
dé l’embouchure de la rivière d’Hudfon , n*a
proprement ni porc , ni badin, mais fa rade
ouverte dans toutes les faifons',. accedible aux
plus grands vaiiïea.ux , à l’abri de tous les orages,
lui fuffit. Les denrées ou marchandifes qu’elle
expédie , montent annuellement à une Comme
de cinq millions de notre monnoie. (il.)
Y orck, diftriél de l’Amérique feptentrionale,
dans la Penfilvanie , l’ un des onze comtés qui
divifent cet état.
Y orck ( le fo r t); c’eft dans l’Amérique fep-
tentrionale , le chef-lieu des établiffemens an-
glo is , fur la baie d’Hudfon , 8c de leurs factoreries.
Il efb fitué fur la branche méridionale de la
rivière du port Nelfon , appellée rivière de
Hayes , à cinq lieues de l’endroit où el^e fe jète
dans la baie d’Hudfon , à 57 degrés environ de
latitude.
Ce fort eft un bâtiment quarré , (flanqué de
quatre petits baftions , avec quelques courtines
fur lefquelles il y a trois petites pièces d’artillerie.
Le nombre des habitans ne va pas à
plus de trente-cinq; c’eft cependant l’établiffe-
ment le plus important de la compagnie an-
gloilp de la baie d’Hudfon, & où 1e fait fon
principal commerce , qui confifte en' riches fourrures.
Les Anglois font feuls en pofleffion du
commerce de cette b aie , auquel les François
ont renoncé par le traité d’Utrecht 1713. (Tl.)
Y orck (île d’ ) , île d’Afrique , dans la
haute-Guinée, à l’embouchure de la rivière de
Sceçbro. La compagnie angloife d’Afrique y a
.fait conftruire un fort monté de quelques pièces
d’artillerie ; la garnifon eft compofée de 3 5 blancs
avec 60 gomètres. (H.)
YORCK-SHIRE, province d’Angleterre, maritime
8c feptentrionale, dans lediocèfe d’Yorck,
qui en eft la capital?. C’eft la plus grande province
du royaume; elle a 310 milles de circuit.
Elle eft très-fertile en b led, bétail, gibier &
poilfon ; elle fournit quantité de beaux chevaux,
de la pierre à chaux, du ja y e t, de l’alun &
du fer. Ses principales rivières font l’Humber,
l’Aire , la Nyd , l’Oufe , 8c l’Youre, Elle contient
3,770,000 arpens , 563 paroifTes, 49 villes
& bourgs à marché ; & elle envoie 30 députés
au parlement. La province d’Yorck-Shire fe di-
vife <»n trois parties : "Weft-Riding, -Eaft-Ri-
d in g , & Nord-Ryding.
Cette contrée de l’Angleterre a produit une
foule d’hommes de lettres. Voici les principaux ,
Kntre lefquelÿ le trouvent d’ illuftres & célèbres
perfonnages.
Je commence par Alcuin ( Flaccüs ) , né dans
le huitième fiècle. Il fut difciple d’Egbert, archevêque
d’Yorck , diacre de l’églife de cette
ville , $c abbé de S. Auguftin de Cantorberi.
En 780, Charlemagne l’invita à venir en France,
8c le reçut avec de grandes marques de dif-
tin&iort. Ce prince lui donna plufieurs abbayes,
entr’ autres celle de S. Martin de Tours , où il
pafla la fin de fa vie , après y avoir formé une
école brillante, d’où les fciences fe répandirent
en plufieurs endroits de la monarchie françoifie.
Pendant qu’Alcuin étoit à Paris , il y faifoit
des leçons publiques & particulières ; il. eut
l’honneur d’ inftruire .Charlemagne , la princefle
Gifele fa foeur, les princeffes Gifele 8c Ric-
trude fes filles ; Riculfe, qui fat enluite évêque
de Soiffons; Angilbert, gendre de Charlemagne,
& les jeunes feigneurs qui étoient alors élevés
à la cour de ce prince. Il leur apprit l’orthographe
, qui eft le fondement de la littérature ,
& qui étoit alors fort négligée : il compola,
en faveur de la nobleffe, des traités fur les fept
arts libéraux, les mit en forme de dialogues ,
8c y introduifit le prince régnant au nombre des
interlocuteurs , ce qui étoit affez adroit.
Volfius & d’ autres favans prétendent que l’école
du palais a donné naiffance à l’univerfité
de Paris , & que cette académie doit fon origine
à Charlemagne & 1 Alcuin, c’eft une erreur
; il eft feulement vrai que le .prince & -le
favant Anglois prirent le foin de faire fleurir
les lettres dans ce royaume, & de les tirer de
la barbarie. Alcuin pofledoit paflablement le
latin 8c le grec ; il étoit de fon temps le plus
habile écrivain après Bède & Adelme. Il mouruc
à Tours en 804, 8c y fut inhumé.
Ses ouvrages , qui fubfiftent encore aujourd’hui,
ont été recueillis en un vol. in-fol. par
André Duchefne , & imprimés à Paris en 1617.
Ils font divifés en trois parties ; la première con-,
tient fes traités fur l’écriture; la fécondé, fes
livres de do&rine , de difcipline & de morale;
la trgifième comprend les écrits hiftoriques ,
avec les lettres & les poéfies. Depuis l’édition
de Duchefne , on a imprimé à Londres, à Paris
& ailleurs , divers autres ouvrages d’Alcuin ,
ou qui lui font attribués, la plùpartà tort. Tel
eft la purification de la B. Vierge Marie. Il faut
convenir que fes vrais ouvrages font tous affez
médiocres , & à la légère ; il y tràvailloit quelquefois
pendant fes voyages , & manquoit par
conféquent, comme il le dît lui - même , du.
repos | du'loifir & des livres nécelFaires. Quoiqu’
il ait éprit avec plus de pureté que les auteurs
de fon temps , l'on ftyle eft en réalité dur
& barbare.
Afcham ( Roger ) naquit en 1515 , 8c fit fes
études à Cambridge , où il fut reçu maître-ès-
arts en 1536. I l écrivoit parfaitement bien, &
fut chargé par cette raifon de tranfcrire toutes
les lettres de l’univerfité au ro i; en . 1548 il
fut nommé pour inftruire la reine Elifabeth ,
qui fit pendant deux ans des progrès extraorr
dinaires fous lu i , en latin 8c en grec, & elle
l’eftima toujours infiniment, a Je lui apprends
> des mots , écrivoit-il à l’évêque Aylmer , 8c
» elle m’apprend des choies : je lui apprends
» des langues mortes , & fes regards modeftes
» m’apprennent à agir. » Il accompagna le cher
valier Moryfon auprès dë Charles - Q u in t, Sc
fut très - utile à ce miniftre. A fon retour, il
devint fecrétaire de la reine Marie; Elifabeth,
à fon avènement au trône, lui donna une prébende
dans l’églife d’Yorck , & il ne tenoit
qu’à lui de fe procurer de plus grands établiffemens
, s’ il avoit voulu fe prévaloir de. fon
crédit auprès de cette reine. Il mourut en 1568,
âgé de 53 ans , généralement regretté , fur-tout
d’Elifabeth , qui dit qu’elle auroit mieux aimé
perdre dix mille livres fterlings que~ fon Afcham.
Ses ouvrages font eftimés ; la méthode d’en-
feigner le latin fut imprimée en 1570 , & a été
remife au jour en 1711 , in-8°. Ses lettres latines
font élégantes ; il y en a plufieurs éditions
, mais la meilleure eft celle d’Oxford en
1703 , in-8°. Son livre intitulé Toxophilus, ou
l’ art de tirer de l ’ârc , a paru à Londres en
1571 , m-40. il l’avoit dédié à Henri V I I I , qui
récompenfa cette dédicace d’une bonne penfion
annuelle.
Briggs (Henri) , un des grands mathématiciens
du 17e fiècle, naquit vers l’an i j ô o , &
fut nommé en 1596 premier profeffeur en mathématiques
dans le collège de Gresham. En
1619 le chevalier Savile le pria d’ accepter la
chaire de géométrie qu’ il venoit de fonder à
Oxford : chaire qui étoit plus honorable que
celle de Londres, 8c accompagnée de plus grands
appointemens ; il mourut en 1631 , âgé de 70
ans. Ses principaux ouvrages font , i° . les fix
premiers livres d’Euclide rétablis fur les anciens
manufcrits , & imprimés à Londres en ié z o ,
in-fol. 2.0. On lui a l'obligation d’avoir perfectionné
la dodrine des logarithmes par fon bel
ouvrage intitulé A rithmetica logarithmica, Londres
i 6z4> in-fol. M. Jones de la fociété royale ,
a plufieurs manufcrits latins de Briggs fur les
mathématiques , écrits de la main de l’illuftre
M. Jean Colins.
Gale ( Thomas ) , favant écrivain du 17e
fiècle , naquit en 1636, 8c devint profeffeur en
langue grecque à Cambridge. C’eft là qu’il publia
en 1671 , in-8°. un recueil en grec 8c en
latin, intitulé Qpufcula mythologica , ethica &
phyfica, réimprimés à Amfterdam en 1688,
in-8°. Ce recueil précieux contient plufieurs
traités, & entr’ autres i ° . P alaphatus de incre-
dibilibus hifioriis, de inventione purpura , & de
primo ferri inventore. z°. Phornuti ou Cornuti
de naturâ deorum. Ce Cornutus , grec de nation
8c ftoïcien , fleurifloit à Rome fous l’empire de
Néron , qui lui demanda fon fentiment fur un
poëme de fa main ; mais Cornutus s’étant expliqué
avec trop de liberté au gré du prince,
il fut banni. 30. Sallufiius philofophus , de Diis
6r mundo , avec des notes. 40. Ocellus Lucanus
philofophus , de univerfi naturâ, avec la verfion
latine, & les notes de Louis Nogarola. 50. Sextii
Pythagorei fententia , è graco in latinum à Raffina
verfa. M. Gale dit que l’auteur de ces fen-
tences vivoit du temps de Jules-Céfar, 8c que
c’eft ce même- Sextius , philofophe romain , qu®
Plutarque loue dans fes traités de morale , aufifr,
bien que Sénèque dans fa 59e lettre , où il
l’appelle virum acrem , gratis verbis , romanis
moribus philofophçuitem. Enfin, on trouve dans
ce recueil des fragmens d’Archytas , diverfes
lettres de Pythàgore & autres, amfi que He-
liodori Larijfoei capita. optisorum.
En 1675 , M. Gale publia à Paris , en grec
8c en latin , HiJIorioe poëtica antiqui fcriptores ,
in-8°. _& l’année fuivante à O xford , Rhetores
felecti, fcil. Demetrius Ph'alereus , Tiberius rhe-
ror, anonymus fophifla , Sèverus Alexandrinus.
Tiberius le rhéteur, qui au jugement de M. Gale
eft un écrivain ancien, élégant & concis, n’ àvoit
point encore paru avant que l’ illuftre éditeur le
publiât avec une verfion latine. Suidas donne à
ce Tiberius le titre de philofophe 8c de fophifie ,
8c il lui attribue divers écrits.
En 1678, Gale mit au jour à Oxford , in-fol.
Jamblichus Chalcidenjîs , de myjleriis. L’année
fuivante ^ parut à Londres , in-fol. fon édition
d’Hérodote. En 1687 , il donna à Oxford , in-fol.
Hifioria anglicanes fcrip tores quinque , riunc pri-
mùm in lucem editij 8c en 10 9 1 , Hifioria britannica
, faxonica , anglo - danica , feriptores
quindecim. Oxoniæ , in-fol.
Le docteur Gale a ajouté à ces quinze hif-
toriens un appendix, où il donne divers paflages
touchant la grande-Bretagne.; un catalogue des
terres ( hydes ) de quelques provinces en-deçà
l’Humber, avec une relation des loix 8c des
coutumès des Anglo - Saxons , tirée du livre ap-
pellé le Domm}s-Day-Book, une table alphabétique
des anciens peuples , des rivières 8c des
promontoires , d’après (gambden, 8c la généalogie
des rois bretons, tirée du texte de Ro-
chefter ( textus Vojfenfis ). Enfin, on trouve une
ample table pour tout l’ouvrage.
.En 1697 il fut inftalédoyen d’Yorck, & mourut
dans cette ville en 170Z , dans la 67e année
de fon âge. Il étoit non-feulement géomètre ,
mais très-verfé dans la connoiflance de Ja langue
grecque , 8c de l’hiftoire de fon pays. M. Roger
Gale fon fils * a publié fur fes manufcrits , à
Londres en 1709 , in-40. un fort bel ouvrage
intitulé Antonini iter britannicum, avec plufieurs
conje&ures , 8c les noms anglois des lieux autant
que la chofe étoit pollible. Mais comme
les diftances des lieux font marquées dans l’itinéraire
par mille romains , M. Gale a indiqué
fur la carte dreffée fur l’ itinéraire même , la
proportion entre les milles romains 8c anglois.