
* 9 * S U E
^imiverfité d’Upfal , fondée dafls îê qirînzièmé
llec le, mais tombée en décadence, fut renou-
v e llce , & obtînt une bibliothèque. Ces travaux
pacifiques de Guftave - Adolphe furent bientôt
interrompus. La foi , la gloire , l’ intérêt le réu-
nirent pour allumer la guerre, & pour faire
partir Guftave-Adolphe..
Les temps devinrent moins orageux, les moeurs
s adoucirent, & le royaume prit une face différente
, après des guerres qui l’avoient enrichi en
étendant fes rapports & les liaifons avec les autres
pays. Chriftine régna ; elle'excita l’induftrie &
l ’ambition de fes lujets ; entre les gens de lettres
qu’elfe appella dans fon pays, il y en eut plu-
iieurs qui le rendirent utiles , & dont les travaux
eurent de. l’influence fur le génie de là
nation. En 1640 elle fonda l’univerfité d’Abo
en Finlande, & quelque temps il s’ouvrit à fa
voix des écoles publiques dans plulieuvs villes
du royaume. Le règne guerrier de Charles X
lut court; le règne plus paifible de CharlesXI
lavorifoit les travaux littéraires ; ce fut pendant
la minorité de ce monarque, que l’on fonda
l’univerfité de Lund en Scanie l’année' 1666. La
jneme année , fut établi le collège des antiquités,
qui a été,réuni depuis au collège d e là
chancellerie. Les fayans du pays s’appliquèrent
principalement à débrouiller le çahos de l’hi'f-
toire nationale. Mais le bruit des combats fe
fit entendre de nouveau , & Charles XII
donna a la nation entière l’empreinte de fon
génie guerrier. Enfin la paix fut rétablie ; les
■ arts & les fqienc.es eurent plus d’accès en Suède.
La fociété royale des fqiences. d’Uplal fut fondée
en 172,0 i en 173$ on établit l’académie royale
des fciences de Stockholm. Louife-Ulrique arriva
en Suède ; elle y protégea les lettres, &
fon augufte époux féconda fes efforts. L’académie
des belles-lettres de Stockholm, qui litbfifte depuis
l’année 1753 ; lé cabinet du château de
Drothningholm ; plufieurs chaires de profeffeurs
élevees, ou a Stockholm,, ou dans d’autres villes
du royaume les travaux immortels des Polhem,
des Klingenftierna , des Dalin , des 'Wargoutin ;
voilà les monumens du zèle d’Adolphe-Frédéric ■
& de Louife - Ulrique pour les feiences & les
arts. Ils ne font plus; mais. Guftave III les a
dignement remplacés ;. il a établi à Stockholm
une académie, de mufique., & un. opéra national.
Si les idées, que l ’ on avoit anciennement fur
le commerce étoient généralement fort bornées,
«llea l’étoient fur - tour au fond du nord. Lés
hahitans. de ces contrées ne. connoiffoient pas
les. marchandllês étrangères „ou „ s’ils, s’on.fer-
voiènt, leur négoce reftoit purement paifif. Vers
le treizième fiècle „ i l y eut quelques tribus, de
ces régions reculées,, qui entrevirent que leur
lituation,. & la manière dont la nature a. dit—
trihué fes dons, fur notre globe ,. exigeaient le
commerce „ & le rendoient mdilpenXanle pour eux,.
SUE
Fn Suède-, les habitans de la Vefifo - Gothïd*
les^ Birkarliens établis en Oftro-Botnie , les Fi~
nois commerçoient avec l’Allemagne, l’Angleterre
, Sc l’Efpagne. Cependant les villes an-
fe.a tiques firent le principal commerce de la
Suède , jufqu’à ce que Guftave I tâcha de le
mettre entre les mains de la nation. Sous fes
fuccefieurs , on fit plufieurs bous arrangemens
relatifs à cet objet , qui n’a cependant fixé l’attention
des Suédois d’une maniéré efficace, que
depuis les guerres de Charles XII. Les villes de
Stockholm & de Gothembourg, font les plus
commerçantes du royaume. Dans la dernière , i!
y a depuis l’année 1733 , une compagnie des
Indes orientales, dont l’ o&roi vient d’être renouvelle,
dans îa première le trouvent le college
de commerce , le comptoir d’ afiurance , &
la banque , dirigée par les députés des états.
En Finlande , le commerce a fait de grands-
progrès depuis quelques années; la guerre a
donné a connoître aux habitans de cette province
les avantages dont la nature l’ a douéev
Le fe r , le cuivre, le goudron , les planches,
le poiflon , voilà les principaux objets d’expor—
- tation de la Suède. Les articles d’importation,
font en grand nombre, & ne céderont de faire
pencher îa balance en faveur de l’étranger, que
lorfque les fàbrrques > & fur-tout l’ agriculture y
feront plus en vigueur. On travaille beaucoup
a faire fleurir ces. branches-, 8c le temps montrera
pour le bonheur du pays y combien elles
lui feront utiles..
On fe fèrt en Suède de billets de Banque.-
Les. monnoies réelles font ou d’o r , ou d’argent y
ou de cuivre. On frappe des^ducats qui valent
ceux d’Hollande. Les monnoies d’argent lont le
riksdaiers ou l’écu y de îa valeur de l’écu de fix
francs. ; les. pièces de deux plotes, de la valeur
de quatre livres; pièces d’ une plote , de la valeur
de 4©ux livres ; pièces d'un daler fylyer—
• munt, ou trois daler kopparmunt,. de la valeur ■
d’ une livre y. pièce de lèize fous, de la valeur-
de demi-livre; pièces de huit fous,. de la valeur-
d’un quart de livre. Le cuivre n’eft plus aulfi.
abondant qu’autrefôis ; ils y a- des. pièces de;
deux fous, d’un fou , d?un ore , dont trois font
un fou. Les comptes- fe- font par rilcsdaler
par fehelling >. le fehelling e.ft une monnaie ima--
ginaite , qui vaut.- quatre- fous.
Les loix de Suède font anciennes; le dernier.-
recueil.qu’on en a. fa it, a été. publié, en 1709.
fous, le titre, de Codex legum Suecicarum, an;
latin & en fuédois. Le droit romain .n’eft pas.
en uûge. on. l’étudie cependant dans. les. unir-
veriités.
L’armée de terra a. été mife fur. un.pied, réglé?
par. Guftave L. Elle eft. çompofee maintenant.
i.°. de. troupes, levées , qui font toujours. en<
garnifon dans les.villes 8c lés forterefles. ; ai3..de?
troupes, nationales réparties, dans. les. provinces.-
S U E
du royaume ; elles ne font rafiemblées en corps,.
que lorfqu’elles en reçoivent l’ordre de la couronne
; & habitent des campagnes qu’on leur
ailigne, & qu’on appelle Befiellen. Cet arrangement
, qu’on nomme Inde Lnings-werket, Ouvrage
de là répartition, a été fait par Charles
XI. Toute l’armée fuédoife eft forte de 5° mille 1
hommes ; on tâche maintenant d’augmenter encore
ce nombre , & de mettre le tout iur le
meilleur, pied poffible.
Guftave I jeta les fondemens de la marine
fuédoiTe, qui fous fon fils Eric XIV , fut dans
tout fon luftre. Les malheurs de Charles XII
manquèrent de l’anéantir. Elle a été remife en
état depuis ce temps ; 8c l’ amélioration de la
flotte, eft un des principaux foins de Guftave.
III. Cette flotte eft compofée maintenant d’environ
30 vaille aux de ligne , 8c. pareil nombre
de galères. ÎSÉi vaifieaux de ligne font en
partie à Gothembourg, en partie à Carlferona,
qui eft la ville la mieux fituée pour, cet objet.
Les galères font en Finlande. Le collège de l’amirauté
fiége à Stockholm. Confiâtes d*ailleurs fur
le continent de la Suède, Varticle Mer de VEncyclopédie
y D i3. Géogr.
ƒ. P. CATTEAu , pajleur de Véglife
françoife à Stockholm.
SUET , ville & feigneurie de la marche' Ucke-
rane de Brandebourg , avec un beau château,
& un beau pont fur l’Oder , à 9 li. f. o. 'de
Stettin.
SUEZ, petite ville d’Egypte , fur la côte fep-
tentrionale de la mer Rouge , à zo lieues au
nord de. Tor , avec un vieux château ruiné , &
un petit port à trois journées de chemin du
Caire.'
Les-anciens appelloîent Sue[ la Ville des héros,
Héréopolis j peut-être ne s’acquit-elle un fi beau
nom- qu’à caule de fon commerce. Elle eft cependant
fituée dans un terrain fort ftérile jufqn’à
• cinquante milles tout autour; elle manque d’eau,
& fon port qui a peu dé fond , n’eft qu’ une
vraie rade dangereufe 1 les foudiiis d’F.gyptè ,
& après-eux les Turcs , ne l’ont point réparé ;
& d’ ailleurs , dans le temps même qu’ils y tra-
vailloient pour s’oppofer aux progrès que fai-
forent les Portugais / il falloit qu’alors même
les chameaux portaient tous les matériaux, depuis
le Caire julqu’à Suez.
S u e z ( le golfe de ) , anciennement Hereopo-
lites finus ; c’eft la partie-la plus feptentrionale
de la. mer Rouge , & l’endroit où vraifembla-
blement les Ilraélites. îa pafsèrent à pied fec ;. ce
golfe rfeA: iêparé de la mer Méditerranée que
par un ifthme d’environ cinquante milles, qui
joint l’Afie à l’Afrique,, & qu’on appelle Vifthme
de Stieg..
S u e z ( i f th m e d'e ) ,. if thm e q u i jo in t l’A f ie
à L’A f r iq u e . C e t if thm e p e u t a v o ir c in q u a n te
S U E
malles d’étendue, quoique Plutarque ne lui eri
donné que trente-fept, jufqu’à l’endroit ou l’ ort
s’embarque fur le Nil. Les rois d’Egypte confi-
dérant les grands avantages qui reviendroient a
leur pays par la communication des mers , tentèrent
fouvent dé couper cet ifthme, & de faire
par cé moyen une île de toute l’Afrique. Séfof-
tris , au rapport de Strabon , fut le premier qui
forma ce deflein, & qui fit fon poffible pour
l’exécuter. Darius, roi de Perle & d’Egypte 9
tenta la même entreprife, 8c conduifit fon ouvrage
jufqu’aux lacs Amers , nommés de la forte
à caufe de l’amertume de leurs eaux. Le premier
Ptolémée parmi les fuccelfeurs d’Alexandre ?
fe propofa d’achever l’ouvrage, & l’abandonna
cependant bientôt après, par la confédération
des dangers qui réfulteroient de l’ inégalité de niveau
qui exifte entre les deux mers; la mer
Rouge ayant fa furface beaucoup plus haute que
la Méditerranée. De cette entreprife fouvent
tentée , & toujours abandonnée , eft venu le
proverbe ïflhmum fodere.
Quoi qu’il en lb it , on fe contenta de creufer
un canal qui joignoit le Nil à îa mer Rouge»
Ce fut alors que les ports de cette mer commencèrent
à 1 être fameux. La ville de Coptes-
devin t l’entrepôt de toutes les marc-handifes qui
. palfoient des Indes en Egypte. Depuis que l’on
a lai lie détruire le canal qui faifoit communiquer
le Nil avec îa mer Rouge, on eft obligé d’employer
les chameaux pour tranfporter par terre
les marchandifes.
Cléopâtre, après îa perte de la bataille d’A c -
tium, vint à Alexandrie , o'i fe rendit Antoine,
qui la trouva toute occupée d’ un de fie 141 fore-
extraordinaire. Pour éviter de tomber entre les
mains d’Octave, préfamant bien qu’il la pour-
foi vi-oit 7 elle fongëoit à faire tranfporter les
vaifieaux de la mer Méditerranée ..dans la mer
• Rouge par l’ ifthme. Elle projettoit enduite de
mettre fes trélbrs dans fes vaifieaux > 8c dans
les autres qu’elle avoit déjà.fur cette mer, pour
aller chercher quelque retraite écartée ; mais elle
abandonna ce defiein , dans l’efpoir peut-ê tre
de faire encore la conquête de ce nouveau maître
du. monde. (R.)
büFZIC par. les orientaux Suerïah , province
vo-ifine de la Colchide , dont les peuples nommés
anciennement T^ani 8c Lay. habitoient lai-
plus grande partie. ;
SU F F E G MAR , rivière d’Afrique dans, læ
Barbarie r au royaume d’Alger ;, elle prend fa?,
fource aux montagnes qui bornent le grands
. Atla s , 8c fe jète dans la mer ,. au, levant der
Gigeri.- C’eft l’Ampfaga des anciens.,, ou l’Amp-:
; fagas. de. Ptolémée. (A)..
SUFFOLK y province maritime d’A-ngfeterre r
au. diocèfe- de Norwich-. Elle eft bornée au nord!
t kar ^ duché de Norfolck.^ au midi, par le comté