
feule perfonne de l’ île qui fe fauva par l’adreffe
de fa fille Hypfipyle, dans. cette cruelle expédition
où toutes les femmes égorgèrent non-
feulement leurs maris pendant la nuit, mais tous
les garçons du pays , furieufes de ce qu’ ils leur
préféroient les efclaves qu’ils venoient de faire
en Thrace. Thoas donc aborda dans l’ île dont
nous parlons, & fut très-bien reçu d’une nymphe
qui lui fit part de fes faveurs-, Sikinüs en naquit,
beau garçon, qui donna fon nom au pays.
Sikino a été du.domaine des ducs de Naxie ;
il n’y a dans l’île qu’un bourg de même nom,
qui n’ a guère plus de deux cents habitans prefque
tous grecs. Long. 43 9 2.G ; Int. 36, 33. (.R.)
S IK O K F , île d’A fie , la troifième de celles
qui forment l’empire du Japon. Elle eft prefque
quarrée & comme on l’ a divifée en quatre provinces
, on l’ a nommée Sikokf’, c’ eft-a-dire le
pays des quatre provinces. (-R.)
S I L , rivière d’Afie. Elle naît aux confins du
Carduel, & après avoir traverfé la Circafiie ,
elle fe décharge dans la mer de Zabache. (Ri)
SILARO ( le ) , .ou Salo , en latin Silarus ,
rivière d’Italie , au royaume de Naples , dans
la principauté citérieure. Elle a fa fource dans
l’Apennin , aux confins de la Bafilicate, & le
jète dans le golfe- de Salerne > a 18 milles de
Salerne. _ - ■
L’embouchure de ce fleuve fai foi t , félon Stra-
bon , liv. V I , la borne entre la côte de la mer
Tyrrhènienne, & celle de la mer'dé Sicile, 8c elle
couloit aux confins des Picentins 8c des Luca-
niens. |K||
SILBERBERG , c’ eft - à - dire montagne d A r -
crent, petite ville d’Allemagne , en Siléfie, vers
les confins de la Bohème , dans les montagnes,
& dans le duché de Munfterberg, près de quelques
mines . d’argent , qui ont occafionne fon
nom. (R.)
SILCESTER , ville détruite d’Angleterre , au
nord du' comté de Southampton, où l’on voit
fes ruines. Elle fut fondée dans le 4e fiecle par
Conftantin le jeune , fils de Conftantin-le-Grand.
Les anciens l’appellent Vindnnum, & elle.étoit
la capitale des Ségontiens. Les Saxons la délo-
lèrent en s’emparant du pays , & les Danois
achevèrent de la ruiner. Elle occupoit alors 80
acres de terre. On y a déterré quelques médailles
, & l’on y trouve encore^ les traces ordinaires
des villes autrefois habitées p.ar> les Romains
, je veux dire un chemin roy'al pavé, qui
paffant par des lieux aujourd’hui déferts & jadis
habités, cotoie les frontières des comtés de Berk
& de W i lt , & aboutit à la forêt de Chut, où
l ’on en voit les débris en quelques çndroits. {Ré)
SILÉSIE, en allemand Schlefien ; état fouve-
r a in , entre l’Allemagne 8c la Pologne, avec
titre de duché. Elle eft bornée au nord par le
Brandebourg, & partie de la Pologne *, au midi
çlle confine à la Hongrie & à la Motayie, au
levant elle s’étend le long de la Pologne, &
au couchant elle tient à la Bohème & à la Lu-
face. C ’eft un des plus beaux , des plus grands,
8c des plus confidérables duchés de l’Europe. Sa
longueur eft d’environ 60 milles d’Allemagne ,
ou iz.o lieirês, & fa largeur de zo milles , ou
40 lieues. La grande rivière d’Oder , qui naît
fur les frontières de la ^Moravie, partage la Siléfie
dans toute fa longueur. Ce pays'; divifé en
haute & baffe Siléfie, eft prefque tout environné
de montagnes , fur - tout du côté de la
Bohème : il en defcend plufieurs rivières qui,
après avoir fertilifé le pays, verfent à l’Oder ;
comme la Neiffe, le Bober, le Bartfch , & c . ,
Il eft très-fertile en bled & en pâturages , &
entretient fur-tout une grande quantité de bergeries
qui fourniffent à fes habitans' tres-induf-
trieux les matières premières pour un grand
nombre de fabriques de . draps qu’ ils ont établies.
La partie la plus ftérile des montagnes ,
donne d’admirables^écoltes en lin , & on y
fabrique ces belles toiles qui procurent a la Siléfie
un commerce très - avantageux avec. l’Ef-
pagne , l’Angleterre , & l’ Italie , 8c dont le
produit eft de plus de cinq millions d’écus. La
culturè de la garance , 8c celle du tabac y font
fur un bon pied , mais celle du fafran y forme
un objet peu important, & les vins qu’on y
récolte' font de très-médiocre qualité.
_ Des fapins, des pins, 8c des mélèfês qui
couvrent les montagnes de la haute-Siléfie , on
tire de la réfine, de la poix & de la térébenthine.
Dans ces mêmes montagnes il fe trouve
des agathes, du jafpé, des améthyftes très-belles 9
& même des diamans dans la principauté de
Brieg. On y a des carrières de belles pierres a
bâtir d’autres où on taille des meules de moulin
, & les bois de charpente & de chauffage n’ y
manquent point, fi ce n’eft en quelques contrées
en deçà de l’Oder. Le pays d’ ailleurs fournit
beaucoup de charbon de terre , & de très-
bonne tourbe.
En plufieurs endroits de là Siléfie on rencontre
des mines de v itr io l, des mines de fe r , d’autres
de cuivre & de plomb -, on y exploite des mines
d’argent à Tornowitz, Silefberg, & Rêichenf-
tein -, 8c on voit des fources d’eaux minérales
en diffcrens1 diftrifts.
Lès foires les plus importantes de la Siléfie,
font celles de Breflaw, de Brieg 8c de Schweidnitz
, où on amène une grande quantité de boeufs
de la Pologne 8c de la Hongrie. Les animaux
qui fourniffent les fourrures ne font point communs
dans le pays : on y trouve cependant des
linx , des mulots, des loutres , quelques martres
, & quelques caftors. La rivière d’Oder y
fournit du faumon , de grands efturgeons, des
lamproies | & autres efpèces de poifton j & les
r iy iè r e s & les la c s y fo n t é g a lem e n t très-poiffbnneux
: la culture de la foie commence d’ ailleurs
à s’y étendre & à s’y perfectionner.
Quant à fo religion, entière liberté (jg conf-
cience, tolérance complète , ce qui n’ a pas peu
fer/i à y fixer l’ induftrie, & à y multiplier les
habitans. - ' . .
Il fort de fes manufactures des toiles unies
& damaffées , 'des toiles peintes d’une beauté
fupérienre , des bafins , des futailles , des linons
unis , rayés., & à fleurs , des ferges , des beu-
racans, calemandes , fiamoifes , 8c autres étoffés
en laine & en coton. On y fait aulîi de fort
belles dentelles ; les papeteries & les verreries
y font en aiTez grand nombre ■, il y a des moulins
à poudre, & il s’y prépare beaucoup de
cuirs. ..
Ce beau duché eft un pays très - peuple V il
contient une population de près de deux millions
d’habitans, & un grand nombre de villes grandes,
riches & fortes. Breflaw en eft la capitale -, c eft
une ville très-forte , & d’un grand commerce.
Les villes de ‘ Hirfchberg , de Schweidnitz , de
Landshut, fituées dans les montagnes , font un
commerce très - étendu en toiles , & celle de
Goldberg en draps.
La Sile% fut habitée du temps de T a c ite ,
de Ptolomée & de Strabon par les Lygiens, les
Goths , & les Quades, toutes nations germaniques
[ voyez la Germanie de Tacite , ch. 43 ] ,
lefquelles ayànt paffé.vers le* midi , elle fut occupée
par les Sarmates ou {laves Polonois. Elle
fut gouvernée .pendant plufieurs fiècles par une
branche'des ducs de Pologne, qu’on nomma
Piâjîes, du nom de leur fondateur qui fut un
payfan de Pologne-, élevé par éleâion à la couronne.
Ces princes divisèrent la Siléfie , 8c il
en réfulta ce. grand nombre de duchés dont les
noms fe confervent encore, tels que le duché
de Breflaw , de Schweidnitz , de Leignitz , de
Glogaw , de Sagan, &c. -Toujours èn guerre les
uns contre les autres , ils fe fournirent tous- peu
à peu aux rois de"<Bohème, Jean & Charles IV ,
& devinrent leurs vaffaux. A me fur e -qu’une des
lignes piafte.s des ducs de Siléfie s’é t e ig n it le s
rois de Bohème réunirent le duché qu’elle- pof-
fédoit à la couronne, 8c le dernier duc Piafte
à qui appartenoient" les duchés de Leignitz, de
B rieg, & deWohlau étant mort fans.defcen-
dance mâle-en 1678 , l’empereur en fit autant
à l’égard de ces duchés. Frédéric. Guillaume ,
éle&eur de Brandebourg , s’y oppofa, 8c rédama
cette fu c te filon , tant par un pacte de confraternité
,, conclu entre fil- maifôn 8c les anciens
ducs , que' comme defeendant d’une princeffe de
Liegnltz., les duchés ce; Siléfie ayant toujours
été des fiefs héréditaires & féminins.
‘ La cour de Vienne ne voulut pas. reconnoltre
Cette prétention, 8c l’éle&eur de Brandebourg ,-
trop foible pour la faire valoir , y renonça en
ïô 8(5 , fur la ceifion qui iui fut faite du petit
cercle de Schwiebus. Mais fon fucceffeur l’électeur
Frédéric I I I , enfuite premier roi de Pruffe,
fut obligé par l’empereur Léopold de lui rendre
même ce petit équivalent. Frédéric II étant monté
en 1740 fur le trône- de Pruffe, & l’empereur
Charles V I , dernier mâle de la maifon d’Autriche
, étant mort au même temps , il réclama
les droits m fes ancêtres fur la Siléfie. Il y entra
avec fon armée , 8c après avoir acquis la pof-
feffion de la Siléfie par la prife de Glogaw &
de Breflaw, 8c par les vi&oires de Molwitz 8c
de Chotewitz , il en obtint la cefiion folemnelle
de Marie-Thérèfe , reine de Hongrie & de Bohème
, par je s préliminaires conclus à Breflaw * 8c le traité de paix définitif, figné à Berlin en
174Z. îm m
D e u x n o u v e lle s g u e r re s é t a n t fu rv eftu es e n t r e
l e r o i d e P ru ffe 8c l’ im p é ra t r ic e r e in e en 1 7 4 4
& 175 .6 , e l l e s o n t é t é te rm in é e s -, la p r em iè r e
par la pa ix d e D r e fd e co n c lu e e n 1745 , 8c la
fé co n d é par la pa ix de H o u b e r t z b o u r g , f ig n é e
l e . 15 fé v r ie r 1 7 6 3 : t ra ité s q u i o n t c o n f irm é
la première ç e flio n d é 1 7 4 2 - C ’ e f t e n v e r tu d e
tou s c e s tra ité s g a ra n tis par l’ E m p i r e ,. 8c p re fq u e
par to u te s l e s p u iflàn c e s d e l’E u ro p e , q ue le r o i
d e P ru ffe p o fsèd e e n q u a li té de d u c fo u v e ra in
la baffe 8c la h a u t e -S i lé f ie , à l ’ e x c e p tio n d e s
d u ch é s d e T ro p p a u 8c d e J a e g e rn d o r f f q u i fo n t
r e lié s à la m a ifo n d’A u t r ic h e . E l l e lu i a c éd é
e n o u t r e l e c om t é de G la t z , q u i ap p a r ten o ic
p r é c éd em m en t à la B o h èm e . L a c o u r d e P ru ffe
e n t r e t ie n t to u jo u r s un e a rm é e d e $0,000 h omme s-
en S ilé f ie , 8c i l y a un g ran d n om b r e d e v ille s -
fo r t e s t e lle s q u e c e lle s d e Brefl.au , d e G lo g a w 3>
d e N e if fe , de S c h w e id n it z , de B r i e g , d e G la t z
d e S it te rb e r g - , & d e C o f è l .
Le roi de Pruffe pofsède la Siléfie en fou-
veraineté abfolue & indépendante , 8c commet
un état diftinét 8c totalement féparé de l’empire»
La baffe Siléfie comprend treize principautés
trois baronnies,, 8c plufieurs- feigiieuries du fe-;
cond- rang.
La haute renferme fix principautés', deux baronnies,
8c quelquesSeigneuries.
La totalité du duché de Siléfie , à' la réferve-
des.deux principautés réfervées à l’Autriche, font
foumifes- à trois chambres de régence.
C’eft mal-à^propos que quelques-uns parlent
de la Siléfie, fous les dénominations de Siléfie;
Prujjlenne & Siléfie Autrichienne. Ce que pofsède
la maifon d’Autriche eft fi peu de chofe y
■ que cette^divifion eft purement ilîufoire.
Les meilieùres cartes, à confulter fur cette fou—
veraineté,. font FAtlas de la Siléfie , qui parut
en 1751. Il n’eft cependant pas exempt de fautes-r
mênie notables.
On a recueilli les écrivains de l’hiftorre de ce?
pays, Silefiacarum rerum ferip tores ; ils forment
trois volumes in-fol. publiés à Leîpfick en I7zy.
D’autres fayans ont donné l’hiftoû'e naturelle