
thermales, découvertes* dit-on, en 762. Une par-
*4e hors de la ville , & l’autre au dedans. ÇR.)
T oeplitz , au -cercle d?Autriche ., dans' la
moyenne Carniole , & dans le voiftpage de V il-
laçh , a des eaux minérales chaudes. Èn général,
le mot ïoeplitz lignifie, en langue {lavcne une
fource d’eaux thermales. (R.)
T(ERA ( la ) , rivière de l’empire rufiien,
dans la Sibérie. Ses environs l’ont habités par des
Tartarçs. (/?,)
TOGGENBQURG, ou T ocke^bo-urg. Voye\
TOCKE-N BOURG. ..........
TQHAC. Mi?ye\ T o c a t .
TQK.AY , ou T ockay. V o y e z T ockay.
TOKKENBQURG. Voye[ T o'cken bourg.
TOLA ( l a ) , rivière de la grande Tartane ,
dans le pays des Mougales orientaux y elle vient
de l’orient le jétçer dans la rivière-:d’-Qrçhori ,
a environ 2,5,0 werftçs au fud-eft de la ville de>
Sélinginslcoÿ. (R.)
T QLBIAÇ. Voyei Z u lp ÎC h .
TOLEDE , grande & célèbre ville d’Elpagne ,
dans la Nouvelle Caftille f fur un rochér , au bord 4 il Tage , qui l’environrie en grande partie.
Ge fut autreiois la capitale de l’Elpàgne. Elle
nreft aujourd’ hui que la-fécondé ville de la
Nouvelle Caftille. Elle eft à 15 li. f. 'de Madrid ,
74 n* n. e. de-Sévi-llç , 46 n. e-. "de Mérida.
L’afllète de Tolède eft: très-inégale'-*, il y faut
prefque toujours monter ou de {cendré,’ & fes rues
^ n t étroites, mais les places où l’on tient dès
marchés font fort étendues. Le château royal x
que l’on appelle Alcacary d’un mot retenu dès
Maures , e ftu n beau 8c 'vafte bâtiment antique.
L’-égliJfe cathédrale eft l’ une des plus riches de
toute l’Efpagne. Le -fagraiio ou la principale
chapelle, eft un trélor riche en ouvrages d’or
& d’argent -, la cuftode ou le tabernacle '‘qui
jÇert dans les procédions du Saint-facremetft à la
Fête-Dieu, eft fi pelante qu’ il ne faut pas moins
de 30. hommes pour la porter. “
.Si cette, églii’e eft fuperbement ornée , iêlîe
n’eft pas moins bien rentée , fon archevêque eft
primat du royaume , confeiltler d’état „ grand-
chancelier de Caftille ,; & jouiflant du privilège
de parler le: premier, après le roi il polsède' 17
villes, &£bn revenu eft de 1200,000 liv; de notre
monnaie y les honneurs qu’ilreçoit comme archet
vêque à ton entrée dans Tolède ,,font tels que
ceux qu’on rendroit à un monarque*.
Le clergé de ion églife jouit d’ un million de
rente Sc pl;us* Le cardinal Xjménès , qui fut
archevçqj^e 4e Tolèdp afi commencement dii
Ceizième fiècle- y a finguûçrement; çontribué, à
1?ornement de. cette églife > car on prétçnd que
les <Jépenfe& qu’il y. fit montoient à 50,0.00.
ducats i il employa environ 50,900 écus à la feule
impreffion d,es miflels 8ç des bré^idre* moza-
sâbes« FojefM.QZA&$$E\ ojfice*
( Q1* compte dans Tolède 17 places publiques ÿ
27 paroifl^s, 38 maifons religieuses , & plufieurs
hôpitaux.^ Il §’y eft tenu, divers conciles, bon,
univerfite fondée en 1475 , a été fort enrichie,
par le cardinal Xipiénès •, au relie çe n’eft guères
qu’un collège , & qui eft pjeu fréquenté. La,
• vill.e eft forpe d’alfiète : l’air y eft pur , mais on
y manque d’eau , 8c on n’y a que celle qu’on y,
monte du fleuve -, fes environs d’ailleurs font feçs,
| & ftériles, & la ville eft pauvre , dépeuplée 8c
fanguiflante par l’engoufremént de tous les biens, 4e Çouteç les pofielfions dans le fein du clergé,
fl ne s’y trouve qu’une feule manufacture de lbie,
| & une de lamés d’épéps. Gn aurait beau rendre,
! le Tage navigable julqu’ au pied de la ville, dans
; çpnftitution ^éluelle , le commerce n’y jetera
j J%pais de racines , 8c la défertion eft fon partage,
Ajo.uto.ns. que le trib.unal d’inquifition qui y! eft
établi fera toujours un obftaçîe. à fa profpçrité.
On pous a cpaferye l’infcription fuivante tirée
des reites d’ un ancien amphithéâtre découvert
hors de la yille *, c,ette infcription faite à l’honneur
de l’empere,uE Philippe porte ces mots : lmp,
ÇcrJ. M. Julio Phiiippo P ipi F e t Aug. Pankico*
Pont. Max. Trïbi Pot, P-, P. Conjuli^ Toletani,
Jpevotijj. Numini iïjàjejl. , Quel E f us D . D.
Long, de Tolède, ^fuivant de la H ire , 1 2 dég,
| Ju11 y lat. 3$,, 4.6, 8ç iiiivant Street , long*
! 18 4eg. ,
La ville de Tolède a étp, dans l ’ancien temps-
une colonie des Romains., dans, laquelle ils
tenaient la caiifè du trélor. Juiès-Qéfàr en fit fâ
place, d’aripes V'.Augqfto y établit la chambre
impériale;i Xébyigilde., i^i des Goths , y choifit
fa réfidence *, iBamba l’agrandit & l’entoura de
murailles j les Maures, la prirent l’an 7 1 4 , lorf-
qu’ils entrèrent en Elpàgne ■, 8c le roi Alphonfe
V I , roi de la viejlle-Çaftille , la reprit lur eux 3
^ Pmftigatio.n du C id , fils, de don Diçgue , qui
s’étoif tant diftingué contre les Mufulmans , 8ç
qui offrît au roi. Alphpnfe tous les chevaliers de
là bannière pour le. fuccès de l’entreprife.
Le bruit de çé fameux fiége ,, la réputation
du Çid-, appelèrent de l’Italie & de la France
beaucoup de chevaliers, de princes...Raimond ,
comté dè T oulpule,,, & deux.princes du fan g de-
France., 4e. I3 branche 4® Bourgogne, vinrent
à çe liégè. Lé roi mahométan,, fiommé Hiaja^
é to itn ls /d ’ un des pjqs généreux princes dont
l’hiftpire ait .copferye le nom. Almamon, fon
père , avait donné dans Tolède, un afyle à ce
même roi Alphonfe , que fpn frère. Sanche per-
lècutpit alors ; ils ayoîent vécu long-temps en-
femble. dans uqe amitié, peu commune , 8c Àl*
mamOri , loin de le retenir, quand apres la mort
de Sanqher il devint r c l , & pat; conséquent à
craindre, lui ayioit fait part de fes.» tréfors, on
dit même qu’ ils, s’époient i’éparés. qn pleurant.
Plus d’un chevalier qaahométan fortit des murs
pour reprocher au roi Alphoqlé fon ingratitude;
fctwefs fon bienfaiteur, 8c il y eut plus d’un
combat fingulier fous les murs de Tolède.
. Le fiége dura une année -, enfin Tolède capitula
en 1085 , mais à condition qu’ il traiteroit
les Mufulmans comme il en avoit ufé avec les
Chrétiens, qu’on leur lailTeroit leur religion 8c.
leurs loix, promeflè qu’on tint d'abord, 8c qu’on
yiola avec le temps. Toute la Caftille neuve le
rendit en fuite au Çid,, qui en prit polfelfion au
90m d’Alphonfe i 8c Madrid, petite place qui
devoit être, un jour la capital© de l’Efpagne,
fu t , pour la première fois , au pouvoir des Chrétiens.,
Plufieurs familles vinrent de France s’établir
dans Tolède -, on leur- donna des privilèges qu’on
appelle même encore en Efpagne franchises... Le
toi Alphonfe fit aulfitot une affemb.lée de prélats;,
laquelle , fans le concours du peuplé autrefois
Uéeefiaire, élut, pour évêque de Tolède un prêtre
çommé Bernard > à qui le pape Grégoire VII
conféra 1% primatie d’Tfpagne à la prière du roi.
La conquête fut prefque toute pour l’églils ,
mais le primat eut l’imprudence d’en, abufer,
éh yiolant les conditions que.le Roi avoit jurées
aux Maures. La plus grande mofquée devoit relier
aux Mahométans-, l’archevêque, pendant l’ ablènce
du r o i , en, fit une églife , & excita contre lui
une fédition. Alphonfe revint à Tolède irrité
contre l’indiferétion du prélat ; il appaifa.le fou-,
lçvement en rendant La mofquée aux Arabes -,
8c en menaçant de 'punir l’archevêque , il en-,
gagea les Mufulmans à, lui demander eux-mêmes
la grâce du prélat chrétien, 8ç ils furent- contens
8c fournis.
En i 710 y les allies detruifirent le chateau-, 8c
il n’a pas été rétabli depuis. Dans un faubourg
qui eft au nord de la; ville , on voit les reftes
d’un amphithéâtre conftruit fous les Romains -,
8c dans la plaine voifine on trouve; les ruines
d’ un cirque, au milieu duquel les Efpagnols ont
bâti une chapelle où les criminels, condamnés au
feu par i’ inquifition, font conduits à. la méfié.
Alphonfe VIII donna à Tolède, l’an 113.5 ,
les armes qu’elle porte encore aujourd’hui -, c’eft
un empereur a (fis fur un trône, l’épée, à la main
droite, 8ç dans- la gauche unglobe avec la couronne
impériale.
Dans la; foule d’écriyains dont .Tolède, eft la
patrie-, je ne connois. guère , depuis la renaifiance
des. lettres ,, que le rabfiin Abraham Ben Meir,
le jéfuite de la Çerda., le jurifconlufte Govar-
ruvias, &: le poète de la V é g a , qui méritent
d’être nommés.
Le fameux rabbin Abraham Ben Meir, appelé
communément Aben - Bgrp. , naqi.it à Tolède ,
félon Bartolocci, & fîeurifioit dans le douzième
fiècle -, c’ était, un. homme de génie & q u i,
pour augmenter, fes connoiffances , voyagea dans
plufieurs pays du monde y il entendoit aulfi plufieurs
langues j & particulièrement l’arabe. Il
cultiva la grammaire , la philofopliie, la médeJ
cine & la poéfie, mais il fe diftingua fur-tout
en qualité de commentateur de l’Ecriture. Après
avoir vu l’Angleterre , la France, l’ Italie , la
Grèce, & diverfes autres contrées , il mourut à
Rhodes, dans fa 75e année , l’ an de J. C. 1 165 ,
félon M. Simon , & 1 1 7 4 , félon M. Bafnage.
I l a. mis au jour un grand nombre de livres 1
entre lefquels on a raifon d’eftimer fes Commentaires
fur l’Ecriture, qu’il explique d’unè
manière fort littérale & très-judicieufe -, on peut
feulement lui reprocher d’ être quelquefois oblcur
par un ftyle trop concis *, il n’ofoit entièrement
rejeter la cabale , quoiqu’ il fê t très-bien le peir
de fonds de cette méthode, qui ne conlifte*
qu’en des jeux d’efprit fur les lettres de l’alphabee
hébreu , fur les nombres,. & fur les mots qu’on
coup© d’une certaine façon -, méthode auilï vainë
que ridicule, & qui femble avoir palfé de Pécule
des Platoniciens dans celle des Juifs. Aben-Ezra
craignit de montrer tout le mépris qu’il en faj-_
fait , de pe.ur de s’attirec- la. haine- de fes contemporains
, & celle du peuple qui y étok fort
attaché. •, fi- fe contente dë. dire (implement- que
cette manière d'’explû[uer l’Ecriture , n’étoit pas
fûre, & que .s’ il- faîloit avoir égard- à. la cabale
des pères j u i f s i l n’étoir pas convenable d’y
ajouter de nouvelles explications , ni: d’abandonner
les feintes Ecritures auxL caprices dès-
hommes-.
Il rejette également, la. méthode des in te r - 1
prêtes allégorilïes, parce qu’il eft difficile qu’en
la fuivant on ne. s’éloigne entièrement du fentf
littéra l.
Aben-Ezra s’e.ft donc borné en interprétant
l’Ecriture, à rechercher avec foin la lignification
propre; de chaque mot , & à expliquer les paf-
fages. en eonféquence. Au lieu de fuivre la route
ordinaire de ceux qui l’ a voient précédé, il étudia
le fens grammatical des auteurs làcrés , 8c H le
développa avec tant, de.- pénétration & de jugement,
que les Chrétiens,même le préfèrent a l»
plupart de le.urs interprétas.
Au refte, c’eft. lui; qui a montré, îe chemin-
aux critiques qui loutiennent aujourd’hui que le
peuple d’Ifraël ne pafla. point au travers de la
mer Rouge-, mais qu’ il y fit. un. cercle, pendant
que l’eau étoit bafiè , afin d’engager; Pharaon à
les ûfivre ,_ & que ca prince fut fubmergé par le
montant.
Cer.da; ( Jean-Louis de la), entra dans la
fociété des jéfuites en 1574r, il a. publié des*
Ajdverfaria J'acra. , des Commentaires fur une
partie, dçs.livres de Tertullien , & en particulier*
fur lp traité de- Rallioy, du.même père de l’Eglilè.
Enfin il a écrit 3 vol. in - fo l. de Comment
tairësi fur V irg ile , imprimés à- Paris en i 6zæ
en. i;630.,. &.en 1641. Les ouvrages de ce jéfui.te-
n’ont pas feit-fortune -, ils l'ont également-long»
& «unuyeuxparce, qu’ il; explique', lés. chofes-je^