ROT , petite ville d’Allemagne , dans la Fran-
conie , au margraviat d’Anfpach, fur une petite
rivière de même nom, & à 5 milles de Nuremberg.
•- R ot , petite lie de No rvè ge , dans le dio-
cefe de Chriftianibourg. On y trouve des boeufs
l'auvages.
ROTA , bourg- «PEfpagne , avec un château ,
fur la côte d’Andaloune, à 5 li. n. de Cadix.
Il eft renommé par fes excellens vins , 8c appartient
au duc d’Arcos. (&.)
Ro t a , l’une des îles des Larrons ou Marianes,
dans l’archipel de S. Lazare. Elle appartient aux
JEfpagnols , & l’on y cultive du riz.
ROTELEN , petite ville d’Allemagne , dans
le margraviat de Bade - Dourlach , à une lieue
de Bâle , avec un château.
^ ROTENBERG , ou ROTENBOURG , petite
ville d’Allemagne , au cercle de W eftphalie, dans
l’évêché - & près de Ferden. Rotenberg , petite ville d’Allemagne, en
Franconie , dans l’évêché de Wurtzbourg. Rotenberg. Voyc\ Ratenbourg.
ROTENBOURG, ouROTHENBOURG, ville
libre & impériale d’Allemagne, dans la Fran- '
conie , fur la rivière de Tauberg , aux confins
de la Suabe. Elle fut fondée au commencement
du fixième fiècle , & fes habitans étoient encore
païens. L’empereur Frédéric I l’érigea en
ville libre de l’empire. Les Suédois la prirent
on 1631 ? mais le duc de Lorraine la reprit la
même année. Elle fut encore prife 8c reprife ,
& faccagée fucceftivement dans le dernier fiècle
par les armées françoifes , impériales & bava-
roifes. Elle a cinq églifes , dont la principale
eft celle de S. Jacques. Rothenbourg eft très-
bien bâtie. Ses habitans font proteftans. Il exifte
des comtes de ce nom , dont la lignée s’éteignit
en 1110. Cette ville eft à 15 li. o. de Nuremberg
, 6 n. o. d’Anfpach. Long. 2.7, 46' ; lat.
M S a-2. (R.) Rotenbourg , ville d’Allemagne -, dans la
Suabe , au comté d’Hohenberg , qui appartient
à la maifon d’Autriche. Elle, eft fituée fur le
Neclcer, à 4 li. o. de Tubingen. Elle fe nom-
moit autrefois Landfiers , & il s’y trouve un
château , un collège , & dans fes environs une
fontaine d’eaux minérales. Long, u.6 , 30; .ar.
48 , 25. (R.)
Rotenbourg, petite ville d’Allemagne, au
cercle du haut-Rhin , dans l’évêché de Spire,
çhef-lieu du baillage de fon nom. (R.) Rotenbourg , ville du] pays de HéfTe - Rhin-
fels-, entre des montagnes , fur la rivière de
Fui d e , avec un château bâti en 1574 par Guillaume
I V , landgrave de Heffe.
Cette ville elt petite ’, mais elle a été illüf-
trée par la naiflance de Dithmar ( Jujîe- Chrif-
tophe) y auteur de plufieurs ouvrages curieux.
kVpici les principaux : 10. dijfertadones $cadèmica
ex jure publico naturali & hijlorid,
Lipfùs y 1737 in-40. La plupart de ces pièces
roulent fur des matières intéreffaptes à l’Allemagne
, comme de l’origine des éle&eurs , du
faux Valdemar, prétendu margrave de Brandebourg,
&c. 2°. Caii Cornelii T acid y de fini y
moribus & populis Germaniee , libellas. Franco f .
1725* L’auteur y a joint un commentaire perpétuel
8c hiftorique fur les noms , la fituation,
les aérions des peuples de l’Allemagne, les fo-
: ciétés qu’ils ont formées, leurs moeurs , leurs
droits , l’origine de -leurs coutumes , &c. c’eft
le meilleur ouvrage qu’on ait fur la Germanie
. de Tacite. L’édition eft fort jolie , mais elle a
un grand défaut, c’eft d’être peu correéte. 30. Hif-
toire & defcripdon de Vordre. de S. Jean y à
. Francfort fur l’Oder, 1728 , in-4o. en allemand,
avec des planches. 40. Commentado de ordine
militari de balneo. Francfort 17 2 9 , in-fol. Le
roi George I ayant voulu rétablir l’ordre de
chevalerie du bain, M. Dithmar fit alors cet
ouvrage , auquel il a joint les ftatuts de cet
ordre en anglois, avec une traduérion latine.
5°. Introduérion à la connoiffance des fciences
qui concernent l’adminiftration des domaines ,
des finances , 8c de la police. Francfort 1730,
in-80. en allemand; L’auteur eft mort en 1*737,
à 60 ans. Voye[ fa vie dans la Biblioth. germait.
tom. X L 1I , art. 9. (R.) Rotenbourg , château du cercle de haute-Saxe,
dans la principauté de Schwartzbourg Rudoiftadt ,
près de Kelbra. (H.)
Rotenbourg , petite ville 8c château d’Allemagne
, dans là haute-Luface , a 6 li. de
Goerlitz.- (R .)
Rotenbourg , bourg , château 8c bailliage
d’Allemagne , au duché-de Magdebourg, au haut
d’une montagne , près de la Saale. {R.) Rotenbourg , ou Rothenbourg , petite ville
d’Allemagne, au cercle de haute-Saxe, 8c dans
le duché de Croffen. Elle appartient à l’une des
branches des comtes de Rotenbourg. (I?.)
Rotenbourg. Voyei Rottenbourg.
ROTENFELS , nom de deux petites villes
d’Allemagne , dont l’une eft fur la Moër , dans
l’évêché de Wurtzbourg, 8c appartient à l’évêque ;
l’autre , dans l’évêché de Spire, appartient pareillement
à l’évêque de Spire. . Il y a aufîi une
feigneurie de Rotenfels , qui forme dans l’Algow
un bailliage aflez étendu , dont le bourg de même
nom eft le chef-lieU.
ROTENMANN , yille d’Allemagne , dans la
haute-Stirie , dans la vallée de Palten, 8c à 8
milles de Leuben. Lazius prétend que cette ville
eft le Cdflra-montana Antonini • mais il n’apporte
pour preuves que de foibles conjeéhires.
ROTTEN - MUNSTER, abb. de l’ordre de
Cîteaux, fondée en 1 1 2 6 , près Rotweil ; l’abbelfe
eft princeffe de l’Empire.
ROTERDAM, ou plutôt ROTTERDAM , ville
des Pays-Bas , dans la Hollande, fur la droite de
la Meufe , à 3 li. de la Haye, 2 f. e. de D e lft ,
5 n. e. de la Brille , 13 f. o . . d’Amfterdam , à
une demi-lieue de Schiedam, 20 li. d’Anvers,
6 29 de Bruxelles. Elle tire fon nom de la petite
rivière de Rote qui la traverfe & qui s’y jette
dans la Meufe , qu’on y défigne plus communément
fous le nom de Merwe.
On ignore fes commencemens , mais on fait
qu’environ Fan 1270, elle fut érigée en ville ;
car on y fit des remparts & on lui donna des
privilèges*. Sa fituation fur la Meufe lui eft extrêmement
favorable pour le commerce *. cette rivière
qui, en cet endroit, a un quart de lieue
de largeur, lui forme un port allez profond pour
| que les plus grands vaiffeaux puifient arriver jusqu’au
milieu de la ville : lorfqu’ils tirent plus
de 15 pieds d’eau , ils font obligés de diriger
leur route par le Haring-Vliet , près de Hel-
voets-üuys •, de tirer vers Hollands-Diep, pour tra-
verl’er d e - là les bas-fonds de Dordrecht , 8c
■ gagner enfuite Rotterdam. La railon de ce long
détour provient de ce que la Meufe, à fon embouchure
, s’engorge de fables de temps en temps.
Cette commodité pour charger & pour décharger,
eft caufe qu’il fe fait plus d’embarquemens à
Rotterdam qu’à Amfterdam. En levant l’ancre à
Rotterdam , on peut d’abord cingler en pleine
mer, qui n’en eft éloignée que de 6 lieues ; de
forte que les vaiffeaux qui partent, peuvent s’y
rendre dans une marée -, au lieu qu’à Amfterdam
on eft obligé d’aller faire le tour des îles du
Texel..
Elle eft arrofée de fept canaux ornés de quais
êc d’allées, d’arbres. Les maifons y font d’une
propreté extrême. X)n y remarque la bourfe ,
Fliôtel-de-ville, les arfenaux 8c les. maifons des
compagnies des Indes. Le gouvernement eft entre
les mains de vingt-quatre confèillers , dont quatre
font bourgmeftres.
Rotterdam eft le fiége de l’amirauté de la
Meule, qui eft la première de toutes celles établies
dans les Pro vinces-Unies; Cette ville a quatre
églifes réformées hollandoifes, une françoife,
deux angloifes , ( dont l’une prelbytérienne 8c
l’autre épifcopale) , une écoffoife 8c une luthérienne.
Etienne Hoogendyk y fonda en 1771 une
académie des. fciences , à l’entretien de laquelle
il alfigna 150,000 florins de Hollande. Les Etats-
Généraux depuis en la confirmant, lui accordèrent
de nouveaux privilèges.
Quoique Rotterdam n’ait que le feptième rang
entre les villes de la province , elle ne le cède
cependant qu’à Amfterdam y 8c c’eft , après, cette
v ille , la plus riche 8c la plus commerçante des
Provinces-Unies. La grande rue qui traverfe toute
la ville , eft bâtie: fur une digue qui défend le
refte de la ville des. inondations. Long, fuivant
Cafïini, 22 deg; 22 , 30 p la t. 51 } $$ , 45. ■ -
Les. environs, de la yille font charmans ; on y
voit de toutes parts de beaux jardins, ornés fréquemment
de ftatues 8c de vafos dorés. ^
Rotterdam eft la patrie d’Erafme , cjui y a une
ftatue de bronze : c’eft aufii celle du célèbre peintre
‘W’ander-Werf. Erafme , le plus bel efprit de fon
fiècle , ayant perdu fon père & fa mère , les
tuteurs l’obligèrent de prendre l’habit de chanoine
régulier dans- le monaftère de Stein ,
proche Tergou , où il fit profeifion malgré lui en1
1486 , 8c où il s’amufa quelque temps à la peinture.
Enfuite il alla étudier a Paris au collège de
Montaigu. De Paris il palfa en Angleterre , où il
s’accommoda merveilleufement de l’érudition 8c
des autres avantages de ce royaume.
Erafme vola d’Angleterre en Italie qu’ il n’avoit
pas encore vue. Illéjourna à Bologne, à Venife,
où il publia fes Adages, enfuite à Padoue, enfin
à Rome, où fa réputation étoit grande , & où
il fut très-bien reçu du pontife 8c des cardinaux f
particulièrement du cardinal de Médicis, qui fut
depuis le pape Léon X.
En 1509, il fit un fécond voyage à Londres
8c demeura chez Thomas Morus, chancelier d’Angleterre.
C’eft là qu’il compofa en latin l’Eloge
de la Folie mais finalement ne trouvant point
dans cette île l’établïffement que fes amis lui
avoient fait efpérer, il fe vit obligé de fe rendre
en Flandres , où Charles d’Autriche, fouverain-
des Pays-Bas , qui fut depuis empereur, fous le’
nom de Charles-Quint y le fit fon confeiller d’état,
8c lui aftigna une penfion de 200 florins , dont U
fut payé jufqu’èn 1525.
Il ne tint qu’à lui d’être cardinal -, il le feroit
devenu fans doute fous le pape Adrien V I , s’il
eût voulu lui aller faire fa cour , comme il en;
fut inftamment follicité par ce pape même, fon
compatriote , fon ami 8c fon compagnon d’études.
Sous Paul I I I , l’affaire fut encore pouftee plus
loin : le cardinalat devint un fruit mûr pour Erafme;
il ne lui reftoit pour le cueillir, qu’à vouloir
tendre la main. Il aima mieux fe rendre à Bâle y
où il publia plufieurs-ouvrages , fe plut dans cette
v ille , & y mourut le 12 de Juillet 1536. Il y
fut enterré honorablement, 8c l’on y fait encor®'
beaucoup d’honneur à fa mémoire.
Il feroit fuperflu de remarquer ici qu’Ërafme
étoit un des* plus grands hommes de la république
des lettres-, on lui doit principalement
dans nos pays- la renaiflance des fciences, la
critiaue , & le goût de l’antiquité. C’eft un despremiers
qui ait traité les matières de religion
avec noblefTe & dignité. I l étoit tolérant , ai-
mnit la paix , 8c en connoifToit tout le prix.-
Sa diftertation fur le proverbe dulce bellum inex-
perds y prouve bien qu’il avoit profondément mé--
dité fur ce fuje t, les - grands principes dé la-
raifon, de l’év-angile 8c de la politique. Mais-
il eut beau vivre-' 8c mourir dans la communion';
rom ane-', 8c eftuyer pour cette raifon , bien des»
injures- de quelques-zélés- proteftans-,. il n’en