5°. des Mémoires de la comtefte des Barres.
Cette comrette des Barres étoit lui-même.
Corneille (Pierre) naquit en 1600, 8c fera
toujours le père du théâtre françois y car il faut
le juger par les chefs-d’oeuvres. Nous aurons occa-
fion de parler de lui au mot Tragédie , & la
meme occafion s’eft déjà prefèntée fous d’autres
articles. J’ajouterai feulement qu’il exerça dans
fa patrie la charge d’avoca t - général à la table de
marbre, fans connaître lui-même les talens extraordinaires
qu’ il avoit pour la poéfie dramatique.
Une aventure de galanterie lui fit compofér 1a première pièce, intitulée Mélite , qui eut un
fucces prodigieux. Il mourut doyen de l’académie,
françoife , en 1684, à 78 ans.
Corneille (Thomas) auroit eu la plus grande
réputation dans le théâtre, fans ce frère aîné y
niais , malgré le. peu de cas que M. Defpréaux
en faifoit, il doit tenir un rang confidérable parmi
nos poètes tragiques y & peut-être e fl- il fupé-
rieur a tous nos auteurs dramatiques dans la
conflitution de la fable. Il étoit de l’académie,
françoife & de celle des. inlcriptions y mais il
mourut pauvre en 170.9, à84ans. C’étoit un homme
tort laborieux , car, outre fes pièces de théâtre
au nombre de trente-quatre , on a de lui., i-°. un
Dictionnaire géographique, en 3 vol. in-folio ,
meilleur pour la Normandie que pour le refie y
2,°. un Dictionnaire des arts & des fciences 3 qui
ne mérite plus d’être aujourd’hui confulté y- 30. la
traduction des Métamorphofes , & de quelques
ispitres d’Ovide , heureufement. rendues.-, &c.
Daniel (Gabriel) , célèbre jéluite, qui), dans
fon Hifioire de France, a reCtifîe les fautes, de
Mezerai fur la première & la fécondé race. On
lui a reproché , dit M. de Voltaire , que fa diction
n’efl pas. toujours allez pure y, que fon flyle efl
trop faible y qu’il n’intéreifé pas. y*" qu’il n’efl pas
peintre y qu’il n’à, pas aflbz fait connoître les
u.fages r. les moeurs., les lo ix y que fon hifioire
efl un long détail d’opérations de guerre, dans
lefquelles, un hiflorien. de. fon, état fe trompe
prefque toujours : enfin ,, qu’il parle'trop peu des
grandes qualités d’Henri I V 8c trop du père
Cottom
Cependant, ajoute M. de Voltaire-, l’hifloire du
père Dan ie l'a ve c tous,fes défauts, efl encore la
moins, mauvaife qu’on, ait.,. du. moins jufqu’àu
règne de Louis XI.
Outre. l’Hifloire de France dù père Daniel,
dont . iL donna auffi. un abrégé en 9 vol. in- 2a ,
il a encore publié-,. iP- une Hifioire de la,milice
françoife, in-4P. en 2 vol... 2?. Voyage du monde
de Defcartes , in - iz . C’efl. une jolie critique du
fyflême de ce philofophe. Ce livre, a. été traduit
en angfois. en italien. 30.. Plufieurs, opuféules.
qui ont été recueillis en 3 vol. .inr/fi.Ilmoumt
en 1728, âgé de.79 ans.
Fontaines, (Pierre-François Güyot dës) mourut .3 Pâlis efl 174,5 ?.. 3 6q ans- I l eil connu par fes.
Obférvatîons fur' les ouvragés nouveaux, journal
périodique dans lequel il n’a déchiré que trop
fouvent des hommes célèbres qu’ il devoir aimer
& eflimer. Il a fait la traduction des oeuvres de
Virgile , avec des remarques y elle a» été imprimée
à Paris en 1754 > en 4 vol. in - iz : 'elle n’efl point
bonne , & c’ efl cependant la meilleure que nous
ayons dans notre langue.
| Fontenelle (Bernard Bouvier de) finit fa carrière
en 1757. Il n’âvoit pas 20 ans lorfqu’il fit
une grande partie de la tragédie - opéra de Bellé-
rophon , 8c depuis il donna l’opéra de Thétis.&:
Pélée , qui eut un grand fuccès. Il fit beaucoup
d'ouvrages légers , dans lefquels on remarquoit
déjà' cette finette & cette profondeur qui décelent
un homme fupérieur a fes ouvrages mêmes : c’efl
ce qu’ il a prouvé dans fes Dialogues des morts,
8c dans fa Pluralité des ■ .mandes. Il fut faire,
des. Oracles de Van-dale, un livre agréable.
Il fe tourna vers-la géométrie 8c vers la phy-
fique , avec autant de facilité- qu’il avoit cultivé,
les arts d’agrément. Nommé fecrétaire. perpétuel
de l’académie des. fciences , il exerça cet emploi,
pendant plus de 40 ans avec un applaudiflement.
univerfel.. Son Hifioire de Vacadémie jette très--
fouvent. une clarté lumineufe fur les mémoires,
les plus obfcurs y, il fut le premier qui porta
cette élégance dans les fciences.
S?il a fait imprimer , fur la fin de fes -jours ,
des. comédies peu théâtrales , & une apologie des;
tourbillons, de Defcartes f on a pardonné ces,
comédies en faveur de fa vieillefle r 8c. fon Car-
téjùmifme en faveur des anciennes.opinions , qui,,
dans, fa jèunefle, avoient été celles de l’Europe.
Enfin, on l’a regardé comme le premier des
hommes-, dans, l’ art nouveau de répandre de la.
lumière 8c des grâces fur les fciences abflraites >.
& il a eu du mérite dans tous les autres genres
qu’il a traités. Tant de talens..ont, été fouteriùa.
par la connoiflance de l’hifloire.
Gendre. ( Louis.le).mourut en 1733*, à-78 ansi
II, a mis àu jour plufieurs. ouvrages,. entr’autres T
i,°. la vie de M. de Harlay, fon. bienfaiteur y.
z°. celle du cardinal d’Amboife y 30. une Hifioire,
de France, en 3 vol. in-folio 8c en 7 vol. inriz ,
Noël (Alexandre) , dominicain doCleur de
Sorbonne , ,mourut,à Paris , en 1724, âgé de 86.
ans* II, a publié divers, ouvrages théologiques 8c
polémiques , que peu de gens lifent y mais on
a réimprimé fon Hifioire eccléfiafiique, latine y.
qui avoit déplu aux inquifiteurs*.
Lemery (■ Nicolas-) naquit en 16 4 5 , 8c fe
dévoua tout entier à. la c h im ie q u ’ il étudia à
Rouen, à Paris & à Montpellier..
Il fit.-imprimer en 1675 fon Cours.de Chimie y
qui .fe vendit.aujtti rapidement que.fi c’eût été un
ouvrage de galanterie ou. de. fatyre ;.. on Je tra-
duifit en latin,- enanglois 8c en efpagnol.
Il .publia en 1*597 fa Pharmacopée univerfellc
8c quelque, temps après., fon. Traité des drogues
r o u
I fimptes. On les a réimprimés plufieurs fois ; mais
■ ott a donné depuis , dans les pays étrangers , de
B beaucoup meilleurs ouvrages en ce genre. #
En 1699 , M. Lemery fut nommé de 1 academie
B des fciences , 8c en 1.767 il donna fon Traité de
H Vantimoine. | . , c . \
! Amand (Marc-Antoine-Gerard, fieurd e vin t),
B poète françois , né en 1594 > mourut en 1661 ,
K âgé de <5-7 ans. r r .
K Ses. oeuvres ont été imprimées a Paris, en
I X vol. m-40. Le premier en 1627,. le fécond
■ en 1643, le troifieme en 164,5? , Son ode , inti-
M, tulée la Solitude , efl fa meilleure pièce., au juge-
B ment de Defpréaux.
Son Moïfe fauve tomba dans un mépris dont
| il n’a pu fe relever, depuis l’art poétique de Defi-
B préaux. .
» Pradon ( Nicolas )., autre, poète françois , mort
B en 1698 , a eu fon nom extrêmement ridiculife
B par les fatyres. de Defpréaux. Il eut grand to r t,
B après drheureux fuccès , de fè prêter a une puif-
■ lànte cabale , 8c d’ofér donner fur le théâtre fa .
É| tragédie de Phèdre 8c Hippolyte, en concurrence
B contre celle de Racine. Le beau triompha, 8c
B plongea la pièce de Pradon dans un éternel oubli.
B On a recueilli eir mi volume fes pièces dra- II matiques , qui font Pirame & Thifbé y Tamerlany.
f f la Troade y Phèdre & Hippolyte y Statira & Re-
S gulus , qui, malgré fés défauts, peut être comptée
parmi les. bonnes tragédies.
Raguenet (François) embrafla Fétat eccléfiàf-
f tique , 8c cultiva l’ étude des beaux - arts & de
l’hifloire. Il a publié celle de l’ancien Teflament y
É z°. celle:d’Olivier Cromwël y 30. celle du vicomte
B de Turenne y 4°* le Parallèle des François-& des
J Italiens , dans la mufique 8c dans les opéra y
Js 50. les Monumens de Rome, ou Defcription des-
■ plus beaux ouvrages de peinture, de fculpture &
■ d’archlte&ure de Rome, avec des obfervarions»
S Paris, 1700 & 1702,.. itirïz.
Sanadon ( Noël - Etienne ). v jefiute , plein de
B goût 8c de connoittances dans les belles-lettres y
■ on a de lui , i° . un excellent Traité de la ver-
» fification latine y. 20. une traduélion françoife
i d’Horace , avec des notes d’une érudition choifie..
I Cette traduction refpire l’ élégance.
Tourneux (Nicolas le ) a mis au.jour plufieurs
|- ouvrages, de- piété.,., entre, lelquels on eftime par-
i ticulîèrement. P.Année chrétienne 3 qui efl dans les
i mains de tout le monde , 8c que l’ index de Rome
I a mis au nombré.des livres prohibés.
Mademoifelle.Bernard. (Catherine) , morte à:
I Paris en 1712 , a donné en profé des brochures .,
: fil fous.le nom de Nouvelles, que le public a-goûtées.'
I Elle, s’efl encore diflinguéé par les vers , qui lui-
K ont-fait rempo.iter ,,en 1691 & 1693 , .le prix dë.
I poéfie de l’académie françoife , & qui lui ont valu -
K une triple couronne dans l’académie des jeux, flo-'
I raux de.Touloufè.
Enfin , la capitale de Normandie a produit des
R O U '4%
citoyens qui fe font uniquement dévoués à la
recherche de fon hifioire. Taillepié (Nicolas) etv
a publié-le premier les antiquités en 1588 y mais
en 1738 , Farin (François) ,. prieur dit Val , a
mis au jour l’hifloire complète de ' cette v ille ,
en 2 vol. in-4P. .On peut la cônfulter.
Adrien. Àuzout , philofophe , mathématicien ,
habife dans les . langues , 8c très - inflruit- dans
toutes les- parties de l’antiquité , dans lefquelles-
il fe perfectionna par un fë jour de huit ans à'Rome.
Joiivenet- ( Jean) , né en 1644 ,• mort en 1717,■
fameux peintre d’hifloire, dont ledeflin efl hardi y
8c les compofitions riches 8c animées.
Bocage. ( Marie d u)., morte en 1767 , efl au-
rang des dames, les plus célèbres , par la beauté
de fon. efprit 8c les. productions- de fa plume 9
8c particulièrement par fon talent- pour la poéfie
épique.
Madame, le Prince de Beaumont, née à Rouen1
en 17 11 , a réfidé long - temps à Londres , où
elle a exercé fon talent admirable pour l’éducation '
des filles* On-compte, parmi les productions de;
fa plume , le Magafin des enfans y le Magafin des'
adolejcentes / 1’Education complète , Lettres de-
madame du Monder, &c'. On y reconnoît 'Ie fens
exquis d’une bonne maîtrefle y* une adrefle fingu- •
lière .pour deguifér le férieux de l’inflruClion 8c
Fauflérité de la morale., fous l’enveloppe de la-
fable 8c les agrémens- de l’hifloire y un talent p a r ticulier
pour s’attirer l’attention d’une aimable;
jeunette r par Fàir fimple , naturel, infimiant
dont- tous fes petits romans font tournés : le
tout a' là portée des jeunes ledeurs qu’elle veus:
5 inflruire;
Pommeraye (Jean) ,• laborieux bénédictin , qur-
a publié 1-Hifioire de Vabbaye de Saint- Ouen --
celle de Saint-Amand 8c de S ai rite-Catherine •:
2°. l’ Hifioire des archevêques de Rouen r in-folio
; 3° ‘ un Recueil des conciles de Rouen , 8c l’Hifioire-
de la cathédrale. Ouvrages écrits fans agrémens
mais pleins de recherches curieufés &: importantes*.
Blondel ( Jacques - François ) , - lié à Rouen
mort à Paris-le 9 Janvier I 7 7 4 ,à - l ’âgede 70 ans».
Egalement.fenfible à, fa propre gloire ,8c à celle*
de fa patrie, il fe livra dès.-fa jeunette au deffin
à la gravure , 8c à tous, les arts agréables. Il fie.
VHifioire de Varchitecture françoife r à-laquelle i}.
appliqua les principes-généraux de J’archixeChire
ancienne 8c moderne : il laiffa imparfait ce grand’
ouvrage. Il fut admis tard, mais, fans follici- •
tâtions,,.à l’académié d’ârchiteClure , en 1755:
8c il en fut élu profettëur deux ans après. Le roi^
qfli le nomma fon architeCle, lui donna un loge--
: ment au Louvre, où il tint fon école dans la fàile:
dë l’académie. Il y! continua fes leçons publiqueS.r ,
• quril ne cetta de donner deux fois la femaine jufr. -
i qu’ à f â . mort. Voulant rendre utiles les . derniers^
■ riiomens d’une vie languiflante , il .entreprit ueu
l Cours complet d?architecture. Cet excellent ouvrages
■ _ efl orné de.beaucoup de grayuresi-.