
, telle -qu’ elle a été déterminée par le dôâeur
Edmond Halley,. -
Les premières notes du doâeur Gale regardent
le titre de l’ouvrage qu’il commente, Antonini
iter britànnicum , ( quoique l’on manufcrit porte
idnerarium An ton ii, & que le dodeur Bentley
life Antonii Augujii). Il obferve qu’on eft avec
raifon en doute auquel des empereurs romains ,
•du nom d’Antonin , on doit attribuer cet ouvrage
, o.u même 's’il eft d’aucun de ces princes.
Il croit que divers auteurs y ont travaillé-, la
choie eft inconteftable , fi quelqu’ un des Anton
ins y a eu p art, puifque le dernier de ces
princes a vécu long - temps ayant la fondation
ide Conftantinople 8c de plufieurs villes dont il
e ft parlé dans cet itinéraire. Le do&eur Gale
oonjeéfcure qu’ il a peut-être été commencé par
un des Antonins , 8c continué par d’autres à
mefure qu’ils ont eu occafion de connoître plus
particulièrement ces parties du monde»
M. Gale remarque fur le mot de Britannia-
rttm, que les Romains appelloient cette île indifféremment
Britannio ou Britannia y avant
qu’elle fût partagée en provinces. La première
divifion s’ en fit du temps de Sévère., par le
fameux grand chemin qui alloit depuis Claufen-
çiùm jufqu’ à Gabrofentum. Notre auteur l’appelle
dans un~autre endroit the FoJJkd- JVay, & il dit
qu’ il va au nord en trayçjrfant les comtés de
Leicefter & de Lincoln , reparoiffant enluite à
un village nommé Spittle in the Street ; il palfe-
par Hibberftow , Gainftrop , Broughon 8c Ap-
plebey , & vient finir non loin de Wintringham,
îur le bord de l’Humber.
« Par cette divifion , toute la partie de la
grande - Bretagne fituée à l’orient du chemin,
s’appelloit Britannia prima, qui étoit la plus
voifine de la mer , par rapport à Rome, & que
Diort nomme « katco. Le pays fitué à l’oueft
du chemin , portoit le nom de Britannia J e -
citnda : Dion l’appelle h civta. Le doéteur Gale
rapporte fuccinélement les-divifions de la grande-
Bretagne , 8c il nous apprend enfuite l’ordre des
provinces qui étoit tel : premièrement la Britannia
prima ou baffe-Bretagne; c’étoit du temps
de Sévère la partie orientale de l’ÎIe. En fécond
lieu , Britannia fecundq ou haute - Bretagne -,
c’étoit du temps du même empereur , la partie
occidentale de l’île. Conftantin-le-Grand ajouta
deux nouvelles provinces nommées Flavia Cce-
farienjis , 8ç Maxirjia C&forienfis, dont la première
çomraençpit à Gloçefter , & s’étendoit
dans le milieu de l’Angleterre.: la fécondé com-
prenoit tout de que les Romains poflédoient dans
Je nord de Pile ? la partie la plus reculée de
cette province ..fituée entre Sterling-Forth & la
muraille des : Pi&es , 8ç rèprife f ar Thpodofe,
f u t appellée Valentia , en l’honneur dç l’empe-
îjeur Valentinien.
Le doreur Gale ne prpit point que la ville
d’Yorck ait jamais été appellée Brigantium paf
aucun auteur qui fût juge compétent ; il doute
que le paffage de la Syntaxis magna de, Pto-
lémée, qu’on cire communément pour prouver
qu’elle a porté le nom de Brigantium, foit concluant.
Voici ce que dit Ptolémée : premièrement.
il place Brigantium dans le 22e parallèle £
il met enfuite le milieu de la grande-Bretagne
dans le 2.3e , & Cattaricfc dans le 24e par où
il paroît évidemment qu’Yorck 8c Cattarick ne
font pas à une fi grande diftance l’une de l’autre.
Le dotfteur foupçonné donc que. Brigantium a
été mis là pour Segontium ou Brecannioc, Breck-
noc , à qui les parallèles de Ptolémée conviennent
beaucoup mieux. Il cite quelques autorités
pour prouver qu’Yorck a été la capitale
d’Angleterre ; & il parle de plufieurs anciennes
infcriptions qu’on y trouve. Outre ce détail,
M. Gale a inféré dans fon ouvrage d’autres
voyages dans la grande-Bretagne , tirés du même
itinéraire»
Garth ( Samuel) , poète & médecin , encouragea
en 1696 la fondation de l ’infirmerie^ qui
étoit un appartement du .collège des médecins ,
pour le foulagement gratuit des pauvres. Cette
oeuvre de charité l’ayant expofé au reffentiment
de plufieurs de fes confrères , auffi-bien que des
apothicaires , il les tourna en ridicule avec beaucoup
d’efprit & de feu dans un poème intitulé
the difpenfary. La fixième édition de ce poème
ingénieux qui contient fix chants, a paru à
Londres en IJ06 , in-8°. ayec de nouveaux épi-
fodes.
Le duc de Marlborough affe&ionnoit Garth.
particulièrement, & le roi George Ie 1 le fit che-
yalier avec l’épée de ce feîgneur. Il fut enfuite
nommé médecin ordinaire de S. M. , & médecin
général de l’armée. Il mourut en 1705?,
eftimé de tout le monde.
Gowér (J e a n ) , poète du 14e fiècle y florif-
foit fous, le règne de, Richard II , auquel il
dédia les ouvrages. Il en a écrit en latin, en
françois 8c en anglois. Sa confejfîo amantis en
vers anglois , parut à Londres en 15 3^* L’ auteur
mourut en J402, dans un âge fort avancé. .
Hjckes ( George ) naquit en 1642, & prit le
parti de l’ égîife après avoir fait fes études à Oxford.
Il devint chapelain du duc de. I.auderdale
& enfuite doyen de Worcefter, Il mourut en
1 7 1 5 , âgé de 74 ans. Il entendoit parfaitement
les anciennes langues du nord, dont il a voit
joint l’ étude à celles de fa profeffion. Ses ouvrages
rhéologiques font en grand nombre. On
a fait un recueil de fes. fermons en %-vol. imprimés
à Londres en 171.3 , in-8°. Sa grammaire
Anglo-Saxone parut à Oxford eri 1 6 8 9 in-J*.
mais l’ouvrage qui lui a fait le plus d’honneur,
eft intitulé antiques litterariee Jeptentrionalis ,
libri duo, Oxonia 1705 ■> in-fol.
Saunderfon (Robert) , évêque de Lincoln ,
naquit
«aquït en 158 7 , & fut nommé profefietar en
.théologie à Oxford en 1642. Il fouftrit beaucoup
pendant les guerres civiles , fut pillé plufieurs
fois, bleffé en trois endroits de fon corps,
& réduit à une grande néceffité, ayant femme
& èmans. Robert Boyle lui envoya une Fols
cinquante livres fterüng , en le priant d’ accepter
la même fomme chaque année, fa vie durant j
mais fa mauvaife fortune changea de face bientôt
après , ayant été promu à l’ évêché de Lincoln
en 1660. Il mourut en 1663., âgé de 76 ans.
Outre la théologie polémique , i l étoit fore verfé
dans l’étude des antiquités 8c de l’hiftoire d’Angleterre.
Ses fermons ont été imprimés au nombre
de 34 en 1660, in-ful. 8c au nombre de 36 en
1681 , avec la vie de Pauteur par Ifaac Walton.
Son ouvrage fur les cas de confcience, parut en
1Ô78 & en 1685 , in-S°. Son livre dè juramentï
prômijjorii obligatione-, a été' imprimé a Oxford
1*046, Londres 16 4 7 , 16 70, 1676 & 1683 ,
in-8°. On en a donné une traduébion angloife.
M. François Peck a publié dans fes defiderata
curiofa , l’hiftoire Sc ies antiquités de l’ ancienne
églife cathédrale de Lincoln , recueillies par
Saunderfon.
Saville (H en r i) naquit èn 1549 1 aPrès
avoir* voyagé dans les pays étrangers , pour fe
perfe&ionher dans les fciences, dans la con-
noifiance des langues & des hommes , il fut
nommé pour enfeigner la langue grecque à la
rëine Elifabeth , qui faifoit grand cas de lui.
Le roi Jacques Ier voulut l’ élever aux dignités ,
mais il les r.efufa, Sr fe contenta de l’honneur
d’être créé chevalier par ce prince. Il mourut à
Oxford en 1622. C’étoit un homme parfaitement
verfé dans les langues grecque 8c latine , laborieux
à rechercher, & généreux à publier les
monumens de l’antiquité •, non - feulement il y
employa une grande partie de l’on bien, mais
il s’eft immortalifé en fondant en l’année 1619
deux chaires; l’une de géométrie , & l’autre d’af-
tronomie, dans l’ univerfité d’Oxford.
Jl°. Sa traduction de Tacite , dédiée à la reine
Elifabeth, & accompagnée de notes, parut à
Londres en 1581 , in-fol. 8c a été réimprimée
plufieurs fois depuis. z°. Son commentaire fur
des matières militaires , imprimé à Londres en
1Î98 , in-fol. a été traduit en latin par Mar-,
«juard Fréher. 3°* U a mis au jour en 159 6 ,
in-fol. Fajli regum ù epifeoporum Anglioe, ufque
ad WilkAmum feniorem. 40. Il a àufli fait imprimer
a* Oxford en 1621 , ïn-qf. des proelec-
tioites in elementa Euclidis.
Mais rien ne lui fait plus d’honneur que fa
telle édition des oeuvres de S. Chryfoftome, en
g r e c , imprimée au collège d’Eaton en 16 13 ,
«en 8 vol. in-foh avec des notes de fa façon ,
j8c d’autres favjn.s hommes qui î’ aid’èrent dans
fie travail, dont la dépenfe lui coûta huit mille
Jiy«res fterling. Il eft vrai que cette édition ,
Gdogr. Tome I I J.
toutte grecque , ne peut être à l’ufage du grand
nombre , 8c que c’ eft pour cela qu’elle n’ a pas
eu grand cours en France j mais elle fera toujours
eftinxée des connoifieurs qui brifferont aux
autres i’ avantsge de pouvoir lire l’édition grecque
8c latine de S. Chryfoftome, donnée par le
P . Fronton-le-Duc , quelque temps après l’édition
de Savîlle , & faite en réalité furtivement
fur l’édition d’Angleterre , à mefure qu’ elle for-
toit de deffous la preffe. Ajoutons que l’édition
du jéfuite n’ a des notes que fur les dix premiers
tomes . & qu’on eft obligé d’avoir recours
, pour les tomes fuivans , à Pédition de
More l, ou à celle de Commelin.
Sharp ( J e a n ) , archevêque d’Y o rck , naquit
en 1644, 8c fut nommé doyen de' Norwich en
1681 ; mais en 1686 il fut fufpendu pour avoir
défendu, dans un de fes fermons , la do&rine
de Péglife anglicane contre le papifme ; cependant
après fa fufpenfion , il fut plus confidéré
que jamais , 8c fon clergé témoigna plus de déférence
pour fes confeils , qii’ il ri*en avoir auparavant
pour fçs ordres. La cour fut obligée
de fe tirer de ce mauvais pas comme elle put-
En 169a il fut nommé archevêque d’Yorck à
la follicitation de Tillotfon fon intimé ami, &
dont nous parlerons tout-à-Fheure. En 1702 il.
prêcha au couronnement de la reine Anne , entra
dans le confeil, 8c eut l’honneur d’ être grand-
aumônier de cette reine. Il mourut en 17*3 , ag®
de 69 ans. On admire à jufte titre les fermons.
La dernière édition, publiée à Londres en 1740 ,
forme fept volumes in-8°.
Tillptfon (J e a n ) , archevêque de Cantorberi*
8c fils d’ un drapier d’un bourg de la province?
d’Y orck, naquit on 1630, & étudia dans 1«
collège de Clare à Cambridge. Il eut fuccefti-
vement plufieurs petites cures que fon mériter
lui procura. En 1689 il fut inftallé doyen de
F.églife de S. Paul, & en 16^1 il fut nommé
à far chevêche de Cantorbery. Il mourut en
i^94^> ^ans folxa^te-fixième année de Ton
age’ . . .
Pendant qu’ il fut dans une condition ordinaire,
il mettolt toujours à part deux dixièmes
de fon revenu pour des ufages charitables ; il
continua cette pratique le refte de fa v ie , &
mourut fi pauvre que le roi donna à fa veuve
ünp penfion annuelle de fix cents livres fterling.
Après fa mort, on trouva dans fon cabinet un
paquet de libelles très violens , que l’on avoic
faits contre lu i , fur lequel il avoir écrit de fa
main : m. Je pardonne aiix auteurs de ces livre s,
» & je prie Dieu qu’il leur pardonne aufïi. »
Je ne m’étendrai point fur la beauté de Ton.
génie -8c l’excellence de fon caraétère ; c’eft
affez de renvoyer le leéteur à i’hiftoire de £a
vie , & à fon oraifon funèbre par Burnet ,
évêque de Salilbury. La reine parloit de lui avec
tant de tendrèffe , que quelquefois même elle