
>3*1111 grand taillage q où l’on fuît la coutume
générale de -Lorraine. La vallée dans laquelle
la ville* èft fituée s’appelle , félon l’abbé de Lon-
guerue', le val Galilée. Matthieu, duc de Lorraine,
fit commencer l’enceinte des murailles
qui furent achevées en 12,82 fous Ferri II.
Il croît beaucoup de lin dans la dépendance
de la ville •, on en fait des toiles qui s’y blan-
chiffene* aifément par la pureté 8c l’abondance
des eaux, on trouve des mines de cuivre à Luffe-,
dans le val de Saint-Diez, & à Fraixe, à Chipai,
une carrière de marbre de diverfes couleurs. La
mine de Lubine fut concédée au fieur Girard en
1/715-} dès la première 8c deuxième année , il
fondit 2,5 quintaux, tant en argent qu’ën cuivre
raffiné. Le baillage renferme les abbayes de
Moyenmoutier 8c d’E tival, avec le prieuré de
Liepvre. •
Catherine Batre, appellée la mère MeBhilde,
inftitutrice des Bénédiftines de l’Adoration perpétuelle
, naquit à Saint-Diez en 1610. Jean
Herquel dit Herculanus, chanoine & hiftorien
de l’églife de Saint - Diez , au feizième fièçle ,
étoit né à Pleinfaing , à deux lieues de cette
v ille , & fa famille y lubfifte encore.
L’hiftoire de l’églife de Saint-Diez a été publiée
par J. Cl. Sommier, grand-prévôt en 1726,
in - i x , fur le manufcrit qu’en avoit laide fon
prédéceffeur, M- de Risrnet, môrten 1609. Voyez D iez (Saint). (IL) * : '
SA IN T -D OM IN G U E , île de l’Amérique,
l’une des grandes Antilles. Parle traité'de paix
de 1783 , l’Efpagne a cédé à la France toute
la partie des côtes , qui. s’étend depuis la rivière
de Samana , 8c l’île de ce nom , jufqu’ au
fort Dauphin. Développement de 60 lieues de
longueur , fur une profondeur de 10 à 14 lieues.
Voyez D omingue. (Saint) (R.)
SAINT - ELOY - FONTAINE , abbaye de
France, ou diocèfe de Noyon. Elle eft de l’ordre
de S. Auguftin, & du revenu de 36000 liv. (JL)
SAINT-EPYRE , abbaye de France, au dio-
cèfe de Toul *, elle eft de l’ordre de S. Benoît,‘
8c vaut 40000 liv. (IL)
SAINT-ESPRIT. Voyez Sp ï r i t u S a n cto..
SA IN T -E T IEN N E , abbaye de France, au
diocèfe de Bayeux, ordre de S. Benoît, revenu
50000 liv. (IL) Saint-Etienne-de-Corne, abbaye de France,
au diocèfe de Laon. (R). Saint-Etienne-de-V aux , abbaye de France,
au diocèfe de Saintes. Elle eft de l’ ordre dè
S; B enoît, 8c vaut 7000 liv. (IL) Saint-Etienne. Voyez Etienne (Saint).
SAINT-EUSEBE , abbaye de France, au diocèfe
d’A p t , ordre de S. Benoît. Elle jouit de
- 2-8000 liv. de révenu. (IL)
SAlNT-EUSTACHE, île d’Amérique , l’une-
des Antilles. Un des côtés de la montagne qui
£9uyre çetfç î l e , porte les traces évidentes d’ un
volcan éteint. Les Hollandoîs y étoîent déjl
établis en 1639. Ils en furent dépoffédés par
les Anglois , fur lefquels Louis X IV s’en empara
, & la remit entre les mains des Hollan-
dois. Elle leur fut encore enlevée par les Anglois
dans la dernière guerre : les François l’ont
reprife fur ceux-ci, & elle a été reftituée aux
Hollandois à. la paix de t 78 3. Le fol en eft très-
peu fertile -, on n’y voit que quelques plantations
de tabac 8c de cannes à. Lucre , mais c’eft
un entrepôt confidérable , & le centre d’un commerce
tres-a&if. PoyerEusTACHE (Saint). (R).
SAINT-FARGEAU , SanBi Ferreoli oppidum j
petite ville du Gâtinois , fur le Loin ( Lupa
amnis ) ^ principale du pays de Puifaye : c’eft
le Feriolas fuper jluvium Lupce , que l’évêque
faint Didier donna à l’églife de Saint-Germain
d’Auxerre. Antoine de Chabannes , comte de
Dammartin , y fonda un chapitre fous Louis XI.
Le château fut bâti par Jacques Coeur, argentier
de Charles VII. Mais ce feigneur ayant
été difgracié, & fes biens vendus par décret ,
la terre fut achetée par Antoine de Chabannes ,
fous Louis XI. Son fils , J. de Chabannes j époufa
Sufanne de Bourbon, une des aïeules de made-
moifelle de Montpenfier, qui en parle avec éloge
dans fes Mémoires. Loyer F arge au (S ain t).
(R.) 1
SAINT-FLORENT. Voyez F iorenzo (San).
SAINT-GALMIER , en latin SariBi . Valdo-
fheris oppidum , petite Ville du Forez , à fept
lieues de Lyon. Il y a des Cordeliers, urfulines,
un hôpital & un prieuré de religieufes de Fon-
tevraut. Elle tire fon nom d’un faint diacre de
l’églife de Lyon, qui y mourut au feptième fiècle.
De Waldemer on a 'fait Gàlmier, comme , dit
M. de Valois , de Varnacaire 8c Warnaire on
a dit Garnier, de Waifere Gaifier, de W altère
Gautier, de "Wafto'n Gajlon.
Cette ville eft la patrie de Clément Dupuy\
aïeul des illuftres frères Pierre & Jacques Dupuy,
auxquels la littérature & l’hiftoire de France ont
tant d’obligations. (R.)
SAINT-GËNGOUL, ou Gengoux-le-Ro y a l ,
SanBi Gengjilphi fanum, Géngulpkenfe oppidum
, appelle dans les vieux titres Jangon , Jen-
gon, Jangoult, Jengoul, petite ville du Mâco-
nois , fituée dans les montagnes , lur la grande
route d’Autun à Mâcon & Tournus , diocèfe
de Châlon. Ses vins font réputés les meilleurs
du Mâconois.
Le“ baillage & fiége principal du Mâconois
fut établi- en cette ville en 1 1 6 6 , avant que le
comté de Mâcon fût réuni à la couronne par
S. Louis en 1238. Le comte de Mâcon & fes
fpjets reffortiffoient à la châtellenie royale de
Saint-Gengoux , ou baillage-royal , aulli-bien
que ' l’évêque & le chapitre de Mâcon , l’ar-
çheyêque de Lyon 8c fon chapitre , l’évêque de
Châlon , les abbayes de Tours 8c de C lun ï, dé
même que les ducs de. Bourgogne , .le comte de
Forez , les ftres de Beaujeu. A la réunion du
Mâconois à la couronne par S. Louis , le^ baillage
de Saint - Gengoux fut transféré à Mâcon :
mais le comté de Mâcon ayant été donné en.
13 59 , au comte de Poitiers, fils du roi Jean,
le baillage de Saint-Gengoux fut rétabli, & il
fie refta plus à Mâcon que fon ancien relïbrt.
Le roi Jean, à fon retour d’Angleterre , ayant
fait Jean fon fils duc de Berri 8c d’Auvergne ,
ceiui-ci renonça" au comté de Mâcon , dont le
roi confirma les privilèges & le baillage.
Saint-Gengoux fut forcé 8c faccagé en 1 $ 6 6 ,
par les Huguenots, commandés par Poncenax, 8c
la ville réduite en cendres. On voit dans l’églife,
qui eft belle, une infcription fépulcrale de 1280.
Elle a pris fon nom d’ un ancien feigneur qui
y reçut naiffance , 8c qui fut en 663-, avoué
ou prote&eur de l’ abbaye de Bèze, par lettres
de Clotaire III. Il périt par les artifices de-fa
femme , qui avoit profité de fon abfence pour
fe livrer au défordre. Voyez Gengoux-le-Royal
(Saint). (IL)
• SAINT-GEORGES. Voyez Terre (baffe).
Saint-Georges (N uits ) , climat de la côte
de Bourgogne, au voifinage.de Vofnes, connu
par fon excellent- vin. (IL) Saint-Georges , abbaye de France, au diocèfe
d’Angers. Elle eft de l’ ordre de S. Auguftin.,
& du revenu de 8000 liv. (IL) Sa'int-Georges-des-Bois , abbaye de France ,
au diocèfe du Mans , ordre de S. Auguftin. Elle
eft du revenu de 7500 liv. (IL) Saint-Georges- de- la-M ine. Voyez Mine
(S . Georges de la). .Saint-Georges. Voyez Georges (Saint).
SAINT-GERMAIN , abbaye de France, au
diocèfe d’Auxerre. Elle eft de l’ordre de S. Benoît
,< 8c vaut 48000 liv. (R.) Saint - Germain ,. ou Saint-G ermain - en-.
Laye , ville de l’île de France, fituée fur une
montagne aux rivés de la Seine , à une lieue
& demie de Verfailles , 4 lieues & demie de
Paris, & une demi-lieue . de Marli, avec une
maifon royale confidérable par fon étendue, par
la beauté de fes appartenons , la falubrité de
l’ air qu’on y refpire, la beauté de la vue dont
on y jouit, 8c la commodité d’ une immenfe
forêt qui le joint, .8c où nos rois vont prendre
le plaifir de la chaffe. v
La ville.de Saint-Germain doit fon commencement
au roi Robert, qui y fonda, il y a plus*1
de fept cents ans, un prieuré, fous le vocable
de Saint-Germain d’Auxerre.
Charles V I y bâtit un château ou fut reléguée
en 14 1 4 , la dauphine, fa bru, fille de
I Jean , duc de Bourgogne , princeffe aimable au-
[ tant que vertueufe.
Les Anglois s’en, emparèrent: fous le même.
roî : Charles V U la retira de leurs mains. Louis XI
donna le château à Jacques Goitier, fon médecin,
qüi en fut dépouillé par arrêt du parlement.
François I releva l’ancien château : Henri IV
éleva le nouveau vers la rivière ', il étendit les
jardins foutenus par de belles térraffes : Louis
X I I I , qui l’habitoit fouvent, l’embellit encore :
Louis XIV , qui y naquit le 5 feptembre 1638,
ajouta les cinq grands pavillons qui flanquent le»
encoignures du vieux château.
Cette maifon, où mourut Louis X I I I , fe glorifie
d’avoir donné naiffance à trois de nos rois ,
Henri I I , Charles IX 8c Louis-le-Grand ( la
ville a fondé un panégyrique qu’elle fait prononcer
tous les ans en l’honneur de ce prince).
Elle a fervi de- retraite à l’infortuné Jacques
I I , qui y finit fes jours agités,en 170*? à
Marie Stuart fa filfe , décédée en 1712 , 8c à
Marie d’Eft fa femme', morte en 1718. Madame
de Çaylus , dans fes Souvenirs, dit que cetter
reinè s’étoit' fait haïr en Angleterre par fa hauteur
autant que par fa religion , qu’elle^ profef-
foit en italienne , c’eft-à-dire, qu’elle y ajoutoit
une infinité de petites pratiques ,> par-tout, bieuf
plus en Angleterre qu’ailleurs, mal placées.' Gêtte-
princelle pourtant avoit de l’efprit 8c des qualités
qui lui attirèrent line eftime 8c un attachement
de la part de Madame de Mâintenon ,•
qui n’a fini qu’à leurs vies.
Le château vieux eft entouré de; foffés très-
profonds. Il eft couronne d’une baluftrade , 8c il
lé terminoit en terraffe, à laquelle on vient de
fubftituer :un couvert en ardoife qui le dépare.
Le château neuf conftruit fur la croupe dé! la
montagne , a été démoli dans ces. dernières
années par M. le comte d’A r tois , à qui il avoit
été donné.
Antoine Hamilton, irlandois., a vécu long--
tems , 8c eft mort à Saint-Germain-en-Laye y
; en 1720 , âgé de 72 ans. Il avoit fuivi le roi;
; Jacqües en 1688 , étoit ami du duc de Né vers ,
de Boileau, de Malezieux 8c de Chapelfe. Il a
très-bien écrit en françois , en profe 8c en vers r
8c avec beaucoup de facilité. On a imprimé tous
fes ouvrages en fix volumes,m-zi.
I lfe tin t en cette ville , en 1.562, une affemblée
générale des députés de tous les parlemens dt^
royaume , convoquée par 1er chancelier de .l’Hôpital
: c’eft la feule fois qu’on ait ainfi réuni:
- tous les magiftrats de la France pour en appaifer
les troubles. Le fruit en fut l’édit de janvier , qui;
, fixoit lei fort des proteftans, 8c leur permettoit
de s’affembler hors des- villes. Cet édit excita^
un murmure ' général parmi les catholiques , 8c
acheva de .'perdre le chancelier dans l’èfprit du.
pape. \ : ,
: Le cierge a tenu plufieurs affemblées en cette-
ville;.', la première en 1675 •, la deuxiteme:én 1680
la troifièrpe en 1685. -, la quatrième en 1690 i la-
cinquième en 1695 , 8c la fixième en L7oa.