
hollandoifes , dont'la principale eft celle qui, au
centre de là ville , eft dédiée à Saint - Martin ,
autrefois la cathédrale. Le grand chapitre de cette
églile eft compofé de 40 perfonnes qui achètent
leur dignité capitulaire pour 6 à 7000 florins.;'
Les quatre églifes auxquelles font attachés des
chapitres, font Saint-Sauveur, la Vie*gë-Marre ,
Saint-Pierre , & Saint-Jean. Une partie de celle
de la Vierge a été abandonnée aux Angloîs pour
y exercer le culte de leur religion. Les François
réformés fe fervent de l’églife de Saint-Pierre.
Il en a été accordé une aux luthériens, & une
autre aux remontrans. Les catholiques-romains
font le fervice de leur religion dans des inaifons
conlàcrées à cet ufage. Le chef des catholiques-
janféniftes réfide à Utrecht, & y prend le titre
& archevêque ; mais fon chapitre , compofé de huit
chanoines, n’eft point reconnu par les catholiques-.
moliniftes, q u i, à Utrecht comme ailleurs , fe
Font ridiculement gloire d’avoir une opinion op-
pofée en tout à celle de leurs rivaux. C’eft dans
cette ville que font convoqués les états de la
province, dans un vafte édifice qui porte le nom
de chambre des états. Les autres collèges de cette
même province ont également leur fiëge dans
cette ville. Il s’y trouve aufli une commanderie
provinciale de l’ordre Teutonique de la langue
allemande •, elle, fait partie du baillage d’Utrecht.
La fameufe univerfité établie en 1636, ne reçoit
fes ordres que des magiftrats de la ville même ,
& non des états de la province.' La faculté de
médecine , attachée à cette univerfité , a un très-
heau & très-riche jardin botanique j les étudians
qui viennent de tous côtés profiter des leçons
des profeffeurs célèbres, font en très - grand
nombre. La promenade ornée 4 e tilleuls , qui
leur eft deftinée au levant de la v ille , eft unique
en fon genre, fur-tout par fon jeu de mail, qui
eft le plus beau & le plus étendu de l’ Europe.
Utrecht, entre plufieurs manufactures, en a une
fameufe où la foie crue eft préparée.
La magiftrature de çette ville eft compofée
d’ un grand b a illi, de deux bdurgmeftres, de
douze échevins , d’un treforier, d’ un intendant
des édifices, d’un préfident, de trois commif-
faires des finances , 8c d’un fénateur. Çette magiftrature
eft ‘rënoavellée tous les ans , le iz
d’o â o b re , & tient fes affemblées à la maifon
de ville.
Utrecht eft remarquable par le traité d’union
des Provinces - Ünies , qui s’y fit en 15 7 9 , &
par le congrès qui s’y tint en 1 7 ;a , 8c dans
lequel la paix de l’Europe fut conclue le 11 d’avril
17 i 3-, :le 13 de juillet fuivânt, 8c -le 1 6 de
juin 17 14.
N ’oublions point ds parler de quelques fa va ns
que cefte ville a produits :
Hadrien V I , nommé auparavant Hadrien
Florent, naquit à Utrecht , l’an 1459 , ou d’un
tmerând, ou d*un braffeur de bierre, ou d’un
faifeur de barques, qui s’appeloit Florent Boyens.
Jean & Otto Heurnius, père 8c fils , tous deux
fa vans médecins dans le feizièmë fiècle.
Jean Leul’den , profond dans les langues orientales.
Henry de Roy fe diftingûa dans la philofophie.
Enfin Utrecht a vu naître Martin Schoochius ,
les Tollius-, Jean Utlenbogaert, & Jufte Van-
Effen, &rc. &c. (M. D . M.)
Utrecht ( feigneurie d’ ) , province des Pays-
Bas , & l’ une des fept qui compofent l'a république
des Provinces-Unies , entre lefquelles elle a le
cinquième rang. Elle eft bornée au nord par la
Hollande 8c le Zuid erzée, au midi par le Rhin
qui la fépare de l’île de Betau, à l’orient par le
Veluwe & la Gueldre, à l’occident par la Hollande
encore. Ce pays étoit autrefois fi puiffant,
qu’il pouvoit mettre lur pied une arméè de
40 mille hommes ; & quoiqu’il fût continuellement
attaqué par les Bataves, par les Frifons-
& par les Gueldrois , qui l’environnent de tous
côtés, il fe défendit néanmoins vaillamment
contre de fi puiffans ennemis.
On divife aujourd’hui la province d’Utrecht
en quatre quartiers, qui font le Diocèfe iiipé-
rieur 8c inférieur, l’Emftand & le Montfort-
land.
Son gouvernement eft femblable à celui de la
province de Zélande : il a néanmoins cela de
particulier, que huit députés laïcs, repréfentant
l’ordre du clergé , ont féance dans l’ affemblée
des états de' la province avec les députés des
nobles* & des villes d’Utrecht, d’Amersfort, de
W y ck , de-Rhenen & de Montfort.
Ce font les cinq anciens chapitres de la ville
d’Utrecht qui fournirent les députés repréfentant
le clergé. Les deux autres ordres élifent leurs
députés, & c’eft pour cela qu’on les nomme çlus.
En 167Z, le.s François fe rendirent maîtres de
toute la feigneurie d’Utrecht •, mais ils furent
obligés, l’année fuivante, d’en, abandonner la
conquête.4 Les Etats-Généraux, mécontens de la
conduite de çette province , & de fon averfion
pqur le prince d?Orange , l’exclurent du gouvernement
de la république , de même que les provinces
.de Gueîdres 8c d’Over-Iffel -, cependant
ces trois provinces furent réunies à la généralité
le zc? de janvier 16 74 , 8c çette réunion a fublïfté
jufqu’à çe, jour. -
On refpire dans çette province un air beaucoup
plus foin qu’en Hollande | parce que le pays eft
beaucoup plus élevé 8c moins marécageux.
Le terroir eft prefque généralement très-fertile.
Du côté du levant, en fuivant la frontière 4e la
Veluwe, il eft élevé & aride, compofé de monceaux
de fable ou de coteaux* mais propre cependant
à produire du bois 8c à former des prairies.
Mais dans tout le refte, vers le midi & dans
les parties qui bordent les bras du Rhin , les
U Z E
terres font merveilleufes, & Les pâturages font
très-gras.- Le Rhin fe partage en deux bras près 4e Wyk de Duerftède ; l’un defquels prend le
nom de Leck, 8c l’ autre celui- de Rhin courbé.
En 1373 on a creufé un canal de communication
entre les deux bras de ce fleuve , pour l’avantage
du commerce : ainfi les plus gro^havires peuvent
remonter jufqu’à Utrecht, de la ie rendre à Amf-
terdam & dans les différentes villes de la Hollande.
Les autres rivières qui arrofent cette province
, font la Y è ch t, Mye 8c Mydrecht, la
Eem 8c le Grift ou Greb.
La province d’Utrecht contient 5 villes 8c 6$
bourgs 8c villages. Les communautés hollandoifes
réformées font réparties en 3 claffes , dirigées
par 79 eccléfiaftiques. Le fynode eft convoqué
une fois par année dans le mois de fep-
tembre : chaque claffe y députe deux prédicateurs
8ç un ancien. Les catholiques-romains ont aii-delà
de 30 églifes & 45 prêtres dans cette province.
.11 s’y trouve, outre^cela, deux communautés
luthériennes , ayant à leur tête trois prédicateurs.
Les remontrans en ont trois , 8c les anabaptiftes
deux. {M. D . M.')
UTZBERG , bourg 8cr baillage d’Allemagne ,
dans le palatinat du Rhin, à î’oppofite de Heidelberg.
(R.)
UTZNACH , petite ville de Suiffe, au canton
de Zurich , à quelque diftance djj lac de Zurich.
Elle a fon chef qu’on nomme avoyer, 8c fon
confeil.
U X IT IPA , province de l’Amérique fepten-
trionale, dans la Nouvelle Galice' au dedans du
pays, du côté de la province de Xalifco, dont elle
eft éloignéè de zo lieues. Cette province ne
manque pas de fruits ni de gibi# y. mais l’air
en eft Très - chaud , & la terre inégale dans fes
produâions.
UZEDA , ou Üceda , ville d’Efpagne , dans
la Nouvelle Caftille, à 7 ou 8 li. au nord d’Al-
cala. C’eft le chef-Jieu d’ un duché. Long, i q , 30;
lat. 40 , $ 1.
UZEGE, petit pays de France, dans le-bas-
Languedoc. Une pairie de, ce canton eft couverte
de montagnes , mais la plaine produit abondamment
du bled 8c de bons vins. Ce pays a
quelques manufactures de foie 8c de laine *, il tire
fon nom d’Uzès , fon chef-lieu.
UZEL , petite ville de France, en Bretagne,
au diocèfe de Saint-Brieux , dont elle eft à 8 li.
avec' un baillage 8c une châtellenie. Il s’y fait
quelque commerce en toiles. Long, iq , qx ; lat.
q s , i g.
UZERCHE , U[erca , petite ville de France ,
dans le bas-Limoufin, au diocèfe & à 11 li. f. e.
de Limoges, 8c au midi de Brives , fur un rocher
affez efcarpé., au pied duquel coule la Vezère.
Elle n’a qu’ une rue bordée d’affez-jolies maifons
& une abbaye d’hommes de l’ordre de S. Benoît.
Long. 2.9 , xo ; lat. qG, xq.
Géogr. Tome JIL
V I E -497
Grenaille ( François de ) , né à Uzerche, l’an
16 16 , entra d’abord dans l’état monaftique, &
le quitta bientôt après. Il fit plufieurs petits livres
François qui ne valent pas grand’chofe.
UZÈ S ,. ou Usez en latin Ucecia , . Ucetia
Caflrum Ufetienfe, petite ville de France, dans
Je bas-Languedoc , a. 6 li, au nord de Nîmes , à
9. au couchant d’Avignon , & à 150 de Paris. Elle
à un évêché établi des le cinquième fiècle,. & qui
eft fuffragant de Narbonne.
Cet évêcjîé vaut environ 3 J mille livres -de
rente, & fon diocèfè ne comprend que 181 pa-
roiffes. L’Eyêque eftfeigneurde la V ille , par indivis,
avec le roi & le duc, &ril paie fooa florins en
cour de Rome pour l’expédition de fes bulles*
Uzès eft le fiége d’ une fénéchauffée & d’une
lieutenance de roi. Elle eft fituée entre des montagnes
, fur la rivière d’Eyfetil. Au deffous de la
maifon épifcopale , qui eft belle , eft la fontaine
d’Aure qui fe rendoit à Nîmes par l’aqueduc ,
appellé depuis le Font-du-Gard. La cathédrale eft
furmontéé d’une tour gothique de bon genre.
Le château ducal eft un jpos bâtiment flanque
de plufieurs tours rondes, a l’antique.
La vicomté d’Uzès â été érigée en duché ,
en 1 8c en pairie pour Jacques de Cruffol ,
duc d’Uzès?, en 1 5 7 Z . L’ aîné de cette maifon eft
en cette qualité le premier pair laïc du royaume ;
mais il n’eft pas le premier duc, car le duché
de Thouars fut érigé en 1JÔ3.
• Uzès' a e u , depuis le onzième fiècle, des fex-
gneurs particuliers, tantôt nommés decani, &
tantôt vicomtes* Cette ville avoit de grands privilèges
, dont elle a été dépouillée à caufe de fon
ancien attachement au calvinifme. On a trouvé dans
cette,ville 8c aux environs quelques infcriptions
antiques , que M. Lancelot a recueillies, dans les
mémoires de l’académie des belles-lettres, tome
V U , in -q ° . Le territoire produit du bled, de
l ’huile , des foies , & de bons vins. Le commerce
y floriffoit autrefois * aujourd’hui il y a encore
quelques fabriques de draps 8c de ferges.
Lorfque la réformation s’ introduifit en France^
l’évêque , fon chapitre , & tous les habitans ,
s’emprefsèrent à l’embraffer *, mais ayant été
forcés de fe foumettre en 16 x9, la ville fut dépouillée
des beaux privilèges dont elle jouiffoit.
A un quart de lieue d’Uzès , eft la fontaine
minérale de P e y re t, dont les eaux font falutaires-
pour des maladies cutanées 8c intérieures. LongJ
xx , 6 • lat. q i , 4.
Je connois trois ou quatre hommes de lettres *
nés à Uzès. Charas ( Moyfe ) , qui fe diftinguoit
dans la pharmacie, étoit natif de cette ville. I l
eut le malheur, étant à Madrid , d’ être déféré
à l’ inquifition, & contraint, pour fortir des priions
, d’abjurer la religion qu’ il croyoit la me il h
leure. De retour à Paris-, il fut reçu de l’académie
des lciences y 8c mourut à Paris en 1698, à 8q
ans*
£ U *