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à Anhaït en 1648, âgé de 68 an s , a publié
dans fa langue maternelle , plufieurs ouvrages
de théologie qui font aujourd'hui dans l’oubli.
L o n g . 30 , 2.4; J a t . 5 z , 3 8. (R .)
ZERBSTEN , ou le petit Z erbst , dans la‘
principauté d’Anhalt-Coethen , eft fi tué près des
confins du Magdebourg , à peu de diftance
d’Acken. (IL)
ZEREND , ville dé la Caramanie perfienne ;
le géographe perfien la place dans le troifième
climat., à 25 parafanges de Sirgian, capitale
de cette province. (R.J
ZERENG5 , ville de Perfe, dans la province
de Segeftan -, elle a produit parmi les gens de
lettres , Mohamed - Ben - Keram , auteur de la
feéte des Kéramiens. (A.)
ZERGUE , petite rivière de France , au Beau-
jolois ; elle a fa fource dans la paroiffe de Poule ,
& coule dans la Saône , vis - à - vis de Trévoux.
WM
ZÉRIGAN v ville de Perfe , dans l’ Irak babylonienne
, dans une plaine renfermée entre deux
montagnes. Çette ville , autrefois çonfidérable ,
ne contient pas aujourd’hui cinq cents mailbns.
(* • ) ?
ZERjVfAGN-E-, rivière de la Dalmatie , anciennement
Tedanius ou Tedanium ; elle prend
fon cours par la Dalmatie propre , 8ç par la
Morlaquie-, & après avoir, arrofé Obroazo, elle-
le décharge au fond d’ un long golfe, au fep-
tentrion de la ville de Novigrad. (A.) .
ZEROGEllE, ville de l’Inde- , en deçà du
Gange -, Ptolémée, liv. V I I , ch- z , la compté
parmi les villes fituées à l’orient du fleuve Nain
adus. Le manufcrit de la bibliothèque palat
in e , porte Xérogere au lieu de Zéro gère. {R.)
ZERTAH , ville de Perfe , dans la province
de Belad Cifton , félon Tavernier, qui dit que
les .géographes du pays la marquent à 79 deg. 30
min. de long. & à 32 deg. 30 min. de lat. (/?.)
Z E TH , ou Zetha , contrée d’Afrique, dans
la haute-Ethiopie ou Abyflinie, près des royaumes
de Néréa, de Konçho 8c de Mahaola, çe font
autant de pays , où nous n’avons jamais pénétré.
(* • ) • ' '
ZÊVENAR , petite ville d’Allemagne , dans
le cercle de Weftphalie ,, au duché dé Glèves,
à 2 lieues de la ville de Doefbourg vers le midi,
& à 3 lieues d’Arnheim du côté de l’orient.
Cette ville fe trouve enclavée entre la Gueldre
hollandoife, 8c le comté de Zutphen. ÇR.)
ZEVERIN , petite ville de la haute-Hongrie ,
fur les confins de la Waiaquie. Quelques-uns
la prennent pour l’ancienne, Æmonia. (R.)
ZEYBO , ville ou bourg de l’Amérique fep-
tentrionale , dans l’ île Saint-Domingue., fur la
côte méridionale. {R.)
ZÉZERO ( le ) , en latin 0 [ecarus , rivière
de Portugal. Elle prend fa fource dans la pro-
yjnçe de Béïra, au midi ? 8c proche de Guarda,
z 1 A
8c va fe rendre dans le T a g e , près de Pim*
hète. (jR.)
Z IA , ou Z ea , île de l’Archipel, l’une des
Cyçlades. Elle eft à quatre lieues de l’île de
Joura , autrement nommée Trcuva, à cinq lieues
au midi de l’île d’Eubée , connue aujourd’ hui
fous le nom de Negrepont, a fix lieues de l’ île
d’Andros , à trois lieues de l’île d’Hélène ou
de Macronifi , autrement dite ljola longa, 8c
à dix-huit milles du promontoire de l’Attique ,
nommé autrefois Suniurn, & aujourd’hui cap des
Colonnes. On compte 36 milles de Thermie à
Zia , quoiqu’il n’y en ait pas douze de cap en
cap. Elle s’ étend en longueur du fud-oueft au
nord-eft, & elle peut avoir trente milles d’Italie
de circuit. Son port eft un des plus affiliés de
la Méditerranée, outre que les vaiffeaux y font
de l’eau, du bifçuit 8c du bois.
L’ île de Zia eft celle que les anciens Grecs
appelloient Céos , 8c par abréviation Cos, 8c
qui fut nommée par les. Latins Cea ou Cia. On
lui donne encore aujourd’hui le nom de Cea ou
Zéa • les Greçs l’a voient nommée auparavant
Hydrujfa, c’ëft-à-dire abondante en eau, à caufe
qu’elle en eft bien pourvue -, mais ce nom ne
lui étoit pas particulier, puifque l’île de Ténos
avoit été ainfi appèllée , & pour la même raifon.
Dans la fuite on la nomma Ceos ou Cea , de
Céus , fils du géant Titan.
J Ariftée , fils d? Apollon 8c de Cyrène , affligé -
de la mort de fon fils Aéféon , quitta la ville
de Thèbes à la perfiiafion de fa mère , & fe
retira dans l’île de Céos , alors inhabitée. Dio-
dore de Sicile, l iv . I V , dit qu’il fe retira dans
l’île de Cos > mais il y a apparence que ce nom
étoit commun à la patrie d’Hippocrate & à l’île
de Kéos ou Céos, 8ç Céa -, car Etienne le géographe
a employé” lé nom de Ko s pour Kéos,
fi ce n’eft qu’on veuille que ce foit une faute
à corriger chez lui & chez Diodore de Sicile.
Quoi qu’il en fo it , l’île de Céos fe peupla, 8c
le pays fe cultiva avec le dernier foin , comme
il paroît par les murailles qu’on avoit bâties
jufqu’à l’extrémité 'des montagnes pour en fou-
tenir lès terres. , •
Cette île devoit être incomparablement plus
grande qu’elle n’ eft aujourd’hui , fi Pline ( liv.
I I , ch- 5 3 , 8 liv . I l ' , ch. z2. ) a été bien informé
des changement qui lui font arrivés. Autrefois
, fuivànt cet auteur , elle tenoit à l’île
d’Eubép •, la mer en fit deux île s , & emporta
la plus grande partie des terres qui regardoient
la Beeotie. Tout cela , s’accommode affez avec
la figure de Zia , qui s’alonge du nord au fud ,
8c fe rétrécit de l’eft à l’oueft. Peut-être que
ce fut l’effet du débordement du Pont-Euxin ,
dont a parlé Diodorè de Sicile.
De quatre fameufes villes qu’ il y avoit dans
Céos , ii ne refta que' Carthée, fur les ruines
de laquelle eft bâti le bourg de Zia ; c’êft de
quoi
Z I. A
quoi l’off nê fauroit douter en ïîfant Strabon
8c Pline. Ce dernier affure que Poeeeffe 8c Ca-
reffiis furent abymées , & Strabon écrit que les
habitans de Poeeeffe payèrent à Carthée , 8c
ceux de Careffus à Ioulis. Or, la fituation d’Iou-
lis eft fi bien connue qu’on n’en peut pas douter.
Il ne refte donc plus que Carthée, remplie encore
d’une infinité de marbres caffés ou employés
dans les maifons du bourg de Zia.
En prenant la route du fud-fud-eft du bourg
de Zia, on arrive aux reftes fuperbes de l’ancienne
ville d’Ioulis, connue par les gens du
pays fous le nom de P o lis , comme qui diroit
la ville. Ces ruines occupent une montagne ,
au pied de laquelle les vagues fe viennent brifer,
mais qui étoit du temps de Strabon, éloignée
de la mer d’environ trois milles. Careffus lui
fervoit de port. Aujourd’hui il n’y a que deux
méchantes cales, 8c les ruines de l’ancienne
citadelle font fur la pointe du cap. Dans un
lieu plus enfoncé, on diftingue le temple par
la magnificence de fes débris. La plûpart des
colonnes ont le fût moitié lifte , moitié cannelé
, du diamètre de deux pieds moins deux
pouces, à cannelures de trois pouces de large.
On defcend à la marine par un efcalier taillé
dans le marbre pour aller voir fur le bord de
la cale une figure fans bras 8c fans tête. La
draperie en eft bien entendue •, la cuiffe & la
jambe font bien articulées. On croit que c’eft
la ftatue de la déeffe Némefis •, car elle eft dans
l’attitude d’une perfonne qui pourfuit quelqu’un.
Les reftes de la ville font fur la colline , 8c
s’ étendent jufque dans la vallée où coule la fontaine
Ioulis , belle fource , d’où la place avoit
pris fon nom. On ne fauroit guère voir de plus
gros quartiers de marbre que ceux qu’on avoit
employés à bâtir les murailles de cette ville.
Il y en a de longs de plus de douze pieds.
Dans. les ruines de la ville , parmi les champs
femés d’orge , on trouve dans une chapelle
grecque le refte d’une infcription fur un marbre
caffé , où on lit ' encore Iovài S'a -, accufatif
d’IovMi : le mot de ctvoç s’y trouve deux
fois. On alloit de cette ville à Carthée par le plus
beau chemin qu’il y eût peut-être dans la Grèce,
8c qui fubfifte encore l’efpace de plus de trois
milles, traverfant les collines à mi-côte, fou-
tenu par une muraille couverte de grands quartiers
de pierre plate grifâtre, qui fe fend aufli
facilement que l’ardoife, & dont on couvre les
maifons & les chapelles dans la plûpart des îles.
Ioulis , comme dit Strabon, liv . X , fut la patrie
de Simonide , poète lyrique , & de Ba-
chylide , fon coufin. Ërafiftrate, fameux médecin
, le fophifte Prodicus, & Arifton ,1e pé-
ripatéticîen , naquirent .aufii dans cette île. Les
marbres d’Oxford nous apprennent que Simo-
Hide, fils de Léopépris , inventa une efpèce de
Céogr. Tonte I I L
Z I A 697i
îüêmolrë artificielle, dont il môntroït les principes
à Athènes , & qu’il defeendoit d’un autre
Simonide , grand poète , aufli fort eftimé dan«
la même ville , 8c dont il eft parlé dans l’époque
50. Le poète Simonide compofa des vers
fi tendres 8c fi touchans, que Catulle les ap-,
pelle les lamies de Simonide.
Après la défaite de Caflius 8c de Btutus
Marc-Antoine donna aux Athéniens Céa, Ægine ,
Ténos, & quelques autres îles voiûnes. Il eft
hors de doute que Céa fut foumife aux empereurs
romains, & paffa dans le domaine des
Grecs. " Enfuite elle tomba entre les mains des
ducs de l’Archipel. Jacques Chrifpole la donna
en dot à fa foeur Thadée , femme de Jean-
François de Sommerive, qui en fut dépouille
par Barberouffe fous Soliman II.
Strabon rapporte un fait-bien fingulier de
l’ancienne Céos, mais qu’il ne faut pas croire
fans examen. Il prétend qu’il y avoit une loi
dans cette île qui obligeoit les habitans à s’em-
poifonner avec de la ciguë, quand ils avoient
paffé 60 ans , afin qu’il reftât affez de vivres
pour la fubfiftance publique.
Héraclide raconte feulement que l’air de l’île
de Céa étoit fi bon, qu’on y vivoit fort longtemps
, mais que les habitans ne fe prévaloient
pas de cette faveur de la nature, 8c qu’avant
que de fe laiffer atteindre par les infirmités de
l’âge caduc, ils terminoient leurs jours , les uns
avec du pavot, les autres avec de la ciguë.
Elien , liv . I I I , ch. 3 7 , affure aufli que ceux
♦ de cette île , qui fe fentoient incapables à caufè
de leur décrépitude , d’être utiles -à la patrie 9
s’affembloient en un feftin, 8c avaloient de la
ciguë.
Il paroît d’abord de ces divers récits, que
Strabon s’eft fauffement imaginé qu’ il y avoit
une loi dans Céos, par laquelle on devoit 1e
donner la mort dès que l’on avoit paffé l’âge
de 60 ans-, les termes d’Héraclide & d’Elien
infinuent feulement une coutume volontaire, 8c
vraifemblablement ils ont pris pour coutume ce
qui n’étoit arrivé qu’à quelques particuliers -, car
fi cet ufage eût été commun , il n’eft pas pof-
fible que tous les autres hiftoriens l’euffent paffé
fous filence. Il y avoit peut-être à Céa le même
ufage qui régnoit à Marfeille. Valère Maxime
dit qu’on gardoit publiquement dans cette dernière
ville un breuvage empoifonné , & qu’on
le donnoit à ceux qui expofoient au fénat les
raifons pour lefquelles ils fouhaitoient de mourir.
Le fénat examinoit lenrâ raifons avec un certain
tempérament, qui n’étoit ni favorable à une
paflion téméraire de mourir , ni contraire à un
défir légitime de la mort , lbit qu’on voulût fe
délivrer des perfécutions de la mauvaife fortune,
foit qu’on ne voulût pas courir le rifque d’être
abandonné de fon bonheur. Après tout, il eft
fûr que s’il n’y avoit point de loi à Céa pour.