
France, y ont fait plufieurs fois leur féjour. On
y voit encore des refies d’antiquité , entr’autres
des piliers & des colonnes de fon pont fur la
M ofe lle , des vertiges d’anciennes tours & d’un
amphithéâtre-, mais les Huns, les Francs, & les
Normands ont détruit par leurs ravages fes autres
monumens antiques.
Elle ertuya plufieurs dévartations aux années
410 , 4 1 1 , & 4 1 5 . Vers l’an 458 elle parta de la
domination des Romains fous celle des Francs
8c les rois d’Auftrarte y élevèrent un palais.
La petite rivière d’Olebia, en allemand Weber-
bach pafle au milieu de la ville , dans laquelle
on remarque le palais archiépifcopal & l’égliië
métropolitaine fous l’invocation de S. Pierre ,
conftruite fur une éminence. Elle renferme cinq
paroifles, trois eglifes collégiales, trois collèges
qui furent régis par les Jéluites,' treize maifons
religieufes , une de l’ordre Teutonique , & une
de l’ordre de Mâlte. Il s’y trouve une uni/erfité
fondée en 1472 & dont les bulles a voient été expédiées
de Rome dès l’an 1454. Elle fut renou-
vellée en 1535. & reformée en i j z z .
Les François prirent Trêves en 1681 , mais
elle retourna à l’ archevêque en 1697. I ls la prirent
de nouveau en 170^ , en 1705 8c en 1734.
L’Ele&orat de Treves confine vers le couchant
au duché de Luxembourg, au midi à la Lorraine,
au levant à, quelques Terres Palatines du cercle
du Haut-Rhin , a celles de H e flë -R h in fe ls& de
Naflau -, au nord à l’Eleélorat de Cologne , &c. Ce
pays eft montueux, les bois 8c les, pâturages y
font abondans. On y recueille de très-bons vins,
il s ’ y trouve auffi, des campagnes à b led, mais qui
ne lumfent point à la confommation du pays. Le
gibier d’ ailleurs n’y manque pas. On y a du charbon
de terre, des mines de différent métaux, 8ç
■ U s’y rencontre quelques fontaines minérales. Le
Rhin , la Mofelle & la Saaré en font les principales
rivières. La Mofelle le coupe en partie fep^
tentrionale &: partie méridionale. La première
eft beaucoup plus agréable & mieux peuplée que
la fécondé qui ne contient prefque que des
bois. La noblefle , qui portede près des deux
tiers des terres , a été déclarée libre & immédiate
de l’Empire, par convention de l’année 1729
les états du pays font compofés de deux ordres -,
lavoir , celui des prélats , 8c du b a s - c le rg é&
celui des villes de l ’Eleâorat. Tout le diocèfe
archiépifcopal eft de plus grande étendue que le
territoire de l’Elecieur , 8c il eft divifé en cinq j
archidiaconnés.
Les anciens Treviri furent fournis à la domination
des Romains jufqu’au quatrième fiècle qu’ils
paflerent fous celle des Francs. Par les partages
de/Louis-le-débonnaire, 8c de fes fuccelfeurs, ils
furent incorporés en 8 55 au royaume de Lorraine,
puis donnés en 870 à Louis , roi de Germanie,
dès-lors ils ont toujours fait partie de l’Empire.
L’origine de l’archevêché de Trêves eft:-incertaine
,. les uns la placent au premier fiècle , les
aütres au troifieme, & il eft encore plus douteux
lequel des évêques de ce diocèfe fut le premier
décore du titre d’archevêque. Quoiqu’il en (bit, 1 eglife de Trêves parte pour la plus ancienne de
l’Allemagne.
Pépin y Charlemagne & Louis-le-débonnaire
ayant enrichi confidérablement l’églife de Trêves,
fes archevêques commencèrent fous le règne d’O-
th o n ll, vers l’an 976, à fe gouverner en princes
fouverains ; & vers ce temps-iàTes chanoines las
de vivre régulièrement & en commun, partagèrent
les biens du chapitre en prébendes , & vécurent
dans des maifons réparées. Ludolphe de Saxe fut
le premier eleâeur de Trêves , fuivant l’opinion
de ceux cjui attribuent l’iiïftitution du college
eledoral a Othon III. Les fuccefleurs de Ludolphe
agrandirent infenfiblement leur domaine par des
acquifitions , des échanges , des donations , &
des ceflions que d’autres princes leur firent. Suivant
l’opinion commune , Trêves étoit autrefois une
ville impériale.
• Les empereurs de la maifon de Saxe la fournirent
aux archevêques , 8c les empereurs de la maifon
de Franconie l’affranchirent de la domination de
ces prélats qui s’y oppofèrent, & ne làifsèrent pas«
de reprendre quelquefois leur autorité, félon que
les diverfes faélions de la ville leur étoient favorables.
Enfin l’empereur Rodolphe dévoué à l’élec-
teure Jacques d’Elz , déclara en 1580 la ville de
i Trêves déchue de fes,prétentions, 8c en 1585 une
fentencerendue par les éle&eurs & quelques confëil- 1ers auliques de l’Empire, la fournit à l’obéiflance
de l’électeur de Trêves , 8c depuis elle fut furchar-
gée d’une énorme quantité d’ établirtëmens ecclé-
fiaftiques qui abforbent aujourd’hui toute la fubf-
tance du pays.
i L’archevêque eft: élu par le grand chapitre qui
lui propofeune capitulation à laquelle il le foumet
par ferment. L’éleélion eft: d’ordinaire confirmée
par le pape qui commet un évêque pour la cérémonie
du facre.
L’éleâteur de Trêves eft: le fécond des électeurs
eccléliaftiques. A l’élection de l’empereur, il pré-
fente à celui de Mayence une copie de la formule
du ferment, & il donne le premier fon fuftrage.
La taxe matriculaire eft , dit-on , de 806 florins ,
40 kr, en argent .ou de 1100 à 12)00. hommes. II
nomme un des aflërtëurs catholiques à la chambre
impériale , lequel tient le fécond rang entre tous
fes collègues, bon contingent pour l’entretien de
cette chambre eft de 811 écus 58 \ kr. a chaque
terme,.
Le grand chapitre de Trêves eft compofe de
40 chanoines , dont 16 capitulaires & 16 domiciliaires
, tous nobles, & obligés de prouver 16
quartiers.
L e s re v en u s de c e t é ta t p eu v en t fe m o n t e r au jau r*
ijphui' à $0>,000 écus d’Empire. fôS fubfidel ôai
impôts font réglés par l’ aflëmblée des états
L’éle&eur de Trêves , comme archevêque , a I
pour fufïragans les évêques de Metz, de Toul 8c
de Verdun, & cpmmé éle&eur, il prend la qualité
d’archi-chancelier de l’Empire pour les-Gaules,
mais cette dignité n’eft qu’ un titre imaginaire
inventé par les Allemands ppuï marquer la prétendue
dépendance du royaume d’Arles a l’égard
de l’Empire. Il jouit de plufieurs privilèges ; il
peut réunir à fon domaine les fiefs impériaux fitues
dans fes états, faute d’hommage rendu dans le
temps porté par les conftitutions impériales. Il
peut ufer du même droit que l’empereur & l’empire
à l’égard des fiefs qui relèvent de lu i, 8c qui
fe trouvent vacans faute d’hoirs mâles, à moins
que les héritiers ne produifent un privilège qui
déroge à ce droit ; il a dans la ville de Trêves
la gardenoble de tous les mineurs ; on peut cepen- i
dans appeller de fa juftice à la chambre impériale,
parce que l’éleéleur Charles Gafpard de la Leyen
ne fit pas confirmer par l’empereur le droit qu’ont
les électeurs d’empêcher qu’on ne puiftë appeller
de leur juftice.
On peut lire furtout ce qui concerne l’archevêché
de Trêves, un ouvrage imprimé à Augsbourg,
& intitulé, Hijioria Treyirenfis diplomatica 8 prag-
matica. Auguji. i 745 9in-fbl. trois vol.
On prétend que Salvien , prêtre de Marfeille
au cinquième fiècle , étoit originaire de Trêves,;
ce qu’il y a de sûr, c’eft qu’ il mourut à Marfeille
dans un âge fort avancé. Il nous refte de.lui deux
traités qui font écrits d’ un ftyle aflez orné , l’un
fur la providence de Dieu, 8c l’autre contre l’avarice.
Les meilleures éditions des ouvrages de Salvien
ont été données par M. Baluze à Paris , &
par Conrad Ritterliufius à Nuremberg , en deux
volumes in-8°.
Drufille (Julie) , fille de Germanicus & d’Agrippine
, naquit à Trêves , & dégénéra de l’exemple
de fes père 8c mère ; car fa vie fut très-fcandaleufe.
Elle épôufa Lucius Caflius ; mais Caligula fon frère
l’enleva à ce mari, & vécut inceftueufement avec
elle comme avec fa femme légitime. Il l’aimoit
déjà follement n’ayant pas encore la robe virile ;
8? quand elle fut morte l’ an 791 de Rome, il fit
des extravagances impies pour honorer fa mémoire.
I l donna à ce fujet des décrets femblables à ceux
que l’on avoit faits pour Livie femme d’Augufte ,
indépendamment de fon décret public qui déclarait*
Drufille au nombre des immortels.
On la mit en ftatue d’or dans le fénat : on lui
éleva une autre ftatue dans le forum, pareille à
pelle de Vénus, 8c fous les mêmes honneurs que
l’on rendoit à cette déeflë. On lui dédia un temple
particulier : on ordonna que les homme? & les
femmes lui confacrefoient des images , que les
femmes jureroient par fon nom quand elles attef-
ftefoienit quelque fa it , 8c que fon jour natal feroit
deftinl à des jeux tels que ceux de Cybèle. Elle
fut appellé la Paiiîhéa, c’eft-à-dire la toute-'divine,
on lui rendit les honneurs divins dans tout l’Empire.
Caligula, dans les chofes même de la der-
niere importance , ne juroit jamais ni au fénat ni
à l ’armée , que par la divinité de Drufille. Livius
Geminus non-content de déclarer qu’il -l’avoit vu
monte/ au ciel & conveffer avec les dieux, fit des
imprécations contre lui-même & contre fes propres
entans, fi ce qu’il difoit n’étoit pas véritable.
: Cette baftë flatterie lui valut une grorte fortune ;
les Romains ïë trouvèrent alors fort embarrartes ;
car s’ils paroirtoient* triftes , on les accufoit de
naéconnoîtré la divinité de Drufille ; s’ils paroif-
foïent gais , on les accufoit de ne pas regretter
fa mort. Enfin c’étoit un crime de pleurer Drufille ,
7parce qu’elle étoit déertè , & d e ne lapas pleurer,
parce qu’elle étoit la fosur de Caligula. Voye%
à ce fujet D ion , Suétone 8c Sénèque. Exemple
frappant de la dégradation d’ un peuple naguère*
le modèle de l’Univers. (R.)
T reves, petite ville ou bourg de France, dans
l’ Anjou. Il s’y tient quatre foires par an. (R.)
T R E V I , nom commun à deux anciennes villes
d’ Italie, j La première appellée en latin Treba.y
eft dans la. Campagne de Rome, près de la fojirce
du Teverone. C’étoit autrefois une ville , mais
ce n’eft plus aujourd’hui qu’un village , & Ion
évêché a été uni à celui. d’Agnani.
La fécondé Trevi eft un bourg dans l’état de»
l’églife, au duché de Spolete, près du Clytumno ,
environ à y milles de Foligno. Elle étoit épif-
copale dans dans le cinquième fièçle. On croie
que c’eft la Trebia des anciens. (R.)
TREVICO*, Trevicum, petite ville du royaume
de Naples, dans la principauté ultérieure, avec
un évêché établi dès le dixième fiecle , 8c qui
eft fuffragant de Bénevent. {R.)
TREVIGNO , ou TR EV IN O , comme écrit
Rodrigo Mendez Silva; ville forte d’Efpagne en
Bifcaye , dans la province d’Alava, fur une colline
, proche la rivière d’Ayuda , avec titre de
comté , & une citadelle , à 5 li. au f. o. d<3
Vittoria. Son. territoire abonde en bled , fruits
& pâturages. Long. 1 4 , 3S j 42 1 50. (R.y
TREVISAN ( le ) . Foyq MarcheT revisane,
TREVISE , Trevi fi j, ou. Trevigio , en latin
Tarvipum ou Trevi/ium , ville d’Italie dans les
états de Venife , capitale dii Trevilan, ou Marche
Treyifane , fur la rivière de Sile , a 18 milles
au n. o. 4e Venife , à 10 au n. e. de Padoue,
& à 2,5 à l’e. de Baflano. Elle eft décorée de
plufieurs édifices publics. Son évêché fuffragant
d’Udine, eft des premiers fiècle?. Long.. 23 ; 46’ ;
M 4é > 44- ■ '
Trevife lubfiftoit du temps de 1 empire romain ,
car on y a découvert une inlcription où on lit
ce? nipts , Mm Tzr } 8c une autre ou l’on voit
K k k ij