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Vilt-Shîre ; 11 eft formé par deux grandes rues
parallèles. La plûpart des maifons y font de bois.
Le château qu’on prétend avoir été bâti par le
roi Alfred eft tout en ruines. Ce bourg envoie
deux députés au parlement. Près de là on a trouvé
fous les ruines d’un ancien édifice fept ftatues
de métal de Dieux du paganifme. (jR.)
DEUTSCH - W S T È R - HAUSEN , voye{
.W U ST ERHAU SKN.
DH a UN , voye[ D aune.
DIARBEKIR , voye{ D iarbeck.
DIENE , bourg de France , en Auvergne ,
dans la généralité de Riom , élection de Saint-
Flour.
DIERNSTEIN, voye\ D ierstein.
DIETSCHIN , voye^ T etschen.
DIGES , bourg de France , dans la généralité
de Paris, élection de Tonnerre.
DIGNAT ( la ) , bourg de France, dans le
Limofin -, élection de Limoges.
DIJON -, dans cette plaine immenfe & fuperbe
qui fe développe- entre le mont Afrique ,• les
montagnes de la Savoie , & celles qiii , de
l ’ancienne Helvétie , s’abaiffent infenfiblement
îufqu’au voifinage de la Saône ; à l’extrémité
de cette plaint? enrichie dé tous les dons de la
nature , fous le plus beau ciel du monde, 8c
dans ..le climat le plus tempéré , s’élève la capitale
de Bourgogne , pompeufe dans fes édifices,
vantée par fon urbanité, célèbre par fon goût
pour les belles connoiflances, féconde en hommes
de génie , & qui , par les perfonnages fortis
de fon fein qui afpirerent à tous les genres de
g lo ire , n’eft pas moins que l’émule d’A thènes,
de Rome , de Florence, & de- Paris , 8c l’emporte
à cet égard fur toutes les autres villes
de l’Univers.
Cet amour ardent pour les fciences & les
arts , y tient en quelque forte au fo l , & nous
voyons que, dans ces derniers temps , les états
de Bourgogne ont fait divers établiffemens
tendans à en accroître les progrès.
Us ont fondé dans la capitale des cours publics
& gratuits de botanique , de minéralogie , de
chymie , de matière médicale , d’anatomie , 8c
d’accouçhemens-, ils ont fondé un obfervatoire,
8c établi un cours public & gratuit d’aftronomie.
Enfin , & à la même époque , l’avancement des
arts les a déterminés à l’érection d’une école
publique & gratuite de deflin.
Le cours d’ aftronomie fe fait dans une falle
du palais des états , munie de tout ce qui eft
néçelfaire à cet objet , & la grande tour du
palais de la province a été à cet effet convertie
en un fuperbe obfervatoire. Pour l’ acquifition
des premiers inftrumens d’aftrônomie, les états
ont fourni une fournie de 15000 livres. Ils ont
# d’ ailleurs accordé une femme annuelle pour être
d 1 j
employée à lés entretenir 8c complettef, comme
ils en ont oétroyé une autre pour la formation ,
entretien & augmentation d’ un cabinet d’hiftoire
naturelle.
Dans l ’école, de deflin, la province diftribue
tous les trois ans un prix extraordinaire pour
la claffe des peintres 8c pour celle des fculpteurs.
Il confifte dans une penfion annuelle de mille*
livres, deftinée à entreténir aux études à Rome
pendant quatre ans ceux qui l’obtiennent. Ils
reçoivent d’ailleurs des mains du gouverneur de
la province , une médaille d’or avec une couronne
de laurier. Dans le cours de la troifième
année de leur réfidenpe à Rome , le peintre eft
tenu dé copier dans les proportions qu’on lui
défigne le tableau qui lui eft indiqué •, \& le
feulpteur de faire en marbre une ftatae , ou
deux buftes d’après les ftatues ou buftes antiques
qui lui font défignés. La province fournit la toile ,
les couleurs & le marbre : 8c les tableaux ,
ftatues , ou buftes , reviennent en quelque forte
fur leur terre natale , 8c font placés dans le
palais des états dont ils font deftinés~ à faire
un des ornemens. On y voit déjà une copie
en marbre de l’apollon du Belvedère , qui fait
beaucoup d’honneur àr l’artifte. A l’oppofite eft
une bonne ftatue de Junon, & ailleurs un grand
tableau que je n’ai point vu., 8c dont j’ ignore
le fujet. C’eft d’après cet énoncé qu’il faut re&i-
fier ce que j’ ai dit , pag. 522 du ' i er volume,
du traitement des élèves , & de l’ intervalle qui
fépare la diftribution des grands prix , ayant
entre les mains lés délibérations des élus généraux
des états de Bourgogne, relatives à ces
divers établiffemens , toutes du 29 décembre
178 3 . g
Quelque nombreufe que foit la nomenclature
que j’ ai donnée des hommes célèbres qu’ a produit
cette v ille , il s’en faut bien qu’elle foit com-
plette. Augmentons-la de quelques noms qui méritent
de trouver place ici. C’éft de Dijon ou de
fon reffort que font fortis Dom Cîémencet , de
l’ordre de Saint-Benoît , eftimable & favant
auteur de l’ art de vérifier les dates -, Dom
François Clement de la congrégation de Saint-
Maur , & de l’académie des infcriptions &
belles-lettres , continuateur de l’ art de vérifier
les dates , & de la colleâion des hiftoriens
de France •» Dom Plancher , religieux* bénédictin
qui a donné l’hiftoire générale 8c particulière
de Bourgogne, 3 vol. in-fol. Charles Fevret ,
auteur du Traité de l’Abus. Dom Martenne
favant bénédictin ; Louis Chafot , qui a donné
l’hiftoire généalogique des fouverains de l’Europe ,
& les tablettes hijloriques.. M. Rigoley de Ju-
vigni , qui a publié un excellent difcours fur le
progrès des lettres , dont il a enrichi les bibliothèques
françoifes de laforoix du Maine 8c de
Duverdier en 1772. M. Bailli, auteur de plufie-urs
ouvrages théologiques eftimés'y M.. Béguin, connu
par fon livre'Intitulé de la Philofophie', M. Soyf-
flo t, architecte de la nouvelle Sainte-Geneviève
de Paris -, M. Mariller, graveur d’un rare mérite *,
M. Monges , à qui on devra la partie phyfique
de l’Encyclopédie.
Nommons enfin des héros fortis de cette
terre fortunée -, citons les Vergy , les Galpard
de Tavanes., les Bayard 1 le chevalier Bayard
naquit à la vérité dans le Dauphiné , qui a
des droits pour le revendiquer , mais il eft
originaire de Bourgogne , 8c de la famille des
Duterrail, qui appartient à cette province. Ses
hauts faits font trop connus pour nous arrêter
a ,en parler ici : difons feulement qu’au fortir
de l’aétion , dans la terrible journée de Ma-
rignan, François Ler voulut être armé chevalier
de fa main.
. Gafpard de Tavanes , maréchal de France ,
fut un des plus grands capitaines 8c des plus
vaillans hommes de fon fiècle. Il eut la principale
part au gain de la bataille de Renty fous
Henri II. Au fortir de l’action , couvert de
lang & de pouflière, le roi l’embraffa , ôta le
collier de l’ordre qu’il avoir à fon col , 8c l’ en
revêtit. Il fervit avec éclat fous François I er ,
Henri II , François II , 8c Charles IX.
M. de Vauban que nous avons nommé parmi les
illuftrès Dijonnois,‘ s’eft fait un nom également
célèbre dans les fciences & dans les armés. On
le cite fouvent à caufe de fon fyftême de l’ impôt
territorial ou dîme royale •, qu’on né perde au
refte jamais de vue qu’il ne le propofa que
comme impôt unique , comme devant remplacer
tous les autres impôts •, mais affocier l’impôt
territorial avec les impôts exiftans, n’eft 8c ne
fot jamais le projet de M. de Vauban.
La ville de Dijon poffédoit une des plus
précieufes bibliothèques de l’Europe , dans celle
de M. le préfident de Bourbonne. Ce tréfor fe
trouve depuis quelques années enfoui 8c perdu
pour les lettres. Cette ville où il y a tant de goût 8c
de connoiffances, 8c qui, au décès de M. de Bourbonne
devait en faire l’acquifition pour la rendre
publique , à fouffert qu’elle allât s’enfevelir dans
les déferts 8c les forêts de Clervaux , livrée à-
la fb.litu.de , aux v e rs , & à la pouflière. N ’y
auroit-il pour la province aucune faculté de
réméré ? C’eft ce que je laiffe à réfoudre aux
jurifconfultes i yï
Il n’y a g.uères de richeffe à Dijon que celle
q&i’y met le produit des fonds de terre ,
le commerce y étant comme nul. Mais les
chofes doivent changer à .cet égard , lorfque
par la confe&ion du canal dont s’occupe la
province , elle fera devenue un entrepôt con-
fidérable entre la France , la Hollande , la
Suifle , l’Italie , 8c l’Allemagne .^Tandis que de
Dijon on creufe un canal qui débouche dans la
Saône à Saint-Jean de Lône , on en ouvre au
nord un correfpondant par lequel cette ville
aura une communication par eau avec la Seine.
Le canal qui fe terminera à Saint-Jean de Lône ,
correfpond à peu près à l’embouchure du Doubs ,
qu’ il eft démontré poffible de rendre navigable.
Dans les montagnes qui féparent le comté de
Bourgogne , de l’Alfaee , les fources déverfenc
en des directions oppofées •, ce que l’on nomme
pendants des eaux. Là Té trouvent les fources de
la rivière d’U l , vèrfant au Rhin 8c à l’Océan
par Strafbourg 8c la Hollande. Ces fources font
fingulièrement rapprochées de celles du ruiffeau
d’Alain , verfant par la Halle 8c la Savoureufe
dans le Doubs qui fe joint à la Saône , & par
celle-ci au Rhône qui le ,jète dans la Méditerranée.
Des étaygs confidérables qui fe rencontrent
près des fources de l ’A la in , 8c dirigés
eux - mêmes en fens contraires par leur pente
naturelle , indiquent nettement la facilité qu’ il y
a de faire communiquer le Doubs au Rhin.
Au moyen des canaux qu’effeétue la province
de Bourgogne, pour réunir la Saône à la Seine
il doit donc exifter une navigation intérieure
non-interrompue dans les deux grandes dimen-
fions du royaume , eft & l’oueft , nord & fud ,
mettant en communication les parties du royaume
diamétralement oppofées , 8c aboutiffant aux trois
mers Océan , Méditerranée , & mer d’Alle-
magne, par le centre 8c la capitale du royaume.
U y aura communication direéte du Havre au
Rhin , mais difons d’abord du Havre à la Saône.
Ici la navigation fe dirigera d’une part vers le
Sud & la Méditerranée , par Lyon & nos plus
riches provinces -, de l’autre vers la mer du
Nord par la Franche-Comté, l’Alface , l’Allemagne
, 8c la Hollande. Combien ces communications
ne vont-elles pas être multipliées § fi
nous ajoutons que la même province travaille
en même-temps à la réunion de la Saône 8c de
la Loire , par les rivières de Dehune & de
Bourbince l
Les canaux entrepris fi courageufement par
les états de Bourgogne , doivent donc établir
une navigation intérieure qui mette en relation
prefque, toutes les provinces de la France , 8c
la plûpart de fes villes commerçantes , non-
feulement entre elles , mais encore avec la Hollande
, l’Allemagne , 8c la Suifle par le Rhin 7
8c avec l’Italie dont les productions- deftinées
pour nos provinces feptentrionalss, prennent
la route de Lucerne & de Bâle.
Mais la province de Bourgogne peut-elle fuffire
à de pareils travaux, à cet abîme de dépenfes ? elle
y fuffit fans doute, mais en s’épuifmt : 8c malgré
lés efforts conftans & fou tenus les ouvrages n’avancent
que foiblement. Des travaux de cette
nature , dés entreprifes de cette importance,
qui doivent donner une nouvelle vie au royaume ,
qui doivent y augmenter le mouvement , le
commerce , larichefle , la population ; qui doivent
concourir éminemment à fa fplendeur 8c à