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'.beaux pâturages y rendent l’entretien du bétail
très-profitable, quoique l’eîpèce en foit petite-,
.& les forêts de hêtres & d’autres bois n’y
.manquent pas. Il s’y trouve d’ailleurs des mines
d’argent, de cuivre & de fer , & une d’ or.
On tire de .cette province des planches , des
.poutres, des mâts de navires, du goudron, de
la potafle, du fe r , des boeufs , du beurre , du
fromage. Cette province fe divife dans les trois
..capitaineries de Calmar, de Kronoberg, de Joen-
Jciæping. (R .)
• SMALKALDEN , ville & grand baillage d’Allemagne
, dans le cercle de haute-Saxe , au comte
•de Henneberg, dans le cercle de Franconie. Le
‘baillage de Smalkalden vendu , moyennant 3400
florins d’or par Jean de Henneberg à Albert,
burgrave de Nuremberg , en fut racheté en 1360
par le landgrave de Caffel Henri. Smalkalden ,
capitale , eft fituée fur les confins de la Thu-
.ringe, à un mille de la Werra. C’eft la plus
coniidérable de la principauté de Henneberg.
^Cette ville eft renommée dans l’hiftoirè par les
■ confédérations que les princes proteftans'y firent
en 1 5 1 9 , 1530 , 15 31 ? 1 5 33 > 1 5 35 &. I 54° •>
pour la défenfe de leur religion ; d?où la guerrè
qu’entreprirent contre eux Charles-Quiht 8c fon
■ frère Ferdinand , fut appellée la guerre fmalkal-
dique. Elle a- deux églifes , dont une commune
.aux luthériens & aux réformés. Il fe trouve dans
les environs des falines abondantes 8c des mines
de fer 8c d’acier, d’ un bon produit. Cette ville,
baignée par la rivière de fon nom , eft a n li.
f . o. d’Erford, xo n. o. de Bamberg , & 15 n. e.
de Fulde. Son château , appellé Wilhelmjbourg,
.eft bâti près de la ville , fur une élévation.
Long. z 8 ,4 7 ; lut. 5 1 , 3.
Cellarius ( Chriftophe ) , l’un^ des plus favans
hommes de Ion pays, naquit a Smalkalden en
1^38 , 8c mourut à Hall en Saxe en 1707 , a
$8 ans. Il a donné un grand nombre d’ouvrages,
a procuré la réimpreflion de plufieurs auteurs
anciens ; mais, entre fes ouvrages , aucun ne lui
a fait plus d’honneur que fa Géographie ancienne
.& moderne , dont on a fait plufiçurs éditions«
On trouvera le catalogué de fes OEuvres , avec
des remarques, dans le père Niceron, tom.
vag. £73 & fuiv. C-R.)
SMIHF.L, petite ville de la Turquie européenne
, dans le Budziac, ou la Bsfférabie, fiir
fa bouche la plus feptentrionale du Danube , environ
à 4 milles au-defius de Kilia-Nova , qui eft
-yraifemblablement Tomes. (-R-) '
SMOGER, autrefois Szmogrov , village de
la Siîéfie , où fut élevée la première églife chrétienne
de la Siléfie, en 966.^ Elle fut érigée en
évêché, & ce fiége, .transféré à Bitfçhen en .1041,
Je fut enfuite à Bteflaw. (R.)
SMOLENSKO , ville confidérâble de Fempire
de Ruffie , capitale du gouvernement de même
n om , à la r iv e d ro i te du N ie p e r , fu r le s confins
S M Y
de celui de Mofcow, & aux frontières de p
Lithuanie, à 79 li. n. e. de Novogrodeck, 9a n.
de Kiowie , 73 e. de Wilna, 8c 76 f. o. de
Mofcou. Elle eft grande , commerçante , & fortifiée
d’un bon château, qu’on voit fur une montagne.
Son évêché eft fuffragant de Gnefne. Son
territoire a été fouvent le théâtre de la guerre ce
fut anciennement le chef-lieu d’une principauté
particulière, annexée à la Ruffie •, mais elle fut
conquife par ,1e grand duc de Lithuanie , au
commencement du quinzième fiècle, reprife en
1514 par fes anciens maîtres. Sigifmond I I I ,
roi de Pologne , s’en empara en 161.1 '•> le czar
Alexis , père de Pierre - le - Grand , la recouvra
en 1654 : les Polonois lui cédèrent toutes leurs
prétentions fur cette place , en 16 6 7, 8c depuis
ce temps elle a toujours fait partie de l’empire
de Rufiie. Long. 5 0 , 38 ; Ut. 54»
Le gouvernement de Smolensko eft borne au
nord par la principauté de B iéla, au midi par une
partie de la Séverie , au levant par le duché de
Mofcou, & au couchant par les palatinats de
Mfciflaw & de Witepsk. Le duché de Smolensko
fait une partie de l’ancienne Sarmatie européenne ;
il compofoit avec le duché de Mofcovie la Ruffie
blanche proprement dite. (R.)
S MYRNE, ville célèbre d’Afie, dans laNatolie
& dans l’ancienne Ionie, au fond*d’un grand golfe,
avec un port fpacieux qui eft le centre d’un commerce
étendu 8c floriffant : auffi la ville de Smyrne
eft-eile une des plus belles, des plus grandes,
des plus riches , & la plus marchande du levant,
& e lle. eft fréquentée par des marchands de
toutes les nations.
On y compte environ 40,000 habitans , la majeure
partie Grecs 8c Turcs-, 18,000 de ceux-ci,
I2.,ooq Grecs : le refte, fourni par les Juifs 8c
les nations européennes. Les François , les An-
glois , les Hollandois, y ont leurs confuls 8c
des comptoirs. On y compte 15 mofquées , 7 fy-
nagogues , 3 églifes latines , z grecques , 8c une
arménienne. La fituation de Smyrne eft admirable,
8c fon terroir fournit abondamment tout ce qui
eft néceffaire aux befoins de la vie. Son principal
commerce eft en foie, toiles de coton, maroquins,
tapis de Perfe 8c de Turquie , camelots de poil
' de chèvre le droit de douane .y eft dé 3 > 4 ?
5 8c 8 pour 100, fuivant les nations , qui y font
diverfement taxées. Les Anglois y font les plus.
favorifés.
Cette ville èft dans le Sangiacat de Soglah j
les Turcs y tiennent un çadi pour l’adminiftration
de la juftice ; elle eft fort fujète aux tremblemens
de terre, & elle en a été fouvent' endommagée.
À ce fléaujoignons celui de la pefte qui y règne
fréquemment. Elle eft à 74 li. f. f. o. de Constantinople,.
Long,. félon Caffini, 44 deg. 51 9.i$;
lat. 38 deg. z8 } 7.,
C’ eft Ja patrie de Calaber (Quintus) , nom
donné à un poëte anonyme , dont le poëme grec
intitulé
S M Y
Shtïtulé les Paralypomènes d} Homère, fut trdhve
«n Çalabrè par le cardinal Beffarion. C’eft ce qui
.lui fit donner le nom de Calaber. Voffius conjecture
que ce poëte vivoit fous l’empereur Anaf-
tafe,, vers 491. La meilleure édition de Quintus
-Calaber , eft celle de Rhodomanus.
Cette ville fut fondée 11 14 ans avant J. C.
168 ans après, la prife de Troye. La- Smyrne dont
parle Strabon, étoit ÿraifemblablement fur une
niontagne au fud de la nouvelle , 8c au couchant
de la haute for ter elfe, car on y voit plufieurs
jnonceaux de pierres , outre un grand bâtiment
démoli. Ce bâtiment peut avoir été le temple
■ de Cybèle.
On ne peut guère çonjeâurer où étoit le
Cymnajium , non plus que les beaux portiques
qui ornoient cette place. Le port que l’on oüvroit
Bc que l’on fermoit quand on voulo.it, pou voit
être cette petite place quarrée fous la citadelle ,
qui fert à .préferit de havre aux galères & aux
autres petits vailfeaux ; mais le théâtre 8c le
xûrque ne font pas. des moindres reftes des antiquités
de cette ville, quoique Strabon n’en parle
point, apparemment parce qu’ils n’exiftoient pas
encore de fon temps.
Le théâtre étoit fur le penchant d’une montagne
, au nord de la citadelle , 8c bâti de
marbre blanc ; on l’ a détruit dans le fiècle paffé
pour en faire un kan nouveau, 8c un bazar
qui eft voûté de pierres de taille, 8c long de
400 pas. On a trouvé dans les fondemens un pot
de médailles qui font toutes de l’empereur Galien ,
de fa famille, & des' tyrans qui régnoient en
même temps que lui -, ce qui ferpit conjecturer
que cet empereur avoit fait bâtir ce fuperbe édifice
, ou que du moins il avoit été bâti de f©n
temps. Il y en a pourtant qui afiurent qu’il fut
bâti fous l’empereur Claude.
Le cirque étoit creufe profondément dans la
montagne qui eft âu couchant de la citadelle -,
i l eft 11 bien détruit, qu’ il n’en refte , pour ainfi
dire , que le moule : on en a emporté tous les
-marbres, mais le creux a retenu fon ancienne
figure. C’eft une efpèçe de vallée de 465 pied?
de long, fur 1x0 de largeur , dont le haut eft
terminé en demi-cercle , & le bas ouvert en
quarré. Cet endroit préfentement eft fort agréable
par fa peloufe, car les eaux n’y çroupifïent point.
On découvre de cette colline toute Ja çampagne
de Smyrne, qui eft parfaitement belle, & dont
les vins étoient eftim|?. du temps de Strabon 8ç
d’Athénée.
On voit dans çe même endroit quantité d’anciens
fondemens, mais on ne fait point ce que
ç’ étôit. Le? inforiptions qu’pn y trouve, 8ç qui
concernent toutes la ville de Smyrne, font en
»fiez grand nombre., quoique la plupart ne fbient
que des fragmens où on lit le nom des empereurs
Tibère, Claude 8ç Néron. Strabon donne à plu*-
fieur,s princes le titre de reflauraUiirs fc Smyrne 3
Qéogr, Tome I I I »
S M Y îi$
& le fragment d’une de ces infcriptïons, attribue
la même gloire à l’empereur Adrien , en ces
termes : ATTOKPATOPI. AAPIANDI. OATMriI&C
SHTHPI K AI, KTIETHI ; c’eft-à-dire : a A l’em-
» pereur Adrien, olympien , fauveur , 8c fon-
» dateur. » ■
La place du château de Smyrne moderne étoit
occupée, dans le temps de la belle Grèce , par
uné citadelle, fous la protection de Jupiter éthérée,
ou qui préfidoit aux lieux élevés.
Marc-Aurèle fit rebâtir Ja ville de Smyrne ,
après un grand tremblement de terre ; les empereurs
grecs qui l’ont pofledée après les Romains,
la perdirent lous Alexis Comnène ; les Mufulmans
en chafsèrent les Latins & les chevaliers de
Rhodes, à diverfes reprifes : enfin Mahomet Ier
en fit démolir les murailles. Depuis ce temps-là,
les Turcs font reftés paifible? pofleffeurs de
Smyrne, où ils ont bâti pour fa défenfe une
efpece de château à gauche , en entrant dans la
port des galères, De? fept églife? de l’apgçalypfe ,
c’eft la feule qui fubfifte avec honneur.
C’eft à cette ville que fut injuftement exilé
8c que mourut Publias Rufiliu? Rufu$ , après
avoir été conful, l’ an 648, Cicéron, Tite-Live ,
Velleïus Paterculu? , Salufte, Taçice & Sénèque
ont fait l’éloge de fon courage & de ft>u inté^
grité. On rapporte qu’un de fe$ amis, voyanç
qu’il s’oppofoit à une çhofe injufte qu’il venoit
de propofer dans le fénap , lui djt : a Qu’ai-je
» affaire de votre amitié , fi vous contrecarrez
n mes projets ? Et m oi, lui répondit Rutfiius ,
» qu’ai-je befoin de la vôtre , fi ejje a pour buç
» de me fouftraire à l’équité ? »
Bion, charmant poëte bucolique , ftirnommé
le Smyrnécn1) du lieu de fa nai (Tance ,
a vécu en même temps que Ptolémée Philadelphei
il pafia une partie de fa vie en Sicile , 8c mouruç
empoifonnéau rapport de Mpfehu?, fon dif-'
çiple 8c fon admirateur. Leur? ouvrages ont été
imprimés enfemble plufieurs fois, 8ç entr’autre?
à Cambridge, en 165a & 1661 , in-8°. Mais 1*
plus agréable édition çft celle dé Paris , en $686,
accompagnée de Ja vje d© Bjon? d’une traduction
en vçrs fraijçois , 8c d’excellentes remarques ,
par M. de Longepierre. Cette édition eft devenu#
rare-, 8c mériteroït fort une réimpreffion.
Le plus grand de tous le? poëte? du monde
eft né , du moins à ce que je crois , fur les bordf
du Mêlés, qui baignoit les murs de Smyrne ;
8c comme on ne çonnoilToit pas fon père, il porta
le nom de çe ruifleau, 8c fut appellé Méléfigmef
Une belle aventurière , nommée Crithéide ,
çhaffée de la ville de Cume?, par la -honte d#
fe voir enceinte, fe trouvant lans logement,
y vint faire fes couches v fon enfant perdit la
vue dans la .fuite, 8c fut nommé Homère , ç’ efly
à-dire. 11 aveugle.
Fille d’efprit, & fur - tout fille d’efprjt qui
devient Page, aprè» avoir eu des foibleiTe^,