme chez les G recs, il n’y
a point d’autres chiffres que les lettres de l’alphabet.
F o y e { Lettre & Caractère.
Ainfi un cabalifte ayant trouvé que les lettres de la
frafe hébraïque, il a créé au commencement, préfentent
le même nombre que les lettres de cette autre frafe
hébraïque, il a été crié au commencement de Tannée ,
il en conclura que le monde a été créé au commencement
de l’année.
Ainfi c’eft une opinion reçue chez les Cabaliftes,'
que le monde a été créé au moisThifri, qui étoit
autrefois le premier de l’année. C ’eft le premier mois
d’autonne , qui répondoit à-peu-près à notre mois,
de Septembre. De même dans la prophétie de Jacob ,
Genef. 40. 10. oii il eft dit, celui qui eft envoyé viendra
y ils difent que celui qui eft promis là eft le Mef-
fie , parce que les lettres font le même nombre que'
celles du nom qui fignifie Mejftah, Meflie ; car les
unes & les autres font le même nombre 3 58.
La fécondé efpece de gématrie eft plus difficile &
plus obfcure, aufli eft-elle plus rare : elle s’occupe à
chercher des lignifications abftrufes & cachées dans
les mafures des édifices dont il eft fait mention dans
l’Ecriture, en divifant, multipliant ces grandeurs
les unes par les autres. En voici un exemple pris de
quelques cabaliftes chrétiens.
L’Ecriture dit que l’arche de Noé étoit longue de
300 coudées, large de 50, & haute de 30. Le cabalifte
prend pour la bafe de fes opérations la longueur
de l’arche, 300 ; c’eft en hébreu un W : il divife
cette longueur par la hauteur, qui eft 30 : il trouve
10, qui en hébreu s’exprime par un î , qu’il met à
droite du W : il divife enfuite la même longueur par
la largeur, qui eft 50 ; ce qui lui donne pour quo-
tiènt 6 , qui en hébreu s’exprime par un 1 , qui étant
mis au côté gauche du W, fait avec les deux autres
lettres le nom de Jefusy Ainfi par les réglés de la
cabale il s’enfuit qu’on ne peut fe fauver que par
Jefus-Chrift, comme autems du déluge perfonne ne
fut fauvé hormis ceux qui étoient dans l’arche.
I On trouve de même le nom de Jefus dans les dî-
menfions du temple de Salomon. Mais ç’cft faire tort
•à la religion, que de l’appuyer de ces vaines fubti-
lités. Voyei FIGURE. Diclion.de Trèv. &Chamb. {G)
G EM B L O U R S , Gcminiacum, (Géogr.) petite
ville des Pays-Bas dans le Brabant, diftinguée par
une abbaye qui eft remarquable par fon ancienneté,
& pour avoir donné des hommes illuftres à l’Eglife.
L ’abbé jouit du titre de comte, & tient le premier
rang dans les états de Brabant. Dom Juan d’Autriche
gagna près de Gemblours une bataille fur l’armée des
Etats-Généraux en 1578. Elle eft fur l’Orne au dio-
cèfe de Namur, à 7 lieues de Louvain, 4 N. O. de
Namur, 9 S. de Bruxelles. Long. 22.20. lat. jo .3 2 .
(D . J.)
G EM E A U X , ( les) en Aftronomie, font une
conftellation ou ligne du Zodiaque : ils reprefentent
dans la fable Caftor & Pollux. Ce ligne eft le troi-
fieme. Foye^ Signe & Constellation. ^
Les Gemeaux ont 24 étoiles dans Ptolomée , 20
dansTycho, 89 dans le catalogue britannique. (O)
GEMELLE, f. f. (Marine.) voye{ JUMELLE.
Gemelles , en termes de Blafon, fe dit des barres
que l’on porte par paires ou par couples fur un
écu d’armoiries. II porte de gueules, au chevron
d’argent, trois barres gemelles de fable. Voye[ Barre
& nos Planches de Blafon.
GEMINI y nom latin de la conftellation des Gemeaux.
Voye^ Gemeaux.
GÉMINY, ( le) Géog. grande riviere des Indes,
qui a fa fource dans les montagnes qui font au nord
de D e lli, prend fa pente vers cette ville , devient
enfuite un fleuve confidérable, paffe à Agra, & fe
jette enfin dans le Gange : c’eft vraiffemblablement
le Jomanes de Pline. ( D . J . )
* G E MI R , v . n. c’eft exprimer fa douleur ou fa
peine par une voix languiffante,foible & inarticulée.
Il fe prend au fimple & au figuré : au fimple, comme
dans cet exemple , je poufjois de longs gémiffemens :
au figuré, Ufait gémir les couffins fous le poids de fon
corps.
GEMITES, v w Gamites.
GEMMÉ, (Sel) Hift. nat. VoyeiSvL.
GEMMINGEN, Gimminga, (Géog.) petite ville
d’Allemagne dans le palatinat du Rhin, fujette à l’é-
leâeur Palatin, entre Hailbron & Philisbourg. Lon.
p.6. 5 6 . lat.c). J . (D. J.) .
GEMONIES, f. f. pl. (Hift-) les gemomes etoient
chez les Romains à-peu-près ce que font les fourches
patibulaires en France. Foye{ Gibet. Elles furent
ainfi nommées , ou de celui qui les conftruifit,
ou de celui qui y fut expofé le premier, ou du verbe
gemo y je gémis.
D’autres difent gemonice fcalae, ou gradus getnomi.
C ’étoit, félon Publius Vi&or ou Sextus Rufus, un
lieu élevé de plufieurs degrés, d’où l’on précipitoit
les criminels. D ’autres les repréfentent comme un
lieu où Bon exécutoit & où l’on expofoit les malfaiteurs.
Les gémonies étoient dans la dixième région de
la v ille , auprès du temple de Junon. C ’eft Camille
•qui, l’an de Rome 358, deftina ce lieu à expofer le
corps des criminels, à la vue du peuple ; ijs etoient
gardés par des foldats, de peur qu’on ne vînt les enlever
pour les enterrer ; & lorfqu’ils tomboient de
pourriture, on les traînoit de-là avec un croc dans le
•Tibre. Diclionn. de Trév. & Chambers. (G)
GEMUND , ( Géog. ) ville d’Allemagne dans la
haute Autriche, confidérable par fes falines. Clu-
vier penfe que cette ville eft le Laùacum d’Antonin.
Elle eft fur le Draun au nord d’un lac de meme nom,
que l’on croit être le lacus Fcelix des anciens dans la
Norique ripeufe, & qui prit le nom de Foelix, de la
troifieme légion q u iy a v o it fes quartiers d’hyver.
Long. 37. 40. lat. 47. 43.- |
Remarquons ici que les^ Allemands ont fouvent
donné le nom de Gemünd, de Gmund, Gmuind ou
Tome F i l .
Mundy aux lieux qui étoient à l’entrée ou à la fortie
d’une eau coulante. Le mot mund fignifie bouche ou
embouchure. Tel eft notre Gémund, U^trmund, dans
la Marche; Travemund dans le Holftein, &c. (D . J.)
G e m u n d , Gemunday (Géog.) petite ville impériale
d’Allemagne dans la Soiiabe. Son principal
commerce confifte en chapelets, & la feule religion
catholique romaine y eft foufferte. Cette ville etoit
originairement une abbaye de bénédi&ins. L’empereur
Frédéric le Borgne l’entoura de murailles vers
l’an 1090; & Frédéric Barberouffe la fit ville impériale.
Foye^ Zeyler,/ùev. topogr. (D .J .)
G em u n d , (Géog.) petite ville d’Allemagne au
cercle de Franconie, dans l’évêché de Wurtzbourg,
fur le Mein. Long. zy. 20. lat. 5 o. 8.
Il y a encore d’autres lieux de ce nom dont il eft
inutile de parler dans ce Dictionnaire. (D. J.)
GENABUM, (Géog. anc. ) ancienne ville de la
Gaule fur la Loire, au pays des Carnutes, c’eft-à-
dire au pays ^hartrain. Cette ville dont Céfar fit le
fiége avant que d’aller à fon expédition du Berri, eft
vraiffemblablement Orléans & non pas Gien. Foyeç-
en les preuves dans une differtation de M. Lancelot,
mém. de littèrat. tom. X I I . (D . J.)
GEN A L , adj. en Anatomie, ce qui appartient aux
joues. La glande gènale eft une glande conglomérée ,
& comme une appendice de la parotide : il n’eft donc
pas furprenant que fon canal s’infere toujours dans
celui delà parotide. Foye^ Pa r o t id e . (L)
GENAP ou GENEP, Genapiumt (Géog.) petite
ville franche & mairie du Brabant autrichien : elle
eft fur la D yle à une lieue de Nivelle, fept de Louvain,
fix de Bruxelles. Longit. 22. 4. latit. 5 o. 3 (T.
O0 - 7-)
GENAUNES, f. m. plur. Genauniy (Géog. anc.)
Strabon dit que les Génaunes & les B rennes habi-
toient la partie extérieure des Alpes, avec les Nori-
ques & les Vindéliciens. On place les Génaunes au
val d’Anagnia, entre le lac de Corne & l’Adige ; ôc •
les Brennes au val Bregnia vers les fources du Tefin ,
fur les frontières duVallais & du canton d’Uri.(Z?./.)
GENCIVE, f. f. en Anatomie , fe dit de la chair
ferme & immobile, qui occupe le deffus des a lv éo les
ou petits tro u s , dans lefquels les dents font comme
enchâffées. Foye^ D e n t .
Maladies chirurgicales des gencives. Les perfonnes
faines ont les gencives fermes , vermeilles, & bien
collées autour de la couronne de chaque dent, dont
elles fortifient l’union-dans l’alvéole.Les gencives font
fujettes à fe tuméfier dans différentes affe&ions con-,
tre nature ; elles deviennent lâches & molles, quelquefois
elles s’enflamment & deviennent noirâtres ;
elles s’ulcèrent & exhalent une odeur putride & gan-
greneufe : c’eft ce qu’on voit principalement dans le
feorbut. ..
Lorfque le vice des gencives vient de la mauvaife
difpofition du fang , il faut y remédier en attaquant
la caufe par les remedes convenables. Foye^ C a c
h e x ie & S c o r b u t . Les remedes topiques ne doi<
vent pas être négligés. Dans la tenfion inflammatoire
des gencives, on fe fert de gargarifmes adouciffans &
relâchans : lorfqu’elles font molles, blanches & dif-
pofées à l’extubérance, on met en ufage les gargarifmes
fortifians & aftringens : fi elles lont gonflées
& engorgées de fang à un certain point, on eft obligé
de les fearifier avec une lancette, pour en procurer
le dégorgement ; on met alors en ufage les gargarifmes
vulnéraires. Dans le gonflement feorbuti-
que fans ulcération, lorfqu’il eft leger, le fuc des limons
eft un excellent topique. L’eau-de-vie camphrée
fortifie les gencives, & eft fort utile contre la
difpofition à l’ulcération putride ; & dans le cas d’ulcération
gangreneufe, on a recours aux anti-putrides,
parmi lefquels l’efprit de çoehléaria, la tein