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porter par-tout une attention égale, & fur-tout de -„
puis que les beioins de l’etat ont oblige a augmenter
les charges du peuple ; d’autres font trop petites
eu égard aux premières; & ces dernieres cependant
font bien iuffifantes pour occuper tout entier un homme
attentif & laborieux. Dans la même généralité,
il fe trouve des cantons tout entiers oit certaines natures
de droits fe perçoivent fous l’autorité du com-
miflaire départi d’une autre province : il y a meme
des paroiffes dont une partie eft d’une généralité y &
l’autre partie d’une autre; ce qui donne fouvent lieu
à des abus & des difficultés. Maintenant que le royaume
paroît avoir pris toute la confiftence dont il eft
fufceptible, il feroit à fouhaiter qu’il fe fît un nouveau
partage des généralités, qui les réduirait à une
prefque- égalité , & dans lequel on auroit égard aux
bornes que la nature du pays indique, à la nature des
impofitions, & aux formes d’adminiftration particulières
à chaque province. S’il ne s’agiffoit dans ce
partage que de difpenfer entre un certain nombre
d’intendans l’adminiftration de toutes les parties, ce
feroit une opération fort aifée ; comme ils n’ont que
des commiffions, on leur feroit à chacun telle part
de cette adminiftration qui conviendroit le- mieux
au bien des affaires : mais la multitude des charges
relatives aux importions, & dont les finances ont
été fixées eu égard; aux droits ou à l’étendue de ju-
rifdiâion qui leur, étoient accordés fur ces impofi-
tions;mêmes, ou fur un nombre déterminé de paroiffes
; telles que les charges de receveurs généraux des
finances, receveurs des tailles , tréforiers de France,
élus, officiers de greniers à fe l, & autres pareils offices
: cette multitude de charges, dis-je , donneroit
lieu à de grandes difficultés : & c’eft fans doute le
motif qui empêche le confeil d’y penfer.
Foyei, pour l’établiffement & fucceffion des généralités
, Pafquier, recherches de la France , liv. VII.
6 VIII. Miraumont, Fournival ; les regifires de la
chambre des comptes; les mémoires fur les privilèges &
fonctions des tréforiers généraux, de France , imprimes
à Orléans en ; l'état de la France, imprimé à Paris
en t y 4 9 tome V. à C article des généralités ; le Dictionnaire
encyclopédique , tome IV. au mot COUR DES
Aides.
GÉNÉRATEUR, GÉNÉRATRICE , fubft. terme
de Géométrie, fe dit de ce qui engendre par ion mouvement
, foit une ligne foit une furface, foit un foli-
de : ainfi on appelle cercle générateur de la cycloide, le
cercle qui dans fon mouvement trace la cycloïde
par un des points de fa circonférence. Voye^ Cycloïde.
On appelle ligne génératrice d'une furface , 1a
liane droite ou courbe qui par fon mouvement e n g e n dre
cette furface, &c. Voye^Génération. (O)
GÉNÉRATION, f. f. en Géométrie, eft la formation
qu’on imagine d’une ligne, d’un plan, ou d’un
folide, par le mouvement d’un point, d’une ligne,
ou d’une furface. L i g n e , Point , Surface.
Par exemple, on peut imaginer qu’une fphere eft
formée par le mouvement d’un demi - cercle autour
de fon diamètre : on appelle pour lors ce diamètre,
axe de révolution ou de rotation. D e même on peut regarder
un parallélogramme comme engendré par le
mouvement d’une ligne droite qui fe meut toujours
parallèlement à elle-même, & dont tous les points
fe meuvent en ligne droite : dans ce dernier ca s , la
ligne fuivant laquelle le mouvement fe fait, s’appelle
quelquefois la directrice. Voye^ Directrice & Engendrer.
(O)
Génération , enPhyfique, c’eft en général l’action
de produire ce qui n’exiftoit point auparavant ;
ou, pour parler plus exactement, c’efl: le changement
.d’un, corps en un autre, qui ae conferve aucun refte
de fon état précédent. C a r , à proprement parler, la
génération, ne fuppofe point une production de nou-
G E N
vélies partlés, mais feulement une nouvellemodifh
cation de ces parties : c ’eft en cela que la génération
différé de ce que nous appelions création. Voyc{
Création*,
_Génération différé d’altération , en ce que dans celle
ci le fujet paroît toujours le même ; les accidens
feuls & les affeCtions font changés ; comme quand un
animal en famé tombe malade, ou quand un corps
qui étoit rond devient quarré.
Enfin génération eff oppofée à corruption, qui eft la
deftruCtion d’une chofe qui exiftoit; comme lorfque
ce qui étoit auparavant bois ou oe u f, n’eft plus ni
Fun ni l’autre. Les anciens philofophes concluoient
de-là que la génération d?üne chofe eft proprement la
corruption d’une autre. É'by^CORRUPTiON. Cham-
bers.
La génération des corps-en général, eft un myftere
dont la nature s’eftrefervé le fecret.Pour favoir com-
méntles corps s’engendrent, il faudroit réfoudre des
queftions qui font fort au-deffus de notre portée. 11
faudroit favoir i°. fi les parties d’un corps quelconque
, d’une plante, par exemple, font différentes des
parties d’un autre corps, comme d’une pierre ; en
forte que les parties qui compofent une plante, con»
binées comme on voudra , ne puiffent jamais faire
une pierre : ou fi les parties,de tous les corps,les premiers
élémens qui les compofent, font les mêmes, &
produifent par la feule di verfité de leur arrangement,
les différens corps que nous voyons. z°. Quand cette
queftion feroit décidée, le myftere de la génération
n’en feroit pas plus clair. Il faudroit enfuite favoir
comment il arrive qu’un grain de blé, par exemple,
étant mis en terre, ce grain de blé aidé par l’aCfion
des fucs terreftres , attire & difpofe d’une maniéré
convenable pour-former l’épi, ou les parties de blé
qui font dans le fein de la terre, on les parties de terre,
& d’autres fubftances, qui par une nouvelle.modification
deviennent des parties de blé. Que répondre
à ces queftions? fe taire & admirer les reflources de la
nature : fans doute on peut faire fur ce fujet des fyftè-
mes, des raifonnemens à perte de v u e , de grands discours
; mais que nous apprendront-ils ? rien. (O)
Génération , en Théologie, fe dit de la proceffion
ou de la maniéré dont le Fils de Dieu procédé
du Pere éternel ; on l’appelle génération, au lieu que
la proceffion du S. Efprit retient le nom de proceffion,
Voye%_ TRINITÉ.
On dit en ce fens, que le Pere produit fon Verbe &
fon.Ffls de toute éternité, par voie de génération ; ex-
preflîon fondée fur plufieurs textes précis de l’Écriture,&
qui attache au mot génération une idée particulière
; elle fignifie un eprogreffion réelle quant*, l’entendement
divin, qui produit un terme femblable à lui-
même en nature ; parce qu’en vertu de cette progref-
fion, le verbe devient femblable à celui dont il tire
fon origine;ou, comme S. Paul l’exprime, il eft la
figure ou l’image de fit fubftance, c’eft-à-dire de fon
être & de fa nature.
Les anciens peres grecs appelloient cette génération
'O’pofioÀny, en latin prolationem, terme qui pris à
la lettre fignifie l ’émanation d’une chofe de lafubfance
d’une autre chofe. Cette expreffion fut d’abord rejet-
tée par l’abus qu’en faifoient les Valentiniens pour
expliquer la prétendue génération de leurs eons.
Voye^t.ONS. Aufli voit-on qu’Origene, S . Athana-
fe , S. Cyrille, ne veulent pas qu’on fe ferve cîe ce
mot pour expliquer la génération éternelle du Verbe :
mais depuis on fit réflexion que ce terme pris en
lui-même & en écartant les idées d’imperfeûion
qu’emporte avec foi le mot génération appliqué aux
hommes, n’a voit rien de mauvais; & l’on ne balança
plus à s’en fervir, comme il paroit par Tertullieri ,
dans fon ouvrage contre Praxée, chap. viij. par S.
Irénée, liv. II. chap. xlviij. & par S. Grégoire de
Nazianze, orat, JJ.
Les fcholaftiques définiffent la génération, /’origine
d’un être vivant d’un autre être vivant par un principe
conjoint en reffemblance de nature; définition dont tous
les termes font inintelligibles : voici celle1 qu’en donne
M. Wuitaffe, un des auteurs les plus eftimésffur
cette matière.
On l’appelle, dit-il, origine , c’eft-à-dire émanation
, proceffion ; nom commun à toute produftion.
a0. D ’un être vivant, parce qu’il n’y a que ce qui
eft vivant qui foit proprement engendré. ‘
3°. D ’un autre être vivant ; parce qu’il n?y a point
de génération proprement dite , fi ce qui engendre
n’eft vivant : ainfi, ajoûte cet auteur ,• on dit qu’A-
dam fut formé du limon, mais non pas engendré du
limon.
4°. Par un principe conjoint ; ce qui fignifie deux
chofes. i°. Que cet être vivant d’où procédé un autre
être vivant, doit être le principe adlif de la production
de celui-ci : par cette raifon, Eve ne peut
point être appellée proprement la fille d’Adam, parce
qu’&dam ne concourut pas activement, mais feulement
paffivement,à la formation d’Eve : z°. que cet
être vivant qui produit un autre être vivant , doit lui
^tre conjoint ou uni par quelque chofe qui lui foit
propre ; comme les peres, quand ils engendrent leurs
énfans, leur communiquent quelque partie de leur
fubftance.
5°. En reffemblance de nature ; termes qui emportent
encore deux idées ; i° . que la génération exige
une communion de nature au-moins fpécifique ; z°.
que l’aCtion qu’on nomme génération doit par elle-
même tendre à cette reffemblance de nature ; car le
propre de la génération eft de produire quelque chofe
de femblable à celui qui engendre.
De-là ils concluent que la proceffion du Verbe
doit feule être appellée génération, & non proceffion;
& que la différence qui fe trouve entre cette génération
& la proceffion du S. Efprit vient de ce que le
Verbe procédé du Pere par l’entendement, qui eft
une faculté affirmative, c’eft-à-dire qui produit un
terme femblable à elle-même en nature ; au lieu què
le S. Efprit procédé du Pere & du Fils par la volonté,
qui n’eft pas une faculté affimilative ; ce que S. Au-
guftin a exprimé ainfi,lib. IX . de trinit. c .x ij. mens
notitiam fuam gignit cum f e novit ; & amorem fuum non
gignit cum fe amat. Cependant il faut convenir que
les anciens peres n’ont pas pouffé fi loin que les théologiens
leurs recherches fur ces matières myftérieu-
fes ; & S. Auguftin lui-même avoiie qu’il ignore comment
on doit diftinguer la génération du fils de la
proceffion du S. Efprit, & que fa pénétration fuc-
combe fous cette difficulté : dijlinguere inter illam ge-
nerationem & hanc proccffionem nefeio , non valeof non
fujficio. lib. I I . contra Maxim, c. xjv. n°. i.
Génération , fe dit encore, quoique un peu improprement
, pour lignifier généalogie, ou la fuite des
enfans & des defeendans qui fortent tous d’une même
tige. Ainfi l’évangile de S. Mathieu commence
par ces mots, liber generationis Jefu - Chrifii, que les
tradu&eurs les plus exa&srendent par ce u x -c i, le
livre de la généa logie de Jefus-Chrifl. Voye{ GÉNÉALOGIE.
(G )
Génération , (fifi/?. anc. & mod.') eft fynonyme
à peuple, race, nation, fur-tout dans les traductions
littérales de l’Ecriture-fainte, dans laquelle on rencontre
prefque par-tout le mot génération, où le latin
porte generatio , & le grec yîvtit ou yiyltriç : ainfi,
« c’eft une générationjnèchantz & perverfe .qui de-
» mande des miracles, &c. ».
Une génération paffe, & il en vient une autre.
Génération , fe dit aufli de l’âge ou de la vie
ordinaire d’un homme. Voye^ Age.
De-là nous difons,jufqu’à la troifieme & quatrième
génération : en ce fens les Hiftoriens comptent ordinairement
une génération pour l’efpace de trente*
rois ans ou environ. Voye{ Siecle.
Hérodote met trois générations pour cent ans ; &
ce calcul, félon les auteurs modernes de l’arithmétique
politique, paroît affez jufte. Voye[ Arithmétique
politique & Chronologie.
Génération, (Phyfiologie.) on entend en général
par ce terme, la faculté de fe reproduire, qui eft
attachée aux êtres organifés, qui leur eft affeClée, Sc
qui eft par conféquent un des principaux caraderes
par lequel les animaux & les végétaux .font diftin-
gués des corps appellés minéraux.
La génération aCluelle eft donc , par rapport au.
corps végétant & vivant, la formation d’ un individu
femblable par fa nature à celui dont il tire fon
origine , à raifon des principes préexiftans qu’i l en
reçoit, c’eft-à-dire de la matière propre & de la dif-
pofition à une forme particulière que les êtres générateurs
fourniffent pour la préparation, le développement
& l’accroiflement des germes qu’ils prodùi-
fent ou qu’ils contiennent. Voye^ Germe.
C ’eft donc par le moyen de la génération que fe
forme la chaîne d’exiftences fucceffives d’individus,
qui conftitue l’exiftence réelle & non interrompue
des différentes efpeces d’êtres , qui n’ont qu’une durée
limitée relativement à l’état d’organifation qui
donne une forme déterminée & propre aux individus
de chaque efpece.
C ’eft par la difpofition même des parties en quoi
confifte cette organifation, que celle-ci eft bornée
dans fa durée ; difpofition que l’auteur de la nature a
établie de telle maniéré, que ce qui eft dans les êtres
organifés le principe de leur exiftence comme tels,
c’eft-à-dire de la vie végétante ou animée dont ils
joüiffent entant qu’il y entretient l’a&ion, le mouvement
des parties folides & fluides dont ils font com-
pofés, tend continuellement à devenir fans effet , ê i
par-conféquent à détruire la vie par l’exercice même
des moyens vivifians ; parce qu’après avoir employé
un certain tems à procurer à ces êtres le degré
de confiftance foit abfolue foit relpeélive qui en
fait là perfeélion effentielle, il ne peut continuer à
agir fans augmenter cette confiftance à un point où
elle devient exceffive, & forme un défaut radical en
rendant les organes toujours moins propres à perpétuer
le jeu qui leur eft affeélé, entant qu’il les prive
infenfiblement de la flexibilité qui leur eft nécef-
faire pour cet effet, & qu’il laiffe perdre la fluidité
des parties, qui ne la confervoient que par accident,
par l’effet de l’attion à laquelle elles étoient expo-
fées , de cette aftion qui dépend de la flexibilité
dont on vient de dire que les organes étoient enfin
privés.
C’eft cette confidération qui a fait dire à un ancien
, que vivere efi continué) rigefeere; c’eft-à-dire que
la condition de tous les corps organifés eft de prendre
par degré de la folidité,de fe durcir, de fe rendre
roides de plus en plus, & de devenir ainfi dans la fuite
j toujours moins propres à entretenir la vie par les
mêmes effets qui ont d’abord formé ces corps, & qui
les font fubfifter î d’où il s’enfuit dans les individus
tant végétaux qu’animaux , le changement d’état
qu’on appelle mort, qui n’eft autre chofe que la cef*
fation du mouvement propre à ces individus entant
que vivans , qui ne préfente pour toute différence
qu’une inaûion commune à tout corps privé d’organifation,
ou dont l’organifation n’eft pas aéluellement
vivifiée : par conféquent, cet état laiffe les corps organifés
, comme tous ceux qui ne le font pas, expo-
lés aux impreffions des agens deftru&eurs de toutes
les formes particulières qui dégradent l’organifation,
& réduifent la matière qui l’avoit reçûe à la condition
de la matière brute, informe, jufqu’à ce que ces
matériaux des corps organifés foient de nouveau ti