
. La province de Tobolsk eft celle où. s’eft fait
le premier établiffement des Ruffes en Sibérie.
Il y a peu de villes dans la partie feptentrionale ,
a caul’e de la rigueur du climat, des vents glacés
du nord 8c du voifinage de la mer glaciale, , qui
achève de rendre cette terre prefqu’inhabitable.
Il s’y trouve cependant de miférables Samoièdes,
des Qftiacks rou Condifches, qui font d’ ailleurs
répandus par toute cette province. L’Obi qui la
traverfe du fud-eft au nord-oueft abonde en excellent
poiffon. On trouve fur fes rives des pierres
fines , & entr’autres des pierres tranfpârentes
rouges & blanches, femblables aux agathes, 8c
dont les Ruffes, font beaucoup de cas. La partie
méridionale eft’ .bien peuplée Sr^fiien cultivée.
L’on y trouve des défetts ou fteps qui la fépârent
des Cilmoucks 8c des Karakalpacs, ce qui n’em-
péche pas ces derniers d’y faire de fréquentes
incurfions. (/?.)
T O C A T , ou T occal , ville de la Turquie afia-
tique, dans, le gouvernement de Sivas, au pied
d’ une haute montagne y proche ,la rivière de T q-
fanlu , à 15 lieues au fud -eft d’Amafie. Ellç. eft
bâtie en forme d’amphithéâtre dans un terroir
abondant en fruits & en exçèllens vins; à 1.4
li. £ e. d’Amafie, 66 o. d’Erzerom,, 95 n. d’Alep,
ioo de Çonftantinople. Ses maifons font jà deux
étages-, fes rues font pavées, ce qui eft rare, dans
le Lovant. Chaque maifon a la fontaine i on
compte dansTocat vingt mille Turcs, quatre mille
Arméniens, quatre cerîts Grecs qui ont un archevêque,,,&
trois cents Juifs. C’eft la refidenee d’ un
valyode, -d’ un cadi & d’un aga. Le commerce y
confifte en foie, dont on fait beaucoup d’étoffes,
en vaiffélle de cuivre , en toiles peintes & en
maroquins bleus.. La ville d’ ailleurs eft allez forte.
I l faut regarder Tocat comme le centre de la
Natolie. Les caravanes de Diarbekir y viennent en
dix-huit jours;,, celles de Tocat à Sinope mettent
lix jours. De Tocat â Prufe les caravanes- emploient
vingt jours. -, celles qui vont en droiture
de Tocat à Smyfne, fans paffèr par Angora, ni
par Prufe , lont yingt-fept jours; en chemin avec
des mulets, mais, elles, rifquent d’être maltraitées,
par les voleurs.
Tous les Grecs du pays prétendent que Pan.-
cien nom de Tocat étoit Eudèxia r cniEutochid.
Ne fèroit-ce point la ville à’Eudoxiaae que Pto-
lémée marque dans la Galarie pontîquét? Paul
Jove appelle T o c a t, Tahcnda, apparemment qu’il
a cru que c’ étoit la ville que cet ancien Géographe
appelle Tebenda. Qn trouver oit peut-être 3e véritable nom de Tocat fur quelques-unes des
înfcriptions qui fo n t , à ce qu’on dit ;, dans le
château ; mais les Turcs n’en permettent pas ài-
lement l’entrée.
Après la fanglante bataille d’Àngqfâ,.. onilBa-
jazet fut fait prifonnier par Tamerlan, le fùltan
Mahomet I r qui étoit un des fils de Bajazet ,
paffa à l’âge de quinze ans., le labre à la main,
avee le peu.-de troupes qu’ il put ramaffer r- 1
travers des Tartarès qui occupoient tout le pays-,
& vint fe retirer à T o c a t, dont il jouiffoit avant
le malheur de fon père *, ainfi cette ville fa
trouva la capitale dp l’empire dé,s T u r c s & Mar
homet I, ayant défait fan frère'Mufa , fit .mettre
dans la prilon de Tocat Mahomet Bey 8c Jacob
B e v , qui etpient, engagés dans le parti de fon
frere. Il paroît par ce récit que cette ville ne
tomba pas alors en la puiffance de Tamerlan ;
mais ce fut fous Mahomet I I , que Jufuf-Zez-
général des troupes d’Uzum - Caffan , roi
des Parthes , ravagea cette grande ville , & vint
fondre fur la Gara manie. Sultan Muftapha,, le
fils de Mahomet, le,défit en 14 7 3 , & l ’envoya
prilqnnier à fo-n père qui étoit à Çonftantinople.
La campagne de Tocat produit de fort belles
plantes , & fur-tout des végétations de pierres
qui font d’une beauté furprenante. On trouve des
merveilles en caffant des cailloux 8c des morceau^
4e roches creufes revêtues de priftallifations toutr
a-fait raviffantes : il y en a qui font femblables
a l ’ecorce de 'citron confite-, quelques-unes ref-
fèmblent fi fort â la nacre de perle,_ qu’on les
prendroit pour les coquilles mêrçies pétrifiées ;
il y en a de couleur d’or qui ne diffèrent que par
leur dureté dé la confiture que l’on fait avec dé
l’écarce d’orange coupée en filets.
M. Tournerort remarque que, la rivière qui
paffe a Tocat n’eft pas. l’ Iris ou le Cafalmac, comme-
lés géographes , ' fans en excepter T. Delifle, le
fuppofent-, mais que ç’eft le Tofanlu qui paffe
aum à Népcéfarée, & c’eft fans, douté le Loup ,
Lupus , dont Pline a fait mention, & qui va fe
jétter dans l’Iris. Cette rivière fait de grands
ravages dans le temps des pluies & de la fonte
oes neiges. On affurè qu’il y a trois rivières qui
^jfiffent vers Amafia •, le .Couléifar-Sqn, ou là
riviere de Chonaç , le Tonfànlu,, ou la rivière
de T o c a t, & le Cafalmac qui retient fpn. nom.
Lorig. detT o ca t,? $$., x8 ; lat. 3,9 ,- $z. (R .)
TO CAYM A ou T oca'Lma , ville de l’Amérique
méridionale , dans la Terre-ferme,. an nouveau
royaume de Çrenadè, fur le port de la rivière
Pari , près de fon confluent, avec celle de la Made-
lena. Lè terroir de Tocayma abonde en pâturages &
en fruits, comme figues, oranges, dattes, cannes
à fucrej. cependant fes habitantfont indigents. Il
y-a des bains chauds dans fon voifinage. (R.)
TQÇCAJL Vçye%t TO CAT -
TOCIA ,; ville d’Afie.,, dans les. états du Turc *
fur la route de Çonftantinople à Ifpahan , entre
Cofizar & Ozeman. Son terroir eft fertile en
excellent vin. .(jR.),
TO C K À Y ', bourg confidérablé de la haute-
Hongrié , dans le Comté de Semplin , au conr
fluentde-laXeiffe &duBodrog. Sonancien château
a été rafé dans, la guerre de la. faction de Rakotzy.
Le vin qui croît dans fon terroir, pâlie univeçfel-
leineptpour le meilleur de l’Europe. Il fe recueille
iftiir le coteau dit Me^t's mwlé :( rayon dé ihîel. )
Mais ce climat eft très-refferfé '» la quantité peu
donfidérable qu’il produit de ce vin précieux appartient
à la Cour de Vienne, & il n’en entre point
dans le commerce. Ce n’eft pas que le vignoble
deTockay ne foitfort étendu, il occupe en effet,
une côte de 7 milles d’Allemagne on 14 lieues ■
de France , mais les vins qui s’y rééditent, fönt
de moindre qualité', & quoique dû crû de ce'bourg,
ils ne font point ce qu’on nomme psr excellence ,
Vin de Tockay.
I.es Pères des Ecoles pies ont un collège à
Tockay. Les mécontens de Hongrie s’emparèrent
de cette ville en 1681 , mais elle retourna à la
Maifon d’Autriche. Il en arriva de niême lorf-
qu’ ils s’ en furent rendu maîtres en 1703. Ce bôurg
ou petite ville eft à 30 lieüès n. o. dû Grând-
Waradin , 36 n. e. ae Bude, 15 f. de Cafïbvie* |
Lorig. 38 ÿ :g.u ; lat. 48 , i o‘. (R.)
TOCKENBOURG ou T oggenbourg; la vraie
orthographe eft Toggenbourg, mais on ditToc-
kenbourg. Cette prononciation vient des Allemands
qui prononcent le g dur , comme dans
gaule. Le Tociçenbourg' eft . line contrée de la
Suiffe, dépendante de l’abbaye de S. Gall. C’eft un
pays étroit entre de hautes montagnes, & qui
àvôit autrefois des feigneurs particuliers avec
titre de comtes. Le dernier, nommé Frédéric ,
accorda par grandeur d’ame à fes fujetS , au commencement
du quinzième fiècle , de fi grands
privilèges, qu’ il les rendit en quelque manière
un peuple libre.
\ Le Tockenbourg eft cohfideré; dans la Suiffe
comme un territoire important par'fa fituàtion ,
fes voifins , & le peuple qui l’häbite. II eft
féparé au nord du canton d’Appenzel par de
hautes montagnes prèfque r inàccèflibles' ; à
l’ orient 8c au couchant, par les' terres du canton i
de Zurich. Il peut avoir1'en longueur cinq milles :
d’Allemagne, ou dix heilrés de chémîn, & moitié
en largeur. On diftingue le pays en province
fiipérieiire & province 'inférieure -, & chaque
province eft divifée en divers diftrids. Les
habitans font catholiques romains & réformés ,
& font 'enièmble' environ neuf'mille hommes,
dont les deux tiers font proteftans.
Les deux religions font réunies par un ferment
folemnel , que tous les Tockembourgeois font
tenus de faire -, favoir, de confer ver enfemble une
concorde mutuelle. !Ce fer.méht précède inême
celiri par lequel'ils jurent le traité d’alliancé 8c
de combourgeojfie avec les cantons de Schwitz
& ’de Glatis , alliance qui duré ' depuis 1440. Le
terroir abondé' ën grains, en prairies & pâtu-
x*&es: { ■ ;
Le gouvèrnement eft compofé de membres
proteftans & catholiques, tirés des communautés
de chaque ‘religion. Dans" les endroits où fe fait
l’exercice dès deux religions , les réformés &'les
catholiques éiïfénç'^ conjointement les -membres
de leur grand c'onfeiî , fans avoir égard à l’alliance
ou à la parenté. Ce grand confeil eft le'
confervatenr de la liberté publique. Dans les
affaires de cor.féqueiïce , il convoque l ’affem-
blée générale du peuple qui en décide fouve-
rairlement. Quant aux petits confeils qui font
chargés d’examiner les affaires criminelles 8c les
caufes de peu d’ importance , le grand confeil en
nomme les membres ^ & les -tire également de
chaque religion; dans les juftices inférieures du
pays , il y a quelques communautés qui ont le
droit d’élire leur amman. Dans d’autres, l’abbé
de S. Gall nomme deux des chefs , & les habitans
choififfent les autres. Enfin les Tockenbourgeôis
ont un gouvernement des plus fages & des mieux
entendus pour leur bien-être. (JL) ;
TOCRUR , ou TftCROUiR. Voye{ T ombut,
TOCUYO , petite ville-de l’Amérique méri-1
dionale , dans la Terre-ferme , au royaume de
Grenade , & dans le gouvernement de Véné-'
zuela, vers le midi de la Nouvelle Ségovie. (il.)
TO D D IN , baillagë d’Allemagne , au duché de
Mecklenbourg, dedans le comté deSchwerin.(i?.)
TODGAi, contrée d’Afrique, dans la Barbarie ,
à zo lieues-au, midi du grand Atlas , & 1 5 de la
province de Sugulmeffe. Elle dépend d’ un chérif,
& n’a que quelques villages le long de la rivière
qui la traverfe &: qui en prend le nom, ou lui
donne le fien. (il.)
T odga ( la ) , rivière d?Afrique,. dans la Barbarie.
Elle prend fa fource dans le grand Atlas ,
traverfe la province de fon nom , 8c fe perd dans
un lac , au midi de là ville de,Sugulmeffe. ( il.) ■
T O D I , ancienne nient T u per , en latin Tit-
dertum ■ ville d’ Italie , dans l’état de l’Eglife ,
au duché de Spol^te , fur, une colline , proche le
Tibre., à 9 lieues f. de Pei oufe , 8 o. de Spolète,
zz. n. de Rome. E lle .a i z paroiffes , 8 couvens
d’hom,mes , ,8c autant de femmes. Long. 30 , 4 ,*
la ty ,, 45. . . :.
Cette ville , dont l’ évêché ne relève que du
faint-fiége , eft la patrie do- S. Martin pape ,
premier de ce nom. Il fe jeta dans des querelles
thjéQipgiques qui lui devinrent, fatales. L’empereur
Confiant le fit arrêter , & le relégua
dans la Cherfonnèfe ; ce fut là qu’il finit fe*
jours en 65$ ,:fix ans après fon élévation fur la
chaire de S. Pierre, (il.)
TQ DM A ,. ville du duché de Mofcovie , au
confluent desrivières de.Suchana & de Todraa, à
100 werftes de Wologda. L a t.fe p t. 6 0 , 1 4 . ( il.)
TIEDTBERG , montagne de Suiffe au pays des
Grifons. Elles eft très-difficile à monter , $c
paffe pour uné des plus hautes de toute la Suiffe.
On la franchit à grand’peine pour pénétrer chez
les Grifons depuis la vallée de Glatis, (il.)
TOEPLITZ , ville de Bohème , dans le cercle
de Lèutniêritz , à 6 milles* de Drefde , & à 10
milles de Prague ; elle eft faine uleJpar fes eauîfc
D d d ij