
célèbres maîtres. Le cinquième concerne le deflîn.
Le fixième expofe une nouvelle manière de graver,
ou de demi-teinte, mefto-tinto , communiquée
par le prince Robert.
L’ auteur, après avoir décrit deux inftnrrnens
employés dans le mefto-tinto, le hacher, & le
f ty le , explique la façon de s’en fervir ; il finit
en difant : cette nouvelle manière de graver eft
due au hafard, & c’eft un l'oldat allemand qui
en a la gloire; ayant remarqué quelques ratif-
fùres fur le canon de fon moulquet, il rafina
là-deffus, jufqu’à ce qu’il eût trouvé le moyen
de produire les effets qu’il défiroit, & qui lut—
paffent en délicateffe tout ce qu’on a imaginé
dans cet ar t, pour imiter ces traits admirable^
que les Italiens appellent morbidefta. Je fuis le
premier Anglois, ajoute M. Evelyn, à qui on
a fait l’honneur de communiquer ce fecret, 8c
Ion alteffe qui a bien voulu le donner la peine
de me diriger , m’a permis de le rendre public.
I l y a une fécondé manière de graver, en
roulant fur une plaque un infiniment pareil à
celui dont nos notaires fe fervent pour diriger
leur règle fur le parchemin ; feulement le nombre
des pointes eft plus grand dans cet inftrument ;
& lorfque par la fréquente friâion fur la l'urface
u nie, la plaque eft fuffilamment couverte de
taches , de manière que le fond foit affez
oblcur, on emploie le ftyle comme dans la
demi-teinte.
Un autre ouvrage de M. Evelyn, eft fa Sylva,
ou difcours fur les arbres de forêts, 8c fur la
propagation du mairain dans les domaines de fa ma-
jefté, &c. Londres, 16 6 4 ,1669, & 1679 , in-fol.
Son Calendrier du Jardinier y a été imprimé
fept ou huit fois avant l ’année 1684.
L ’ origine & les progrès de la navigation & du
commerce , contenant une hiftoire du négoce en
général, de ies avantages & de fes progrès, par
M. Evelyn , parut à Londres en 1674, in-8°.
Son difcours pkilofophique fur la culture des
terres, pour perfe&ionner la végétation 8c la
propagation des plantes , a été extrait dans les
Tranfactions Philosophiques , n°. z zrj pag. 4*4.
Son Numij'mata-y ou difcours touchant les médailles
des anciens & modernes, &c. a été imprimé
à Londres en 1697 in-fol.
M. Evelyn a aufii traduit plufieurs ouvrages,
& entr’ autres le Parallèle de VArchitecture ancienne
& moderne de Ghambray. Les Anglois lui
doivent encore la traduét du parfait Jardinier y
de M. de la Quintinie. (R.)
SURSÉE ,. jolie petite ville de Suiffe, aü
canton de Lucerne, 8c à deux lieues au midi de
cette ville , à l’iffue du lac que forme la Sur.
Cette petite ville eft bien bâtie, .& ornée de
plufieurs fontaines: Elle jouit de beaux privilér*
g e s , qui l’aflimilent aux villes libres. Elle a fon
avoyer , un grand 8c un petit conieil. Long.
*5 > 4 9; f e # > 3 > f e )
Sursêb ( lac de ) , ou lac de Sempack.
Voye\ Sempach.
SURUBAYA, ou Su rbaya, ville des Inde#
orientales, dans l’île de Java. Il y a une petite
rivière , & un roi qui eft comme fouverain de îa
ville de Brandaon, fituée à 6 li. versl’o. Ce roi
fait fon léjour à Ctdaio, ville flanquée de murailles
, mais dont le port eft fort mauvais. ’(R.)
SURUNoA , une des quinze provinces de la
grande contrée du fud-eft de l’empire du Japon v
elle a deux journées 8c demie de longueur,
s’étendant de l’eft à l’oueft , & eft divifie-en
lep.t diftriSs. Elle a pour capitale une ville de
meme nom. Elle eft ouverte, & pleine de marchands
fournis d’étoffes à fleurs de toute êfpèce.
On^bat monnoie dans cette v ille, comme à Jédo
8c a Méaco ; 8c l’on y fait en particulier des
cobangs , qui font des pièces d’or plates 8c
ovales , de la valeur d’environ cinq ducats. Le
château qui lui fert de défenfe. eft un_bâtimenc
quarfé, fortifié par des foffés & de hautes murailles
de pierres de-taille. Long. z*6‘ , 4 0 ; lat.
34'r 3 a. fe ) • :
SüRY-LE-COMTAL, petite ville de France,
dans le Forez , éledion & à 3 li. f. e. de Mônt-
brifon. (R .) . '
SUS’ , province d’Afrique, au royaume de
Maroc; elle eft bornée au nord par l’Atlas , au
midi par la Numidié , au levant par le fleuve
Sus , 8c au couchant par l’océam Cette province
contient la plus grande partie du royaumei dsi
Maroc, & renferme les villes de Meffe, Te-1'
céut, Garet, Tarudant , Tagoaft , Aguer, &
Garitgueffen. Cette province eft fort peuplée »
& fa plus grande partie eft .un pays plat qui
s’arrofe avec les -eaux du Sus, qu’on tire par des
canaux & des rigoles ; il y a beaucoup de bled ,
de troupeaux, de vergers, de. légumes , & de
palmiers. Les habitans font Berebères, 8c ont
plus d’adreffe pour les armes que les autres barbares.
Quoiqu’ils foient mahométans , ils ont une
grande vénération pour le corps de S. Auguftin ,
qu’ils croient être enterré auprès de la ville de
Tagoaft.' Voye[ Sus. (R.)
Sus ( l a ) , rivière d’Afrique, au royaume de
Maroc; il y a quelque apparence que c’eft VUna
de Ptolémée , qui la met au huitième degré ds
longitude, fous le z8 30e de latitude. Elle tire
fa fource du grand Atlas, traverfe les plaine à de
Sus auxquelles elle donne fon nom , arrofe les
pays les plus.fertiles de ces quartiers, & vient
fe perdre dans l’océan, près de Guerreffen. (R.)
S USD A L , province de l’empire ruflien , avec
titre de duché. Elle eft bornée au nord par le
V o lg a , au midi par Le duché de Moskou,: au
levant par celui de Wolodimer, 8c au couchant
par ceux de Jéroflaw & de Roftow ; c’eft un pays
en friche, 8c tout couvert de forêts remplies de
betes fauves. La capitale 8c la feule ville de cette
province, en a pris le nom; elle a titre d’archevêché,
& eft lituée dans la partie méridionale
du pays, mais toutes les maifons font en bois.
C’eft la rélidence de l’archijerei de î^fdjfl & de
Jurjew, 8c elle étoit anciennement la capitale
d’ une principauté poffédée par des princes de la
famille des grands ducs de Rulïie. • Au refte ,
cette ville eft fort pauvre. Long. S9 p 38 S fe -
5 6 , 14. f e ) ^
SUSE ( province , vallée ou val de ) , province
des états du roi de Sardaigne, dans le
Piémont , avec titre de marquifat , Elle eft
bornée au nord par le' val de Maurienne, au
midi par le val de Carmagnole, à l’orient par la
province de Turin , 8c au couchant par les
Alpes , qui en font la féparaticm d’avec le
Dauphiné. Cette province autrefois ‘très-étendue
lbus le nom de Marche Ségufiane y n’a
guère aujourd’hui que vingt - quatre milles
de longueur , fur huit milles de largeur. Sa
partie feptentrionale eft inhabitable & impraticable
, à caufe des hautes montagnes qui la
couvrent, 8c qui font partie du mont Génèvre
8c du mont Cénis. On ne peut paffer de la
vallée de Prégel dans le val de Sufe , que par
trois endroits qui font le col de C ollet, le col
de la Rouffe, 8c le col de Féneftrelles.
La capitale de cette province eft une ville de
même nom, place forte fituée fur les bords de
la Doria , à 15 li. au n. o. de Turin. Elle eft
environnée de montagnes & de collines fertiles
en fruits 8c en vins. Ses murs & les tours quar-
lïées dont ils font flanqués , n’ont de remarquable
que leur antiquité. 'La plaine èft arrofée
par la Doria & par le Cénis , qui procurent
aux habitans des eaux faines, 8c à la terre une
grande fécondité. Son gouverneur eft en même-
temps gouverneur de la province , & la citadelle
a fon gouverneur particulier. Long. 2.4 y
43 ; lat. 43 y 7 .
Cette ville eft mife par les anciens au nombre
des villes les plus illuftres des Alpes. On l’ appe-
loit chez les Latins , Segùfium, Segujio 9 Secufio ,
Secufiay 8c ,fes habitans Segufïtii. Elle fait remonter
fon origine à une colonie romaine qu’Au-
gufte y envoya, lorfqu’ il fit faire un chemin qui
par le mont Genèvre condujfoit dans la partie
du pays des Allobroges , nommée aujourd’hui
Dauphiné. On y voit encore quelques reftes des
ouvrages des Romains, & entr’autres ceux d’un
arc de triomphe en marbre, érigé en l’honneur
de l’ejnpereur Augufte par le roi Coitius , comme
le prouve invinciblement une infcription qu’on
y lifoit autrefois.
Ammian Marcellin nous apprend qu’on y
voyoit le tombeau du roi CoLtius, qui y avoît
fait fa réfidence. Elle étoit encore très-célèbre ,
lorfqii’elie devint la capitale du marquifat auquel
elle donna fon nom , & qui comprenoit une
partie de la Lombardie 8c de la Ligurie. Mais
fi la ville de Sufe eft fameufe par fon ancien
hiftre , elle ne l’èft pas moins par les fureurs
de la guerre auxquelles fa iituation l’a toujours
expoféë.
Bellovèfe , Brennus 8c les Carthaginois, prirent
cette route pour paffer en Italie , & commirent
bien des hoftilités dans le pays. Flavius Valens
qui vint après eux, ruina cette ville & les bourgades
voifines, après avoir mis à feu & à fan g,
la vallée de Maurienne. Lès Goths firent te
même ravage lorfqu’ ils pafsèrent dans les GauleS,
fous le règne de Théodoric. Les Wandales ne
furent pas moins barbares ; 8c l’ armée de Cohf-
tantin, vi&orieufe de Maxence, après avoir pillé
& ruiné tous les environs , détruifit cette ville
de fond en comble. Ce ne fut pas là la fin de fes
malheurs' : elle eut beaucoup à fouffrir de la part
des Lombards lorfqu’ ils pafsèrent dans la Gaule,
fous la conduite d’Amon Zaban 8c de Rodanus.
Les Sarrafins, qui vers l’ an 5»00 traversèrent le vai
de Sufe pour pénétrer en Italie , portèrent le
fer 8c le feu dans ce v a l, 8c n’épargnèrent pas
la ville.
Mais de toutes ces calamités, la plus déplorable
peut - être , fut celle qu’elle foufiric de la
part de l’empereur Barberoufle, quand il pafla
d’Allemagne en Italie. Suie fut abdolument réduite
en cendres, & dans cet incendie périrent
les archives 8c les anciens monumens qui prou-
voient l’origine de cette ville. Enfin la divilion
de fes habitans mit le comble à les malheurs. Il
y a environ quatre cents ans qu’il s’y forma
deux partis qui le firent une longue & cruelle
guerre. Elle fe trouva par là tellement dépeuplée ,
qu’elle n’eut plus aucune efpérance de le rétablir,
ce qui obligea de reftreindre l’enceinte des
murs au point où on les voit à prélent.
Le pas de Suze fut forcé par les François,
commandés par Louis X I I I , le cardinal de Richelieu
, les maréchaux de Créqui & de Bai-
fompierre , le 6 mars 162.5?. Cette action de
vigueur fit prendre Suze où logea le roi , 8c lever
le liège de Cazal.
Les François prirent encore cette ville en
i6<?o, & la rendirent en 1696. Ils la reprirent
en 1704, mais elle leur fut enlevée par le duc
de Savoie en 1707.
Lorfque cette ville étoit, la réfidence des marquis
de Suze, elle étoit bien plus can lia érable
qu’elle ne l’eft aujourd’hui. Quoique petite, elle
a une forte garnifon , comme une des clefs de
l ’Italie. La citadelle fituée fur un rocher voilin
de la v ille , a été démantelée. (R.)
S use (Ia^ , bourg de France , fur la Sarte ,
dans le Maine, à 4 li. f. o. du Mans. Il a titre
de marquifat. (R.)
Suse ( la ) , rivière de Suiffe x qui naît à Pierre-
Permis, arrofe la ville de Bienne , & fe jet©
dans le lac de Neuchâtel. (R.)