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les hautes montagnes de l’intérieur du pays font
remplies de mines. Les pluies qui durent depuis
novembre jufqu’en mars , & qui tombent en
torrens, entraînant beaucoup de paillettes d’or ,
dans des circonvallations d’ofier deftinée.s à les
recevoir ; lorfque le temps de l’orage & des
.pluies eft parte, chaque propriétaire va avec fes
efclaves recueillir les* riçheffes plus ou moins
confidérables que le fort lui a données. On y
trouve auftî d’abondantes mines de fer & de
cuivre. L’ air de çe pays eft fort mal fain , par
cette iliccefiion continuelle des temps humides ,
aux temps fecs 8c brûlan.s. Cependant les cotes
de cette île .offrent à la vue des plaines couvertes
d’orangers , de cocotiers 8c d’autres arbres
fruitiers ; des forets toujours verdoyantes, des
collines ornées de bocages , des hameaux où*
brillent toutes les beautés champêtres.,
Les terres produilent une quantité prodigieufe
de riz , d’orge , de m ie l, dé cire fur-tout de
poivre. Au nord de P ile , mais ( au nord uni- •
quement y » on trouve le benjoin qui eft principalement
confommé en Perfe. C’ëft -là aulli que
croit çe précieux çamphre que l?on vend à la
Chine, & au Japon. Les terres du nord-eft font
prefque généralement fubmergées ; aulli n’y a-t-il
prefquë point de population , & le peu d’habit-ans
qui s’y trouvent font' çorfaires. On les détruifiü
prefque. tous en lj6 o •, mais il s’eft recréé, pour
ainfi dire , une nouvelle raçe de ces brigands ,
qui ont recommencé à infefter le détroit de
lylalaçça, 8ç les autres parages de çe.s ipers.
Les lieux incultes &.fauvages nourriffent des
éléphans, des fangliers, des cerfs, des linges 8c
deç ferpens. Les rivières ne manquent pas de crocodiles
qu’on nomme çaymans. Les prairies nour-
riffent quantité de bufles , 4e bçeufs $c de
chevaux.
L’île de Siimatra eft divifée en plufieurs
royaumes , dont le plus puiffant eft celui
d’Achem, qui occupe le côté feptentrional de
l ’ île. Le ' coté méridional dépend en partie du
royaume de Bantam , 8c en partie dp celui de
Mataram , dans l’ île de Java.
Le fud de l-’île eft occupé par les Malais , dont
Ses ancêtres n’eurent que 6 lieues 4e mer à tra-
yerfer pour changer de patrie. Ils ont peu de loix
çiviles , & leur code criminel eft plus court
encore ; des amendes qui lé partagent entre \ç
jnagiftrat & la perfonne offenféé ou les héritiers,
font l’unique punition du’meurtre Sc des autres
primes. Si le délit n’eft pas démontré, on a recours
aux preuves extravagantes de l’eau 8c du feu ;
Car leur lëgiflation porte toute l’empreinte de la
barbarie féodale. Une des fiqgularités de leurs
jïiqeprs , c’eft de ne jamais .faire de vifite§ fans
apporter avep eux quelque prpfent. La religion
^up fuivent .la plupart des habitans , eft un
îuahomçtifme mêlé de fables ridicules. Leurs
IWSBlfe f f féduifent à quelque pots de terre. En
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général ils font noirs , de la taille des Javanoîs ,
fiers ., audacieux , perfides 8c fanguinaires. Ils
craignent Leurs rois qui font abfolus , 8c qui
pour des fautes légères, leur font couper inhumainement
les pieds & les mains.
Ils font prefque tout nus ,, depuis la ceinture
en haut. Les plus magnifiques ont une légère
cabaie , qui eft de toile de coton Leurs édifices ,
pagodes 8c .maifons , font éle/és fur des piliers
de bois, 8c bâtis de légers matériaux, à la manière
des Maures.
f.eurs vivres ordinaires font du riz , du paillon ,
des noix de cocos, & des herbages. Ôn trouve
phez eux d’ affez bons ouvriers pour la çonftruétion
des navires , pour la fonte des vaiffeaux de cuivre,
&r pour forger des couteaux, des poignards , des
javelines.
Au nord-oueft fe trouve une nation qu’ on
nomme Bafta. EJle eft dans Pufage de manger
les criminels convaincus de trahifori ou d’adultère,
afin d’inlpirer , dit-on , plus- d’horreur pour ces
deux crimes. La langue Malaye eft celle de prefque.
toute l’ile.
Les Hpllandois ont plufieurs fortereffes dans
cette île , .où ils ont acquis une grande autorité
par leur puiffance & leur commerce. Ils fe font
fait refpeçter des rois d’Achem, de Bantam & de
Java. Ils enlèvent tout le poivre du pays, qui eft
le plus eftimé des Indes après celui de Cochin.
Le plus utile des lix établiffemens qu’ils ont
dans cette î le , eft celui de Palimban , fipu<c à
l’eft. La compagnie y entretient; un fort 8c une
garnifon de 8o hommes, dépenfe qui monte à
66,<joq livres. Oii lui livre tous les ans -z millions
pefant de poivre à 2.3 livres z fols le cent, & u n
million 8c demi d’étain , à 61 livres 12. fous le
benç. Cet étain fe tire de Pile de Banka, qui n’eft
éloignée que d’un mille 8c demi du continent.
Quoique les Hollandois aient çes marçhandifes
a bon marché , le fouverain du, .Canton force fe*
fujets à les lui fournir | plus vil .prix encore. On
leur donne eu échange des grains, des vivres,
8ç des vêtemens tirés de Batavia, le refte eft
payé en piaffres, çe q u i, joint à l’or que l’ on
tire tous les ans des rivières, forme à çe petit
defpote un tréfor imnienfe.
Selon Maffæi, Pile de Sumatra eft la Cher-?
fonnèfe d?or des anciens; du moins n’eft-çe point
la prefqufile de Malacça, car il n’y a point du
tout d’ or dans tout le pays autour de Malaçca ,
8ç l’on trouva beaucoup d’or dans l’île de
Sumatra lorfque les Portugais s’en emparèrent,
( M. D . Af. )
SUMBI, prçvinçe d’Afrique au royaume d’An?
g o la , dans l’Ethiopie occidentale. Elle eft fiçuéç
par les 2 2 deg. de latitude méridionale, Plufieurs
rivières la traverfçnt 8ç Parraferoient laffilamment
pour la fertilifer, fi elle étoit cultivée., & qu’on
détruisît les bêtes fàuvages qui la défolent. Ses
fiafiitansj qui font grands 8ç robuftes , ont les
mêmes.
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ftêmés Côutirmes & la même religion <^ie ica
Chiffames (R.) ^,
SUMENE, Bourg de France en Languedoc ,
diocèfe d’A-lais, à 1 li. n. de Gange s.
SUMMASENTA, rivière de l’Amérique fep-
tentrionale. Elle a fon embouchure , fur la côte
de la baie de Campée,he. On. la trouve-à ,1’eft du
lac des Marées, lorfqu’ on entre à Port-Royal.
Elle eft petite, mais néanmoinsaffez grande pour
donner entrée aux pirogues. (R.)
SUNA ou Souna , petite île de la mer d’Ecoffe,
& la première des Orcades. E11& eft au milieu
du détroit, à 10 milles de la pointe du Dun-
gijbifead. Son terroir produit de l’ orge , dç
Pavoine, des pâturages, & l’on y trouve des
carrières de fort bonnes ardoifes. : entre les
poiffons qu’on y prend, il y en a un dont les
inteftins 8c le foie fur-tout, donnent de l’huile
qui fert à brûler. A l’orient de cette île la mer
a un tournoiement fi confidérable, que les vaif-
feaux qui s’y trouvent engagés périment prefque
toujours. Ce tournoiement annonce quelque
çbyme où Peau de la mer s’ engloutit. (R.) „
SUN AN , ville de la Chine , troifième métropole
de la province de Quiechefi. Elle a fous fa
jurifdiétion deux cités 8c cinq forts. De hautes
montagnes l’environnent dé tous côtés. (R .)
SUND , ( détroit du) célèbre détroit d’Europe
, dans les états de Dajiemarck 5 par lequel
la mer d’ Allemagne communique à la mer Baltique.
Il eft entre les côtes1 de Schonen & de
Sëeland ; c’ëft là clëf dé la mer Baltique. Hel-
fingoer ou Elfeneur, place de Danemarck, défendue
par la fortereffe de Cronembourg , eft fur
le bord du Sund , & garde le paffage de ce
détroit. De l’autre côté eft le château d’EIfin-
bourg, dans la province de Schonen, qui appartient
à la Suède. On donne à ce détroit 16' li.
de longueur , & f dans fa plus grande largeur ;
mais vis-à Vis la fortereffe de Cronenbourg, il n’a
que 13 31 toi fes de large ; de forte que les gros
vaiffeaux ri’ y peuvent paffér que foüs le canon
de la fortereffe ; ce qui produit un revenu confidérable
au roi de Danemarck. Le péage qu’ il lève
furies bâtimens qui partent par le détroit, rapporte
à eè prince environ 35,000L fterl. par an. Ce tribut
procédé d’une ancienne convention des villes an-
îeatiques, avec le Danemarck, pour l’entretien
de quelques fanaux le long de la côte. Lorfque
ces villes tombèrent en décadence , cette convention
devint un droit. On y voit paffer année
commune 1800 vaiffeaux, parmi lèfquels il y en
a bien 800 appartenant aux Hollandois.
Le détroit du lund n’ a de profondeur que
vers la côte du Séeland, & les vaiffeaux font
obligés de paffer à La portée du canon de Cronenbourg.
Il y a bien deux autres partages , le
grand 8c le petit B e lt, moins commodes à la
vérité que le Sund ; mais les Danois en iüter-
difent la. fréquentation aux Pilotes.
Géogr, ÎÇqme I I I »
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tou te s îes Nations qui trafiquent dans cette
partie du n o rd , font fujettes au péage ; les
Suédois en étoient exempts par le traité de 1644 :
mais ce privilège leur a été ôté par le traité de
172.0, qui les a remis au niveau de leurs voifins.
Par le traité .de Spire fait entre les Danois
& Charles-Quint, le droit de paffage fut fixé
a deux nobles à la rofe pour un vaiffeau de deux
cents tonneaux ; cependant en 1640 cet impôt fut
augmenté jufqu’ à 500 rixdalers.,
La connivence de Jacques I , roi d’Angleterre,
qui époufa une princeffe de Danemarck , & les
guerres que les /.Hollandois ont été contraints de
faire pour leur liberté , ont donné lieu à une
exaction li,. confidérable ; depuis bien des années
ce droit a été femis fur un pied plus modéré.
Cromwel avoit réfolu d’enlever ce partage aux
Danois,. 8c il y auroit réufii fans doute , s’ il
n’étôit pas mort auparavant que la flotte qu’ il
y envoya pour cet effet fût arrivée.
L’origine 8c le progrès de cet impôt font
rapportésdans l’hiftqire de Danemarck, cliap.
pag. 2 2 & fuiv. {R.)
SUNDERBOURG , ville de Danemarck ^
dans l’ île d’Alfen , fur Le petit détroit nonumS
Sunderburger-Sutid, à z milles de Norodbourg-,
à 3 de Lensbourg , à 6 au nord de Slefwick , 8c
a y d’Haderfleben, avec un château. Lang, a7 ÿ
45 i làt. 5 4 > 5 8- (R ')
SUNDEKBOURO. Voye[ SONDEKBOüilG.
SUNDERLAND , bourg d’Angleterre , dans
la province de Durham, à l’embouchure de la
Were. Ce bourg qui eft confidérable , a droit de
marché , 8c il s’y fait en tri autre genre de commerce
, un riche trafic de charbon de terre. I l fe
trouve environné de la mer , 8c comme féparéMe
la terre , quand la marée eft haute ; de là lui eft
venu le nom de Sunderland. (ü .)
SUNDERSHAUSEN ou Sondershausen
petite ville d’Allemagne , dans la Thuringe. Vi/ye% Sondershausen.
SU N D E ^ IT , petit pays du Jutîand, qu’on
met dans la principauté de Luglbourg ; il appartient
aux ducs de Slefwick 8c de Holftein Son-
derbourg. A l’orient & au feptentrion il eft
borné" par le détroit qui fépare l’ ile d’Alfen de la
terre ferme ; au midi, il a le golfe de Flens-
bourg ;. à l’occident, il a en partie le mêm«
golfe 8c le territoire de Lundhofftharde. (-R.)
Sundgau. Voyei Süntgaw.
SUN p ï ou Su n dd , province du royaume de
Congo , dans l’Ethiopie occidentale , au midi
de la rivière de Zaïre. Cette province eft arrolee
d’un grand nombre de rivièresqui la-rendent
très fertile, 8c a dans fes montagnes plufieurs mines
de fer 8c de cuivre & même des métaux les plus
précieux. La capitale qui lui donne fon nom, eft à
fix lieues de la grande cafcade du Zaire. Long.
3 5, 30 ; Lat. mérid. 4, 30.
WN©IVÀ* îlë d’AÛe, dans les Indes, à 6 lk