
V ALLEMAGNE, bourg de Francê dans le
bas-Languedoc, recette de Montpellier- Il y
a une riche abbaye d’hommes de l’ordre de Ci-
icaux, fondée en. 1550 , fous le titre de Notre»
Dame. ( jR. )
VALLEMONT , bourg de Normandie au diocèfe
de Rouen, à z li. e. de Fécamp, avec un
château & une riche abbaye de bénédidins.
( R. )
VALLENDAR. Voyc{ V aidern.
VAILENGIN (comté d e), le comté de
Vallengin, fitué en Suiffe, dans le Montrjura ,
fait partie de l’état de Neuchâtel. C’étoit au-
rrefoîs une ibuveraineté diftinéte , relevant des
comtes de. Neuchâtel. Réné , dernier comte de
Vallengin, mourut en J $76 1 il laifla deux filles ,
mais la ■ république de Berne forma dès prétentions
fur l'on héritage , pour les lommes quelle
lui avoit avancées , & le', comté de Vallengin
leur fut .folemriellement adjuge. Berne en céda
aufli-tôt ja propriété à Marie de Bourbon, du-
cheffe de Longueville', mefé du comte Henri
de Neuchâtel, & à les' defeendans ; & les Bernois
la maintinrent dans fa pofieflion, maigre les
réclamations du .comte ' Frédéric de Môittbel-
iiard, qui avoir liiccedé aux droits des deux
filles du dernier comte de Vallengin , par la
ceflion qui lui en avoit été faite par leurs maris.
Depuis cette époque , ce comté a toujours iuivi
le fort de celui de Neuchâtel. £H. .
Le comte de Vallengin eftdivifé en cinq
mairies V celles de Vallengin, du Locle , de la.
Sagne , des Brenets,, Si de la Chanx-de^Fpnd.
Il tire fon nom de la petite ville de Vallengin, ,
fi tuée à une lieue püeft de Neuchâtel, dans un'
enfoncement, fur la rivière de Seyon. Il y avoir .
'autrefois un château bâti fur un rocher, (m.j
VALLENSTADT , petite ville de Smfle dans
le- bailiage de Sargâns , près, du lac auquel elle;
donne foa nom. Elle 'a un avoyer & un cor.ieil,
l’avoyer èft nommé par le bailli entre trois bourgeois
qui lui font 'proposés : au reue ell!?o:e e:
petite & mal bâtie. C’eft ici -que le tiennent
les diètes pour les affaires communes aux Criions
& aux cantons alliés, & il y paffe beaucoup
de marchandifes pour Venife, ou qui en
viennent. Cette ville,, qui étoit.autrefois Jur le
bord du lac, s’en trouve maintenant a quelque
diftance , par l’abaiffumçhr de la furfa.ee. Le
lac. de. Vallenftadt a
fur moins d’une lieiiê de largeur : fes ©Q*4 s
de roche .vive, font horriblemont-efçarpes &
nxcçlfiveulent hauts : les boürafques y fout frequentes
& d'autant plus dangeneufe.s, ,qu il e(t
^are dp trouve^ 4®S endroits^. a .prendre terre;.
^eVALLERÔY. ' \ f "...
y ALLERS, bourg de France en. Touraine,.
4arp Réleàton & à 4 IL fi P. io Tours : il 7
g feg gau# niinépaj,efi Ç-R')
V AtLIERE ( l a ) , bourg dé France; életfj'
& à 3 li. e.' d’Amboiie.
V alliere (la). f^oyejCkATEAU la V alllehs.
Le titre du duché de la Valliere eft fur Vaujour.
Voye\ V aujouR.
VALLIERS ( f a in t ) , petite ville de France
dans le Dauphiné , au GréfivRudan , éled. 8c
à 5 li. n. o. de Romans , avec un prieuré. (JR.)
V à LLOIRES, riche abbaye de France en Picardie
, diocèfe d’Amiens fur l’Authie, ordre de
Citéaux, à 3 li. f. de Montreuil. (/?. )
Va\LLGN, bourg 4e France en Vivarais.
VALLONS ( le s ) , habitans de-la Flandre Val-
lone. Voye[ F landre V allone.
VALNA , pètirè jméchante ville ou bicoque
d’Efpagne , dans l’Andaloufie, fur une montagne,
au midi du -Guadalquivir. ( R. )
VALOGNE , ou V alognes , en latin moderne'
Valonioe-, ville de France , dans la baffe-Normandie,
au diocèfe de Coutances, fur un petit
ruiffeau, à 3 lieues de la mer, avec titre de
vicomté. Il y a un^baillage | une..fénéchauffée ,
une maîtrife des eaux & forêts , une collégiale
& quelque s couve ns. Long. 1 6V, 31 , m | lat.'
0 i: ' . ; ,
Elle a deux églifes paroiftihles, dont une collégiale'^
une abbaye de bénédiétiris & quelques
autres niaifons^re ligieules, un hôtel-Dieu, un
hôpital général, un féniinàirè : il s’y trouve une'
manufacture de bons draps, de tanneries , 8c il
s’y tient , toutes les femaines, un marché dé1
grains., 8c un de . beurre. On a découvert près
de cette * ville !, -dans la paroifle d’Aleaume, des;
monumens romains , reftes de l’ ancienne Ville
Craciatonum ,^:eapicale des peuples U n e ll i , des
Comnl. de. Cêj'ar.
i C’eft au village de Val défie, près de Valogne,
qu’eft né., au commencement du dernier fiècle ,•
Jean de Launoi, prêtre & célèbre doâieur eii,
théologie dans l’univerfité de Paris , fav.ant d’un
ordre fupérieur , infatigable dans le travail, 8c
critique intrépide. Homme d’un dé fi n t ère fie me n t
à toute épreuve, (nfenfible à toute ambition,
il refufa tous les bénéSces qu’on lui offr it,.
content de fes livres & de fa fortune qui étoit
très-médiocre J fa vie fut fini pie, 8c Ion ame
toujours b.ienfail'ante,
La préface de fon teftamént eft remarquable*
Àprps les. paroles ordinaires, au nom du père y.
8cc. il y avoit : ce J’aurai bientôt fa it , car je.
» n’ai pas ^beaucoup de biens , ayant detôurnéi
» mon' èfprit de leur recherche par de plus
» nobles fo in s , & m’ étant convaincu de bonne.
» heure qu’ un chrétien.a beaucoup plus de^peine,
» à faire ïïh bon ufa'ge des richeffes qu’a s en.
» / p j e f » ... v , ,, • r
Il mourut à l’Hôtel- d’Etrées, l’ an 167b , âge,
jde plus dé 77, ans. Le cardinal 4’jpîtfées.^.n’étant
i encore qu’ evêque de Laon , s’étoit en qqelqu®':
mamëré approprié M* de Launoi. « Et certes ayant
~ A m tel
% iin tel perfonnage auprès de lui, 11 îie le
» pouvoit conferver ni chérir avec trop de
» foins » , dit M. de Marolles. Il fut enterré
aux minimes, comme il l’avoit ordonné par fon
teftament ; mais- on n’eut pas la liberté de
mettre fur fon tombeau une épitaphe qu’on lui
avoit préparée, parce que cette épitaphe attri-
buoit au défunt la louange d’avoir foutenu l’orthodoxie,
& quelque temps après , les minimes
déclarèrent que les deux puiffances , la royale
& l’eccléfiaftique, leur avoient enjoint de ne
fouffrir aucune infeription à la gloire de M.
de Launoi.
Ses oeuvres ont été recueillies par l’abbé Gra-
net, & imprimées à Genève en 1731, en dix
volumes in-folio. Ses lettres, qui en font la partie
principale, avoient déjà paru à Cambridge
en '1689, in-fol. Tous les ouvrages de ce fa-
vant font remplis de leâure & de fcience eçclé-
lîaftique. Il y défend avec force les droits du
roi, les libertés de l’églife gallicane, & la jufte
autorité des évêques. Son ftyle n’ell: pas affez
oîné, 8c fes raifbnnemens ne font peut - être
pas toujours juftes ; mais on en eft dédommagé
en le Ufant , par la variété des fujets qu’il
traite , l’étendue dé fon érudition , & quantité
de traits ingénieux.
Le public lui a certainement de grandes
obligations : quand il n’auroit publié_que le livre
de autoritate negantis arguinenti, il auroit rendu
fervice à la république des lettres, car il a
donné, par cet ouvrage , de belles ouvertures
pour difeerner le vrai & le faux dans les
matières hiftoriques.
Il attaqua dans fes écrits plufieurs fauffes
traditions, entr’autres l’arrivée de Lazare & de
Magdeleine en Provence , l’apoftolat des Gaules
de Denis l’aréopagite, la çaule de la retraite
de S. Bruno , fondateur des chartreux ; la vi-
fton de Simon Stoch , les privilèges de la bullç
fabbatine, &c. Il crut aufli devoir démontrer
la fauffeté des prétendus privilèges des moines,
en vertu defquels ils ne vouloient pas recon-
noître la jurifdi&ion des évêques, & il réfuta
les raifons qu’ils alléguoient pour s’attribuer
Padminjftratfon an facrement de pénitence,
« Ceux qui aiment la vérité, dit M. de Marollé,
» lui furent autant dç gré de fes belles re-
» cherches, que les gens qui font capables d’ho-
» norer la raifon, crurent avoir de fujet de
» le plaindre de ce fovant pour avoir fait de
» telles conquêtes-, & fi la fupetftition s’en afflige,
» l’églife pure doit s’en glorifier, »
M. de Launoi étendit encore fa critique fur
le trop grand nombre vde faints çanonifés dans
le calendrier, & les abus- qui en réfultent.
Vigneul Marville rapporte que le curé de S.
Euftache de Paris difoit : « Quand je rencontre
» le do&eur de Launoi, je le faille julqu’à Qéogr, Tome U L
b terre ^ 8c ne lui parle que le chapeau à la
» main, 8c avec bien de l’humilité, tant j’ai
» peur qu’il ne m’ôte mon S. Euftache qui
» ne tient à rien. » Il avoit raifon , dit M. de
Va lo is, >3 car la vie de S. Euftache eft un
y> tiffu de fables entaffées les unes fur les
» autres.
Godefroi l’hiftoriographe étant forti de fon
logis de grand matin le premier jour de l’ an y
rencontra dans la rue de la Harpe M. de Launoi
qui s’en alloiç en Sorbonne ; iî l’aborda, & lui
dit en l’embraffant : » bon jour & bon an ,
Monfièur ; quel faint dénicherez-vous du ciel
cette année » ? M. de Launoi, furpris de la 4®'
mande, lui répondit : « Je ne déniche point du
» ciel les véritables faints que Dieu 8c leur mé-
» rite y ont placés, mais bien ceux que l’ igno-
» rance & la fuperftition des peuples y ont fait
» gliffer fans quils le méritaient, & fans l’aveu
» de Dieu & des favans. »
C’eft là-deflus que Ménage fit une bontv*
épigramme grecque, dans laquelle il compare
M. de Launoi au Jupiter d’Homère, qui chaffa
du ciel toute la racaille des faux dieux qui s’y
étoit gliffée parmi les véritables , & qui leuif
donnant du pied au c u l, les fit tomber du haut
de fon trône 8c des étoiles en terre.
Rome cria contre l’entreprife de M. de Launoi,
comme contre un horrible facrilége; elle
le déclara un deftru&eur de la religion, & mit
tous lès livres à l’ inquifmon , ne pouvant y
faire traîner l’ auteur -, mais l’ hiftoire de l’églife
deBafnage, publiée l’an 1699, en deux volumes
in-fol. , a bien dû autrement émouvoir la bile
des inquifiteur$. C’eft là qu’on trouve la def-
truclion de tant dé faux faints & de tant de
faux martyrs, qu’en çomparaifon de cet océan ,
l’entreprife de M. de Launoi n’eft qu’un petit
ruiffeau.
Il étoit cependant difficile que ce doôe théologien
de Sorbonne écrivît beaucoup de choies
contre les maximes des flatteurs du pape , contre
les fuperftitions & contre les prétendues exemp*
tions des moines, fans s’attirer beaucoup d’ennemis.
Il éprouva fur fes vieux jours qu’il avoit
choqué un parti fort redoutable. On lui défendit
de tenir dès affeinblées dans fa chambre _
quoiqu’elles fuffent très-innoçentes , puifqu’ il
n’y recevoit que des amis, & qu’on n’y con-
verfoit que de fciences -, enfin on fit des affaires
à fon libraire qui imprimoit fon livre de la
fimonie , où entr’autres chofes il attaque les
annates & réfute le jéfuite Azorius.
M. de Launoi fupporta patiemment cette ef-
pece de perfécution, & fe trouvant d’ailleurs
protégé par des gens du premier mérite , il
continua de travailler pour l’ég life , pour fon
prince 8c pour le plus grand bien de la religion.
Il a éclairé l’efprit d’une infinité de gens, fan*.
T c t