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en 6 vol. in-40. Ses lettres ont paru à Paris
en 1020 , in-40. Elles i'ont mieux écrites que
les ferm,ons , quoique pleines d’allégories & de
figures-, cependant elles font rares, recherchées,
pafient pour fon meilleur ouvrage. '
Vincent de Lérins, religieux du monaftère de
ce nom , étoit natif de Toul , félon l’opinion
la plus commune;, il mourut vers 45:0. Il s5 eft
fait eonnoitre par un petit ouvrage fur les hé-
rélies , qu’il intitula, Mémorial du pèlerin , ou
Commonitorium , M. Baluze en a donné la
meilleure édition avec des notes. Ajoutons enfin,
que Toul eft la patrie de S. Loup j évêque .de
Troyes. (Ré)
TOULA , petite ville de la, Rufîie mofeovite ,
au duché de Rézan , à 40 milles de la ville
de ce nom , •&-a 36 de Mofcou , au.confluent
de la Toula 8t de l’ Uppa. Long. * * . 4* ; lot.
> * ' ( * . ) ; Toula ( l a ) , rivière^ de la Ruffie mofeovite,
au duché de Rézan -, elle prend fa fource au-
Aeffus de Crapicina , & fie jète dans l’Qcca ,
près de la ville de Toula , .à laquelle elle donne
îon nom. (Ré)
TOULOIS ( 4e ) , ou .comté de T o u l, en
latin Tullenjis ager , gouvernement militaire
de France, enclave dans la Lorraine au fepten-
trion, a l’ orient 8c au midi ; il touche un peu
ia la Champagne à l’occident. C’eft le pays des
anciens Leuci, dont Cqfar, Strabon, Ptolémée
Sc Pline font mention. Ce pays étoit autrefois
d ’une grande .étendue, $c le diopèfe de T ou l,
qui a les mêmes bornes , étoit le .plus grand
diocefe des Gaules ou de tous les pays qui
jfont au - deçà du Rhin -, mais aujourd’hui le
Toulois a des bornes bien plus étroites, & le
diocefe de St. D ie z , |®rmé depuis un petit
nombre d’années, en a été le dernier démembrement.
Ce gouvernement comprend le temporel
de l’ év.êché de Toul , dont la fouve-
r^irieté a été unie à la France , dès l’an 1 % 52,,
par Henri II -, il renferme aufti le bailliage de
Toul , qui ,eft pompofé de fix prévôtés. (R.)
TO U LO N , Telo-Martius, Portas- Cuharifla,
ville & p or t çle mer de France* en Provence , fur
Rebord de la Méditerranée, à 16 li. f. e. d’Aix,
12 f.,e. de Marièilie , 28 f. ©. de Nice , &
177 1- f- p* -de Paris. Ç’eft un des départemens 4 e la marine. Il y a .un gouverneur particulier,
lieutenant de roi , un évêçhé un baillage ,
/enéchauflee , recette « amirauté, fubdélégation ,
iuftice-confiilaire, tribunal de prud-hommes, 8cc.
On le divife en quartier neuf 8c quartier
vieux > celui - ci eft généralement iaje 8c mal
b â t i , l’ autre , au contraire , eft fort propre &
bien bâti. On remarque à la façade de l’hôtel- 4 -_ville deux thermes en pierre , qui font d’ex-
^ePens morceaux de fçulpture du Pujet.
Cette ville , quoique affez grande 8t mari-
f n’eft pas cependant peuplée , excepté de
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couvens de religieux ‘8c de rellgîeufes. Le»
prêtres de l’oratoire y ont le collège. Les jéfuites
y avoient le féminaire. Le port de cette ville eft
un des plus connus, des plus vaftes, 8c des.
meilleurs de l’Europe. Il eft deftiné aux vaifleaux
de guerre-, 8c les galères qui étaient à Mar-
fèille , y font à préfent. L’ arfenal eft à une
des extrémités du quai. Le parc de l’artillerie
lenferme tout ce qui eft néceflaire en ce genre.
Les fortifications font du defltin du chevalier-
de Ville.
L’évqché n’eft .connu que depuis le fix-i.ème
fiècle. Il eû fuffragant d’Arles , & d’une .très-
petite étendue, car il n’ a que; 25 paroifles :
cependant fon revenu annuel eft - de 20 mille
livres. Sa taxe en cour de Rome eft de 400
florins. Le collège eft régi par les prêtres de
l’oratoire.
Cette ville eft ornée d’ une -belle place en
quarré-long , bordée d’ arbres , où les gardes
de la marine & autres troupes font l’ exercice.
Il s’y trouve plusieurs hôpitaux , entre lefquels
l’hôpital général, qui eft le plus confidérable ,
renferme plufieurs fabriques auxquelles les pauvres
font occupés;
Cette ville , imprenable du côté de la mer,
eft très-bien fortifiée du côté de terre. I/entrée
du port eft fi étroite, qu’il ne pourroit admettre
qu’ un vai fie au à la fois. 14 lé div-ilè en vieux
port 8c port n e u f , qui communiquent, par un
canal , & qui ont leur ifliie dans une rade
commune , couverte au nord Fefpace de près de
2 IL de montagnes très-élevée s & défendue par
nombre de châteaux , de tours & de batteries ,
tant à mortiers qu’ à canons* difpofëes de manière
que leurs feux fe çroifent, & que nuis
batimens n’y peuvent pénétrer de force. Le port
neuf, conftruit par Louis XIV , .eft accompagné
d’ un arfenal magnifique , muni de tout ce qui eft
néceflaire pour la conftruéiion ou l’ équipement
des vaifleaux , & chaque vaifleau de guerre a
fon magafin particulier , diftinél du magafin
général deftiné au remplacement des objets qui
viennent à manquer dans les magafms particuliers.
La fal-le des voiles .eft immenfe , 8c la cor-
derie bâtie en pierres de taille , a -320 toifes
de longueur. La fonderie de canons eft également
digne d’ attention.
Les gardes de la marine trouvent à Toulon
des écoles de mathématiques , d’armes, de def-
fin , & autres exercices convenables à leur état.'
Il y a en cette ville État majqr , 8c un bataillon
en garnifon.
Il fe donna .en 1-744? à la hauteur de Toulon»
un combat naval entre la flotte d’Angleterre &
les flottés combinées de France 8c d’Efpagne.
La' victoire refta indécife , & la perte fut à
peu près égale. Cette ville fut bombardée en
I7P7 par l’armée impériale -, le duç de Savoie 8c
fe prinpp
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le prînèe Eiigèrie furent obligés d’ en lever le
fiége. La pefte y a exercé les ravages à direries
époques -, la dernière en 1721. Sa population
aétuelle eft d’environ 18000 habitans.
Long, de Toulon, fuivant Caflini, a 3 y 27■ ;
lat. 43 y Gy 40. Long, orient, fuivant le Mon-
aier , 3% 9 30 ; lat. 4 3 , >7; / -. . T J . ^ |
Toulon a été , dit-on., nomrn.ee .en latin
Telo y Telonium, 8c Télo Maftius > d’un tribun
de ce nom , qui y conduifit une .colonie. Plufieurs
favans prétendent que cette ville eft Le
Tauroentium de Ptolémée mais le P. Hardonin
conjecture que Toulon eft Le Portas citharijla de
Pline -, 8c fa conjecture eft d’autant plus vrai-
fèmblable , qu’Antonin dit que-ce .f port- eft
éloigné de’ Marfeille de 30 milles -, ! .ce.qui eft
precifément la diftance qu’il y a entre ces deux,
villes. , - . . , i ' i ‘\ t ' , y - \ (V.oî
On lit dans la notice d e l’empire , q u ’ i l y
avoit une teinturerie à Toulon , d i r i g é e par un
intendant de l’empereur , qui eft appelle procu--
rator Baphiorum ; ainfi cette place étoit connue
fur la fin du quatrième fiècle. Elle a éprouvé
depuis les mêmes révolutions que 4le refte dé
La Provence. Les Sarrafins la pillèrent une fois-
dans L e dixième fiècle , 8c deux; fois fur , la
fin' du douzième. Elle fe rétablit 8c s’accrut
fous la protection des rois de S i c i l e &: de Naples,
comtes de Provence-. Elle, fut réunie à la couronne
avec la Provence par Charles V I I I , en
1487. Son port feroit propre à l’enrichir , par
fa grande rade, une des p l u s sûres qu’on con-
noifié, 8c dont l’entrée eft défendue par plu-'
fleurs forts. 3,..»: r. .
Férrand (Louis)..né à Toulon en 1645 , &
mort à Paris en 169I9 , a donné au public des
ouvrages qui juftifient fon là voir dans les. langues,
orientales. On .fait cas de fbn Commentaire fur
les pfeaumes ,, 8c d’autant pljis qu’ il n’étoit pas
théologien de prpfelfion , m^is avocat au parlement.
Bonnin de Chalucet ( Louis ) mort évêque
de Toulon en 1712 , eft auteur dé bonnes ordonnances
fynodales-, mais il s’eft fait encore
plus d’honneur par les fervices r qu’il rendit à
fà ville; épifcopale , lorfque les .troppés des alliés
l’aftiégèrent en, 1707 : optimates exemplo firma-
vit y plebem frumento & pecuniâ juvit y înferip-
tjon gravée dans la chambre de l’hôtel-de-ville
de Toulon. (R.) :
TOULON-SÜR-ARROUX , petite ville de
France, en Bourgogne, au diocefe d’Autun ,
fur la rivière d’Arroux, avec un prieuré de bénédictins.
(R.)
TOULON!ON , château 8c terre confidérable,
de France , en Bpurgogne,dans les baillages
d’Autun & de Montcenis-, qualifié aujourd’hui
de comté de Vergennes. Voye^. V ergennés..(R.)
; TOULOUBAN , ville .des Indes dans la province
de Multan, à 30 milles de layUle de ce nom, 8c
G é o g r c T im e J I I»
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fbr.lç bofd de: laèriviè^dé Multar..’ Lopsg. fuî-
vant ,1e P. Gaubil ,• z ?6' , 3.x ■ lat. 30 , $0. (R.) '
' . .TÔULOUS.AIN , contrée de France , dans le
, haut-Languedoc-, elle renfermé les dioccfes de
Toulouf'e , de Pvieux , une partie de « celui de
Montauban-: c’eft un pays rempli de plaines ,
où, il croit beaucoup de, blé; Ml eft traverlé par
: la Garonne, & a Touloufe. pour capkale. (/?.)
I TOULOUSE , grande belle.8c-célèbre ville? de
' Françea;dansle haut-Languedoc dont elle eft la
capitale , comme/de., toute la. provinces Cette
ville , fituée fur • la rive gauche de la Garonne , -
eft fans do y te une des : plus,- anciennes, des
Gaules., puifque Trogne Pompée & plufieurs
autres auteurs, aflurent qu’elle étoit là patiie
des Teétpfages ■ , ■ qui f ravagèrent : la. Grèce- du
temps de.Br.ennus , ;près de 280 ans avant J. C.
Elle eft nommée : : Tolofa pair Céiàr ",: lib. I.
hell, ,ch. 2o. Toiofci polonia ; par Ptolémée',
lib. IIy 'ck. fao. itrbs Tolofatium par Si-*
donius Apoliinaris, liv. IV . [epiji. & civitas
Tolofatium y dans la notice de la Gaule. Ç’étoit
une .vill-e d’ une, grande étendue. , -8c. divife s
èn cinq parties-, fuivant Aufone , ; epiji. 2.3 y
V- 83.- . .. v ” N
On lui donna l’épithète de Pallaiia , foit a
caufe du culte 1 que les habitans- rendoient à.
Pallas, foit à caufe des; oliviers qui . font l ’ arbre
de cette déefle , ,8t. qui croifient en quantité
dans le territoire de : cette ville ; foit enfin 2
caufe du goût que. fes; habitans avoient pour
les. fciences , félon ce dlftique . de Martial , liv.
■ IX.. epigram. 2 01.
Marcus Palladiæ non inficianda Tolofce
Gloria , quam genuit pacis alumha quies.
Le premier, vers de cette épigramme fait vole
que Martial entend parler de .l’étude des belles-
Lettres.
Marcus amdt tînjlfas Antonius ÿ Attiee , mufas•
Toulouse Croîtr 1 encore , ,confidérable par fa
magnificence -, car il y avoit un capitole. On y
vqyoit. aufîi un temple- dans le voifinage, fameux
par,fes. riçhefies, auxquell.es p.erfonne n’ofoit
: toucher. Juftin & quelques autres hiftoriens ont
; dit .; que les .Teâofages .pillèrent le trélor . du
l temple de Delphes.-, & que pour appaifer la
. colère d’Apollon qui les défqloic par une cruelle
pefte , ils jettèrent ce tréfor dans le lac de ,Tou-
louf^.
Çettè ville fut prife fur les mêmes Te&ofages
par Servilius Cæpion , l’an Ô48 de la fondation
dé Rome , 106 ans avant l’ère chrétienne. Ce
çonful y fit un grand hutin , 8c enleva le tréfor
du temple d’Apollon... .Les hiftoriens aflurent que
Cæpion finit fes jours malheureufement, ainfi
que tous ceux qui avoient eu part à fon facri-
lége : c’eft de là qu’eft venu le proverbe aufunt
tolofanum , de l’or fugefte.
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