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é g a l, il le falue, en difant, je me réjouis avec
vous *, 8c s’ il le regarde comme étant d’un rang
au-deffus de lui , il lui donne la main gauche
par honneur, pour lui témoigner que s’il fe con-
lerve la liberté de la droite, c’eft pour le défendre
contre ceux qui le voudraient infulter.
Leurs feflins font fervis fur des tables-rondes
comme un tambour pour les gens de qualité , mais
fi baffes que, pour y manger commodément, il faut
être affis à terre, & avoir les jambes croifées.
La chair de cheval ne leur déplaît pas, non plus
que celle du tig re , du chien, du chat, d e là
taupe , de la couleuvre ,- de la chauve-fouris,
de la civette , & autres. Ils mangent indifféremment
les oeufs de cannes , d’oies , de poules,;
Us font fort fales dans leurs repas , & ne fe.
lavent jamais les mains devant ni après -,
tout ce qu’on fërt fur leurs tables , eft coupé
par morceaux , Sc pouf les prendre , ils ont
deux petites baguettes d’ ivoire*, ou de quelque
efpèce de bois folide, de la longueur d’un demi-
pied*, il s*5 s’en fervent au lieu de cuillers & de
fourchettes.
Us n’ont ni férviettes , ni happes : il leur fuffit
que leurs tables rondes foient peintes de ces beaux
vernis rougeS'& noirs * que l’on fâche inutile--
ment d’ imiter ailleurs. Us boivent beaucoup *,
8c quoique leur vin ne fe farte ordinairement
que de riz , il efXaufli violent que l’eau-tlê-vie.
Les procès font examinés", çomme à la Chine,
dans différens tribunaux de mandarins *, maïs les
mandarins' lettrés ont le pas fur ceux d’épée*, ils
deviennent conféillers d’état ”, gouverneurs de
province , 8c ambaffadeurs. Quoique l’on puiffe
appeller des grands tribunaux au tribunal de la
çoür , on en exclut c£ux que. des crimes
énormes, comme l’affaffinat, font condamner
tout de fuite a mort. La hiaifon du mandarin
fupptée aux priions publiques dans les provinces *,
i f js’ v trouve des chaînes, des menotes , 8c
d^autres femblables inllrumens de fer.
Tous les fupplices font dans leTunquin d’ une
x barbarie recherchée.,, excepté pour les nobles,
qu’on fe contente d’étrangler j parce que c’efl
dans çe pays-là le. genre de mort le moins irf-
fame. On affomme les princes du fang d’ un coup
de maffue de bois de fantal qii’ph leur décharge
fur la tête.
Dans les maladies où le mal augmente malgré
les renjèdes, on a recours au magicien-qui invoque
le lecours du démon, .en obligeant le
malade de lui offrir des facrifices, dont lui magicien
prend tpujours la première part. LorfquTl
, abandonne le malade, on s’adreffe à quelque
forcière pour en avoir foin. Le malade étant
m ort, les pareus approchent de fon lit une table
chargée de viandes fuivant leurs facultés , 8c
l’ invitent à en manger avec eux. Enfuite lés
prêtres’ des idoles viennent réciter leurs prières
d’ un ton fi lànguiffant & fi rude, qu’on croirait
entendre des chiens qui hurlent. Enfin les devins
indiquent l’heure 8c le lieu de l ’enfeveliffe-
ment.
La dépenfe en elT incroyable pour les grands ;
mais rien n’efi: au-deffus de la magnificence avec
laquelle le font les obfèques du roi de Tunquin»
tous les vaffaux du royaume font obligés de
porter le deuil vingt-fëpt jours , avec défenlë de
plaider , de faire des noces & des feflins pendant
tout le temps du deuil. U efl défendu de même
pendant trois ans d’accompagner. aucune fête ,
même . les plus folemnelles , d’ inflrumens , de
chanfons , de danfes, & de toutes marqués de
réjouiffanceT
Il y a dans ce royaume des mines d’o r , d’argent
, & d’autres métaux *, mais le roi ne permet
pas qu’on ouvre celles d’or. On tire du pays
des foies, du rnufe, des bois de fantal, d’a-
loë$ , &c.
Il efl inutile d’entrer dans de plus grands
détails fur ce royaume -, on peut confulter, mais
avec une foi rél'ervée, les ' lettrés édifiantes &
la relation du royaume de Tunqüin , donnée
par le P. Marigni. (R.)
TUN ZA , petite rivièrë de, la Turquie, dans
la Romanie. Elle fe décharge dans l’Archipel,
près de la ville d’ Eno , du côté de l’orient.
Tunza efl Te nom moderne du fleuve Ttenarum
des anciens, (R.)
TUPINAMBAS ( le s ) , ou les T opinamres,
T opayes, ou T apuyes'^ nation de l’Amérique
méridionale, autrefpis dominante dans une partie
<fii Bréfil , aujourd’hui réduite à une poignée
d’hommes , fur Te bord d’une grande rivière qui
vient du Bréfil, 8c fè décharge dans l’Amazone,
; Voye[ T opayos. (R.)
TLPIQUES (le s ) , peuple fauvage de l’Amérique
méridionale, dans le Bréfil. Lèurs moeurs
font les mêmes que cellés des Topayos leurs
voifîns. Voye{ T opayos. (R.)
T (JR A ( la ) , rivière de Sibérie, dans l’em-
-pire ruflien.- Elle a fa fource dans lès montagnes
qui féparent la Sibérie de la Rulfie ^
à 59 deg. 30 min. dè latitude, au nord du
royaume de Gafan, 8c courant dè là à l’efl-
êfud-efl, elle và fe joindre à la rivière dé Tobol ,
à 57 40 de latitude. Cette rivière efl fort
poifîbnneufe, 8c Tes rives abondent en toutes
fortes de gibier,. (R.)
; TURAÏnO ( l e ) , civière d’ Italie , au royaume
de Naples , dans l’Abruzze ultérieure. Elle a fa
fource près de Tagliacozzo, 8c va fe jetter dans
le Vëlino, un peu au-deffous de Rieti. On prend
cette rivière pQiir le Telonus dès anciens. (R.)
T’ÜRCKHEIM , petite ville de France , dans
la haute-Alfaçe , près de Colmar. Elle étoit libre
dans fon origine, L’éleéleur Palatin l’a poffédée
par engagement , enfuite les archiducs-d’Au-
triçhe *,' çhfiiti èfle fut çédée à la France çfi 1648,
«
T U R
^ ]VÏ. 44*l?|i$$nn& renyjpjtaTou» fes murs, une
grande viélóire fur les Impériaux, en i $7 5 • ||pf|
T urckheim , bourg d’Allemaghë , en Suahe
dans la feigneurie de Schwabhick. (R.)
T urckheim, baillage d’Allemagne^., dans la
baffe-feigneurie d\Ul*m. Il a pour chef-lieu un
village de même nom. (R.)
TURCKMANNS ( les ) , peuples d7 (fie iffu s
dès anciens habitans du pays de Tufqueflan,
qui quittèrent leur pays natal vers le onzième
lièclc , dans l,interition*,âè chercher fortune âil-
lêlirs. .Ijs le partagèrent en deux branchés , dont
l’une habite dans la partie occidentale de fA r -
ménçé , qu’on appelle encore préfentement la
gdys des Turçomdnns , 8c lés peuples tjui l’habitent
Turckmatuisdcçidentaux. Les autres vinrent
s’établir vers lès bords dé la rivièrê 'd’Ainu, &
vers le ^ri vage ^àe là mer ' Cafpiènne , où ils
occupent, encore, un grand nombre-de bourgades
8c Ûè villages dans le pays d’Aflr’abath , &
dans;,celui de Çharafs’m. .Ce font l e s ‘Turck-
nianris orientaux.
Lès, flefçendàns dès Turckmanns occidentaux;
fe rendirent fort^uiffans dans les liècî^pârtes ,.
& ifurerit même pendant quelque témpKlës hiàîtires.
de la Perle (, mais depuis, que les ibphis fe font
empares de,,ce'tqpne:, & que les XifrcS feTônt
rendus maltrèS qe tout‘Je pays^ qui' è'fo a l’ occident
du T igré ,' les XurcKmanns occidentaux
on£ perdu leur puiflance , ! 8c une partie de leur
liberté^.11^ occupent encore à. l’heure qu’il- efl |
lés, plus’ belles campagnes aux environs de l’Eu- |
jmrâtlê'! f
Ils n’oht aucune 'demeuré fixe ,' vivent foüs !
descentes d’ un g ros ‘ feutre, & ne fubfifient
abfolumerit,qué .de leur bétail, dont ils ont dès
troupeaux fans nombre V ils. ’font d’une taille
hajitë ,, ont. le-teint bafané *, màis.jle ' feXe chez'
eiix aTe 'iangVa0è^ 'bèàu.- -En hiver ils portent
de longues' robes *qe peaiix de brebis!, & dans
l’été des' veües flé toile ae coton, ^à* la façon
des cafftans des Turcs.: Ils profeffent groffiêrè-
mént le mahométifme, 8ç. ont ledits chefs particuliers
auxquels' 'ils ;ôb.éil|ent.'Tls font fou vént
aux prifes avec,lés tÇurdeé, leurs voifins à l’orient
, ! &; avec ies Arabes qui confinent avec
eux au fud., parce que ces deux nations voifînes
viennent fréquemment écorner leurs troupeaux ,
& enlever le urs femmes <Sé leurs filles.’
‘ Lëè Turckmanns orientaux font plus bafariés
que les, occidentaux, & reffemblent ■ davantage
àüx Tartares. Ceux d’ehtr’èü x , qui- font établis
dans lé pays d’Aflrabath, fuirent pour la pîûpàrt
la fëéle d’A li , 8c ceux qui habitent dans lé" pays
de Charafs’ in , fe conforment aux pratiques des;
Tartares Olpeck, fur là religion cependant lesy
uns. & lès autres s’en mettent fort peu en. peine ,
outre qu’ ils font braves & remuans. Le: chef de
chaque tribu, jouit chez eux des mêmes' prérogà-.
tiyeç que ' chez;', les, autres Tartares. Les Türck-
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manns , tant occidentaux qu’ orientaux , peuvent
aimer 40 à 45 mille hommés. (R .)
TÜRCOCHORI, lieu dé la Livadie, au nord
du mont Parnaffe , & où il y' a un kan. Avant
que d’arrivér à Turcôchori, en venant de Li va—
d ie , on parte trois rivières qui fe~ joignent 8c fe
rendent dans lé marais Copaïde, appeilé préfentement
étang de Livadia , ou de 2 'opoglia. Une
de ces. rivières-eft lé Cephiffus qui prenoit fa
fource vers Lilæa -, ces rivières arrofoient le territoire
d’Elatée, dont il ne relie pas même le
nom. Turcochori paraît néanmoins avoir été anciennement
quelque chofe d’affez confidérable ;
car on y voit beaucoup de fragmens de colonnes
8c de marbres antiques. Ce lieu n’efl
prefque habité que par des Turcs qui y ont une
mofquée * 8c il y a hors du village une chapelle
pour les Grecs* (R.)
TURCOIN , très-gros bourg des Pays-Basy
dans la Flandre, françoife , au quartier d’Awe *,
au diocèfe de Tournay , fameux par les manufactures
d’étoffes mêlées de foie,, & en laine. (R.)
TURCOMANIE ƒ pays d’Alie , faifant partie
' de la Turquie afiatique. Elle étoit anciennement
appellée^ Arménie majeure. La partie occidentale',
qui eil la plus confidérable , appartient au Turc ,
; oc l’orientale au régent de Perle. La Turcomanie
de Kars , à. l’orient. La Turcomanie orientale,
qu’on appelle^ Yljan ,. a pour capitale Erivan. Voye\ T u rckmann s.
Plufieurs auteurs penfent que le' paradis ter-
reftre étoit fi tué dans la Turcomanie:, où le-
trouvent les fources du Tigre '8c de l’Euphrate.
C’ efl: aulli en ce "pays qu’efl le mont Ararat ,
où l’arché de Noé s’arrêta après le déluge. (R.)
TÜRÇOMANS. Voyt\^Turckmanns.
TURENNE | petite ville de France, dans le
bas -. Limoufin , a deux lieûes de Bri'/e, 8c à
quatre de . Tulle , avec titré de vicomté ,- 8c un
château.' Cette vicomte s’étend dans le Ouerci ,
le Périgord , 8c le Lîrnofin. Ellp a luiit lieues
de lo n g , fur fept de large , a long-temps appartenu
en toute fouveraineté à la maiion de
Bouillon, qui y jouiit'ôit de tous les droits régaliens
ou de fouveraineté ,i fous le fimple hommage
qu’elle en faifoit à la France. Mais Te duc
dé Bouillon , à qui elle étoit échue l’ayant
vendue à Louis X V en 173R, elle a été réunie
à la couronne*, elle fe:régit aujourd’hui à' l’inftat*
des pays d’états. Gn y compte plus de 00 bourgs
ou villages. Le maréchal de Turenne en a rendu
le nom très-célèbre. Long, i ) , ry ; lut. 4*', ? ô*.
(K.)
■ TU RF A N , ville de la grande-Ta r tarie , au
royaume de la Chine , entre Cialis & Camul.
Long.: 113 y 7 y É f f 32 | 43- '
Le pays- de Turfan fait partie des- états- du
Contaifoh , ou grand kan des Eluths bu Cai