
•comme un aille qui leur afluroit l’impunité *,
Paffainiflement enfin de la maremme de Sienne.
Pierre - Léopold conçut que les citoyens de
chacune des provinces de Tes états Connoiffoient
bien^ mieux les befoins , les reflources , les facultés
de leurs difFérens diftriâs, 8c des individus
qui les habitent, qu’ un homme placé dans
la capitale de l’é ta t , qui n’a ordinairement aucune
çonnoiflance locale des pays qu’il ne régit
dès-lors que par apperçu. Ces vues ont parfaitement
réulli : elles ont -ranimé l’aâivité dans
des contrées languidantes , & donné aux peuples
une exiftençe plus heureufe qui les attache davantage
a leur pays , & qui augmente leur
amour pour leur fouverain. Elles ont accru l’énergie
, l’agriculture 8c le commerce, parce
qu’elles ont donné aux peuples le fentiment intérieur
de- la propriété , fource féconde de prospérité
dans les fociétés politiques.
L’inquifition, ce déteftable tribunal qui anéantit
la jurifdiélion épifcopale, qui ufurpe l’autorité
des magiflratsquelquefois celle des rois -,
qui dénature le caractère des peuples qu’il voue
à la ftupidité : l’inquifition , ce tribunal odieux
qui flétrit les âmes , qui .tarit la fource- des
vertus , & infulte également à la religion & à
la raifon -, ce tribunal infâme, établi à la honte
de l’ humanité par Philippe XII, a été anéanti
par le fage Léopold en 178.2, 8c il n’en refte
plus aucun veftige en Tofcane.
Les afiles donnés dans les temples aux af-
fafïins, à peux qui avoient teint leurs mains du
fang de leurs freres , à ceux qui s’étoient rendu
coupables des crimes les plus horribles -, offroient
une de çes contradictions de l’efprit humain ,
q u i , pour être frappantes & manifeftes, ne s’en
perpétuent pas moins chez des nations même'
éclairées. C’étoit fous le voile de la religion ,
protéger le crime , lui alïurer l’impunité ; .ç’ étoit
rencourager les forfaits ? les exciter , les multiplier
; ç’étoit attenter à la propriété, à la fureté
, à la vie du citoyen, & cela fous le nom
8c à l’ombre de la religion ! C’étoit un des abus
$es plus fcandaleux, 8c en même-temps les plus
pernicieux que l’ on pût en faire. Le prince régnant
, dans les vues de fa prudence, crut que
polerer ces abus, ç’étoit y participer ; & il a
fermé çes afyles dans les pays de fa domination
, au grand avantage de fes peuples, &
jà la gloire de la religion.
Un potentat, dans fon fol orgueil, peut ravager
la terre , traîner à fon char les peuples
vaincus, promener d’un hémjfphère a l’autre fes !
cohortes fanguinaires , enfanglanter la façe du
g lo b e , marquer fon paflage par la définition ,
’porter pàr-tout le fer 8c le feu , femer au loin
fa défolation 8c l’effroi, 8c marcher par des
phemins femés de crimes , de fang, 8c de larmes...
Jje front des hçjnmes ne ^épanpu/ra point en
fa prefence : les coeurs le reflerrêront à fon a£
Pe<a : c,eft le fléau de l’humanité , la nature
1 enfanta dans fon courroux -, & l’hifloire n’en
panera que comme de ces météores deftruéleurs
qui femblent vouloir difToudre l’univers, 8c le
replonger dans le cahos :
Mais la poflérité repofera avec complaifance
les regards fur un prince qui fe regardant comme
le premier citoyen ^ qui dédaignant un fafle auffi
ruineux qu’inutile à fa grandeur , fe livre tout
entier aux foins pénibles-, mais glorieux de l’ad-
miniftration -, & règne en père fur une nation
qui lui doit tout fon amour.
, 0 Léopold 1 puiflent les peuples , puifle leur
témoignage irréfragable , puifle leur voix qui ne
faillit jamais , mettre le fceau à mes paroles :
cette voix , cette voix feule du Peuple Tofcan ,
peut les rendre dignes de pafler à la poflérité !
Il refie a faire des veeux pour que l’héritier
& le b fuccefleur des Médicis , dans la ville la
plus fuperbe qui foit au monde, termine les
Monumens qu’ils ont laifle imparfaits, 8c dont
la ville de Florence recevroit tant d’éclat ! L’Europe
attend de fa magnificence qu’ il continue la
Chapelle fspulcrale des Médicis , qu’il achève le
portail de la métropole , 8c qu’il en élève aux
églifes de Sainte - Croix & de S. Laurent, de
proportionnés à la beauté ou à l’importance de
ces bafiîiques. (JR.)
T o s c a n * (mer d e ) on appelle mer de
Tofcane& ou mer Tyrrhénienne , la partie de la
mer Méditerranée'renfermée entre la Tofcane ,
l’Etat de l’Eglile , le royaume de Naples , & les
îles de Sicile , de Sardaigne & de Corfe. On
lui donne aufli le nom de mer inférieure, par
oppofition au golfe de Vfenife , qu’on appelle
mer fupérieure. (R.)
TOSCANELLA , petite ville d’Italie , au
duché de Caflro , dans l’Etat de PEglife , fur
la Marta. JFlle avoit autrefois un évêché qui
a ete uni a celui de Viterbe> Ses anciens ha-
bjtans font nommés TofcanienJ'es dans Pline y
H?.* ch. 5. Long. 2 9 ,4 2 y lat. 42, 24. JR.')
TOSSA , ( le Cap ) anciennement Lunarium
proniontorium, cap d’Efpagne, en Catalogne
près de la ville de Palamos. (R.)
TOSSU. Voye[ Tosa. .
TOSTAR , ou Toster , autrefois Suse.
Voyei Schousch.
TOSTEDE , châtellenie de la principauté de
Z e ll, au bajllage de Harbourg , dont elle dépend.
(.«.)
T-OTMA , ville de l’empire de Ruflié, dans
le gouvernement d’Archangel & dans le cercle
de Totma, au voifinage de trois putits falars
qui fourniflent beaucoup de lel, Lat. 60 deg?
cf-min. JR.)
TOTNESS , bourg à marché d’Angleterre
en De von sbire , fur la rivière fie p a r t , ji 5/
milles de Darmouth. Il envoie deux députés au
parlement. (R.)
TOUARCÉ , gros bourg de France, en Anjou
, élection d’Angers. (R.)
TOUAY. ( la-) Voyei T oue.
TOUCHE T, bourg de France, dans la Normandie
, éleélion de Vire. (R.)
T O U C Y , Tociacum , petite ville , ou plutôt
bourg de France, au diocèfe Sc a 5 lieues au
couchant d’Auxerre, dans un terrain fablonneux
& aquatique. C’eft une petite baronnie qui releve
en foi & hommage de l’évêque d’Auxerre. Les
anciens feigneurs de Toucy font connus dans
notre hiftoire. (R.)
TOUE , ( la ) la Thoue , îa Thouay, ou la
Touay, en latin moderne Thoeda y petite rivière
de France en Poitou, où elle prend fa fource,
8c qui fe jète dans la Loire au-deflous deSaumur.
Elle eft navigable depuis Montreuil-Bellay. (R.)
T O U G E T , petite ville de France , dans
l ’Armagnac , au diocèfe d’Auch. (R.)
TO U L , en latin Tullum , Tullum leucorum ,
Tullo, civitas leucorum y ville de France, enclavée
dans la Lorraine, capitale du Toulois,
fur la Mofelle , à 5 lieues au couchant de
Nancy , à 12 au fud-oueft de Metz , à 6 au
fud-ouefV de Pont-à-mouflon, & à 68 au fud-
efl de Paris , dans un vallon très-fertile : une
chaîne de montagnes & de coteaux couverts de
v ignes , l’entoure à moitié.
Cette ville , compolée d’environ 5 mille habitant
, a deux fauxbourgs , un haillage, une
fsnéchauflee , un préfidial, une fubdélégation ,
un gouvernement particulier , une lieutenance
de roi , une maréchauflee , 8c elle reflbrtit ,
• pour le civil , au parlement de Metz. L’évêché
de Toul pafle pour fort ancien ; il efl fuffra-
gant de Trêves-, avant qu’on n’en eut démembré
le nouvel évêché de St.. Diès, fon diocèfe, un
des plus étendus du royaume, comprenoit 1700
paroifles, 26 abbayes & 13 chapitres. L’évêque
fe qualifie de comte de T o u l, 8c prince du.faint
empire ; le revenu de fon évêché efl évalué à
environ cinquante mille livres , & fa taxe en
cour de Rome eft de 2.500 florins. Outre la
cathédrale, qui efl très - belle , elle renferme
une églife collégiale ,, quatre paroifles., trois
abbayes, dont deux de bénédi&ins , lept couvées
, deux hôpitaux, 8c une commanderie de
l ’ordre de Malte. On enfeigne au féminaire,.
non-leulement la théologie , mais, auffi la phi-
lo.fo.phie 8c les langues favantes , & le clergé
efl un des mieux réglés de France. Le palais
épiicopal efb lin fort bel édifice. Longitude , foi-
van t Caffini,. 2? , 25 , j a y lat. 48 ,4 0 ,2 .7 .
Il efl confiant que Toul efl une ville ancienne ;
on a une médaille antique où. elle efl nommée
Tullo civitas. Ptolémée l’appelle Tullum , 8c la
donne aux peuples Leuci ; elle a toujours conférvé
le même nom jufgu’ à préfênt, fans prendre
celui du peuple , comme ont fait la plupart
des autres villes. Les Leuci étoient Belges , &
lorfqu’on partagea la Belgique en deux provinces,
ils furent mis fous la premier* & fous-
la métropole de Trêves j leur territoire étoit
de fort grande étendue.
La ville de T o u l, comme fa métropole ,
Trêves avec Metz & Verdun ; vinrent au pouvoir
des françois au commencement de leur
établiflement dans les Gaules -, elle fut toujours
fujette aux rois d’Auftrafie , fous les Mérovingiens
8c fous les Carlovingiens. Après la more
du roi Raoul , elle fut aflïijetde du temps de
Louis d’Outremer, à Othon I , & elle reconnue
fes fuccefleurs pour fouverain s .
T oul étoit une ville impériale-y Iorfqu’elle
fut prife , fous l’empire de Charles-Quïnt, par
Henri 1 1 , en 1 55z » & la fouve raine té'', ainft
que celle de l’évêché, enr fut cédée à la couronne
de France par le traité de Weflphalie»
Louis X IV , maître de cette v ille , l’a fortifiée ,.
& en a fait une place régulière, plus grande
qu’elle n’étoit auparavant.
Le gouvernement de Toul 8c Toulois faifoit
autrefois partie du gouvernement de Metz ,
qu’on appelloit pour cela le gouvernement des trois
évêchés y mais il en a été- démembré, & il a.
rang aujourd’hui entre les gouvernemens généraux
, dont les pourvus ne prennent ^les’ ordres
qne du roi. Voye[ T o u l o i s .
Abraham (N ic o la s ) , jéfuite favant dans les
humanités , naquit à T o u l, l’an 158y. Il a.
publié entre autres ouvrages, i° . des notes
fur la paraphrafe de l’évangile de S. Je an ,
composée en vers grecs par Nomius -, 20. un commentaire
fur quelques oraifons de Cicéron*
Ce commentaire fut imprimé à Paris , avec les
oraifons , Fan. 1631 , en deux tomes in-fol.
:gÉ un commentaire fur Virgile y il efl beaucoup
plus court que celui de Cicéron r 8c par-là d’un
gçand fervics dans les écoles.
Picard ( Benoît ) , capucin , né à Toul en
10^4, 8c mort en 1721 , a beaucoup fait de=
recherches fur fa patrie. On a de lu i ,. i° . une-
hiftoire eccléfiaftique & politique de la ville-
& du diocèfe de Tou t; 20. un pouillé ecclé—
fiaftique & civil du diocèfe de Toul y 30. une
diflertation pour prouver que la ville de Toul
, eft le fiège- épifeopab-des Luquois.
Raulin (J ean ) naquit à Tou f, l’an 1443
devint grand-maître du collège de Navarre , &
mourut à< Paris dans le collège de Cluny r
■ l’ an 1 5 14 , âgé de 7,1. ans. C’étoit un. des célèbres
prédicateurs de l'on ficelé.
. Non-feulement, on a imprimé plufieurs fois les
. fermons de Raulin feparément -, mais on en a
donné une édition complette à Paris en 1.642 9
en 2 vol. m-8°. Tous les ouvrages de ce prédir-
j, cateur ont été publies à Anyers> l’an i.ds.5