
S O M
En effet, la province de, Sonimerfet doit fur-
tout fe vanter d’avoir produit ce' grand homme ;
i l naquit à Whrington , à 7 ou 8 milles de Briftol,
en 103a. Après avoir commencé à étudier férieu-
lement, il s’attacha à la médecine & quoiqu’il
ne l’ait jamais pratiquée , il l’entendoit à fonds ,
au jugement de Sydenham. Le lord A shle y ,
depuis comte de Shaftelbury, qui reconnoiffoit
devoir la vie à un des confeils de Locke, difoit
cependant que fa fcience médicinale ^étoit la
moindre partie de fes talens. Il avoit pour lui
la plus grande eftime , le combla de bienfaits,
8c le mit en liaifon ave® le duc de Buckingham,
le lord Halifax, & autres feigneurs de fes amis,
pleins d’efprit & de favoir , & qui tous Jtoient
charmés de la converfation de Locke.
Locke éprouva la fortune & les revers du
.comte Shaftefbury, qui lui avoit donné une
comini filon de 500 liv. fterling, .qu’on fupprima.
Après la mort du roi Charles I I , M. Penn employa
fon crédit auprès du roi Jacques I I , pour
obtenir le pardon de M. Locke -, 8c la ehofe eût
réuffi, fi M. Locke n’avoit répondu , qu’zV n3avoit
que faire de pardon , puifqu’ il n’avoit commis
aucun crime.
En 1695 il fut nommé commiffaire du commerce
&: dts colonies , emploi qui vaut mille
livres fterl. de rente -, mais il le réfigna quelques
années après, à caiife de l’air de Londres qui
étoit contraire à fa fanté -, & quoique Je roi même
voulût lui conferver ce pofte fans réfidence ,
M. Locke fe retira dans la province d’Effex ,
chez le chevalier Marsham, Ion ami, avec lequel
il paffa les quinze dernières années de fa vie
8c mourut én 1704, âgé de 73 ans.
I l fit lu i-même fon épitaphe, dont voici le
précis : Hic Jitus efi Joannes Locke. S i qualis
fuerit rogas , mediocritate fua contentum fè'vixijjé
refpondet. Litteris eo ufque tantum profecit, ut
■ peritati uni fe litaret ; morum exemptai (i quoeras 9
in Evangelio habes. Vitiorum utinam nufquam •
piortalitatis certe, quod profit hîc , 6' ubique.
Il avoit une grande connoiffance du monde-
8c des affaires. Prudent, fans être fin , il gagnoit
P eftime des hommes par fa probité , & étoit
toujours à couvert d’ un faux ami ou d’un lâche
flatteur. Son expérience & fes moeurs honnêtes i
le faiioient rèfpeâer de fes inférieurs, lui atti-
roient l’eflime de fes égaux, l’amitié & la confiance
des grands. Quoiqu’il aîmât fur-tout les
vérités utiles, & qu’il fût bien aife de s’ en
entretenir, il fe prêtoit aufîi dans l’occafion aux
douceurs d’une converfation libre & enjouée. Il
fayoit plufieurs joÜ3 contes, 8c les rendoit encore
plus agréables par la manière fine 8c aifée dont
f-l les racontoit. Il avoit acquis beaucoup de lumières
dans les arts, & difoit que la connoiffance
des arts contenoit plus de véritable philofophie
que toutes les belles 8c favantes hypothèfes ,
S 0 M
qui , n’ ayane aucun rapport à la nature des
chofes, ne fervent qu’ à faire perdre du temps
à les inventer ou à les comprendre. Gomme il
avoit toujours l’utilité en vue dans fes recherches,
il n’eftimqit les occupations des hommes qu’à
proportion du bien qu’elles font capables de produire
*, c’eft pourquoi il faifoit peu de cas des
purs grammairiens, 8c moins encore des difpu-
teurs de profelïion.
Ses ouvrages rendent fon nom immortel : ils
font trop connus pour que j’en donne la lifte -,
c’eft affez de dire qu’ils ont été recueillis & imprimés
à Londres en 1 7 1 4 , en 3 vol. in-fol.
; 8c que depuis ce temps-là on en a fait dans la
même ville huit ou dix éditions. Il a feul plus
approfondi la nature 8c l’ étendue de l’entendement
humain , qu’aucun mortel n’avoit fait avant lui.
Depuis Platon jufqu’ à rios~ jours, perfonne, dans
un li long intervalle de fiècles, n’a dévoilé les
opérations de notre ame, comme ce grand homme
les développe dans fon livre, où l’on ne trouve
que des vérités. Perfonne n’ a tracé une méthode
de raifonner plus claire & plus belle} & perfonne
n’a mieux réuffi. que lui à rappeller la philofophie
de la barbarie , à l’ ufage du monde &
des perfonnes polies qui pouvoient avec raifon
la méprifer telle qu’elle étoit auparavant.
Je joins à ma lifte des hommes illuftres de la
province de Sommerfet,~un courtifan célèbre,
que la fortune, par un exemple des plus rares ,
daigna conftamment favorifer jufqu’ à la fin de fes
jours -, je veux parler du lord Pawlet, marquis
de Winchefter , grand tréforier d’Angleterre",
mort dans ce pofte en 157Z ,_.'âgé de 97 ans.
Il laiffa une poftérité plus nombreufe que celle
d’Abraham , qui ne comptoit que fbixante & dix
defcendans, au lieu que le lord Pawlet en vît
jufqu’à cent trois. Pendant le cours d’ une fi longue
carrière , paffée fous des règnes fi oppofés, tels
que ceux 4’Henri V I I I , d’Edouard V I , de Marie
& d’Elifabeth, il pofféda toujours leur faveur
& leurs bonnes grâces. Il échappa à tous les
dangers, & s’dndormit tranquillement avec fes
pères, comblé d’ années, d’honneurs, & de ri-
cheffes. On rapporte qu’ayant été interrogé
comment il avoit fait pour fe maintenir parmi
tant de troubles & de révolutions dans l’état 8c
dans l’églife, il répondit : en étant un faute
non pas un chêne. Cette réponfe peint à merveille
le cara&ère d’ un miniftre d’éta t, qui ne
chérit que lu i, fe prête à tou t, 8c s’embarraffe
peu du bien public* (i?.)
SOMMERSHAUSEN, joli bourg de Fran-
conie, dans la feigneurie de Speefèld, à z lj. f.
de Wurtfbourg. Il y a de bons vignobles. (R.)
SOMMER-Y, bourg de France, en Normandie,
éleâ. 8c à 6 li. n. de Lions. (R.)
SOMMIÈRES , en latin vulgaire Sumerium ;
petite vîUg de France, dans le Languedoc, fur
s o n
la Vîdourle , à % li. de Nîmes. Les calvînîftes
en avoient fait une place forte -, c’eft encore
aujourd’hui un . gouvernement particulier dans le
Languedoc. Long, a z , 45 / lat. 43 y 3,8. (R .)
SOMPY , bourg de France , en Champagne ,
éîeâ. de'Rhetef, fur la rivière de Py , avec titre
de baronnie. (R.)
SON ( cap de ) , cap dans la Méditerranée ,
fur la côte de l’île de Corfé: , environ 5 milles
à l’oueft de l’entrée du port de San-Bonifacio.
C ’eft une longue pointé avancée en mer vers le
fud-oueft. (R.)
SONCIN O, petite ville d’Italie, dans le Cré^-
monois , fur la droite de POglio , à 7 li. au f. o.
de Crémone. Long. 2.7 f 2.0 / lat. 45 ,■ 2.3, (R.)
SONDBACH, communément Saudbith , gros
bourg à marché d’Angleterre dans 'Chesliire ,
fur une hauteur. (JL);
SONDE (détroit de l a ) , fameux détroit de
la mer des Indes , entre les îles de Sumatra &
de Java ,, fou s les 5 & 6 de g, de lat. mérid.
C’eft le paffage des navigateurs pour aller aux
Moluques , aux Philippines , à la. Chine 8c au
japon.
Sonde (îles de la),, îles de la mer des Indes,
fituées. autour de l’équateur , 8c au couchant des
Moluques. Elles s’étendent depuis le 8e deg. de
lat■ fept. jufqu’au 8e de lat. mérid. 8c depuis le
138* deg. de long. jufqu’au 15,8e. Lés principales
de ces îles font Sumatra , Java & Bornéo : leurs
peuples tiennent beaucoup du naturel,. de la façon
■ de vivre j & du langage de ceux de la terre-ferme
de Malacà , ce qui fait conjecturer qu’elles ont
été peuplées par les Malayes. Les Hollandeis font
le principal commerce de ces îles.
SONDERBOURG , yille .d e Danemarck y au
duché dé Slefwich r elle eft médiocrement grande
& bâtie fur % penchant d’une colline. L’églife
eft fur line hauteur, prefqu’èntièrement-hors de
la ville. On- y/voit un hôpital 8c un college. Son
port eft profond & très .-bon. Il y a un château
bien fortifié à. l’entrée du port dans la chapelle
de ce château font les tombeaux des ducs d’Àu-
guftenbourg. Cette ville, eft commerçante &rfon
port fréquenté. (R.)
SONDERSHAUSEN , ville du cerde' de
haute-Saxe,, dans le comté* de Schwarzbourg ,
fiir la.'W'ipper- qui y reçoit la rivière de B ober.
Il y a-.un. château où', entr’autres curiofités, on
remarque une ancienne idole des Venèdes, d’un
métal fondu. & noir : perfonne, jufqu’i c i , n’a pu
dire, quelle’ pouvoit être l’ efpèce dè ce métal.
Cette ville eft le fiége de la régence du prince,
du confiftoire y, du baillage &- de la juftice de. la
province;.
SONDRIO'env allêmand Sondèrs: / gros bourg
dé la Valteline v fur- la. rive droite de l’Adda r
au piect dit mont. Malegrio y 8z le chef.-lieu d’tm
gouvernement sujpedt il. donne Cm nom» Ç’étoit
mutefois,, une- ydls- formée de- juurailles yec.
S O N Z J 9
château *, mais les murs 8c le château furent abattu*
en 1335: . a. , t
SONGO , ou Sonho , province d’Afrique , danV
la baffe-.Ethiopie , au royaume de Congo , 8c
dépendante du roi de ce nom. Elle eft fituée le long
du fleuve Zaïre, & s’étend jufqu’au bord méridional
de la rivière dé Lelunde. Ce pays abonde en
éléphans , en finges en chats de mer & ea
palmiers. Les habitans font païens.
SONGSON, île de l’océan oriental, la douzième
des îles- Mariannes , à zo li. d’Agrigan r
.& à 5 de Mang ou Tunas. On lui donne 6 lu.
de tour. Il y a. dans cette île un volcan. Lat..
fept. io , i f . (R.)
SONNEBERG , château 8c comté d’Empîre
dans la Rhetie feptentrionale -, il fut vendu en
14 9 3 par le comte de Werdenberg , à Eberhard:
de Waldbourg, qui , ayant eu un différend avec
la maifon d’A utriche, relativement à la fupé--
riorité territoriale , celle - ci s’eft emparée dir
comté, 8c l’a confervé moyennant une indemni—
fation pécuniaire. (.R.)
Sonneberg , petite ville de Bohème ,, au vieux-
cercle de Saatz. (R.)
Sonneberg, ou Sonnenrerg , bourg d’AI->-
lemagne, au cercle du haut-Rhin, dans les terres
de Naffau-Saarbruck-Ufingen. (R.).
Sonneberg , petite ville d’Allemagne , au-
cerele de haute - Saxe , dans la principauté de-
Coboucg efle appartient à la maifon de Saxe--
Meinungen. Gyeft le chef-lieu d’un baillage. I l
s’y débite beaucoup de pierres- à repaffer , dei
pierres, à fu fil, & ^ouvrages en bois de toute?
eLpèce. (R.)
Sonneber.g , ou Sonnenberg , château d’Af--
lemagne y au cercle du haut-Rhin . dans le bait^
lage de Weilbourg. (R.),
Sonneberg , lac d’Allemagne , au cercle dis
haute-Saxe, dans la marche Uckerane. (R.).
Sonneberg, château de plaifance , en Thu--
ringe entre Eifenach 8c W i lh e l r a f th a là lai
maifon de Saxe-Weimar.- (R.), '
SONNEBOURG r jolie ville de là Ncraveîîê
Marche de Brandebourg r fur la Watta , a 4 ]k
f. e. de Guftrin , cap- de. la maitrife feigneü iule
de l’ordre de Saint-Jean >- dans-le BrandèBcarg
8c la Saxe. Le grand-maître dè Malte a de fortes
prétentions fu r cette maîtrife v mais le rok de
Pruffe ne fouffre perfonne dans-fes terre s-qui ns
foie fon fujet.-, & fes. chevaliers font .obligés da:
le reconnoître. pour leur fouverain; Les-ciievaliers«
font nommés, par lè roi-} ils.- font protefîans* &s-
peuvent. fe marier- quand ils le jugent à-pronoj*-
Sonnebourg a 10 villagçs dans • là dépendances
Le: château eft un foperbe édifice. (R.).
SONN-EFELD J. petite ville 8c baillage: cTA.fi-
lèrnagne , e n Frahconie r dans- la- principaoed.: f e
Gobourgy, au. duc. de1 ce. nom-. (R .Y •
SON N ENB 0-URG; abbave de. ehaiTG rhéifç
,de-EordixE de- S»- Benoît;,, feoss