
<îc marbre , où il y a la place de deux corps*,
a l’un- des côtés eft l’épitàpho du mari Sc de la
femme qui y avoient été enfevelis , &.le nom.de'
Thyatire eft répété dqux fois dans cette épitaphe.
Sur une colonne qui fondent une galerie du
Jkan, on voit une autre infcription où on lit en
grec & pn latin., .que l’empereur Vepafien fit
'faire à Thyatire des grands chemins , Pannée de
fon fixième confulat.
Les Turcs, après avoir élevé une ville nommée
Ak-Hijpir ou Eski- Hijfar, c’ efl-à-dire château
■ blanc y abandonnèrent ce lieu, & vinrent bâtir
dans un lieu plus, commode , fur les ruines, de
i ’ançiehne Thyatire, en. donnant à leur nouvelle
ville le nom du château qu’ils avoient quitté.
Tes mailbns de leur Thyatire, ou plutôt d5Ak-
Hiflar, ne font que de terre ou de gazon cuit au
•foie il. Le mafbré ri’eft employé qu’ aux mofquées.
Les habitans de cette ville font au nombre d’environ
trois mille, dont la plupart négocient en
£Oton. Ils font tous mahométans •, on ne voit dans
x e lieu ni chrétiens , ni grecs, ni arméniens,
8c l’ancien évêphé dè Thyatire n’exifte plus qu’en
'idée. (R )
THYEE. Voyçi B île ( ‘la ) .
TH Y S Y , bourg de France, en Beaujoîois,
ele&ion 8c à 3 li. f. 9. de Villefranche. (R.)
TIANO , en latin Theanum , ancienne petite
-ville d’ Italie , au royaume de Naples, dans la
Terre de Labour, a 5 li. n. o. de Capoue. Elle a
-*in évêché fuftragant du fiége de cette v ille , 8c
titre de duché. Elle a. un célèbre monaftère de
•religieufes , & 41 fe trouve des eaux minérales
dans fon voifinage. Long. 3 1 ,45 ; lat. 42,36 . (Ri)
TIBÉRIADE ( lac d e ) , L ac de Génézareth
du de G énézA'R, & Mer de Galilée | lac de ,1a
iPaleftine , traverle dans fa longueur par le Jourdain.
I l a 6 lieues dans cette .dimenfion, 8c 3 de
largeur de l’eft à l ’oueft. Il eft environné' de montagnes.
(5 .)
T ibériade, Génézareth , C ineret, ouT a-
s a r ia , ancienne ville de Judée , dans la Galilée ,
à z 5 li. n. de Jérufalem , & ruinée pendant les
jcroifades. -EIle eft fituée à l’ extrémité méridionale
du lac de Génézareth qu’on appeiloit aufîl
fncr de Tibériade, de fori nom. Jofephe nous
■ apprend que cette ville fut bâtie en l’honneur
de Tibère , par Hérode Agrippa , Tétrarque de
.Galilée -, il en jeta les fondemens l’an' 17 de Père,
chrétienne , & en fit la dédicace 10 ans après :
elle avoit dans fes environs des, b a; ns d’éaux
chaudes qui y attiroient dés malades. Ce font les
eaux d’Emaü's dont parle Nicéphore & Sozomène,
ear en n’en trouve point à l’Bmaüs où Notre-Sei-'
cneur fut -invité par deux de Je s difciples le lendemain
de fa réfurreâion.
Fefpafien ayant pris Tibériade , fe contenta
/l’abattre une partie de fes murailles par configuration
pour Agrippa à qui elle ^appartenoit.
jhwp? ,1a ruijje de Jérusalem, quelques fayans
juifs s’y retirèrent, '& y jetèrent les fondement
d’une efpèce d’école qui devint célèbre dans, là
fuitë. Les chrétiens, fous Godefroi de Bouillon,
s’emparèrent de Tibériade, mais ils ne la gar*
dèrent pas long-temps. Il n’y a plus aujourd’hui
dans cet endroit qu’une efpèce de fort appartenant
aux Turcs , & plufieurs palmiers •, tout
ne préfente que ruine 8c déftruélion. Cette ville
a été la patrie de Jufte de Tibériade , contemporain
de Phiftorien Jofephe , dont il n’étoit pas
ami ; il ayo.it fait une chronique des roi» des
Juifs,, mais cet ouvrage .eft perdu. Vdyei Mer de
T ibériade. (JL)
" T IB E T , ou T hibet vafte contrée d’Afie ,
dans la Tartarie indépendante , vers le midi de
cette région, & au fud encore du grand Défert.
Il ayo.lt autrefois un prince foqverain, mais il
y a environ 170 ans que le grand-lama, ou
v grand - pontife des Tartares idolâtres, fouleva
contre lui les Mongdus & les Kalkas, parce qu’il
,1e foupçonnoit de vouloir embraffer le chriftia-
nifme, 8c qu’il n’en étoit pas traité avec affez
de refpeél. Le prince fut dépouillé de fes états ,
& lesMongous , unis aux Ëlutfis , les donnèrent
au grand-lama, qui établit, pour les gouverner,
un ripa ou fuprêmê miniftre. Én 1716 , le con-
ta.ifph des Eluths s’empara de ce pays : les Chinois
,s’ en font rendus maîtres quatre ans après ’, mais
les Eluths y ont fait de nouveau reconnoîtire leur
autorité , vers l’an 1725. La cime de? montagnes
y eft toujpurs couverte de neige.
Ce " pays eft appelle par les Chinois Tfanli ,
a caufe de la grande rivière de Tfanpou qui la
trayerfe d’oçcicle.nt en orient, félon les nouvelle»
cartes chinoifès. Elle paroît prendre fa fourçè
auprès de celle du Gange, & l’ on croit qu’elle
coule enluite vers le midi , à travers le royaume
d’Ava., où elle s’appelle Menankiou, 8c lé jèta
dans le golfe de- Bengale. Le ICiang prend auffi
fa four ce au nord-ëft de ce pays, qui a beaucoup
de rivières , dans le fable desquelles pn trouve
quantité d’or. Les Indiens donnent à cette contrée
le nom général de Boutan. C’eft là que le
trouve particulièrement l’animal qui produit le
mufe : par la forme <& la couleur il èft affez ref-
femblant à la biche -, il a fojis le ventre une veille,
réfervoir d’une efpèce de fang qui, coagulé &
féché au fole il, açquiert une .odeur très-forte, 8c
devient ce qu’on nomme le mufç.
On trouve aiifli dans le Tibet quantité de
cive.ttès j & la rhubarbe qu’ on y recueille ., eft
très-eftiniée. Les Tibétjens vivent de la culture
de leurs terres , qui font affpz fertiles y ils habitent
dans des villages 8c de petites villes f ils
n’en ont point de confidérables pu qui foient en
. état de défenfe , 8c leurs' maifons- l’ont baffes,
étroites 8c faites fans art.
C’eft M- Delifte qui a commencé à faire con-
noître le Tibet fur nos cartes. Selon les relations
fes plus récentes . i l fo divife en quatre
* parjiçÿ
"parties *. le petit T ib e t, ou Baltiftan , à l’oueft ;
le grand Tibet , ou le Boutari, au milieu ; le
Laffa , ou Barantola , au midi ’, le Sifan , . ou
T u f a n à l’ eft. Tous ces pays ont leurs princes
& celui du petit T ib e t , qui eft dans les montagnes
, eft tributaire du grand mogol.
Eskerdoù, ou T ib e t , eft la capitale du petit
Tibet ; Latak, ou Ladak, eft celle du grand
Tibet -, Tonker, ou Laffa, eft capitale du Lafia
ou Barantola.
Le grand Tibet qu’on nomme aufii Boutan-,
s étënd du feptentrion vers le levant, 8c commence
au haut d’une alfreufe montagne nommée
Kaniel, toute couverte de neige cependant la
route eft affez fréquentée par les caravanes qui
y vont, tons les ans chercher des laines. Son
chef-lieu nommé Ladak , où refide- le ro i, n’eft
qu’une fortereffe fitùée entre deux montagnes.
Dans ces provinces montueufes, tout le trafic fo
fait par l’échange des denrées. Les premières peuplades
qu’on rencontre font maliométanes ; les
autres font habitées par des païens , mais moins-
fuperftirieux qu’on ne l’eft dans plufieurs contrées
idolâtres.
• Les religieux des Tibétins fé nomment Lamas ;
ils font vêtus d’un habit particulier, différent de
ceux que portent les1 personnes du liècle ; ils rie
trellent point.leurs cheveux , 8c ne portent point
dé pendans d’oreilles comme les autres ; mais ils
ont une boufane, &^ls font obligés, à garder
un célibat perpétuel : leur emploi eft d’étudier
les livres • de la lo i , qui font écrits en une langue
8c en' des caraélères différens de la langue ordinaire
’, ils récitent certaines prières en .manière
de choeurs cé font eux qui font les cérémonies,
quï- préfentent les offrandes dans le temple , &
qui y entretiennent des lampes allumées -, ils.
offrent à Dieu du bled, de l’orge j de la pâte 8c
de l’eau , dans de petits v'afes fort propres.
Les lamas font dans une grande vénération’,
ils vivent d’ordinaire en communauté’, ils ont
des füpérieurs locaux, 8c outre cela un pontife
général, que le roi même traite avec beaucoup
de refpeét. Ce grand pontife, qu’on nomme Dalaï-
Lama, habite près de Laffa, où fe voit la plus
belle des pagodes qu’aient les Tibétins. C’eft
dans cette pagode bâtié fur la montagne de
Poutola qu’habite le grand lama. Le peuple le
croit immortel -, ceux qui font auprès de fa per-
•fonne ayant foin , lorfqu’il meurt, d’ affuror que
fon ame anime le corps de fon fucceffeur -, ce
qu’on perfuade aifément a des idolâtres imbus
d e là dodrine de la métemplycofo , 8c qui re- .
gardent leur grand-prêtre comme une divinité :
il eft regardé comme tel non-feulement par tous
les peuples de la Tartarie, mais encore dans tout
le nord de l’Inde -, il eft vifité par une foulé de
pèlerins qui viennent à lui avec des préfens pour
Je confulter comme un oracle , 8c lui rendre leurs
Géogr. Tome I I I .
adorations : fon appartement eft fomptueux, &
l ’or y brille de toute part.
La religion des Lamas eft fort répandue dans
l’or ien t’, ils emploient l’eau bénite, chantent
dans lé fërvice divin, prient pour les morts, 8c
portent des mitres comme nos évêques. (R.)
TIBRE , en italien Tevere, en latin Tiberis,
auparavant Tibris , 8c premièrement AIbula ;
fleuve d’I ta lie , qui» naît en Tofeane 8c, dans
l’Apennin , fur les- confins du duché d’ Urbin ,
coule quelque temps entre la Tofeane & l’état
de l’Eglife ■, où il entre à CItta-di-Caftello *, il
fépafe enfui te le Péroufin du duché d’Urbin 8c
de l’Ombrie qu’il divife encore de l’Orviétan ;
de là il contourne le Patrimoine de S. Pierre ,
qu’il fépare de l’Ombrie, de la Sabine 8c de la
Campagne de Rome. C e ft entre cette dernière
province 8c le Patrimoine de S. Pierre, qu’ il fe
jete dans la mer par deux embouchures. Le bras
qui eft à la droite s’appelle Fiumicino , & celui
qui eft à la gauche conferve le nom de Tibre ou
- Tevere. Ce dernier bras étoit l’ unique bouche
par laquelle ce, fleuve fe déchargeoit autrefois
‘dans la mer , 8c c’eft ce qui avoit fait donner
à la ville qui étoit fur fon bord oriental, le nom
âCOJlia, comme étant la porte par laquelle le
Tibre entroit dans la Méditerranée , ou celle par
laquelle Rome recevoir les marchandifes qui lui
venoient des parties connues de la terre. La
ville de Porto eft fituée fur la rive droite du
bras fepténtrional.
Les villes qn’ arrofe le Tibre font Borgo-San-
Sepulcro , Citta-di-Caftello , Péroufe , To'di ,
Citta- Gaftéllana, Rome, Porto ,. 8c O frie. Il fe
groffit fur-toy^-de la Néra & du Té Vérone, &
communique avec l’Arno. par la rivière maréca-
geufe de Chiane. Son cours eft d’environ 50 li.
8c fa fource eft peu diftante de celle de l’Arno.
Pline qui le dit liv. I I I , ch. $ , Tiberis anteà
Tibris , app ellatus , & priàs^AIbula , tenais primo
è media loitgitudine Apennini, finibus Aretinorum
profluit, quamlibet magnarum navium ex Italo
mari çapax , rerum in toto orbe nafeentium mer-
cator placidifjîmus. Selon les hiftoriens , ce fut
le roi Tiberinus qui donna fon nom au Tibre ;
1 Augufte le fit nettoyer , Sc l’élargit un peu ,
afin de faciliter fon cours •, il fit aufii fortifier
fes bords par de bonnes'murailles. D’autres empereurs
ont fait enfuite leurs efforts pour empêcher
le rayage de fes inondations -, mais prefque tous
leurs foins ont été inutiles.
Le firoco - levante , qui eft le fud f eft de la
Méditerranée, 8c qu’on appelle en Italie le vents
marin, fbufile quelquefois avec une telle violence
, qu’il arrête en partie les eaux du Tibre à
fon embouchure 8c quand il arrive alors que
les neiges de l’Apennin viennent à groftir les
torrens qui tombent dans le Tibre, ou qu’une
pluie de quelques jours produit le même effet s