
dont le duc de Parme fit l'acquifition en 1682, a eu long-temps fes feigneurs particuliers. (R.)
T aro j ou Borgo - di - V al - d i-T aro , petite
ville d'Italie, dans le Plaifantin, fur la rive
droite du Taro , & capitale du petit pays appelé
Val-di-Taro , à I I li. f. o. de Parme , 8 f. de
®^rS0"^an'D omin°. Long. xy , 2.4 ; lat. 44, ^4.
T aro ( le ) , en latin Tarus, rivière d'Italie -,
elle a fa fource dans la partie méridionale du
duché de Milan ,\ traverlè le Parméfan, & tombe
dans le Pô entre les embouchures de l’Ongina &
de la Parma. (R.)
TARO N N E , petite rivière de France , en'
Sologne *, elle fe jète dans le Be uvron.
TAROPECZ , ville de l'empire ruffien, dans
le duché de^ R efcow, aux confins de la Lithuanie
oc du duché de Smolensko.
T A R Q U I , lieu de l'Amérique , au Pérou , à
5 li. f. de Cuença, terme auftral de'la méridienne,
que MM. de la Condamine , Codin & Bouguer
ont tracée au Pérou en 1737. (I?.)
TAR R A C A, viguerie & ville d’Efpagne, dans
la Catalogne, fur une colline, près de la rivière
de Cervera, a 6 li. e. de Lérida.
TARRAGONE , petite ville d’Efpagne , dans
la Catalogne, fur une colline , dont la pente
s’étend jufqu’au rivage de la mer Méditerranée ,
entre les deux rivières , de Gaya & .de Francoli.
Elle eft fituée a 20 lieues au couchant de B ar ce-
ï ?ne ^ 9° de Madrid. L’air y eft pur , 8c il
s’y fait du commerce en huile, en lin 8c en.vin.
Son territoire eft très-fertile en grains , & offre
un des plus beaux payfages du monde. On y
nourrit beaucoup de beftiaux. Long. 18 , $8 •
lat. 42 , z a.
Tarragone eft honorée d’ un fiége archiépif-
copal , qui a dilputé la primatie à celui de
Tolede. Son dioçèfe s'étend fur 197 paroiffes.
L’ archevêque jouit de vingt milles ducats de
revenu , & a pour fuffragans les évêques de Barcelone
, de Tortofe, fte Lérida, de Çirone , .&c.
Son univerfité, fondée en 1532, pfirle Cardinal
Gafpar Cervantes, a été transférée à Cervera,
comme toutes celles de Catalogue , par l’ ordre
de Philippe V : un tiers de c e t t e ville appartient
au roi comme prince de Tarragone. Les François
furent obligés d’en lever le blocus en 1 6 4 1 , 8c le
fiége en 1644. Les Anglois la prirent en 1705 , au
nom de l’archiduç Charles ; mais elle fut rendue
à Philippe V , par le traité d’Utreçht. -
Les Romains la nommèrent Taxaco , d’où les
Efpagnols ont fait Tarragona. Les Scipions s’en
étant rendus les maîtres dans les guerres
puniques , on firent le lieu de leur réfïdençe ,
ainfi qu’une belle place d’armes contre les Carthaginois.
Augufte s’y trouvant dans la vingt-
trpifième année de fon règne , lui donna le titre
à’Augufla , 8c y reçut plufieurs ambaffadeurs, Ses
hgbitans, par une baffelfe infigne, bâtirent un
temple magnifique en fon honneur , dont cd
prince ne fit que rire. L’empereur Antonin le
Pieux aggrandit fon port , 8c le garnit d’ un
grand mole. Enfin cette ville devint fi puiffante
8c fi confiderable, que , dans la répartition qui
fut faite de l’Efpagne , les Romains donnèrent
fon nom a la plus grande partie de ce continent,
en l’appellant EJpagne tarragonoife.
Apres cela faut-il s’étonner qu’on ait trouvé
dans cette ville 8c aux environs beaucoup de
monumens anciens , comme des médailles , des
! inlcriptions, 8c les ruines d’un cirque où fe fai-'
foient les courfes des chevaux dans une place
nommee aujourd’hui la plaça de la Fuente?
P 1^ Y a aulîi trouvé les ruines- d’un théâtre ,
qui étoit en partie taillé dans le roc , & en
partie bâti de gros quartiers de marbre , dans
l’endroit <*ù eft à préfent Péglife de Notre-Dame
du miracle. Cette églife , ainfi que la cathédrale ,
doivent leur conftruâion aux pierres 8c au marbre
qu on a tirés des débris de cet ancien théâtre
des Romains..
Les Maures prirent Tarragone en 719 -, le pape
Urbain II y envoya une colonie en 1038, &
enfuite céda cette ville à Raymond Bérenger,
comte de Barcelone.
I Port de cette ville n’eft pas des meilleurs ,
acaule des rochers qui en embarraflent le fond ,
& qui en défendent l’entrée aux grands vailfeaux.
Elle a une bonne enceinte de murailles, ouvrage
des Maures, avec des baftions , & d’autres ou-
vrages a la moderne , garnis de cknons pointés
vers la mer , pour empêcher les corfaires d’approcher.
Tarragone aujourd’hui n’ a guère que 5po maifons , prefque toutes bâties de greffes
pierres de taille quarrées. La cathédrale mérite
d’etre vue, auffi-bien que l’églife de Notre-Dame.
II y a un couvent de moines, des plus rares, 8c
gui ont un nom encore plus humble que les jé-
luites ; ils fe nomment modeftement « les Frères
du fang très-pur de Chrifi & de Marie ». Leur
habit eft' de même étoffe que celui des capucins.
On compte dans la ville un hôpital 8c 10 cou-
vens ; nombre effrayant pour une petite ville.
On voit que la monarchie Efpagnole è ra toujours
dans un état de langueur , tant qu’elle
n’aura pas fecoué le fardeau pefant des couvens
accumulés qui l'énervent.
EBe e ft la patrie- d’Orofe .(Paul ) , prêtre , 8c
hiftorien eccléfiaftique du cinquième fiècle. Il lia
grande connoiffance avec faint Auguftin, qui
l’envoya en 415 à Jérufalem auprès de faint Jérome
, pour le conlulter iur l’origine de l’ame.
( M. D. M. )
'1 A R R A T E , contrée d’Abyflinie , au nord de
Caxumo, dans le royaume de Tigré.
TARRjEGA , petite ville d'Efpagne , dans la
Catalogne!, fur une colline-, près de la riv. de
Cervera, à 6 lieues de Lérida, fur la route de cette
YÜle à Barcelone, Les anciens Romains connurent
cette
cette, ville fous le nom de Tarraga. Les Maures
en ont été les maîtres, & Raymond Bérenger la
leur enleva en £163. C'eft aujourd'hui le chef-
lieu d'une viguerie , dans un terroir abondant
en bled , v in , huile 8c bétail.
TARSE , ou T arsous , Tarfus, ville d'Afie ,
dans la Natolie , au gouvernement d'Àdana ,
a 8 lieues de cette Ville, dans la Caramanie.
Sans nous arrêter à toutes les fables qu'011 a
débitées fur le nom 8c l'origine de T a r ie , il eft
confiant que cette ville avoit été fondée par les
Argiens, ou du moins qu'elle avoit été augmentée
par une colonie grecque , 8c que fes
habitans excellèrent dans l'étude des belles-
lettres , de la phijofophie, & de toutes les fciences
qui étoient cultivées chez les Grecs , puifque
Strabon ne craint point de dire qu'ils furpafsèrent
en cela Athènes , Alexandrie, 8c toutes les autres
académies du monde : il ajoute que leur ville étoit
fort puilfante, 8c foutenoit avec éclat fa dignité
de métropole. :
Pline l'appelle ville libre ; elle l'avoit apparemment
été anciennement , comme colonie
grecque , & il nous apprend qu'elle jouiffoit
aulli de fa liberté fous les Romains.
Quelques-uns croient qu'elle mérita aufîi les
privilèges de colonie, par fon grand attachement
a Jules-Céfar, 8c que ce privilège communiqua
à tous fes concitoyens la qualité de citoyens
romains.' S. Paul, qui étoit né à Tarfe, .comme
il le dit lui-même , acl. x.tij, 3 , jouiffoit de ce
droit par fa naiflance. D'autres- foutiennent que
Tarfe étoit feulement ville libre, & non colonie
romaine, du temps de S. Paul , parce que l'on
ne trouve dans les médailles aucun veftigè de ce
titre de colonie romaine , avant le règne de Ca-
racalla , ou celui d'Héliogabale-, & qu'ainfi le
privilège de citoyen romain n'appartenoit pas à
l'apôtre fimplement, comme citoyen de Tarfe ,
mais par quelque droit particulier que fon père
ou fes aïeux avoieiit'acquis. ' '
G'eft à Tarfe que fe rendit Cléopâtre, mandée
par Antoine, 8c c ’eft là qu'il en devint amoureux.
Elle fit ce Voyage , dit Plutarque , fur un vaiffeau
brillant d'or, & orné des plus belles peintures ;
les voiles étoient de pourpre , les cordages d'or
& de fo ie , 8c les rames d'argent. Ces rames
étoient maniées'au fon des flûtes, q u i, joint
à celui des chalumeaux 8c des lyres , faifoient un
concert délicieux.
Cléopâtre, parée galamment comme oh peint
la déeffe Vénus , étoit couchée fous un pavillon
broché d'or -, fes femmes, toutes d'une excellente
beauté, repréfentoient les nymphes 8c les grâces.'
La poupe 8c la proue étoient remplies des plus
beaux en fans déguifésen amours, & quelques-uns
d'eux étoient à fes côtés, avec des éventails dont
ils l'éventoient pour la rafraîchir. Elle avançoit
dans cet équipage fur le fleuve Cydnus, au fon
de mille inftrumens de mufique.
Céogr, Tome III,
Les 'deux rives du fleuve étoient embaumées
de l'odeur des parfums que l'on brûloit dans, fon
vaiffeau. Tout le peuple de .Tarfe la prit pour
Vénus qui venoit chez Bacchus pour le bien de
l'Afie. On quitta le tribunal d’Antoine pour courir
au devant d’elle -, ce Romain lui-même alla la
recevoir, & en devint éperduement amoureux.
Il foupa chez- elle ., & y trouva des préparatifs
d'une magnificence qui lui étoit inconnue. Ce
qui lé furprit davantage, ce fut la quantité de
flambeaux dont les appartemens étoient éclairés;
ils étoient fufpendus, appliqués 8c rangés avec
tant d'art, de variété 8c de fymétrie , que de
toutes les fêtes qui fe. trouvent décrites dans
l'hiftoire, l'on prétend que c’étoit celle qui faifoit
le fpeâacle le plus râviffant.
Chryfippe vit le jour à Tarfe , fuivant quelques
uns; d’autres lui donnent Soli enCilicie pour
patrie. Quoi qu'il en fo it, c'étoit un efprit fort,
l’ubtil en matière de raifonnement : l'art de la dialectique
la plus déliée né lui éçhappoit point ; 8c la
folution de fes argumens étoit fi difficile , qu'elle
paffa en proverbe pour exprimer une chofe im~
poffible. Il compofa un grand nombre d’ouvrages
qui ont péri. Après fa mort, les Athéniens élevèrent
en fon honneur une ftatue dans le Céramique.
Hermogène naquit à Tarfe dans le fécond
fiècle de- l'ère chrétienne. Ce fut un prodige en
toute manière : à l’âge de 17 ans il publia fes
livres de rhétorique que nous avons encore,; il
mit au jour, à 20 ans, fon livre des Idées , 8c
à 25 ans il oublia toutce qu'il favoit.
Athénodore, célèbre philofophe ftoïcien , étoit
aufîi de Tarfe en Cilicie ; il vint à la cour d Au-
güfte, qui l'éleva aux plus grands honneurs, 8c
le fit précepteur de Tibère ; mais il n'eut pas;
le bonheur de pouvoir corriger le mauvais caractère,
de ce prince. Il mit au jour divers ouvrages
qui ne nous font pas parvenus. Strabon en cite
un fur l'Océan 8c fur fon flux & reflux.
Nectaire , évêque de Conftantinople , vers la
fin du quatrième fiècle , eut Tarfe pour patrie ; il
n'étoit pas moins diftingiié par fes vertus que
par £a naiffànçe & par fon rang , car il exerçoiç
la préttfre : il fut fait ^évêque n'étant pas encore
baptife *, de forte qu'il paffa de l'état de cathé-
cumène à celui dé pâfteur de l'églifè. Sa douceur
envers lès autres fectes , & les apollinariftes en
particulier, lui attira une lettre de Grégoire de
Naziance, où il le preff’oit de févir contre les hérétiques
, & de gagner l'empereur Théodofe. Il
mourut en 3 9 7 ,8c les Grecs l'honorent dans
quelques-uns de leurs liyres , comme un faint ; il
étoit du moins un évêque fage, modéré 8c pieux.
Cette ville mft fur le Cydnus , affez près de
fon embouchure , dans la mer Méditerranée.
Il y a dans fon voifinage une églife d'Arméniens
pafiablement belle. Long, 53 , 30 ç lat. 37 ,
ïW.w .