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vocable de S. Pierre , elle eft maintenant fous
celui de la Vierge. L’évêque de Dijon '.en eft
collateur , en même temps qu’il eft décimateur.
Il y a deux chapelles en titre de bénéfices, dotées
dans le X V Ie 'fiecle. p
Dans la chapelle des feigneurs eft un mau-
folée de Catherine de Bauffremont , dame de
Mirebeau , veuve de pierre de Longvic., en premières
noces, 8c enfuite de Helion de Granfon,
foigneur de la Marche , décédée en 1507.
La maifon de Vergy a long - temps poffédé
Mirebeau, 8c guillaiime de Vergy , qui fonda
l ’hôpital , av.oit accordé plufieurs libertés 8c
fra-nchifes .à fes habitans. Vojeç Âà-deffusfes lettres
dans la Maifon de Vergy, pag. '180.
On compte à Mirebeau 2,14 feux. .Cette petite
ville s ’appelloit Mirebel dans lp moyen
âgé. Elle eft très-ancienne. On voit encaftr-é
dans un des créneaux du château une pierre
•■ qui appartint à un édifice antique , 8c dont
Pinfcription prouve que., fous les Romains
elle fut décorée d’un théâtre,
C ’eft la vingt-deuxième ville qui députe aux
-états de la province. Il y a deux marphés par
femaine , quatre foires par an , un bureau du
contrôle des aéle?, un autre pour les traites
foraines , & un grenier à fei , dont le pourvu
de commiflion devroit être tenu à réfidence. Il
s ’y fabrique quelques ferges grofiières & de la
poterie.
Cette v ille , qui eft de la fubdélégation d’Au-
xonne , eft à quatre lieues, de cette v ille , à
quatre de Dijon , & à pareille aiftançe de
Cray , à une lieue & demie de Bèze , 8c a
4e Bontaüler, Longit. 3. a. .deg. ? $8t • latit..
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La terre dé Mire'beaueft entrée dans la maifon
de Bauffremont en i4o!8 , par mariage avep
Jeanne dp V e rg y , héritière de la fécondé branche
de cette maifon. Pierre de Bauffremont, comt,e
deiChamy, l’on fils, eut trois femmes , & de la
dernière, qui étoit Marie d;e Bourgogne, fille
naturelle de Philippe-le-Bon , il eut trois filles ;
la fécondé , qui s’appelloit Jeanne ? eut pour
d ot la terre de Mirebeau , qu’elle porta dans
la maifon de Chabot. Elle eft rentrée d^ans celle
de Bauffremont par le mariage de Pierre de Bauffremont
avec Marie d’Êibarres en 1 <581 , 8ç elle
.s’y eft conforvée depuis. C’eft ainfi qu’il faut
redifier ce quj eft dit des poffeffeurs de eettp
terre , à l’article Mirebeau.
Cette pofîpflion, qui a titre de -marquifat,
jcomprenoit précédemment Mirebeau , Tanay .
Gizilli, Magnâ, Saint-Médard, B.eziote, Charmes,
les rentes de Lambelin 8ç de Savoje, 8c Renêve
8c Çhpuge en partie. Mais elle a fouffert fue-
pefftveiueht bien des démembremens. En quel-
cue3*uns des lieux de fa dépendance , comme
£ Charmes , tgndi? q/i’ailleurs la dîme eft fie
fin p 2 gerbe? u s e , ou prend la dixiéme ? çe
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qui y péfe étrangement fur l’agriculture , 8c décourage
le .cultivateur.
Mais n’omettons point la fituation pénible de
ce village dépourvu d’églife & de pafteur , &
dont les habitans,, par les pluies , les vents ,
les neiges , le& glaces 8c les frimats, vont aux
offices au village voifin , diftant d’un quart de
lieue, & qui en eft féparé en hiver par dés chemins
fangeux 8c prefque impraticables -, trajetqu’ils
font quatre fois par jour les fêtes 8c lès dimanches.
Arrivés , tranfis & mouillés , ils paffent unes
heure 8c demie dans une églife. froide & humide ,
où ils contraâent de cruelles maladies.
L’intérêt de l’humanité, l’intérêt de la religion,
"8c celui du gouvernement, réclament également
pour fétabliffement d’un preibytère dans
cette communauté. Mais où prendre pour ce
pieux 8c utile établiffement ? La réponfe eft prête
8c facile : il y a au voifinage deux prieurés fans
fondions , dont un èxçeffivement riche , celui
de ;Saint-Léger jouit de cinquante mille livres
de revenu. L ° rfque,rcelui qui en eft pourvu fbur-
niroit à cette qeuvre pie une fomme de 700 liv. ,
il rempliro-it les vues 8c les intentions de l’églife ,
8c la charge feroit iufenfible. Dans ee fièclé de
lumières ,8c de raifon, je ne puis qu’efpérer de
voir accueillir des vues auffi falutaires.
Mirebeau fut Je partage de plufieurs maîfons
célèbres. Poffédé fucçefiivement par les V e rg y ,
les Charny, les Tavanes , les Chabot , il apv
partient aujourd’hui à la maifon de Bauffremont,
maifon illuftre par fon ancienneté , par fes grandes
alliance^ , par fes anciennes poffeflions, par les
lèrvices fignalés qu’elle a rendus aux rois de
France, aux rois d’Efpagne , aux archiducs d’Autriche
, aux ducs de Bourgogne. Elle a des alliance?
avec celles de V e r g y , de Toulonjeon ,
de Vienne, de Choifeul, de Liftenois, de la
Rochepot, d’Amboife, de Tenarre : .elle en a
avec le? maifons 4 e '"la Rochefoucault, de la
Vauguyon, de Pontailler, de Coligni •, elle en
a de plus iHuftrès ençore avec les maifons fou-
veraines de Bourgogne, de Neuchâtel, de Ferre
t te , de Savoie I dp Châlon , de Luxembourg’’,
de Vallengin : elle en a enfin avec les ancien«
empereurs d’Orient, & avec la maifon régnante,
par Hélène, dê Çourtenay, mère 8c ayeule des
princes aéhiels de Bauffremont, laquelle étoit
iffue de Pierre de France , le dernier des fils
du roi Louis-le-Gros , trifayeul de S. Louis.
Ajoutons que les Bauffremont ont deux fois
préfidé à la îjobleffe du royaume , aux Etars-
Généràux.
Les principales terre? qui ont été dans la maifon
de Bauffremont, font Senecey, Sombernon,
Scey-fur-Saône , Grofbois , Bourbonne , Fou-
vens, Meximieux, Mirebeau, Vallengin, Pont-
de-Vaux, Charny ,- Liftenois , Arc-en-Barrois ,
Villafans, Clervaux , Châteauvilain , & c . Voye~i
l ’article Bauffremont , tom. I , pag. 145. (R.)
MIREGOROD,
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MIREGOROD , ville de l’empire de Ruflîe,
dans la Ruilie mineure , au diftrict de fon nom,
fur la rivière de Choral. (-K.)
MIXE (pays de) , pays de France , au goii-
vernetoient de Béarn. On y compte %<) communautés,
& Saint-Palais en eft le chef-lien. (S.)
MIXTE , vpyej Mix e .
MOBILE ( l a ) , voyq Maubiie.
MODISHOLE , voye[ Sa in i -Micrei, dans ce
Supplément.
MOLIENS , Molinoe, nom de deux bourgs de
France , l’un dans le Beauvoiîis, 8c l’autre dans
l ’Auxerrois. (R.)
MONCEAU , bourg de France , dans le Li-
sn-ofin, éleélion de B rives.
MONCHANDE , bourg de France, dans la
Saintonge , élection de Saintes.
MON COUTANT , bourg 'de France , dans
le Poitou , éleélion de Thouars.
MONGOLS (pays des) , voyc[ Mongous..
MONGOUS , ou Mugaiss N oirs (pays des) :
ces peuples avec les Kalkas font les defcendans
des anciens Mogols , qui , au treizième fieele
raffemblèrent dans ces pays toutes les. richeffes
de l’Afie méridionale , & d’une partie de l’Europe.
Ils y cultivèrent alors les fciences 8c les arts ,
& y bâtirent de grandes villes. Mais les mal-
Iieurs qui arrivèrent enfuite a leur pofterite , les
•ont fait retourner à leur ancienne manière de
vivre qui tient de celle des Scythes. Les Mongous
habitent aujourd’hui un pays de 3°° lieues
de long & d’environ 100 de large -, ils demeurent
fous de tentes faites de peaux. Il y a dans
cette contrée ,• au nord de Pékin , des mines
d’étain , -8c des forêts où l’empereur de la
Chine va quelquefois prendre le plaifir de la
chaffe : il y a fait bâtir plufieurs maifons de
plaifance. .ri: , : # >-
Les Mongous font idolâtres -, 8c croient a la
métempfycofe : le grand-prêtre, qui ef^un vicaire
du Grand-Lama du T ib e t , demeure au pays des
Or tou s , au nord-eft du Chenû. Ils ont eu
jufqu’au commencement du dix-fe.ptième fiecle
un Grand-Kan , qui defoendoit du fameux Gen-
gh is -K a n , 8c de qui dépendaient les autres
Mongols au-delà du défert de Chamo, & même
les Eluths , leurs voifins. Mais comme , à-cette
époque ce Grand-Kan le conduifoit fort mal ,
& ne ceffoit de donner des fujets' de mécontentement
à fes peuples, ils fecoüèrent le jou g, &
ceffèrent de-le reconnoître , une partie fe donna
• aux Mantcheous , qui dévorent par là plus en
état de faire la conquête de la Chine.
Ces peuples font divilés en 49 étendards ou
diftriâ s , partagés félon les quatre portes de la
grande muraille, par lefquelles on va^chez eux.1
Leurs princes que l’on dit être au nombre de
vingt-deux , font obligés de paroître à Pékin,
lorfqu’on les y c ite , 8c on y appelle de leurs
(èîitences. L’empereur de la Chine eft aujourd’hui
Géogr. Tome III.
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leur Grand-Kan. .On voit dans leur pays les
ruines de plufieurs villes que leurs ancêtres
avoient bâties dans le temps de leur profpérité »
afin de ne pas paroître inférieurs aux nations
qu’ils a voient vaincues.
Il faut joindre au pays- des Mongous , celui
des Tartares de Kokonor. Voye^ K o k o n o r . (R * )
MONISTRÔL. . . . Ce nom vient du mot
latin monajieriolum ou monaflerium, parce qu’ il
y avoir anciennement un couvent d’Antonins.
Cette ville eft dans la plus heureufe pofition ;
fon principal ornement eft le château 8c le parc
des .évêques du Puy , féjour enchanté , fur-tout
depuis les embelliffemens qui s’y fon^ de puis
quelques années. Quoiqu’elle ne foit pas d’une
grande étendue , on ne pouvoit pas en faire le
fiége impunément. Les Religionnaires l’afïiégerent
avec le château , dans le feizième fiècle -, mais
ils éprouvèrent une vigoureufe réfiftance , 8c
furent repouffés avec perte. C’eft ce qu’on lit
dans plufieurs monumens , & en particulier dans
la tranfa&ion entre Antoine de Senneterre ,
évêque du Puy , 8c les habitans de ^oniftlrol
en 1577. Guillaume de la Roue l’acquit a fa
menfe épifcopale de Gitigon , feigneur de Saint-
Didier , pour la fomme de 1 360 livres , 8c Bernard
de Caftanet y fonda une collégiale en 1309.
Ce chapitre eft compofé de douze chanoines,
8c d’un curé , chanoine d’honneur , tons a la
nomination de l’évêque.
On conferve dans l’églife le corps de Saint-
Marcellin , évêque de Puy.
Il y a d’ ailleurs -à Moniftrol un couvent de
capucins, des religieufes urfulines , 8c une communauté
dite des foeurs de Saint-Jofeph.
L’hôpital eft d’une grande reffource pour
Moniftrol & lés environs. Il y aune manufaélure
de rubans & une pharmacie , dont les différentes
claffes de citoyens reffentent également les avantages.
Le principal commerce eft en grains -, la principale
induftrie , en fabrique de rubans 8c de
toutes fortes d’ouvrages en ferrurerie.
Le fol de Moniftrol recèle plufieurs mines de
plomb-& autres minéraux , qui ne font point
exploitées. Il y a , dans un des faubourgs ,
une abondante pépinière , établie & entretenue
aux frais du diocèfe -, & à deux petites lieues ,
eft la papeterie à cylindres hollandpis , du pont
■ Salomon.
Il n’y a pas de college dans cette v ille , mais
il y a un bon penfionnat. (R.)
MONNOYE , bourg de France , en Touraine
, élection de Tours.
MONT-CHAMP , bourg de France , en Normandie
, éleélion de Vire , près d’une forêt de
fon nom. (R.)
MONT-D’OR (abbaye du) , voye[ T hierri
( Saint ).
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