
On y voit des relies confidérables d®iin ancien
temple de Saturne : on ne peut y entrer, parce'
que l’entrée en eft fermée par des ruines ; mais
en jetant une pierre du deffus de la voûte, j’ai
reconnu , dit M. de la Lande, Voyage d’un François
en Italie, qu’il y avoit environ 135 pieds
de hauteur, car la pierre mettoit 3 fe„c©ndes à
tomber. Derrière la ville eft une Tente de rocher
, qui forme un précipice très-dangereux &
très-profond appelle Ofco.
L’églilè des Francifcains réformés a un beau
tableau de Lanfranc , dont on fait le plus grand
cas.S
ezze manque de fources, on n’y boit que de
l’eau de citerne : les femmes y l'ont trè s - fé^
condes , & ont le fein d’une groffeür fingulière.
La communauté paie 17,000 ltv. à la Gamera,
qui lui donne le .droit de pêche dans les marais,
celui de pâturages dans les montagnes incultes ,
& l’impôt fur ïe vin.
La dîme eft volontaire, & n’ eft fouvent qu’une
poignée de bled qui fe partage entre le curé 8c
l’évêque. La population de cette^ville eft de 7
à 8000 anies. (R.)
SFACCHIA, ou vionti Sfaechioji, montagnes
.de l’ÎIe dé Candie , au territoire de la Canée,
vers ie' midi. Ces montagnes s’ étendent vers la
petite ville de Cajlel-Sfacçhia habitée par les
Sfacchiotes. (R.)
SFAX , ville maritime d’Afrique , dans la
régence de Tunis, au voifmage de «pelle de Tripoli
, avec une rade , dont le Tond eft d’argile ,
& où il y a ft peu d’eau, que les moindres navires
Font obligés de mouiller au loin. Cette place a
été très-incoramodée par l’efçadre Vénitienne en
1780. Son territoire n’offre point de denrées pour
l’exportation *, mais il s’ eft établi dans la ville ,
principalement habitée par les Arabes , des fabriques
affez importantes.■ '(R.)
SFETIGRADO , petite ville de la Turquie
européenne-, dans l’Albanie , fur les confins de
la Macédoine , à >0 ïj. au f. e, de Croye. Amu-
rath I I , prit çette ville d’ affaut, dans le quinzième
fiècle , & elle eft reftée aux Turçs. Ils la nomment
Suirgice. (R*)
SHAFTSBUR.Y, ou Sc,hafjsbuç.y , en latin
Septonia , grand & beau bourg a marché
d’Angleterre , dans le Dorfet-shire , fur une
çolline , près des frontières du \yilt-shire , entre
les forêts de Çraneborne & de Gillingham , \
«ne lieue de la dernière, proche la Stoure, 8c
a 3z li. f. o. de Londres. On y jouit d’une fort
belle vue , & les maifons au nombre de 590 ,
font toutes bâties de pierres de taille. Shaftsbury
a le titre de comté -, mais c’ étoit" clans fon origine
une placé beaucoup plus conftdéra'ble1 qu’elle ne
l’eft aujourd’hui -, car elle avoit jufqu’à dix églffes
paroifiiales dans fon enceinte. Alfred la fonda en
Jl8p, & nommi Sheaftesbyrigy du njotfaxon sheaft,
.quï veut dire «ne pyramide. Le roi Canut y elf
mort, & y eft enterré. Long. 17 , 3 G ; lat. 3a 5
40. Mais la longitude> fuivant Street, eft 13 ,
0f 1211 y lat. 5a, 48. (R.)
SHANON ( le ) , rivière d’Irlande. Elle prend
fa fource dans le lac d’Allen, au comté de Létrim,
fépare la Connacie de la Momonie , court énfuite
à Limmerik, & fe jète enfin dans l’Océan. (R.)
SHAPINS, île de la mer d’Ecoffe -, & l’une
des Orcades , visr-à-vis la partie orientale de
Majnland. Elle eft longue de fix milles , large
de trois. Elle a une églilé paroifiiale , & un affez
bon port. (R.)
SHAPOUR, ou Shapor , ville de l’ Inde, dans
les états du grand-mogol, au royaume de Berar*
Quelques-uns imaginent que c’eft la ville de Sora
de Ptolémée en deçà du-Gange, à laquelle cet
auteur donne le titre d'Arcati regis. Long. 37 t
30 y lat. a z y 30. (R.)
S HE ALS ou Shields , lieu maritime d’Angleterre
, dans la province de Durham, à l’embouchure
de laTyne. Il eft remarquable par Tes falines,
& fur-tout par fon port, où ftationnent à l’ordinaire
les nombreux bâtimens deftinés au tranf*
port du charbon de~Newcaftle. (R.)
SHEAL’S - TINEMOUTH ou tinmouth-
C astle , ville d’Angleterre dans le Northum-
berland. C’eft une place forte à l’embouchure de
la T yn e , qui lui donne fon nom. Du temps des
Saxons , on l’appelloit Tunna-Ceafler , & les-
ancien? l’ avoient nommée Tuntiecellum• Elle eft
défendue par un château fortifié , fit-ué fur un
rocher battu de la mer , & inaccefïible de deux
côtés. Les Romains y tenoient une éfcàdre pour
■ s’oppofer aux defeentes des pirates , & pour faire
des ceurfes fur l’ennemi en cas de befoin. (R.)
SHEAFIELD > gros bourg à marché*d’Angleterre
dans l’Yprck-Shire , fur le Derby , au
deffus de Rotherham. Toutes les. maifons de ce.
bourg font bâties en briques & en pierres de
taille. Il s’y fait grand trafic de bled. La coutellerie
, fur-tout pour les couteaux & les cifeaux ,
en eft très-renommée. Oh en tire d’ailleurs de
bonnes l im e s 8c autres 'ouvrages d’ acier & de
fer. (R.)
SHEBAN s ville & fortereffe de l’Arabie heu-
reufe dans le pays d’Hadramont, à f'î ftations ou
60 parafanges de Sanaa. Voye% Hadramo'nt. (R.)
SHEFFIÈLD. Voye^ Sheafield.
'SHEFFORD , bourg à marché d’Angleterre-
en Be,dfordshire. (R.)
SHELBURNE , ville de l ’ Amérique fepten^
triônale , dans les Etats - unis , régulièrement
bâtie. Quinze rues tirées au cordeau, du nord.au-
(fud, én coupent à angles droits trente' qui fe
dirigent de l’ eft à l’ oueft. On y compte, 3000
mailbns^.& 13.000 fiabita'ns, (R.)
SHËPEY, île d’Angleterre, formée par deux
branches d e là rivière 4e Med\yay, dont l’unç
çoulé
©ôule à l’occident & l’autre à l’ orient. Cette île
peut avoir zo milles de tour. Son terroir eft
fertile & abondant en pâturages. On y voit deux
ou trois bons villages outre Quéetilborough fa
capitale , gros bourg accompagné d’un château ,
bâti dans le quatrième fiècle, par Edouard III.
On croit que Shepey eft la Toliapis dé Ptolémée,
l. I I , c. iij. (R.)
SHERBURN , gros bourg à marché d’Angleterre
, dans le Dortfet-shire, vers le nord de
la vallée, nommée Wihte-hart. Ce bourg a été
autrefois ville épifcopale , dont Adelme fut le
premier évêque en 703 -, cet évêché fut uni dans
le onzième fiècle à celui de Salilbury , & y fut
transféré : mais le bourg de Sherburn demeura
ftux évêques. (R.)
SHETLAND. Voye1 S c h e t l a n d ,-
SHIELDS. Voye{Sheals.
SHINN , lac d’Ecoffe dans la province de Sutherland
au f. o. : c’eft le plus confidérable des
lacs de cette‘province : on lui donne i z milles,
de longueur -, mais il eft fingulièrement étroit,
8c fe décharge, par une rivière qui prend l’on
nom. (R.)
SHIPHAVEN ou S h e p h a v e n , petit golfe
d’Irlande dans le comté de Dunghall, fur la côte
feptentrionale, au couchant du lac de Swilie , 4ont il n’eft féparé que par un petit cap. (R.)
SHOGGLE, F e y q ; C h o u g .
SHREWSBURY ( le ) . Voye{ S h r o p - s h i r e *
^HREWSBURY, ou S a l o p , en latin Salopia,
Ville d’Angleterre , capitale de la province de
Shrop-shire, avec titre de duché. Elle s’appelle
•autrement Shrowsbury, du làxon Shrobbes-birig.
Les Gallois la nomment Pengwern, à caufe d’un
bois qui était dans Ton voifinage. On la croit
VUriconium des anciens. Elle eft à 40 li. n. o.
de Londres , & S n. e. de Montgomery.
Cette ville eft l’une des'plus belles , des plus
peuplées , des plus riches 8t des plus marchandes
du royaume. Elle eft li tuée fur une colline, dans
une prefqu’ île que forme la Saverne, à 150 milles
de Londres. Elle eft ceinte de bonnes murailles ,
& partagée en belles 8c larges rues, qui compofent
cinq grandes paroiffes. Deux ponts de pierre , l’un
. à l’ orient, & l’autre à l’occident, fervent à entrer
dans la ville qui a de bonnes manuFaéhires de flanelles
& de draps. Elle a une école de charité -, &
elle envoie deux députés au Parlement.
Le voifinage du pays de Galles contribue beaucoup
à rendre cette ville floriffante. -Ses habitans
font en partie Anglois , en partie Gallois -, &
comme ils entendent également les deux langues,
leur ville devient le bureau du commerce de tout
le pays de Galles. Le lord Charles Talb ot, auparavant
comte de Shrewsbury, reçut le titre de
duc du roi Guillaume , avec la dignité de fecré-
taire d’état. Long. 1 4 ,4 ? ; lat. 34 } 44. •
SHROP-SHIRE , en latin falopienfis comitatus,
proyifice d’Angleterre , bornée au nord paç le
Géogr. Tome I I I .
Chefter-shîrê, au midi par la rivière de Temde,’
à l’orient par les comtés de Worcefter & deStaffordf
& à l’occident par les provinces de Denbigh & de
Montgomery qui font du comté de Galles.
On donne à la province de Shrop-shire ou
Shrewsbury, 35 milles de longueur, Z5 de largeur,’
& 135 de circuit: Elle contient environ 890,000'
arpens de terre. On la partage en 15 hundreds j
■ ou quartiers. Outre Shrewsbury, fa capitale, elle
contient 15 villes & bourgs à marché, & 170
paroiffes. Cinq de fes places ont droit de députer
au parlement d’Angleterre # Shrewsbury , Bis-
hop’s-Caftle , Bridgenorth, Ludlow & 'W’enlock;
toutes enfemblè envoient i z députés au Par-,
lement.
Elle eft arrofée de plufieurs rivières. La Saverne
la traverfe parle milieu, & la Temde en mouille
les parties méridionales de l’ orienc à l’occident.
Outre le bled & l’orge que produit cette province
, on y trouve du charbon de terre, du fer
& du bois. Elle eft montueufe au f. & à l’o.
Deux peuples habitoïent autrefois cette contrée ;
les Cornaviens poffe'doient la partie qui eft au
n. n. e. de la Saverne y & les Ordoviens ayoienc
l’autre partie.'
Depuis deux fiècles cette province a produit
des favans illuftres.
Baxter (Richard) y fameux théologien non?
conformifte , devint un des chapelains ordinaires
de Charles II. Il mourut en 1091 y dans un âge
avancé. C’étoit un homme qui -aurolt tenu fon
rang parmi les plus favans de Ton fiècle , s’ il ne
fe fût pas mêlé de trop de chofes. Il mit au jour
plus de cent livres qui n’ont point paffé à la pofi-
térité, quoiqu’ ils foient écrits d’un ftyle touchant
& pathétique} mais dans ce grand nombre d’ouvrages
, il attaque toutes les feâes & tous les
partis -, ce qui lui fait honneur néanmoins, c’eft que
l’âge changea la manière dont il jugeoit des hommes,
il devint tolérant fur la fin de fes jours •, il fe convainquit
de l’injuftice qu’ il y a à exercer de*
aétes d’inhumanité , fous prétexte de faire du bien
^aux hommes , 8c de maintenir le bon ordre dan*
l’ églife-, enfin il apprit à délàpprouver les docirines
corrompues , plutôt qu’à damner ceux qui le»,
profeffent.
Son nèveû & fon héritier, Baxter ( Guillaume)r
fe montra un excellent grammairien , & un fort
habile critique. Il mourut en 172,3 ? âgé de 73
ans -, îl étoit très-veiTé dans la mythologie , 8c
entendoit fort bien la plupart des langues de
l’occident & du nord. Ses écrits lui ont acquis
beaucoup de réputation dans la république des
lettres j il publia en 1 7 1 9 , fon GloJJhrium anti-
quitatum britannicarum. , dont il a paru une fécondé
édition en 1733 , in-8°. avec des augmentations.
Son Glojfarium antiquitatum romanarum ,
a été donné'depuis fa mort, à Londres , en 17 x6 r
in-8°. Cet ouvrage eft rempli d’érudition gram-
m^ûcal^ Sqq (J’^tu^con a été effaceq»