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trois de fes enfans, fon beau-frère , un’de fes 1
î>ons amis , & fa fervante , pour terminer le
"bail d’une terre qu’il avoit à deux lieues de Zurich
i le bateau ayant donné fur un pieu , que
3a crue de la rivière empechoit de v o ir , fe ren-
verfa. Hottinger , fon beau-frère 8c fon ami fe .
tirèrent du péril à la nage -, mais ils rentrèrent
.dans l’eau, quand ils apperçurent le danger où
le relie de la troupe étoit encore. Ce.fut alors
.qu’Hottingèr périt ; fon ami & fes trois enfans
«eurent la même deftinée -, fa femme, fon beau-
frère & fa fervante furent les feuls fauves *, il
Jaiflà quatre fils & deux filles qui ne fe trouvèrent
pas de ce trille voyage.
Scheuchzer (les ) ont tous honoré leur patrie
:p_ar leurs ouvrages en médecine & en hiftoire ..
naturelle. Jean - Jacques Scheuchzer mort en
1733 , à 61 ans, a donné une phylique facrée,
ou hiftoire naturelle de la bible , imprimée à
Amfterda» , en quatre volumes in - fo l. Jean
Scheuchzer fon frère , fut nommé premier mé- •
decin de Zurich , & mourut en 173$* Jean-
•Gafparâ Scheuchzer, fils de Jean-Jacques , éft
mort avant fon père en 1 7 2 .5 1& s’étoit déjà
fait connoître par une tradu&ion en anglois de
la belle hiftoire du'Japon de Kæmpfer.
Sehweitzer ( Jean-Gafpar ) , en latin Suicerus,
habile philologue du 1 7 e fièele», mourut en 1688,
à 68 ans. On a de lui un'lavant lexicon, ou
tréfor eccléfiaftique des pères grecs, & d’autres
favans ouvrages. La meilleure édition de fon|
tréfor eccléfiaftique eft celle d’Amfterdam en
17 28 , en deux volumes in-folia.
Simler ( Jofias ) , mort dans la patrie en 1576 ,
â 45 ans, a donné quelques ouvrages d’hiftoire
& de théologie, outre un allez bon abrégé de
îa bibliothèque de Conrad Geffner.
Styckius ( Jean-Guillaume ) littérateur , né
;en 1 5 4 2 , mourut, en 1607- H s’ eft fait çon-
noître par plufieurs ouvrages , dont les principaux
font 1°. Commeniarius in Arrianiperi-
plum Pçnti-Euxini & maris Erythroei : z°. de
facrifiàés Judæorum & Ethnicorum : 30. antiqui-
tatum cqnvivalium libri IV . Dans le dernier qu-
vrage fur les feftîns des anciens, l’auteur traite
avec érudition la manière dont les Hébreux ,
les Chaldéens , les Grecs', les Romains, 8c plusieurs
autres nations faifoient leur repas d’apparat
, & les cérémonies qu’ ils y obfervoient. (.R.)
Z urich (canton de) , canton de la Suiffe,
Sc le premier en rang. Il eft borné au nord
par le Rhin , qui le fépare du canton de^ Schaf-
houfe -, au midi par le canton de Schwitz, au
levant par le Thourgaw & le comté de Tog-
genbourg, & au couchant par le canton de Zug.
Le territoire de ce canton fait partie du pays
d e s anciens Tigürini, célèbres dans l’hiftoire
romaine -, car plufieurs années avant que Jules*
Défar commandât dans les Gaules, lesr Tigürini
gvQjeni défait l’ armée romaine , & tué le conful
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Lucius Gaftius qui la commandoît, 8c fon lieutenant
Pifon qui avoit été conlul. Leur pays ,
appellé anciennement pci gus Tivurinus, s'étendait.
jufqu’au lac de Confiance -, lès anciens y
marquent deux villes , l’ une appelée forum Ti-
berii, & l’autre Arbor fcelix , qui eft Arbon.
Sous les rois francs, le Pagus 2 igurinus s’ap-
pella Durgau ou Turgàu, dans lequel pays de
Turgau étoit Turig, aujourd’hui Zurich , comme
il parole par line charte de Louis - le - Germanique.
Cette même charte nous apprend que l’on
avoir commencé à prononcer Zurige pour; Tu-
rige , fuivant la coutume teutonique , où l’on
change le T en Z.
Lorlqu’en 1352. les quatre cantons d’Uri ,
Switz , Underwald & Lucerne confirmèrent l’ alliance
qu’ils avoient faite avec la ville de Zurich
, ils lui cédèreht la préféince qu’elle a
confervée jufqu’ à ce jour’, mais ce privilège ne
donne aucun droit fur les autres au cap.ton de
Zurich •, ii ne prélîde pas feulement aux diètes,
mais il a le l'oin de les convoquer , en écrivant
des lettres circulaires aux cantons , pour
les informer des raifons au Tu jet defquelles on
les affemble , 8c pour les prier d’envoyer leurs
.députes avec les inftructions néceffaires. La ville
de Zurich eft comme la chancellerie de la Suifle ,
& c’eft par ce motif que toutes les lettres dès
fouverains y l’ont portées.
Le canton de Zurich eft d’ une étendue confi-
dérable, 8c c’èft le plus grand & le plus puifTant
•après celui de ' Berne. On diftingue les baillis
qui le gouvernent , en trois claffes ceux dç
la première font appelles adniinijîrateurs ; ils
ont foin de. recevoir les rentes, fans exercer
aucune jurifidiélion, 8c ils font au nombre de
dix : la fécondé clalfe comprend les baillis qui
demeurent-dans la ville de Zurich -, & qui ne
font point obligés d’en for tir : ce font ceux
qu’on nomme baillis intérieurs, & on en compte
dix-neuf ; la troifième clalfe eft celle des baillis
qui réfident dans les villages & dans les
châteaux du canton., pour y exercer leur emploi
; 8c ceux-ci font au nombre de treize. On
compte cinq b alliages hors de l’enceinte du can-
‘ ton , 8c oeÉ baillages ont chacun leurs loix &
leurs coutumes auxquelles les baillis ne peuvent
rien * changer dans l’admîniflration de la juftice.
Il y a encore deux villes affez confidérableS ;
lavoir.Stein fur le Rhin , & Wintherthour, qui
font foumifes à la fouveraineté de Zurich, mais
qui en même-temps nomment leurs propres ma-
gîftrats, & fe gouvernent félon leurs loix.
La milice du canton de Zurich eft de vingt
mille fantafiins, & quatorze cents hommes de
cavalerie, outre un corps d’artillerie.
Le terroir de ce canton eft parfemé de
montagnes & de plaines que les habitans ont
foin de bien cultiver •, il produit des grains,
tandis vque le lac & les rivières fournirent du
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jjcïfïbn *, maïs la principale richelfe des habitans
confifte dans- leur commerce 8c leurs manufactures.
On porte la population du canton de
Zurich à 180,000 habitans, (jR.)
Z urich , ( lac. de ) , lac de Suiffe , dans le
canton de ce nom. i l a environ douze lieues de
longueur , fur une lieue 8c demie de largeur. Sa
profondeur n’eft pas par-tout la même : Il y a
des fonds de 80 toiles 8c d’autres très-élevés ,
au point qu’ au pont de Rapperfchwil- , on a été •
obligé de creuï’er dans fon baffin un canal
pour faire paffer les navires îorfque les. eaux
font baffes. Il appartient prefque tout entier au
canton .de Zurich : celui de Switz , celui de
Glaris , l’abbaye de Notre-Dame des Hennîtes-
y ont. quelque part.. Près, de Rapperfchwil , il
eft traverfé d’ une rive à l’autre par un pont de
bois de 1.850' pas qui eft la largeur qu’il, a en
cet endroit. Ce pont divife le lac en fupérieur
8c inférieur. L’ entretien en eft à la charge de
la. ville de Rapperfchwil qui a le péage.
Ce lac eft formé par le Limai qui en fort à.
Zurich. Il abonde èn poifïbn fuf-tout en truites
& en lotes. Les bords font des plus ri ans -,
c’eft une chaîne continuelle de vignobles, de
jardins , de maifons de plaifance , de châteaux ,
de prairies , de villages, 8c d’habitations, (i?.)
ZUR ITA , petite ville d’Efpagne dans la Caf-
tille vieille y au voifinage de Tolède , 8c au bord
du T âge. -, cette place eft une commanderie de
l’prdre de Calatrava. {R.)
ZURZÀCH ,. ville de Suiffe , dans le comté
de Bade , fur le bord- du Rhin , à une lieue
au defl’us. de l’embouchure de l’Aar dans ce
fleuve, 8c à cinq milles de Keifertoul. Elle eft
fort connue par fes foires. Pour le fpirituel, elle
dépend, de l’évêque- de Confiance •, mars les
deux, religions, la catolîqiie 8c la proteflante ,
s’y profeffent également.
On a enchâffé dans la muraille de. l ’églife
paroiffiale, une pierre rompue , où. l’on voyoit
en -1-5 3 5^ » un fragment d’ infeription antique, qui
pqrtoit : M. Junio. M. F. Volt- Certo. Dom.
Vien. Vétéran. Mit. Leg. X I I I . Geminoe Certus
8cAmianius P ii: Hçeredes Fecerunt. Quelques-uns
ont imaginé de cette infeription que le Certus
dont elle fait mention, avoit été;le fondateur ou.
le reftaurateur de Zurzach -, mais ce n’eft là
qu’une, imagination creufe qui n’eft appuyée
d’aucun titre. Les deux foires de Zurzach font;
très - fréquentées- , & il. s’y. rend un concours
extraordinaire de marchands Allemands 5 Surffes,
François , 8c. Italiens..; la jurifiliaion lur la
ville appartient à Révêque de Confiance , excepté,
pendant une partie de la tenue des. grandès
foires- •, dans, cet intervalle elle appartient, au
bailli de Bade. (A . )
ZüTPHEN -, (comté de) , C’eft une; dès dix-
fept provinces, des P a y s -B a s , qui réunie aujourd’hui
avec la. Gueldre. feptentrionale forme'
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une feule prtmnce de l ’union, aux états-géné-^
raux. La province de Zutphen , proprement dite ,•
fut un comté poffédé par des feigneurs héréditaires
, long-temps- après l’ ëredron de la Gueldre?
en comté , & enfuite en duché. I f eft feparé du-
Velau-par l’Yffel du coté de l’occident y il a
au nord l’O v e r -Y fî’el , à l’orient l’évêché de-
Munfter , 8c au midi- le duché de Clèves. On?
y compte ,frx villes-, favoir Zutphen fon chef-
lieu , Doesbourg , G roll, Dorcum-, Lochem &
Bredevorde.
Othon Ier , de NafTau , eut ce comté par'
le mariage qu’ il fit darïs- le onzième fiècle’
avec Sophie y fille unique de Ge'rloch , comte
de Zutphen , 8c depuis ce temps il eft relié"
attaché à la- Gueldre. A Poccident 8c au midi,
le fol en eft- affez fertiles : ailleurs ce n’eft guères-
que Marais 8c bruyères. (R.)
Z utphen , ville des Provinces-Unies , dans-
la; province de Gueldre , fur le bord oriental-
de l’Y f fe l, capitale du comté' de même- nom ,
a 3, lieues 8c demie au- fud>-eft de Déventer ,
a 4 d’Arnheim-, à 6 au nord-eft de Nimègue ,
à $ n. de C lèv es ,. & 22 f. f. e. d’Ainfterdam.
Cette v ille , bâtie depuis plus de- huit fiècles
e ft aujourd’hui bien fortifiée j & en cas d’att
a q u e f e s . environs peuvent être inondés par?
des. éclufes- pratiquées fur la: rivière de Borkel.-
Cette, ville fut louvent attaquée.. Elle fut prife-
d’affaut L’an 15.72 , par Frédéric de Tolède , fils-
du duc d’Albe -, qui traita, les habitans- avec la-
dernière barbarie. Le comte Maurice de- NafTau-
reprit, cette ville fur les Efpagnols en- 1.5^1
6c depuis lors elle eft reliée fous- la puiftance-
des Provincesr-Unies- I l eft vrai que les François
s’èn rendirent maîtres, en 1672' r mais ils?
furent obligés de l’abandonner , ainfi que toute
la Gueldre., en 1^74. Zutphen fut, autrefois au:
nombre des villes^ anféatiqûes , & elle étoit'
alors plus riche quelle ne l’e ft aujourd’hui; Les>
anciens, comtes de Zutphen y avoient un palais-
qui n’exifte plus* Toutes» les- religions y ont-
leur- libre exercice, & il s’y trouve un collège
pourvu dè fix profeffeurs. Le nom de Zùtphem
vient du mot veenen/, qui dans-la langue du-
pays fignifie des prairies , 8c de celui de ■ pudt,
midi/;-, c’ eft donc comme qui diroit prairies
méridionales*. Long. s.y, 45 ■ lat. 5a. , . 10,
Pitifcus ( Samuel ) . , littérateur , naquit à
Zutphen , 8c mourut, à Utrecht en 1.717 , à-
90» aiis. Il s’éft fait connoître très-honorablement.
par fon Lexicon antiquitatum romanarum-,,
deux vol. in fo l . (R .)
ZU YDERZÉE ou Zuiderzée y. grand ' golfe-
de, L’Océan.germaniqpè-, fur la côte ,des Pays-Bas
& qui fépare. la Frife occidentale de la*
Frife orientale. Ce .golfe a été. formé par l’mon—
dation de la- mer-r, qui étant entrée en 1225
' félon UbbovEmmius, par l’embouchure du FJévon-
. ( ou .F lie)1, 8c. de l’Ems, couvrit trente lieues»