
3 *5 T A L
bien bâties, Elle contient fept paroifles , dont
«ne eft collégiale, fept couvens de moines , cinq
de religieufes , fept hôpitaux , 8c huit hermi-
tages. La fituation de Talavera eft dans une
large vallée. Le terroir produit en abondance du
b led, des vins délicieux, de l’huile, des fruits,
des légumes, &c. On y a du poiffon, du bétail,
de la volaille, & du miel. On tient dans cette
ville deux foires par an i la première le 5 de
mai , la fécondé le 28 novembre. Il y a une
manufa&ure d’étamines. On y fait aufïi des ou-
.vrages peints & verniflés ; 6c le commerce des
foieries eft confidérable. Longitude 13, z8 j lut.
.39 y 44- ,s _ ^
Mariana ( Jean ) , célèbre jéfuice, & l ’un des
plus habiles hommes de fon Tiède , naquit à
Talavera en 1537, 8c mourut à Tolède en 1024 5
a 87 ans. Son traité du changement des mon-
noies lui fit des affaires à la cour d’Efpagne,
car il y découvrit fi bien la déprédation des
finances , en montrant les infidélités qui fe com-
mettoient dans la fabrique des efpèces, que le
duc de Lermes, qui fe reconnut là vifiblement j
ne put retenir fa colère. 11 ne lui fut pas mal aile
de chagriner l’auteur, parce que Philippe l i l
étoit cenfuré dans cet ouvrage comme un prjnce
oifif qui fe repofoit du foin de fon royaume fur
la conduite de fes- miniftres. Mariana fortit de
prifon au bout d’un an ,' mais il ne s’étoit pas
trompé en annonçant que les abus' qu’il repré-
fentoit, plongeroient l’Efpagne dans de grands
défordrês.
On auroit bien pu l’ inquiéter au fujet d’ un
autre de fes ouvrages , que l’Efpagne & l’ ira—
lie laifsèrent pafier fans blâme , & qui fut
brûlé a Paris par arrêt du parlement, à caufe de
la pernicieufe doctrine qu’il çontenoit. Ce livre
a pour titre, de rege & regis inftitutione, 6c
parut à Tolède l’an 155/8 avec privilège du r o i ,
8c avec les approbations ordinaires. C’eft un :
ouvrage capable d’expofer les trônes à de fréquentes
révolutions, & la vie des princes au
couteau des aifaffins, parce que l’auteur affeéfce
d’y relever le courage intrépide de Jacques
Clément.
Un autre traité de Mariana a fait bien du
b ru it, c’eft celui où il remarque les défauts du
gouvernement de fa compagnie -, mais fes confrères
ne demeurent pas d’accord qu’il foit l’auteur
de cet ouvrage , intitulé del govemo de la
compania de Giefu. Il fe trouve tout entier en
pfpagnol 8c en françois , dans le fécond tome du
Mercure Jéfuitique , imprimé a Genève en 1630.
Il a aufïi paru à Bordeaux en efpagnol, en françois
, en italien 8c en latin l’édition çft de
1625, in-8°.
Les fcholies du P* Mariana fur l’écriture , ont
mérité l’approbation de M. Simon , 8c l’on ne 1
peut difconvenir qu’il n’y règne beaucoup de
jugeaient 8c de faYoir. Il çhojfit d’ordinaire le
T A t
meilleur fen s , & il n’eft point ennuyeux dans’
les différentes interprétations qu’ il rapporte.
Son hiftoire d’Efpagne en trente livres , eft
fon ouvrage le plus important, 8c le plus généralement
efiime dans la république des lettres.
Il nous feroit facile d’en indiquer les différentes
éditions , les traductions , les continuations , les
critiques & les apologies. Mais pour en .abréger
le détail, nous nous contenterons de remarquer ,
i° . Que l’édition latine la plus ample ,• eft
celle de la Haye en 1733 , in-fol. 4 v o l.-, cependant
on auroit pu rendre cette édition encore
plus belle & plus complète , en y ajoutant le
fummarium de Mariana qui Uauroit conduite
jufqu’ en 1621 , les tables chronologiques des
fouverains des divers états de l’Efpagne, l’explication
des mots difficiles qui 1e trou voient dans
les anciennes éditions, 8c fur-tout les additions
8c correéfions de l’édition efpagnole de 1608 ,
foit dans le texte entre des crochets , foit à la
marge par des renvois -,
2Ü. Que. les ^traductions efpagnoles font de
l’ auteur même, qui nous apprend qu’entre les
raifons qui le déterminèrent à ce nouveau travail
, la principale fut l’ignorance où les Efpa-
gnols étoient alors de la langue latine. Mariana
mit au jour fon ouvrage dans cette langue, à
Tolède, en 1601 , in-fol, 2 vol., 8c l’enrichit
de quantité de corrections Sc d’augmentations ,
qui rendent la traduction préférable à l’original
latin. Cette traduction fut réimprimée Tt Madrid
en 1608, 1617 ,1 6 2 3 , 1635, 1650, 16 70,
1678. Cette dernière eft la meilleure de toutes ,
ou quelqu’autre poftérieure, bien entendu qu’ elle
ait été faite exactement fur celle de 1608-, à la-,
quelle l’auteur donnoit la préférence, en quoi il
a été fuivi par les favans de fon pays *, mais cette
édition de 1608, ne ya que jufqu’en 15163 au
lieu que celle de 1678, continuée pardom Félix
de Luzio'Efpinoza, va jufqu’en 1678 ;
3°. Qu’il y en a deux traductions françoifes ,
l’une par Jean Rou, non encore imprimée i 8c
l’autre par le .père Jofeph-Nicolas Charenton,
jéfuite. Cette dernière, tôut-à fait femblable au
manufcrit de la première , a été très-bien ’reçue
du public, & a paru à Paris en 1725, 111-4°en,
cinq gros volumes ;
4°. Que la traduction angloife faite fur l’efpa-
gnol , par le capitaine Stevens , & publiée à
Londres en 1695?, in-fol. 2 vol, eft beaucoup
plus complette que la traduction françoife, parce
qu’elle renferme les deux continuations de Ferdinand
Camargo, & de F. Bafil de Soto, juf-
qu’en 1660.
J°. Enfin , nous remarquerons que pour-faire
a l’avenir une bonne édition de l’hiftoire de Mariana
, dans toutes les langues dont nous venons
de parler, il çonviendroit de lu ivre lie plan delà
traduction angloife, y joindre Miniana 8c Luzio
Efpinoza, avec, les critiques de Pedro Man*'
T A t
tuano, & de Cohon - True l, ou Ribeyro de
Macedo , & c. fuivie de Rapologie de Tramaio
de Vargas ; 8c mettre à la tête du tout la vie
de Mariana , compofée par ce dernier auteur.
(M . D . M .)
TA L AVER A-LA-RE A L , gros bourg de l’Ef-
tramadure , à 3 li. e. de Badajos , fur la Gua-
diana.
T ALAVERA-I. A-VIE J A , bourg d’Efpagne ,
dans la nouvelle Caftille , au voifinage de Tala-
vera-la-Reina.
T ALCAN , ville d’Afie , dans la partie occidentale
du Turqueftan -, c’ étoit proprement une
forte citadelle , que Genghiskan ne put prendre
en 1221 qu’après fept mois de fiége. M. de Lifte
place le canton auquel elle a donné Ion nom ,
vers les 36 deg. de lat. , entre les '85 8c 90 deg.
de long.
T A L C A T Â N , ville de Perle, dans le Khora-
fan , fur la rivière de Margab. Quelques-uns la
prennent pour l’ancienne Nifia ou Nilæa, ville
de la Margiane.
TALE R NE , en baffe-Autriche, dans le quartier
du bas-Wiener-Wald, eft renommé par fon
yignoble. (,R)
'PALI, grande ville bien peuplée de la Chine,
deuxième métropole de la province d’Iunnang,
iur le bord oriental du lac Siul. -Long. 118 , zo j
lat. z$ , zy.
TÀLfCHERY , ville des Indes, fituée à la
côte de Malabar , appartenant autrefois aux
François , qui l’ont abandonnée. Les Anglois
aujourd’hui en font les maîtres, à 2 li. n. de
Mahè.
TAJXAGH , petite ville d’Irlande , dans la
province de Mounfter, au comté de Waterford,
fur les frontières du comté de Corck, à 12 milles
au fud de Lifmore. Elle envoie deux députés au
parlement de Dublin J Longitude 2 2 ,4 4 / latitude
5 3 ? 1 0 . ( R . )
TALLARD , bourg de France , dans le Dauphiné,
au diocèfe de Gap, à 4 li. f. de cette
dernière ville , fur la droite de la Durance, avec
un baillage qui reffortit au parlement de Grenob
le , depuis 1715 , il eft érigé en duché-pàirie.
TALLEMONT. Voye{ T aLmont.
TÀLI.0 , bourg d’Irlande , au comté & à 14
li. o. de Waterford -, il députe au parlement.
T A LM A S , bourg de Picardie , dans l’ élection
& à 3 li. f. de Dourlens. (-R.)
T AL MAY , terre , château , & bourg de
France, en Bourgogne, avec titre de baronnie ,
fur la rivière de Vingeanne, à une demi-lieue de
fon embouchure dans la Saône, & fur les confins
de la Franche-Comté, à 4 li. f. o. de Gray, &
5 e. n. e. de Dijon.
Cette terre a été poffédée par la maifon de
Pontailler jufqu’en 1Ô64. Elle fut âcquife par
décret en 1692, par M. Pierre F i j ait de Grand-
Maifon , maîtres à la chambre des comptes de
T AL 327
Paris , aïeul de M. Pierre Fijan de Talmay,
confeiller au parlement de Dijon , où il obtint
des lettres de confeiller d’honneur, en 1782,
fur la demande de cette compagnie , après 4ÿ
ans de fervicè.
Le château fut conftruit il y* a environ vingt
ans. Dans la démolition de l’ancien , on a ref-
pefté avec raifon la Four qui l’accompagnoit, &
qui eft un des beaux monumens du moyen âge*
Cette tour a environ deux cents pieds de haut :
non-feulement elle contribue à la dignité de
cette réfidence, mais encore à raifon de fa force
elle deviendroit un lieu d’afyle 8c de refuge
pour les habitans du pays , dans ces temps de
crife 8c d’ alarmes , dont on ne peut pas à la
vérité prévoir l’époque, mais dont l’hiftoire ne
fournit que trop d’exemples. Elle eft de forme
quarrée, 8c furmontée d’un béfroi en forme de
lanterne. Les murs ont huit pieds d’épaifi'eur, 8c
les fuperbes' chambres qu’elle contient graduellement
les unes au-deffus des autres , font abreuvées
par un efealier pratiqué avec beaucoup d’intelligence
dans un des angles de la cour -, l’archi-
tecle a vaincu par-là la difficulté qu’ il y a voit à né
point entamer ni déformer les falles qu’il deffert.
Le château moderne, eft d’aifez belle architecture,
& l-’efcaliêr en eft d’ une coupe très-favante*
Il eft d’ailleurs accompagné de jardins bien def-
' fines..
Il fe tient à Talmay trois foires par an. Ce
bourg ou gros village eft placé entre des terres
labourables d’ un grand produit , 8c d’immenlès
prairies dont les foins font d’excellente qualité.
Au couchant s’ élève un coteau qui donne des
vins médiocres. On y auroit de belle pierre à
bâtir , mais elle ne réfifte pas à la gelée. Lono-,
xz deg. ,5 4 min. ; lat. 47 deg.. , t ç , 3 s.. (A.) °
T A LM O N T , ou T.allemont , en latin du
moyen âge Talemundum cajlrum-, petite ville de
France, avec titre de principauté, en.Saintonge
fur le bord de la Gironde , dans une efpèce de
prefqu’île fur un rocher, éntre Mortagne au midi
8c Rohan au nord. Le terroir de fes environs eft
couvert de vignobles , & fon petit port eft alfez
commode. Long. 16 , 40 ; lat. 4* , yz. <
T almoJjt, bourg de Poitou,, à trois lieues de
la ville des fables d’Olonne, avec une abbaye de
l’ordre de S. Benoît, fondée en 1040, 8c qui
vaut 8000 liv. à l’abbé. Longitude 16 , z - latitude
4 a , 3z.
. T A LO U , ou T allou, contrée de France
proche du pays de Caux , en Normandie. Les
anciens titres l’appellent Talogienjis pagus. Ses
habitans font nommés Talvois dans le roman de
Vace.
T À L Y A , bourg de là haute-Hongrie, fur Ja
Theiffe, dans le comté de hemplin. On compte
cinq autres bourgs dans le même canton, qui
ainfi que celui , de T a ly a , produilènt des. vins ft
renommés, qu’on ne leur préfère dans le pays