parmi leurs rochers dans de petits fonds humides;
ees oignons font fort doux , au lieu que les
oignons de Siphanto font aufli âcres que ceux de
Provence. .
Enfin, les habitans de Serpho font fi glorieux
d’avoir de fi bons oignons, & ils les trouvent fi délicieux,
qu’ils ne s’avifent pas de prendre les perdrix
qui mangent la moitié de leurs grains & de leurs
raiiins. Il n’y a dans cette île qu’un bourg qui
porte le même nom , 8c un méchant hameau
appellé San-Nicolo.
Le bourg eft autour d’une roche .affreufe à
3. milles du port , 8c çe port qui eft d’une grande
beauté ne fért de retraite qu’à des vaiffeaux dévoyés
dans une violente tempête , qui viennent s’y
mettre a couvert de la fureur des vagues ; car les
habitans de Pile font aufli fainéans 8c aufli mé-
prilàbles^ que leurs ancêtres. Ils- font pauvres ,
grolîïers, parlent un grec fort corrompu , 8c le
prononcent d’une manière niaife & rifible. Ils
ne recueillent, qu’un peu d’orge 8c de vin , ne
forment dans toute' Pile qu’environ mille per-
fonnes, qui paient huit cens éçus de taille réelle
8c de capitation.
L’ île eft gouvernée pour le fpirituel par un
vicaire de l’évêque de Siphantb. Les meilleures
terres appartiennent aux moines de S. Michel ,
dont le souvent eft au nord, à z li. du bourg, 8c
habité par des caloyers fous la direction d’un
abbé. Nous, remarquerons en paflant, que quoi-
qu’en France on comprénne-tous les moines g.reçs
fous le nom de caloyers, il n’en eft pas de même
en Grèce ; il n’y a que les frères qui s’appellent
ainfi, car pour ceux qui font prêtres , ils fe nomment
Eiéromonaches.
M. de Tournefort étant à Serpho, dit qu’après
les mines d’aimant, la plus belle chofe qu’il y ait
dans cette île en fait d’hiftoire naturelle , eft une
elpèce d’oeillet , dont le tronc vient en arbrifleau
dans les fentes des rochers qui font au delfus du
bourg ; c’ eft le caryophilius groecus , arboreiis, leu-
eoii folio peramaro. Corol. I . R. H. ■ m
SÈRPUGHO W ,o u Serpukow , ville de l’empire
dè Rufiie, dans la Province de Mofcow , fur-
la Naya & près de l’embouchure de cette rivière
dans l’Occa, chef-lieu du diftriét de fon nom. {R.')
SERRAIN , petite ville de l ’Arabie heureufe ,
fur le bord de la mer. Elle eft éloignée de la
Mecque de quatre journées. (R.)
SER'RANÂ pu Serrano , petite île.de l’Amérique
feptentrionale, dans la mer du Nord , entre
la Jamaïque & les côtes de Nicaragua. Elle eft
déferte , n’ayant ni végétaux , ni fources 'd’ eau
douce. Son circuit eft d’environ zliëues. (B.)
SËRR A V A L L E , ou Sarravàlle , petite ville
d’ Italie, dans l’état de Venife, auTrévifon, à
a milles n. e. de Cénéda. Long. 2.9, 3 2 * lat.
46' 9 II (#•)
S'erravàlle , petite ville d’Italie , dans le
duché de Milan, aux confins du Tortpttnèfe
de l’état de Gènes , près de la petite rivière de
Scrivia. Elle donne fon nom à un diftrid qui eft
comme enclavé dans l’état de Gènes. Long. a.G ,
zG; lat. 3 j y§ z . (R.)
SERRE, rivière de France, qui coule en
Champagne, ; prend fa fmirce dans la Thiéraçhe ,
8c fe jete dans TOife à la Fère. (R.)
S e r r e , petite ville de France , en Dauphine y
dans le Viennois, à 4 li. de Saint - Marcellin,
éleéfc. de Romans. (R.)
Serre , bourg de France , en Dauphiné, dans
les montagnes , à 5 li. de Sifteron. OE.)
SERRE-LIONNE ( la ) , Voye[ Sierra-Leone.’
SERRES , ou CERES , ville de la Turquie
européenne , dans la Macédoine, au diftriét de
Jamboli, fur la rivière de Calicot, dans les
terres , près de Tricala , avec un archevêché.
Quelques favans prennent cette ville pour l’Apol-
lonie en Mygdonie de Pline & de Ptolémée ;
8c cette conjéâure paroît fort plaufiblç. Long.
40 , 18 ; lat. 4 0 ,4 5 . (R.)
SERRY , abbaye de France , en Picardie, au
dioc. d’Amiens. Elle eft de l’ordre de Pré-<.
montré, 8c vaut 30,000 liv. (B.)
SERSELLY , ou Serselies ,‘ petite ville d’Afrique
, à 5 ou 6 li. d’Alge r , dans la régence
de ce nom 8c dans la province de Ténez , avec
une citadelle. On la prend pour l ’ancienne Rufu-
bricari ou Ruficibar.
Cette ville a une anfe ou petite baie, où
mouillent beaucoup de bateaux, La terre y eft
très-bafle ; la plage fort belle , 8c c’eft le lieu de
la côte le plus favorable pour une defeente. (R.)
SERSER , ville de l’Irac , à 3 Ti. de Bagdad,
entre cette ville ,8c celle de Confa, fur un.
ruifleau qui fe décharge dans l’Euphrate. Ç’eft le
premier gîte'où vont les pèlerins de la Mecque,
en partant de Bagdad. (B.)
SERVÀN , petite ville de la province de Sé-
geftan : fon terroir eft fertile en fruits ,-en dattes
oc en pins ; ce qui eft rare dans cette province.
Les géographes du pays la mettent à 7 9 , 15 de
long, fous les 3 a , 10 de lat. (R.)
SERVERETTE, petite'ville de Fr.ançe , dans
le Gévaudan , au dioc. de Mende. (R.)
SERVESTAN , ville de Perfe. Long, félon
Tavernier, 7 , . 13 ; lat. 2.9 , '23.' (R.) .
SÉRVIAN, bourg de France , en Languedoc,
au dioc. de Beziers. (R.)
SERVIE ( la ) , province de la Turquie européenne
, bornée au nord par le Danube , au
midi.par l’Albanie & la Macédoine, au levant
par" la Bulgarie, 8c au couchant par la Bofnie.
Elle peut avoir 76 lieues du levant au couchant,
8c 38 du midi au nord. Cette province, que
les Turcs appellent Serpilati 8c Lajjwilaj e li, 8c
les Hongrois Serkefch, failoit anciennement-partie,
de la Moëfie , de l’ Illyrie & de la Pannonie :
elle appartint, lors de la décadence de l’empire
romain
tfbmaïn, aux peuples Servions venus de la Sarmatîe
afiatique, & elle eut dans la fuit.e fes defpotes
particuliers , dont quelques-uns ont dépendu des
rois de Hongrie. Le dernier eut le malheur d être
pris dans une bataille, où fon armee fut taillee
en pièces par Amurat premier, dans Je quatorzième
fiècle : alors la Servie tomba fous la puif-
iance des Turcs ; cependant Belgrade, la capitale,
ne devint leur conquête que fous Soliman II
qui s’en rendit maître en 152.1» La partie orientale
de cette province a le nom de Rafcie *, la
langue du pays eft l’efclavone. Les habitans font
de l’églife grecque , quoiqu’il y ait beaucoup de
Mahométans parmi eux. On y fabrique quelques
toiles 8c étoffes de coton. A la paix de Paffa-
rowitz, 1718 , l’empereur obtint la plus grande
partie de la Servie, qu’il fut obligé de ceder
aux Turcs en 1739 , par la paix de Belgrade.
Toute la Servie eft aujourd’hui dépeuplée, fans
culture 8c fans argent elle fe divife en quatre
fangiacats ou comtés. (IL)
Servie (- nouvelle) , contrée de la petite Tar-
tarie, dans la province d’Oczakow , près des
rivières d’ Ingul 8c d’Ingùlez. Elle appartient
aujourd’hui à ja^Ruftîe. (R.)
' SERVIENS , peuples que les Latins du moyen
âge ont appellé Serbi, Servi, Zirvi , 8c les
Arabes Serf ou Sirf. Ils font venus des Palus- •
méotides ; ils ont pénétré autrefois dans la Luface
& dans la Mifnie, & firent des entreprifes jufque
dans laThrace ; mais ils furent battus par Amurat
premier, fultan des Turcs, l’an 767 de l’hégire.
&R.J
SESANE. Vçye{ Sezane.
SESCHAN , anciennement Buge, Byces 8c
Byce ; grand lac de la petite Tartarie : il fépare
les Tartaries Nogais., de la Crimée, & fe décharge
dans la mer de Zabache par un canal
fort court, n’étant féparé du golfe de Nigro-
pply que par un ifthme de demi-lieue, fur lequel
la ville de Précop eft fituée. (B.)
SESÈN , ou Sesem , petite ville d’Allemagne,
dans . la principauté de Wolfenbutel, aux frontière#
de l’évêché de Hildsheim , entre Goflar
Sç Gandersheim. (R .)
SESIA ( la ) , quelquefois Ses s ia , rivière
d’Italie, dans le Milanez ; elle prend fa fource
dans les Alpes, aux confins du Valais, traverfe
la vallée, de fon nom, & fe' décharge dans le
P ô , au deffou.$. de CafaJ. (R.) ■
Sesia , ou Borgo di Sesia , bourg d’Italie ,
dans le Piémont, dans une vallée arrofée par
la rivière de Sefia. (R.)
. SESSA , ou Sezza , bourgade. d’Italie, au
royaume .de Naples, dans la Terre de Labour ,
à; 5 milles de Carinola, à zz n. ë. de Capoue, &
38 n. e. de Naples, près du Gariglan, avec titre
dç duché, & un évêché fuffragant de Capoue.
Si cette bourgade., eft l’ancienne SueJJa-Arunca ,
pile a bien perdu de fon luftre, 8c l’on ije peut
Çéogr, Tome I I I»
plus dire d’elle ce qu’en difoit Cicéron : lau.-
' tifjinium oppidum, car c’eft un lieu miférable ,
malgré tous fes titres. Long. 3 1 , 3S > 5
Corradini ( Pierre-Marcelin ) , favant cardinal,
naquit à Sefia , 8c donna une hiftoire de cette?
ville , en latin ; mais il s’acqùit. une toute autre
gloire par fon bel ouvrage intitulé : vêtus latium
profanum & facrum, z vol. in - fo l. Il mourut
à Rome en 1743 » à 8 3 ans. (B.)
SESTAKOF, ou Sestanos , ville de l’empire
ruflien , dans la province de Viarka , fur la rive
droite de la Viarka. Long. 69 ; lat. 3 8 , 30. (B .)
SESTO , petite ville d’ Italie, dans le Milanez ,
fur la gauche du Téfin , a l’endroit où il fort
du lac Majeur. Elle a titre de duché, pofiedé par.
la maifon de Spinola, (B.)
SESTOLA , ville d’Italie, dans le duché de
Modène , & le chef-lieu du Frignano. Il y a un
gouverneur 8c une garnifon. (B.)
SESTRI, ou Së'str i- di Levante , petite ville
d’Italie , dans l’état de Gènes, à 30 milles de
cette capitale. C’eft Ta réfidence de l’évêque de
Brugnano. Quelques-uns. la prennent pour la
i Sefia Tiguliomm de -Pline. Long. 2.7 , 2. ,* lut•
4 4 ? 3 3 - i R ' ) . ,
Sestri di Ponente , petite ville de I état de
Gènes, à 6 milles à l’ oueft de la capitale. On
a cru que ç’étoit l’ancienne Tigulia. Long. 2.6', 33;
lat. 4 4 , 2.7. (B.)
S E T E , province d’Afrique, dans la bafie-
Ethiopie, au royaume de Loango, à 16 li. de
Ma]ambre. Elle produit du gros & du petit
millet, du vin de palme & du bois rouge, dont
les habitans trafiquent. (B.)
SETIA. Voyei Se t t ia .
SETINES. Voye[ A thènes.
SETTENIL, Septenilium, petite ville d’Ef-
pagne , dans le royaume de Grenade , fur un
rocher, au couchant de Munda , & vers les
confins de l’Andaloufie. La plupart des maifojrs
font taillées dans le roc ; le terrain des environs
ne produit que des pâturages. (B.)
-SETTIA. Voyei Sit ia .
SÉTUVAL , ou Sétubal, Coefobris, ville de
Portugal, dans l’Eftramadure, au midi du Tag e ,
vers l’embouchure du Zadaon, ou Sandao, a
10 li. au f. e. de Liibonne , zo o. d’Evora, &
7 du Tage.
Sétuval a été bâtie des ruines de 1 ancienne
Cetobriga, où Jupiter Ammon avoit un temple.
1 On a eu foin de la fortifier 8c de la fermer de
murailles *. elle eft fituee au bout d une plaine
dè z li. .de longueur , extrêmement fertile en
grains , en vin 8c en fruits. Au couchant de cette
' v ille , la terre fait un promontoire avancé dans
la mer , qui préfente deux cornes , l’une au^ nord
du côté- du Tage , & l’autre au midi du côté de
;.l’Océan : ce dernier promontoire eft le promon-
. torium Barbaricum des anciens , & le cap d Efr
.piçfiel des modernes.
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