
n’y avoient point encore ceffé , 8c les habîtans
S oien t toujours fous des tentes. (JR.)
CALICO (rivière de Turquie ) , voyez V era.
CALMAKIE ( l a ) , voye[ Eiüths , voyez
C almoucks.
CALMOUCKS ( le s ) , voye[ E luths.
CALVAIRE ( l e ) , voye{ Mont V alerien.
CAMARET , bourg maritime dè France, en
baffe-Bretagne , dans une baie. Il eft remarquable
par une delçente qu’y firent les Anglois le 16
juin 1694. (R.)
CAMBERNON , bourg de France , en Normandie
, dans le Cotentin.
CAMERINO (ville d’ Italie). . . . Son fié°-e
érigé en archevêché en 1787. (R.)
- C AM ÜL s voye[ Ham i.
CANDÉ ( petite ville & baronnie en Anjou) ,
voye\ Dënis- de-C andé (Saint).
CANTELEN , bourg de France , en Normandie
, a une lieue de Rouen, fur la Seine, avec
un beau château. (R.)
CANTON (île de ) , voyez P ulo-C anton.
CAP-FRANÇOIS. . . . En 1787 , le confeil
fupérieur du Cap-François a été réuni à celui
de Port-au-Prince. (R.)
CAP -GLA CÉ , cap de l’Amérique feptentrio-
nale , reconnu-par le capitaine Cook en 1778,
& dont il a déterminé la latitude à 70 degrés,
2.9 minutes. (A .) 1 " ; -
C ap-Nord , cap d’Afie , reconnu par le capitaine
Coock en 17 78 , 8c dont il a fixé la
latitude à 68 degrés 56 minutes , & la longitude
à 180 degrés 51 minutes. (A.)
C ap-d’ Ortegal , cap d’Efpagne, dans la Galice.
On le nomme quelquefois , mais très-rarement
cap dyOrteguerre. (A.)
CARDUEL , pays d’Afie. -. . . La partie orientale
; life[ la partie méridionale.
CARMARTHEN. , . . Voye% aufli C aert
MARTHEN.,
CARMARTHEN-SHIRE , voyeç auffi C aer-
marthen-Shike.
CARNET , bourg de Françe | en Normandie,
généralité de Caen, 'éledion d’Avrançhes.
CARTHAGÈNE, pâg. 388 , ligne 5 , 2e col....
En zytz ‘ life[ en 1742.-
CARVILLE , bourg de Françe , en Norman- I
die , au diocèfe de Rouen.
CASCPPAU, voyez C assovie.
C ASS AIN OU SE, bourg de France , en Auver- I
g n e , au diocèfe de S. Flour, généralité de Riom.
CASTAGNATS (m o n t s ) , chaîne de mon- !
tagnes , au -nord de la Grèce, dans les états ;
du Turc ^ 8c qui fépâre la Turquie feptentrjo-
nale d’Europe, de là Turquie méridionale. (A.)
CASTEL JALOUX , ou C as-tel/eloux •, la
première orthographe eft plus régulière ; voyè[ ;
C asteijeloux.
CASTELLANE , ancienne ville de France , I
en Provence, chef-lieu de la viguérie de fon |
nom , & celui de là fénéchauffée établie en
1639. Elle eft fituée fur la rive droite du Verdon ,
au pied d’un rocher, dans un terroir fertile &
agréable. Elle ' a droit de députer aux états de
la province. Long. * 4 , z3 | lat. 43 , g .
Les Latins connurent cette ville fous Jies noms
de Salines, civitas Salinarum f ivitas Salinenjis,
a caufe de deux fources d’eau falée qui étoient
dans l’on voifinage , 8c dont l’une eft fi abondante
, que des fon origine elle fait mouvoir
deux moulins, même dans les temps de féche-
reffë. Elle préfente d’ailleurs quelques fingula-
rités^ remarquables : elle fort de la montagne ,
tantôt par une iffue , tantôt par une autre. Elle
difparoit meme quelquefois entièrement. Elle ne
coula point, & fut à fec pendant deux jours
entiers il y a un peu. plus d’un fiècle : 8c de
nos jours elle a tari & demeuré fans eau pendant
plus d’unè heure. Le bétail ne peut fe raf-
fafier d’en boire-, Sc loin d’en être incommodé,
il mange avec plus d’appétit, acquiert plus d’embonpoint
, 8c fe garantit d’épidémies deftruc-
tives. Ce qui montre quelles reffources 8c quel
avantage nos campagnes trouveroient dans le
nourriffage du bét'ail , fi une gabelle défaftreufe
ne leur interdifoit l’ufage du fel pour le gros
8c le menu bétail, par le prix immodéré auquel
elle le tient.
Hélas 1 les bergers du pays voifin de la fource
dont nous parlons , n’ofent ufér de ce bienfait
que la nature leur deftina : ils n’en approchent
qu’en tremblant 8c à la dérobée ’. Les fuppôts
de la ferme les en ecartent avec menaces -, 8c
le malheureux qui tente de puifer dans ' cette
fource pour faire fon pain ou préparer fes ali-
mens , s’expofe a avoir fon vafe mis en pièces ,
8c à être -lui-même maltraité'par les agens fu-
balternes du fifc. Eft-c^dans le fiècle des lumières
& de la philofophie ; que l’hiftoire pufe
fera des faits auffi contraires à la raifon &
auffi affligeans pour l’humanité, ,
D’après l’expérience qui en a été fa ite , un
pot de cette eau donne une once de fel.
Non loin de cette fontaine', étoit- celle dont
nous avons parlé. Les eaux en étoient encore
plus faléesj mais ma plume fe refufe à le dire,,
les commis des traitans en ont comblé, fermé,
obftrué la fource qui a enfin difparu , & qui
eft perdue .pour la fuité entière des fiècles 8c
des générations. Y a - t - i l des fupplices affez
grands pour punir un pareil crime 1
L’ancienne cité des Saliniens fut détruite en
812 dans les invafions des barbares , & fa fondation
précéda de deux fiècles l’ ère chrétienne.
A cette v ille , qui fut floriffante, fuccéda , quoique
fur un emplacement différent , l’ancienne
'Cafteilane, remplacée à fon tour par celle qui
fubfifte de nos jours , & qui eft affife au pied
du rocher fur lequel Pautrè étoit conftruitë,•
où elle fubfifta jufqu’à l’an 12ôb , 8c oÙ Î’on
voit encore l’ancienne églife paroifïïale dédiée
à S. André.
Le rocher où fut conftruitë l’ancienne Cafi-
tellane , eft ifolé de tous côtés 8c abfolument
inaccefïible fi ce n’eft du côté du Levant. Le
deffus eft une plate-forme d’environ 200 pas de
long fur 50 de large. Du côté du Levant il
s abaiffe par une pente infenfible jufqu’à la plaine.
Cette affiette ne fuffifant point à l’accroiffement
de fa population , on fe détermina à rebâtir
l’ancienne cité , & ce fut vers l ’an 860.
Quant au nom de cette v ille , il dérive du
château confirait fur le rocher voifin. Dans fes
commence mens on l’ appella Cafiellum Je Petra ;
le château de la Roche, Petra Cajielîata • la roche
du château : par corruption on la nomma Petra
CafieLlana , jufqu’ à ce qu’enfin la ville s’étant
formée tout-à-fait, le nom fubftantif Petra dif-
Parn t , on s’accoutuma infenfiblement à l ’omettre
, 8c elle s’appella fimplement Caÿellana ,
8c finalement Caflellane.
On recueille dans fon territoire des grains ,
du vin,, des fruits , des légumes, 8c les pâturages
y abondent ; au refte , la récolte du bled n’y
luffit pas aux habitans pour un tiers de l’année.
Le chanvre eft encore une des reflources du
pays/, il s’ en fabrique des toiles fines , dont
le débit eft lucratif. Les noix., fes amandes 8c
les. prunes fournirent encore à une exportation
considérable les prunes, fur-tout f dont rl fort
• annuellement plufieursmille quintaux, préparées
en pruneaux.de .'différentes fortes , qui fe tranf-
portent en France ,, en Italie , en Suiffe , 8c
jufqu’èn Hollande. On commence d’ailleurs à s’y
adonner à la culture de la l’oie. Il y a d’ailleurs
queiques fabriques de draps , de chapeaux,
de peaux, blanches.-, de faïence , des tanneries-,
des blanchifferies de cire , objets, qui fe débitent
dans quatre foires affez-fréquentées , 8c franches
de tout droit de péage. La première s’ouvre au
mois de mai, le lundi après la fête âe S. Pons
8c dure trois jours : la fécondé fe tient le lundi
avant la M. igdelaine -, la troifième en feptembre,
le lundi,avant l’exaltation de la Sainte-Croix , la
quatrième eft celle de la. Tou .Saint qui- duie trois-
jours, 8c commence le -lundi avant cette fête.
Enfin, la ville de Cafteilane & fon domaine ,
font inaliénables. &r inlhparablement unis au comt.é
de Provence-, c’eft-à-dire qu’ ils-ne.peuvent avoir
d’aucre .eigneur que-le comte de Provence.
La ville de Cafteilane avec.- Ion territoire
'forma dans e moyen âge un petit état fouvé-
rain poïïedé par la maiibn de Cafteilane du.
rant plus de d’e.ix fiècles., à titre de fief dé
I empire.' il. fé forma des diftricis que le pre^-
mier prince de- Cafteilane conquit- fur les. Sar-é
rafins ou qu’il défendit contre leurs, invafions.
Ë empereur Ochon- lui conféra la fouveraineté de
ce petit pays- en 993 , & lui accorda fous les-
droits régaliensfous. la. feule téferye de l’hoimmage.
Ce prince , ' car ce titre fut fou vent celu*
des barons de Cafteilane -, ce prince , d i s - je , -
mit une bonne difeipline dans fes troupes, éta-
blit l’ordre dans la juftioè , battit differentes ef-
peces de monnoies, dont il fe trouvé encore
quelques pièces dans les cabinets des curieux,
pourvut au bonheur 8c à la lureté d_* fes nouveaux
fujets, 8c montra , qu’il étoit digne de
régner fur eux.
On n’a pas une lifte bien certaine dé la fuite
des barons de Cafteilane , &r à raifon du rôle
moins important qu’ ils jouèrent dans l’hiftoire,
8c à caufe de la barbarie & de l’obfcurité des
fiècles dans lefquels ils vécurent-, on fe croit
cependant fondé à admettre qu’ il y eut au moins
une férié de onze princes qui régnèrent fuccelfi-
vement. On n’èn connoît avec certitude que h uit,
dont l’hiftoire-nous a confervé le fouvenir. ♦
. Antérieurement à l’époque de Téreéfion de
la b^onnie de Cafteilane en fouveraineté la
mailon d e ce nom fubfiftoit depuis long-temps-
avec éclat r l’exiftence de la baronnie remonte à
l ’an 83y La maifbn de Savoie, la, maifon d’E ft, la
maifon de Brimfwick, celle de Lorraine, 8cc.
qui paffënt poïfr les plus anciennes de l’Europe,,
ne présentent pas une plus antique origine.
La maifon dé Cafteilane fe prétend, dit-on ,
originaire d’Efpagne , & fe dit iffue des princes
de Caftiile , dont une branche fèroit venue s’éta--
blir en Prpvencë. Il y a bien, en effet, en-
Efpagne une maifon de ^Cafteilane , for rie desrois,
de Caftiile , 8c qui a pour tige Jean de
Caftiile , fils du roi P ie fre - le -C ru e lm a is ce-
Jean vivo.it en 1 366 , & il eft authentiquement-
prouvé que la maifon de Cafteilane étoit connue-
à cette époque depuis-plus de cinq fiècles.y &
pour nous appuyer fur des autorités de plus-
fasile Vérification , 8c dé date moins reculée
les barons de Cafteilane font rappelles dans une
charte du monaftère de S, Honoré de Lérins de
l’an 1089 ,. 8c c’en eft aftez pour détruire i’afe
fértion qu’ ils l’oient originaires d’Efpagne, comme
iffus de jean de Caftiile. Mais-on pour-toit croire
avec quelque vra-iièmblànce, que les" barons de
Cafteliane tirent leur origine des anciens gou-
; verneûrs. ou. préfets" dé la cité des- Saliniens-qui
avoient fous- les Romains une autorité fouve-
ra-ine parmi nos peuplés, & qui étoient de
quelque famille patricienne ou fenatoriale do
l’ancienne Rome.
I ' ^ etoit aife de prévoir que les comtés dé*
Provence- vétroient d’un oeii jaloux l’exiftence-
de cec-te petite fouveraineté au milieu de leurs-
états : 8c c’eft ce qui- arriva. Les- barons de
Cafteilane - lé garantirent néanmoins pendant-
deux- fiècles- dès atteintes qu’ ils cherchèrent i’uo-
. ce Hivernent a- leur porter , 8c maintinrent la:
fouveraineté de Cafteilane- dans- uné Indépendance
abib-ïue de toute autre puiffan'ce qpe celle-
des- empereurs- ou des- rois- d’Arles- y mais- eat