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•8c de donner de l’ouvrage dans les temps morts
»de l’année, dans tous les cantons de la province
, à ceux qui ne fubfiftent que du produit
de leur travail. Ces atteliers de charité ont déjà
produit les plus grands & les plus heureux effets
dans cëtte province -, & toutes les communautés
offrent à l’envi des contributions volontaires
pour avoir part à la distribution de ces dons
•du roi.
Les vues préfentées par ces affemblées relativement
aux contraintes , au partage des communes ,
-a la divifion des communautés, à la découverte &
à l’exploitation des mines dont cette province
.abonde, aux haras, à l’amélioration des troupeaux,
des laines, & aux différentes branches d’agriculture
8c d’économie publique , infpirent le plus grand
intérêt pour cetté adminiftration naiffante.
Le* roi ayant jugé que le titre de fon éta-
'bliffement n’avoit pas affez développé la nature
des fondions de l’ affémbléé provinciale & de fa
commiflion intermédiaire, ni leurs rapports avec
•celles du eommilfaire départi en la province ,
.a tout fixé à cet égard par deux réglemens consécutifs
, l’un du 8 -feptembre 178a , 8c l’autre
du io mars 178 5 5 de manière qu’il ne refie
aujourd’ hui aucune incertitude entre les divers
pouvoirs dont les limites refpeétives n’ étoient
point fuififamment déterminées. Il en eft réfulté
la plus grande tranquillité dans la province, &
-l’on peut propofer pour modèle d’une bonne &
fage conflitution, celle où l’homme du roi a
toute l’autoiité qui lui convient^ 8c les repré-
fentans de la province toute l’ aélion & la liberté
néceffaires pour opérer le bien , fans en
.avoir aucune pour faire le mal.
X’ adminiftration provinciale de la haute-Guienne
s’eft occupée des inconvéniens occafionnés par
la diverfité des poids 8c mefurès ; elle a adopté
un plan fimple, facile 8c bien combiné ., pour
les ramener à l’uniformité ». cet ouvrage n’eft
point- encore imprimé, & n’ eft qu’ indiqué dans
les procès-verbaux •, mais le relevé de tous les
poids , de toutes les mefures de la province.,
fift déjà fait avec la plys fcrupuleufe éxaélitude,
& le rapport déterminé avec les poids 8ç mê
fures d,e Paris. •
'Nous, renvoyons aux procès-verbaux 8c aux
réglemens relatifs à cette adminiftration , poulie
développement des notions fujcintes que nous
en donnons ici. Mais rien n’eft plus propre à
donner une jufte idée des avantages qui peuvent
relui ter des administrations provinciales , 8c du
but de leurs travaux, que le préambule même
de l’arrêt du confeil du i z juillet 1778, dont
nous retracerons ici quelques fragmens.
......... « S a Majefté n’ a pu méçonnoître qu’en
» ramenant à un même centre tous les détails
» de l’adminiftration des finances, la difpropor-
» tion entré cette tâche immenfe , & la me-
» Aire du temps & des forces du miniftre haî
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» norë de fa confiance , ou étendroît trop loin
» les autorités intermédiaires, ou 'founiettroit
» à des décifions rapides des intérêts effentiels ;
» tandis que ces memes intérêts remis à l’exa-
» men d’adminiftrations locales fagement com-
» pofées, feraient prefque toujours mieux con-
» nus, 8c plus fûrement balancés.
» Sa Majefté a encore confidéré avec fatisfac-
» tion , qü’en attachant les principaux propric-
» taires, par le fentiment de l’honneur & du
» devoir , au fuccès de l’adminiftration de leurs
» provinces , c’ étoit un moyen de les y fixer
» davantage, 8c de faire fervir au .bien parti-
» culier de ces mêmes provinces , le zèle &
» les connoilfances des perfcnnes qui ont le plus
» d’intérêt à leur prôfpérité : 8c , tandis que
» par ces adminiftrations paternelles , le peuple
» verrait de plus en plus fes befoins prévenus ,
» fes intérêts ménagés , fes plaintes difcutées -,
» ces mêmes adminiftrations , devenant les té-
» moins fidèles des fentimens juftés &: bienfai-
» fans de Sa Majefté, écarteroient cette défiance
» qui trouble le repos des contribuables , • &
» rapporteraient à Sa Majefté ce tribut d’amour .
» 8c de reconnoiffance fi précieux à un monarque
» qui attache fa gloire au bonheur de fes peuples.
» Le roi q u i, dans cette inftitution éloignée
» de toute idée fifcale, n’ a que le. bien de fes
» fujets en vue , n’exigera que la même fomme
» qui entre aujourd’hui dans fon tréfbr- royal -,
» de manière que tous les avantages qu’une fage
» économie , des établilfemens falutaires , ou
» une meilleure répartition pourront’ procurer,
». tourneront en entier au fôulàgement de la
» province. »
Cet établiffement , depuis fa formation, eft
préfidé par M. de Colbert , évêque de Rodez,
dont le nom feul feroit du plus heureux augure,
fi on ne çonnoiffoit d’ailleurs le zèle _que ce-
refpedablê prélat a apporté, pour le fuccès de
cette adminiftration , au Foutien de laquelle il
confacre une partie de fon revenu épifcopal.
Les peuples commencent à éprouver les falutaires
effets de ce régime. Déjà il a ranimé
l’aélivité .dans des contrées languiffantes , 8c
donné aux citoyens une exiftençe plus heureufe -,
il les attache davantage à leur pays -, il y accroît
l’énergie , l’agriculture 8c le commerce ,
parce qu’il donne aux habitans le fentiment intérieur
de la propriété. (JR.)
—ROUI- Z , bourg de F ran c e d an s le Maine ,
éleél, du Mans.
ROUGE (la mer) , Voyeç Mer Rouge.
Rouge (là rivière) , dans la Louifiane. Elle fe
jette dans le fleuve Saint - Louis à l’oueft. Rouge ( l’îîe) , île de l’Amérique fept. dans le
fleuve Saint-Laurent, vis-à-vis la rivière du loup. Rouge. Il y a deux rivières de ce nom aux
Antilles;, l’une dans la Dominique , $c l’autre
à Saint-Domingue,
ROUGEMONX
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ROUGEMONT, petite ville de Fraflcé, dans
la Champagne, au diocèfe de Langres , fur Ja rivière
d’Armançon, à z li. au-deffus de Rayieres.,
& à 6 au f. o. de Châtillon-fur-Seine. Il y avoit
une abbaye de filles , de l’ordre de S. Benoît,
fondée l’an 1147 -, mais elle a été transférée a
Dijon l’ an 1Ô77. Long, xx , i t ; Int. 4 7 ,4 # .
Rougemont , baillage'confidér^.ble cte la Suiffe
au canton de Berne. Il s’étend d’un côté jufqu’ au
Valais -, de l’autre, jufqu’au canton de Fribourg,
8c contient fix paroiffes.
ROUGNAT ; bourg de France , dans le pays
de Combrailles, à 3 li. f. d’Evaux.
ROUJAN , bourg de France , en Languedoc ,
dioc. & à une li. e. de Beziers.
ROUILLÉ , grand bourg de France, dans le
Poitou , éleél. & à 6 li. o. de Poitiers.
! ROUINDIZ , c’ e ft-à -d ire château d’airain';
place très - forte du Turqueftan , félon d’Herbelot,
dans la Bibliot. Orient.
ROUM , c’eft le nom que les Arabes & autres
Orientaux ont donné aux pays & aux peuples
que les Romains & enfuite les empereurs grecs
& les Turcs ont-fournis à leur obéiffance -, mais ,
outre cette lignification générale, les géographes
perfans ont nommé proprement pays de Roum ,
celui dans lequel régnoient les fultans de la dy-
naftie des Selgiucides , dans lefquels les Turcs
.ottomans ont pris leur origine. De là vient que
les Perf&is & les Mogols aux Indes , appellent
les Turcs encore aujourd’hui Roumi.
ROUMAGNÉZ , bourg de France , en ,Normandie
, éleél. & près Mortain.
ROUMELIE ( la ) , Voye\ Romanie.
ROUMIEU ( la ) , bourg de France , éleél. &
f à z li. e. de Condom.
RO U MOIS ( l e ) , Rothomagen/is ager, pays
I de F rance , dans la haute-Normandie, entre la
« Rille & la Seine -, il fait partie du diocèfe de
l Rouen , 8c Quilleboeuf en eft le principal lieu.
I Ce pays abonde en bled & en fruits. L’on eftime
I les toiles du Roumois , dites toiles de ménage.
[ La forêt de Bretonne lui fournit du bois à bâtir
I 8c à brûler.
ROUPEYROUX, petite ville de France , dans
| le Rouèrgue , au dioc. de Rodèz, éleél. & à 3 li.
| f. é. de Villefranche, avec une lënéchauffée royale; l'
Roupeyroux ou T erré haut, bourg de France,
j dans le Maine , éleél. du Mans.
ROUSA , île de la mer d’Ecoffe, au midi de
l’île de Weftra, Elle a 8 milles de longueur &
ï 6 de largeur. Ses côtes font fertiles , & la mer
I des environs eft poiffonneufe.
| ROUSSAY , bourg de France , dans l’Anjou,
éleél. de Montreuil-Bellay.
ROUSSELART , RoJJilaria, petite ville de la.
Flandre Autrichienne , à 4 li. n. e. d’Ypres.
ROUSSES , bureau de douane frâhçoife, pour
paffer du comtat Venaiffin en Provence, à z li.
f p. o. de Nions.
Géographie. Tome III.
R o u 49
É.ôü35ëS ( le s ) , village, la c , & montagne de
France , dans la Franche-Comté , fur les confins
du canton de Berne. La rivière d’Orbe, qui entre
dans le lac des Rouffes , naît au pied des fbmmets
qui le couronnent. (R .)
ROUSSI, comté des Pays-Bas , dans la partie
autrichienne du duché de Luxembourg. Des comtes
de Rotenfels elle a paffé en 1718 à M. Maguin ,
confeiller au parlement de Metz. (R.)
ROUSSILLON ( l e ) , en latin Rufcinonenjis
comitatus , province de France , avec le titre de
comté, dans les Pyrénées. Elle eft bornée au nord
par le bas-Languedoc , au midi par la Catalogne ,
à'l’orient parla Méditerranée, & à l’occident par
la Cerdigne. Elle a zo li. du levant au couchant,
8c i z de largeur du midi au feptentrion} ce qui
peut être évalué à 2,40 lieues quarrées.
Le fol y eft d’une fertilité fingulière en grains,
fruits , vins excellens , fourrages, 8cc. Les terres
y font même fi graffes en certains endroits,
qu’après la moiffon des bleds on y sème du
millet 8c autres graines femblables , & qu’on y
fait jufqu’ à'trois récoltes. Les oliviers y font multipliés
au point qu’ ils font la richeffe du pays,'
Les orangers, les citronniers y croiffent en pleine
terre. On y élève beaucoup de mulets , principalement
pour le labourage -, des moutons dont la
chair eft excellente & la toifon très-fine *, des
boeufs qu’on engrailfe, & c . Il y a peu de vaches
& le lait n’en eft pas bon. La volaille y eft très-
commune , fur - tout les pigeons , les cailles 8c
les perdrix, qui y font d’un goût exquis. La cote
i fournit du poiffon en abondance -, 8c près de
Canet & de l’étang Saint-N aza ire, on fait de
très-bon fe l , au moyen de quelques canaux où
l'ardeur du foleil évapore l’eau de la mer qui y
entre. L’intérieur du pays n’offre point de forêts ;
le bois y eft rare , 8c comme il n’y a point de
rivières navigables , on eft obligé de l’y porter à
charge de mulets. La Tet , le Tec , & l’Agly ne
font que des torrens qui coulent dans cette province
, où la chaleur eft très-violente en été , à
caufe des montagnes qui l’entourent de toutes
parts -, ce'qui rend les habitans noirs , maigres ,
hâves 8c parejdêux.
Le plus grand commerce de cette province 9
eft celui des huiles d’olives , des bleds 8c du
millet. Les v in s , fu r -to u t ceux de Rivefaltes,
-font très-èftimés de la France & des étrangers.
Si le Rouftillon eft pauvre & n’ a point de ma-
nufaélures , il faut moins s’en prendre à la nature
du terroir qu’au génie indolent & peu induftrieux
des habitans.
Il n’y a qu’un feul mouillage qui mérite d’être
nommé , c’eft celui de la Franquin, fur la fron- Itière du Languedoc. On y mouille quelquefois
à fix , quelquefois à quatre braffes d’eau. Les
barques y font affez à l’ abri des vents , excepté
, du n. o. qui- y eft fouvent infupportable. Le portj
de Vendres eft peu de choie 8c a demi-comblé.