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S C I A CCA y petite ville de Sicile dans le val
de Mazara , lur la côte méridionale, au pied d'une
montagne, avec un château & un port. Ç’eft un
des grands raagaftns de bled- de tout le" pays.
Quelques-uns. croyent que c’éft le lieu nommé àd _
aquas Labo dus. Long. . 3$ : lac. 30 , 3a. (R )
SCIATHO. Voye^ Sc iat'ïa .,
SCIATI. VoyezSc ia t t a ..
S C IA T T A , lie de l'Archipel, près de la côté
de la Janna •, c’ eft l’îlc que les anciens Grecs &
Latins ont nommée Schiatos ou Sciatkus y 8c qui
eft encore appellée Sciotho. ou Sciati par les
Italiens , 8c Sciatta dans les cartes marines,.
Elle eft à deux lieues à l’occident de Pile de
Scopélo , dont elle eft feparée par un trajet d’une
pareille largeur à une même diftance à l’orient de
la Magnéüe ( contrée de la ThefTalie ) & du
golfe de Volo , & environ à quatre lieues au fep-
tentrion de l'île Négrepont. C’eft à caufe de la
proximité où elle fe trouvé avec cette dernière ,
qu’Eiienne le géographe la nomme une île de
VEubic.
On lui donne 8 milles de long , 3 de large , &
z z de circuit -, anciennement elle avoir deux villes,
dont une portoit suffi le nom de Schiatos ; mais
elle fut ruinée par Philippe , pere d’Alexandre.
Brutius S ira , envoyé de Lentius , gouverneur de
la Macédoine de la part des Romains ? fe rendit
maître de cette. île qui fervoit alors de retraite
aux corfaires. Long. 4.1,30 / lat. 33 > 30. (/£'.)
SCIE ( la ) , en latin moderne S-eja ,. petite
riviere de France en Normandie , au pays de
Caux , où elle a fa lource. Elle arrofe plufieurs
villages -, 8c le rend dans la mer près de Dieppe ,
à 7 lieues de fon origine. (R.')
SGIERECK, Sierque, ou plutôt Sirck. Voye[
Sirck.
. SCIGLIO , ou Scylla , ville d’ Italie , *au
royaume de Naples, dans la Calabre ultérieure ,
fur la côte occidentale, à 10 milles au nord de
Reggio , & à pareille diftance de Melline , fur
un rocher prefque environné de la mèr , en
maniéré de péninlule -, ce qui forme le cap de
Scigîio, nommé par les anciens Scylloeum pro-
montorium. Long. 33 , 2.9 ,* lat. 38, 8. Elle eft du
nombre de celles qui furent bouleverfées par lë
tremblement,de terré du mois de février 1783. (/?.)
SCILLA. Voyei Scylla.
SCIO , ou iSchio- , île de l’Archipel, alTez
près des côtes de la Natolie , entre les îles de
Samos. & de Mételin , &• entre lés golfes de
Smyrne & d’Ephèfe. Cette île , qui eft la Chios
ou Chio des anciens , eft nommée par les Turcs
Saquer ou Sakés, 8c en ajoutant le mot ida.da.fi
ou idadas, qui fignifie une île , Saquez-adas ou
Sakes-adâii, c’eft-à-dire Vile du majîiç , à caufe
de la grande quantité de cette gomme - réfine
qu’bn recueille dans cette feule île de l’Archipel.
C’eft dans ce fens que les. Perfims l’appellent
feghex y c’eft-à-dire majiie. C’étoit au-
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trefcîs la plus renommée des fies Ioniennes ,, &
.elle eft encore à préfent fort célèbre : elle s’étend
en longueur du ieptentrion au midi, 8c s’élève
beaucoup au-defiiis de l’eau.
Les anciens habitans de cette île étoient tous
Grecs avant la naiflance de J. C. & proprement
Ioniens -, ils avouoient même que les Pélafgiens
qui étoient fortis de la Tlieflàlie , étoient les
premiers qui avoient conduit des. colonies dans
leur île ,. & s’y étoient établis : ils furent les
feuls de tous, les Ioniens , qui donnèrent du
recours aux habitans de Milet , dans la guerre
que cette ville eut à foutenir contre Alÿartes >
roi de Lydie, environ 6 z6 an s avant l’ère chrétienne.
Strahon nous apprend qu’ils s’étoient
rendus puilfans fur la mer , 8c qu’ils avoient
par ce moyen acquis leur liberté. De là vient que
Pline nomme cette île la libre Chios.
Environ 500 ans avant la naiflance de J. C.
ils envoyèrent 100 vaifleaux contre la flotte de
Darius , roi des Perfes , au lieu que les habitans
de Lefbos ne mirent que 70 vaifleaux en mer ,
8c les habitans de Samos 60.
Ces infulaires, devenus alliés du peuple romain,
demeurèrent en paix fous fa protection & fous
celle des empereurs grecs , jufqu’au temps de
l’empereur Emmanuel Comnène , qui, ayant maltraité
les Européens qui alloient en pèlerinage à
la Terre-fainte , perdit l’île de Chio , que lui
enlevèrent les Vénitiens.. File revint, au bout
dé quelque temps , fous la domination des, empereurs
de Conftantïnople , qui , quelques années
après , Rengagèrent à un. feigneur européen fort
riche , & qui n’étoit pointigrée. Michel Paléologue
, empereur de Grèce, fit depuis préfent de
cefte île aux Génois,, en reconnciflance du fecours
qu’ils lui avoient donné en plufieurs occafions.
Il ne les en mit pourtant pas en poftëflion ,
parce qu’un feigneur nommé Martin , qui la pol-
fëdoit comme héritier de ceux à qui les prédé-
cefleurs de Michel Paléologue l’avoient engagée,
y demeuroit alors.
Andronic Paléologue le jeune ne laifla pas néanmoins
d’en chafler ce feigneur Martin, & fe mit
lui-même en poflefiion de l’île , ou plutôt les
Génois s’en emparèrent, du confentement de ce
prince, avec une flotte confidérable , 8c moyennant
une grofle Pomme qu’ils lui avoient donnée.
D’autres difent qu’Andronic Paléologue la donna
aux -Génois en-récompenfe du^ fecours qu’il en
avoit reçu contre les Vénitiens en 12.16. Quoi
qu’il en l’o i t , elle pafla fous la puiflance des
Génois à titre de lèigneurie : fon gouvernement
tomba aux Maunèfes , premiers nobles de la
inaifon Juftiniani, qui achetèrent cette île de la
république de Gènes. Cette maifon en jouit l’ef-
pace de zoo ans •, mais, le fultàn Selim s'empara
de Scio en., 15,66 ,. 8c les, Vénitiens, firent de
vains, efforts;,, en 16574, pour en dépofleder le*
grand-feigneur.
S C I > î î
Cette île a produit anciennement des hommes
illuftres , dans le nombre defquels font Théo- -
pompe l'hiftbrien, & Théocrite le fophifte, qui
ont écrit l'un 8c l’autre liir la politique. Elle fut
aiiffi dans le dernier fiècle la patrie d’A llaz i, en
latin AlLatiusj, (Léon) , homme d’une grande
érudition : il vint en Italie dès, fon enfance , &
mourut à Rome en 1669 , à 83 ans -, il eft connu
par plufieurs ouvrages fur les temples, les livres
eccléfiaftiques des Grecs , 8c par celui qu’ il a fait
pour prouver qu'Hoiïière étoit fon ancien compatriote;
L’ île de Scio peut avoir iz o milles de tour,
& c’eft à peu près la circonférence que lui donne
Strabon. Elle a 1.3 lieues de long, fur 6 de large.
La ville de Scio eft vers le milieu.de l’île , à l’eft,
fur le bord de la mer. Cette ville eft grande,'
riante, mieux bâtie que les autres du Levant ,
mais mal percée , 8c pavée de cailloux comme
les villes de Provence. Le port de S cio n’eft
p ré fente ment qu’un méchant mole, ouvragé des
Génois ,. formé par une jetée à fleur d'eau.
A l’egard de la campagne, le pays ne manque
que de grain ■, mais c’eft manquer de la principale
denrée , 8c c’eft pourquoi les princes chrétiens
ne pourroient conferver • long-temps cette île ,
s’ ils étoient en guerre avec les Turcs. Les pro--
dudions de cette, île font la foie, la laine, les
figues, le maftic, 8c du vin très-eftimé comme
autrefois.
Le cadi gouverne tout le pays en temps de
paix : pendant.la guerre, on y envoie un hacha
pour commander les troupes. Le cadi de Seio
eft du premier rang , & c’eft le mufti de Confia
tantinople qui le nomme. La Porte envoie encore
dans l’île un janiÇaire aga, commandant environ
150' janiflaires en temps de paix , 8c le double
pendant la guerre. On compte dans Scio fix mille
T u rc s , cinquante mille Grecs , & feulement
trois' mille Latins. Le féjour de Scio eft fort
agréable •, on y fait bonne chère , 8c l’on y a
toutes fortes de gibier. Les femmes y ont plus
de politeflè & de propreté que dans les autres
villes du Levant. L’évêque grjec eft fort riche ;
les monaftères grecs jouirent/ aufll dans cette
île de gros revenus -, mais les prêtres latins, au
nombre d’une vingtaine, font fort pauvres. Les
religieuses ne font point cloîtrées dans cette
-île , non plus que dans le refte du Levant. Long.
43 ? 4 ? ; lat. 3 8 ,3 j . (R.) ■ _
SCIOLI , ou Sicli , petite ville de Sicile,
dans le val de Noto , fur le torrent de Sicli,
au voifinage de Modica, à 10 milles oueft de la
ville de Noto. Long. 31 , qi j lat. 3 1 , 3. (/?.)
.SCIOLÎLÉ ( l a ) , petite rivière de France,
1 dans le Bourbonnois •, elle vient d’Auvergne ,
arrofe le pays de Combrailîes , l’éleélion de
Gannat, 8ç fe jète dans l’Ailier, vers les Eche-
rolles. .(/?.) .
SCIRO. Voyei Scyros.
S C O
SCLAVONIE.. Voyei Schalavonie.
SCODING ( l e ) , Pagus Scodingorum ; ce
mot p félon M. Bullet, fignifie en celtique , habitans
des forêts , 8c en allemand , félon M. Dtotz ,
libre ; ou , fi on le tire du latin fcutàrii, il
fignifie bans foldats , diftingués des autres par
leurs armes & leur bravoure. M. Chevalier ,
qui nous a donné une bonne hiftoire de Poligni,
prétend que Sco-Din veut dire Amplement la
contrée de VAin. Elle1 s’étendeit vers le nord fur
une partie des baillages de Salins, Arbois , Po-
lign i, Lons-le-Saulnier 8c Orgelet.
Le bourg d’Arintos, entre G ign i, Moirans 8c
O rgelet, fut le lieu principal du canton des
Scodingues,
Frédegaire dit que Protade , maire du palais,
au feptième fiècle , avoit été -patrice de la Bourgogne
Transjurane 8c de la contrée de Scoding.
- Audon , à qui les reliques de S. Mans furent
confiées durant les ravages des Normands, étoit
comte de Scoding.
Ramnelène, frère de S. Donat , archevêque
de B e fa n ç o n q u i' fonda plufieurs monaftères ,
étoit patrice de la haute - Bourgogne , 8c de la
contrée de Scoding , régie- alors par le même
gouverneur. Ce pays fut détaché du comté de
Bourgogne, pour former avec le comté de Mâcorr
le partage d’Othon , fils de Guy de Bourgogne ,
en 1030 v mais ce Guy s’étant fait moine à
Çluni, le comte Guillaume, fon coufin, dit le
Grand y réunit cette partie de la province , 8c le'
Mâconois, fous la domination, en 107S.
• L’empereur Lothaire rendit à S. Nazaire,
d’Autun , à la prière de P évêque Jonas,Ta terie
de Voltuans ou Volneüs , in pago Scüdingis, dont'
le comte Albert avoit difpofi en faveur de Rol-
fride , fon vaflàl, en 853 i c’ eft Wlvoy ou Vri-
v«mx, dans la grande judicature de Saint-Claude.
Munier, dans les antiquités d’Autun, trompé
par la reflemblance du m o t, dit que c ’eft Volnai
dans le Beaunois.
Savigni, au comté de Scoding, .fut donné en
5730, par le comte A lb e r t, à Saint-Vincent de
Mâcon, en échangé de Saint-Amour.
Par une charte de Rodolphe , roi de la Bour-,
gogne Transjurane , en faveur de l'abbaye de
Gigni , on voit que Baume, Cella Balmoe, ubi
fluvius Scillioe furgit, que Chavanne, Cavanrium ,
Clemencey, Clemenciacum 3 étoient in comitatu
Scutingîs , en 904.
Château-Châlon & Eaume-les-Moines étoient
aufll de ce canton, fui van t une charte de 839.
Abbatiam Carnonis , Caïîrum, & Cella Balmoe ,
in pago Scodingis. Louis, fils de Bofon, céda
en 901, à Alvalon, archevêque de Lyon, Morges
dans le baillage d’Orgelet, Morgas in comitatu
Scutingis. Montagni , près de Louhans, Monti-
niacum, étoit aulii de ce canton, aufii-bien quq
Sefcrice, près d’Orgelet , fejilioe. (R.)
SCOGLI - Voyez Scopelo.