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en met donc un de terre ou de tôle fur la grille. On
place le vaifl'eau, 8c on allume le feu tout-autour :
cet appareil ne peut donner qu’un feu doux. On
pourroit toutefois l’augmenter fi 1 on vouloit ce
feroit de conferver la grille, 8c de garantir le récipient
par un entonnoir métallique dont il Ïeroit couvert
; le fommet en feroit près de la grille, 8c la
baie environnerait le ventre du récipient. Nous
avons ouvert tout lè devant de ce fourneau, afin qu -
on y vît la fituation des vaifleaux ; 8c nous y avons
ajouté un dôme en cas de befoin. On peut voir la
figure i 6'i ; on y trouve le corps inferieur d un fourneau
defeenfoire foutenant un tonneau. ^
• Des fourneaux à calciner. Ils peuvent encore être
divifés en propres, 8c en impropres, ou qui font
particulièrement deftinés aux opérations en question
, 8c qui peuvent y fervir, quoiqu’ils foient
conftruits pour d’autres. Dans ce fécond rang, on
peut placer tous ceux dont nous avons parlé jufqu’-
ici 8c dont nous parlerons dans la fuite, excepté les
bains-marie propres, comme celui de lafig. //. 8cc.
Dans le premier nous compterons celui qui eft mar-
qué figures iS. 8c /(T. nous en avons donné la coupe
1 5 , avec l’élévation 16, pour en faciliter l’intelligence.
Ce fourneau eft conftruit en briques, eft long
de trois piés 8c demi, 8c haut de deux pies quatre
pouces; il eft large de deux piés en-devant. Si on
Féleve davantage, ce n’en eft que mieux ; il eft plus
commode , mais cela ne change rien à la conftruc-
tion : comme il feroit un peu bas, nous fuppoferons
que nous allons le conftruire fur un foyer élevé d’un
pié environ pour y manoeuvrer ailément. On commence
par affeoir un lit de briques de fix pouces d e-
paiffeur ; on éleve enfuite deux murs à chaque côte
de quatre pouces d’épais: le mur de derrière eft de
même épaiffeur. La porte de ce foyer eft large de 10
pouces 8c demi, 8c haute de fept en-dehors, réduite
à un peu moins en-dedans : quand les murs ont cette
hauteur, on met des barres de fer plates deflus entravers
, depuis la porte jufqu’à près de quatre pouces
du fond ; on les couvre d’une couche ou deux de
briques, en laiffant une ouverture au fond, comme
nous l’avons marqué en d dans la coupe 15 : on continue
d’élever les murs à la hauteur de fix pouces,
après quoi on les couvre de barres de fer, qui foû-
fiennent les briques du deflus. La languette qui eft
entre le foyer a 8c l’ouvroir b , eft en tout épaiffe de
trois pouces. La couche de briques qui couvre l’ouvroir
eft épaiffe de fix pouces ; le mur de devant eft
épais de quatre pouces, comme les autres ; la porte
de l’ouvroir eft de même grandeur, 8c un peu em-
brafée comme celle du foyer. Entre le mur du devant
& la couverture du fourneau , régné dans toute
l’a largeur du fourneau un efpace, comme par derrière
pour la languette ou plancher, mais qui n’eft que de
deux pouces de large, qui fe termine en une petite
cheminée c , épaiffe de nuit pouces & large de 14 ,
hors d’oeuvre. La longueur intérieure de la cheminée
& fa hauteur font de huit pouces. A un mur
latéral, on voit à l’ouvroir b deux portes marquées
d , d,fig. 1 <f. en embrafure, hautes de cinq pouces,
& larges de quatre en-dehors. Ces quatre portes doivent
avoir leurs fermetures de briques cuites, & pref-
que épaiffes comme le mur dont elles ferment le trou.
C e fourneau fert à la calcination de la potaffe, des
cendres qu’on veut lefliver, 8c des métaux qu’on
veut réduire en fafran, en chaux : c’eft celui de Gla-
fer Amplifié, c’eft-à-dire qui n’a qu’un plancher, au
lieu que Glafer en met deux ; enforte que le feu fort
à la partie poftérieure, qu’il y a trois portes en - devant
, point de cheminée, 8c quatre portes latérales ;
Glafer dit qu’on y ajoute un quatrième, 8c même un
fixieme étage & au-delà. Nous verrons dans la fuite
où cette idée peut avoir été prife, ou du-moins quelque
chofe qui lui reflemble. Au refte le fourneau de
Kunckel, aufli deftiné à calciner la potaffe, qu’on
trouve Pi. X I I I . pag. 3 / /. de fa verrerie, ne différé
du nôtre qu’en ce qu’il eft rond, plus grand , 8c a
un trou au milieu. Sa figure approche affez de celle
d’un four de boulanger.
On peut encore mettre au nombre des fourneaux
de calcination ceux d’effais ; parce qu’on n’effaye
prefque point de mines qu’on ne calcine , Sc cela
dans ce fourneau fous la moufle.
Des fourneaux de fujion. Cette feéfion fera un peu
pins nombreufe que les deux précédentes, 8c par le
nombre de fes individus , & par leur importance.
Nous y ferons entrer les figures S , 8~io » xS , xC»
3 $ > 3 6 > 3 7 * n°- *• & 3 7 > n° - 3 8 >3 S>-4 4 > &
yi , fans compter que nous toucherons quelques
mots d’une figure, qui eft trop commune pour avoir
eu place dans nos Planches, qui d’ailleurs s’y trouve
affez bien fous un autre nom, 8c qu’on peut encore
voir dans d’autres Planches. Je veux parler de la
forge ou fourneau à foufflet.
Le fourneau de la figure 6~. eft du à Glauber , du-
moins c’eft lui qui en a tout l’honneur, puifqu’il lui
a donné fon nom. Nous verrons dans la fuite ce qui
peut l’y avoir conduit fans peine. C ’eft dans Boer*
haave que nous avons pris celui que nous donnons.
Nous y avons confervé le tuyau de Glauber, comme
étant plus propre à en recevoir un autre, que la
cheminée de Boerhaave, 8c nous avons mis à côté
le dôme de ceux qui ont été faits d’après celui de
Glauber, au lieu de la voûte qu’il a jointe ainfi que
Boerhaave, à fon fourneau.
Tout le monde fait qu’un fourneau de fufion fert
à fondre les métaux ; fon nom le porte. Celui de
tous qui eft le plus en ufage, eft celui dont il s’agit :
on le voit dans Glauber, part. I V . de fes fourneaux.
Sur le fol ou pavé du laboratoire, on commence par
élever un maflif de pierres ou de briques conftituant
le cendrier du fourneau,à la hauteur de 3 piés, 8c d’un
pié de diamètre dans oeuvre ; on lui donne cette hauteur,
afin que la bouche du feu foit à-portée des mains
de l’artifte,& onlaiffe ce cendrier ouvert en-devant à
la hauteur d’un pié , qui eft plus què fuflifante. On
pofe la grille ; elle doit être faite de barres de fer qui
ayent prefque un pouce d’équarriffage, 8c qui foient
éloignés d’à-peu-près autant ; elle a le même diamètre
que le cendrier. Par-deffus on éleve encore I®
fourneau cylindriquement comme d’abord, à la hauteur
de fix pouces ; après quoi on lui donne intérieurement
la forme d’un cône parabolique, dont l’axo
eft de huit pouces, l’ordonnée inférieure de fix ; en-
forte que le côté droit eft de quatre pouces 8c demi,
& le foyer eft à un pouce un huitième du fommet.
Quand cette figure parabolique a été élevée à la hauteur
de fix pouces au-deffus de fa bafe cylindrique ,
on conftruit par-deffus une cheminée cylindrique de
trois pouces de diamètre 8c de deux piés de haut, fi
l’on veut ; mais nous aimons mieux, pour plus de
commodité, faire au-deffus de ce trou de trois pouces
de diamètre, une naixTance de tuyau de même
diamètre à laquelle on en peut ajouter un tant long
qu’on voudra. A la partie antérieure du foyer à deux
pouces au-deffus de la g rille, il faut ouvrir une bouche
de feu de cinq pouces de large, de fix de haut, 8c
arquée comme un arc de cercle de 11 pouces de diamètre.
Un pouce au-deffus de cette porte, on fera un
trou conique d’un pouce de diamètre, dont la direction
foit telle qu’on puiffe voir dans le creufet, pour
examiner fi la matière eft fondue ou non. Il faut un
bouchon de même dimenfion pour le fermer. Les pierres
ou les briques qu’on employé à ce fourneau, doivent
être capables de réfifter au feu. Ses murailles
font épaiffes de cinq pouces, bien maçonnées, & couvertes
intérieurement de chaux bien polie. Ce four»
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neau donne un feu d’une vivacité prodigieufe, quand
il eft une fois échauffé, princijjalement au milieu de
fon a x e, & dans fa hauteur fupérieure. C ’eft ce que
les Géomètres font en état de démontrer. On fermera
la bouche du feu avec line porte de fer, qui remplira
êxaâement la feuillure dans laquelle elle fera logée.
Le fol du cendrier fera fait d’une plaque de fer, afin
qu’on puiffe recueillir le métal qui pourroit tomber
d’un crcufet caffé, ou qui flueroit.
Quoique nous ayôos préféré la figure 8c la def-
cription de Boerhaave à toutes lès àiitres, nous ne
laifferons pas d’ajouter des traits de la Uefcription de
Glauber , qui ne fe trouvent point dans le premier.
* Il dit que fon fourneau- n’ a point dé grandeur fixe,
8c qu’éllè qft déterminée par la quantité de la matière
qii’ori veut examiner, car il l’appçlle fon four-
rieaü d'efjai. Dans là fûppofition oh on lui donnera
un pié de diamètre, on y pourra placer un creufet
Contenant deux ou trois livres de matière.' Sous
la grille, qu’on peut faire brifée à l’imitation de celle
du fourneau de la figure €ÿ, on place à l’un des côtés
un regître faitd’üne lame de tôle, pouf gouvèrner le
feu. On fait la porte du foyer de fi* polices de large
, 8c d’un pié de haut ou à peu de chofe près, pour
introduire les creufets, les charbon? 8c les autres uf-
tenfilès néceffaires , 8c cette hauteur eft fouvent in-
difpenfable : à la bonne - heure què la porte en foit
de deux pièces pour contenir le charbon ,• dont.il me
paroît autrement fort difficile de mettre une fuflifante
quantité dans le fourneau. Cette porte doit fermer fi
exa&ement, que l’air n’y puiffe entrer, car il faut
qu’il vienne tout du cendrier. Par-defîits cette porte
on éleve une voûte parabolique à là hauteur de huit
pouces, terminée par un trou circulaire, dont le diamètre
foit le tiers du fourneau. A ce trou l’on ajufte un
tuyau de tôle de cinq, fix, 8c même de douze piés
de haut, quand on veut un feu de la derniere violence.
On peut, fi l’on veut, conftruire au-deffus de
la voûte, deux ou trois chambres garnies de leurs
portes : c’eft ainfi qu’on peut mettre à profit la flamme
qui y entrera, pour diverfes opérations, félon le
degré de chaleur de chacune. L’inférieure peut mettre
en fonte les fels, les minéraux 8c les métaux qui
prennent aifément cet état ; elle peut fervir aux cab
cinations, cémentations, réverbérations, à cuire &
'vitrifier les creufets 8c autres vaifleaux de terre, aux
eflais, vrillages, &c. La fécondé fervira aux torré-
faftions°des minéraux, 8c aux calcinations du plomb,
de l’étain, du fer, du cuivre, du tartre, des os 8c des
cendres du bois. La troifieme peut être employée à
la déification des vaifleaux de terre qu’on veut pré^
parer à la cuiffon. On peut encore le fervir de ces
chambres pour quantité d’autres ufages, qu’il feroit
trop long de détailler. Si l’on veut augmenter la vivacité
du feu, on peut, au lieu d’ajufter une trompe
'au foupirail, bâtir ce fourneau dans une chambre
haute dont la cheminée ait pour contre-coeur la
languette de la cheminée d’une chambre inférieure.
On fera une ouverture à cette languette, qui percera
dans le cendrier du fourneau, pour y dériver l’air
de la chambre inférieure. Il faudra mettre un regître
à ce trou pour gouverner le feu, 8c avoir foin de tenir
la chambre inférieure ouverte : par ce méchanif-
me le feu fera plus violent que s’il étoit animé par les
foufflets, 8c il le fera même au point, qu’on pourroit
voir le fourneau fe fondre lui-même, s’il n’étoit d’une
terre bien fine ; car il arrive fouvent que les meilleurs
creufets coulent : de - là la nécelfite du regître,
oU'plûtôt d’avoir de .meilleurs uftenfiles.
Avec un pareil fourneau l’on n’eft point obligé de
fe fatiguer à fouffler, 8c l’on n’a point à craindre de
vapeurs empoifonnées, ni de chaleur exceflive:
toute la fumée s’échappe par le haut, 8c cela eft fi
«vrai que quand on ouvre la bpuche du foyer^ il tirç
Tçmç Vlh
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uqe vapeur étrangère'à la diftance d’une coudée ; 8c
ainfi il n’y a rien à craindre de la part du feu,puifqu’il
fe concentre en lui-même. Il faut cependant avoir
foin de garantir la main qui tient la tenaille avec un
gant mouillé fait de linge en trois doubles, 8c d’avoir
uq écran dans l’autre pour ménager fes yeux. Ces.
précautions indiquent tous les inconvéniens qui font
à craindre.
L’écran dont il eft ici queftion a été décrit en fon
lieu. Nous en avons donné plufieurs efpeces, 8c nous
ajoûterons ici que celui qui a un verre fe trouve en :
ufage chez les Emailleurs, 8c eft repréfenté PL. X I I .
fig. 3 y . de la méchanique du feu deGauger; un peu
dfe différence dans la figure ne fait rien au fond.
Quand on fe fert d’un fourneau à foufflet, il faut
un fécond qui en tire la brimbale ; d’ailleurs le
Vent venant à frapper le creufet, il le caffe, fur-
tout quand le charbon manque vis-à-vis ; ce qui eft
fort fujet à arriver, parce qu’il fe confume plus vite
eh cet endroit. Le creufet peut encore fe renverfer ;
8c comme il faut qlfil foit tout couvert de charbons
ce qui n’eft pas néèe flaire dans le fourneau à vent, il
peut y tomber quelques matières étrangères. ï
: :Glauber met un regître à fon fourneau ,; fous la
grillé immédiatement; mais il eft mal placé, il doit
retenir les cendres. Il vaut mieux le mettre dans le.
tuyau, comme dans la figure 8-10.
’• Cè fourneau n’eft: pas bien rendu dans Glafer ; il
ri’à pas le fens commun dans Manget, qui en a pris
la figure 8c la defeription de Barner. On le voit pag*
yS. de celui-ci, 8c PI. VI. de celui-là. Celui de Lé-
meryen eft une mauvaife imitation,comme on peut le.
voir dans fa PI. I . d’ailleurs il eft percé tout-autour.!;
Au refte quoique nous n’approuvions pas les trous,
dans l’ouvroir, 8c qu’il y a toute apparence même qu’ils
doivent être proferits, nous croyons malgré cela
qu’on n’a pas encore bien examiné jufqu’à quel point
ils font nuifibles, ou feroient peut-être utiles ; la rai-
fon en eft que celui de Glauber attire l’air, 8c qu’on
rie fait pas encore ce que.l’a ir , attiré avec la force
dont il parle, apporte de changement au feu. Il eft:
bien vrai que quand ôn ouvre la grande porte de celui
de Glâièr, le"feu diminue de vivacité : mais pourquoi
celui-ci n’attire-t-il pas comme l ’autre ? Ce que
j’improuve dans \e fourneau à vent de Glafer , c’efl:
que fon dôme foitfait d’une autre piece que fon foyer J
Il eft vrai que ce dôme revient en quelque forte à
cette voûte parabolique que Boerhaave 8c Glauber
demandent ; mais c’eft une piece féparée qui ne peut
pas s’échauffer aufli - bien que fi elle étoit unie au
foy er, comme dans ces deux derniers auteurs. Je
fens bien que Glafer en a ufé ainfi pour avoir un
fourneau de -réverbere : mais nous examinerons fi
l’on peut avoir beaucoup de fourneaux en un feul.
Il paroît que Glauber eft le premier qui ait introduit
les tuyaux dans les fourneaux de la Chimie, car
on n’en trouve point que je fâche dans les chimiftes
qui ont écrit avant lui. On n’en voit point dans Li-
bavius &c. cependant il pouvoit y en avoir de fon
tems, 8c à plus forte raifon de celui de Glauber ,
comme nous le dirons plus bas. Il eft vrai qu’ils exi-
ftoient dans l’économie domeftique, où Glauber en
a pû faire la conquête.
Il n’en eft pas de même des figures elliptique ou
parabolique, que nous mettons enfemble parce qu’o n .
les employé aufli fouvent l’une que l’autre, 8c que
l’une a néceffairement dû mener à l’autre prefque
dans le même inftant. On voit,/». ioy. de Libavius
un fourneau de fufion elliptique , qu’il a pris dans
Ercker; & pag. x5z du même auteur, un fourneau
de fufion qui reflemble à notre fig. 1. excepté qu’il
n’a point de bouche du feu, 8c qu’il a trois regîtres
dans fon dôme. Le dedans en diffère encore , en ce
que la grille n’eft qu’au-hàUt du deuxieme corps ; ce
“ m I I 'G g i j