
SCOON , ou Scona , bourg cREcofle , dans
la province de Perth, un peu aii-deffous de
Ruthwen , fur la rive gauche du Tai. Ce bourg
étoit autrefois célèbre par une riche abbaye d’Au-
guftins , dans laquelle étoit la chaire de marbre
qui fervoit au couronnement des rois d’Ecoffe.
Çette chaire fut enlevée par Edouard I , roi d’Angleterre
, & elle fe voit aujourd’hui dans l’églife
de Weftmi-nfter. (/?.)
SCOONENBERG, belle maifon de plaifance
des gouverneurs, généraux des Pays-Bas > près, de
Bruxelles. (/?.)
SCOPELO Veyei S c o p o l i .
SCOPIA, vulgak ement Uschüp. Voyeç Scuti.
Scopia , ville de la Turquie européenne , dans
la Servie, frontière de la Macédoine, près du Var-
dari, qu'on y palîè fur un pont de douze arches,
a 72 IL au £ e. de Belgrade. C’eft la rélidence
d’un fangiac & d’un archevêque la t in q u i l’ eft
aufli d’Ochrida, Long. 4 0 ,8 ; lat. 42 , i§. (5 .)
SCOPOLI, Scopelo , Scopelio & Scogli,,.
par les anciens Scopelo s , île de l’Archipel ,
entre celles de Sciacta & de Dromi, à 2 li. e.
de Sciatta, & à. 7 n. de N.egrepont,. à l’entrée,
du golfe de Salonique. Elle a 1.2 milles, de diamètre
, & environ 1.2 mille habitans , prefque
nous Grecs.
Il y a un bourg dans cette île , devant lequel
les vaiifeaux peuvent, donner fond liir dix à douze
braiïes d’eau ; on y charge du bled & du vin
qui eft fort du goût des. Vénitiens. Les. François
y ont un conful,. & les habitans ne paient , à la
Porte que cinq mille é.cus. de tribut, qu’ils font
tenir eux-mêmes, à Conftantinople. Long.| 42 , 1 a;
lat. 3<) > 3+, (R.).
SCRIVIA , rivière d’Italie , au duché de
Milan : elle a fa fourçe dans l’Apennin, furies
confins, de l’état de Gènes., qu’elle fépare du
Tortonnèfe 3 8c après, avoir arrofë Tortone, elle
le rend dans le Pô ,. à 5, milles au-deffous. de
Bafïignana 8c de l’embouchure du Tànaro. Quel-
quesruns. croient que c’èft Ÿlria des anciens. {R.')
SCROFANO ,. village d-Italie , au patrimoine
de S. Pierre x dan&le voifinage de Eormello -, fl eft
remarquable par une fôufrière affez abondante, qui
eft dans, une montagne expoféè au midi. : elle eft
d’un revenu confidérable, & appartient à la princeffe
des Urfins. Le• foufre fë trouve dans une efpèce
de pierre comme le tuf, de laquelle on le détache
à coups, de marteaux : après l’avoir écrafé, on
le met dans dés pots de terre , que l’on difpofe
dans une fournaife, de telle forte que trois, de
ces pots verfènt le. foufre fondu par la force du
feu , dans le quatrième pot qui eft for le bord
de la fournaife. Ce quatrième pot eft percé par
le haut pour laiffer évaporer l'a fum é e ,& i l y a
aufli un trou en. bas, qui ne s’ouvre que pour le
viiider quand il eft plein. La fëparation du foufre
eft une chofe très-fimple elle fe fait en ce que
le foufre fe fondant,. il le détaçhe de. la terre
qui le précipite au bas du p o t , dans le même
temps que le foufre, qui eft le plus léger, s’élève
au haut du p o t, d’où il coule par un canal de
communication , dans celui qui eft fur le bord
du fourneau. (/?.)
SCULPFORTE, mieux SCHULPFORTE , oit
Pforta baillage immédiat d’Allemagne , an-
cercle de haute-Saxe, &dans le cercle de Thuringe.
L’école de Pforta eft la meilleure des trois qui
fe trouvent dans les états de Saxe ; elle eft fituée
fur la Saale, à une lieue de Naumbourg. C’étoit
un monaftère de femmes, de l’brdre de Cîteaux ,
q u i, en 1 5 4 3 fut converti en une école où l’on
‘élève 150 étudians, (R.)
SCUTARI, ville d’Afie , dans, la Natolie ,,
vis-à-vis le port de Conftantinople , dont elle-
eft re gardée comme un faubourg ; c’èft d’ailleurs,
un des. principaux rendez-vous dès. caravanes.
d’Arménie qui vont, trafiquer en Europe..
Le port de Scutari. fervoit autrefois de retraite-
aux galères de Chalcédoine -, & ce fut à caufe de.
fa lituation ,.. que les Perles , qui méditoient la-
conquête de la Grèce,. la choifirent. non-feulement
pour en faire une place d’armes, mais:
pour y dépofer l’or & l’argent qu’ils tiroient
par tribut des villes d’Afiei Tant de richeffes lui-
firent donner le: nom de Chryfopolis x oû ville
d’or y félon Denys de Byfance au. rapport
d’Etienne, le-géographe , qui ajoute pourtant que
1 opinion la plus commune étoit que le nom de.
Chryfopolis. venait de Chrys&s,. fils de Chryféïs.
8c d’Agamemnon. C’étoit bien peu de chofe du.
temps d’Augufte ,. puifque Strabon* ne la traite-
que de village. aujourd’hui c’eft iine grande-
ville ,. 8c même la feule qui. foit fur Je bofphore:
du côté de l’Afie. Cédr.ène nous, apprend qu’eu
la dix-neuvième année de l’empire de Conftantin ,
Licinius , fon beau-frère , après avoir été battu,
plufieurs. fois fur mer 8c Iue terre, fut fait, pri?-
lbnnier dans la ville de Chryfopolis., & de là-
conduit à. Theffaloniqne , où il eut la tête
tranchée..
- Scutari eft embellie d’une, mofquée royale &:
d’une- maifon de plaifance , ou ferai! du grand.-;
feigneur.. Long. 46-s 31 j lat. 4 7 x IW B f e l
Scutari ,. par les habitans du pays. Scodary
anciennement par les. Romains. S corda ; ville de.
la Turquie européenne , capitale de l’Albanie ,
a. 24 li. f. e_de Ragufe , 1.9 n. o. d’Albanopoli ,-
oc 9 n. e. d’Antivari, vers, le levant, entre le*
lac de Zenta 8c la petite rivière de Boiana :• elle
a été le fiégê des rois d’Illyrie. Les Turcs
l’avoient inutilement afliégée en 1.477 ^478 *,
mais, les Vénitiens, la. leur remirent en 14.79
elle eft grande, fort commerçante, fort peuplée ,
8c défendue par une citadelle. Il y a un évêque
latin, fous la métropole d’Antivari-. C’èft la réfi-
dente d’un bacha. Long.. 3y , 2 2 ; lat. 42±, 35 - (Rf-
Scutari (le cap de) , c’èft le même que celui
, qu’on appelloit anciennemeut- le Boeuf, ou. le
feflhgc du S a u f ; ce qui prouve qu’il faut prendre
cet endroit- là pour le commencement du Bol
phore, puifque ce boeuf prétendu y traverfa le
canal à la nage. ^
Charès j général athénien , battit auprès de ce
cap la flotte de Philippe de Macédoine, qui ame-
geoit Byfance. C’ eft le ferail du grand - feigneur
qui occupe aujourd’hui le 'terrain du cap de la
Vache , ou du cap de Scutari. (R-)
SCWOBACH. Vaye\ Schjyabach.
SCYLLA, écueil que Pline, liv. I I I , chap. 8 ,
met dans le détroit qui fépare l’Italie de la Sicile.
Pomponius Mêla , qui en parle aufil- bien que
Pline , ne marque pas' plus que lui, fi ce rocher,
cet écueil, eft tout environné dé la mer, ou
attaché à la côte;, maisStrabon, liv. V I , p- 6 ,
q ui, au lieu de Scylla, écrit Scylloewn jaxum ,
■ dit que c’eft un rocher élevé, prefque tout entouré
de la mer , & qui tenoit feulement au
continent d’ Italie par un ifthrne affez bas, lequel,
de côté 8c d’autre , oftroit une retraite aux vail-
feaux ■, cependant, fi l’ on étoit a l’abri quand on
étoit dans ces ports , il n’y avoit pas la même
fûreté à s’en approcher : ce qui a fait dire à
Virgile ,. Æneid. I. I I I , v. 43* > en parlant de
ce rocher :
Ora exertantcm, & nctves in faxa trahentem.
Le nom moderne de Scylla, eft Sciglio j il y a
un courant.fur les côtes de la Calabre méridionale
, qui entraîne les vaiifeaux contre un rocher
du cap Sciglio , où ils niquent de fe fracaffer.
Charybde , aujourd’hui Galofaro , mais que la
poéfie joint communément à Scylla, eft un gouffre
dans le détroit de Sicile, à l’entrée du port de
MefTrne. Voyei Sciglio. (R.)
SCYROS , Sc iro, 8c Skiros , île de l’Archipel
, à l’orient de Metelin , 8c au nord-eft de
Negrepont, Elle eft à 7 lieues de cette dernière
î l e , à 16 de Metelin, & à 7 de Scopelo. Elle
s’étend en longueur du feptentrion au midi, &
a environ 60 milles de circuit. On lui donne
à peu près la figure d’un triangle , 8c quoiqu’efe
carpée , elle eft agréable , & affez cultivée pour
le peu de monde qu’elle renferme -, car on n’y
compte pas plus de 300 familles, de chrétiens
Grecs, îefquelles s’appliquent à la culture des
vignes qui leur produiîènt de fort bons vins.
Le port de Scyros eft un des meilleurs de toutes
les îles de Grèce , capable de contenir une grande
armée, & où l’on peut mouiller prefque par-tout.
Il regarde le fod-oueft, 8c quand l’on eft à la
vu e , on découvre dans les. terres une profonde
vallée , qui fait paraître l’île comme s’il y en
avoir .deux. La première montagne, qui borné ce
vallon, & qui s’ ôffre aux yeux du côté du levant,
eft toujours fameufe par la mort de Théfëe ,
qui-y fut- exilé.- -
I l n’y a qu’un, feül village • dans l’île de Scyros
encore eft-il bâti fur un rocher en forme de pain
de lucre -, à ro milles du port dont nous venons
de parler. Le cadi eft aufil le feul Turc qui foit
dans l’île , mais les habitans répondent de lui -,
comme ils font obligés de payer fa rançon, en
cas qu’ il fût enlevé par les corfaires, ils le met-
troient en devoir de le fauver, fi quelqu’ un vou-
loit le faire prifonnier.
On nourrit beaucoup de chèvres dans l’île de
Scyros , & l’on y fait d’excellent fromage de
leur lait mêlé avec celui de brebis.
L’évêque de. Scyros né fubftfte prefque que de
Contributions volontaires, 8c loge dans une mai foit
très - chétive. Les infiilaires parlent encore d’Achille,
fon nom même eft commun dans l’ île ,
8c beaucoup de Grecs le portent, quoiqu’ un peu.
déguifé. Ils ont une ëgîife dédiée à S. Achijlée ,
& une dévotion particulière pour ce faint. Voilà .
ce qu’eft aftuellement l’état monarchique du roi
Lycomède : quoiqu’ il ne fût pas brillant autrefois
, il eft pourtant vrai que c’eft for-tout de-
nos jours, qu’on peut lui appliquer le proverbe
des anciens, qui défignoient par la principauté
de Scyros, un -chétif 8c miferable royaume.
■ Le nom même de Scyros étoit déjà dans.l’ oubli y
quand un poète italien le comte Gui Ubaldo Bo-
narelli le fit revivre fur la fin du 16“ fiècle,. par'
fa Phylis de Scyros , F illi de Seyrol Tl remplit
cette paftorale de fleurs poétiques, de grâces , 8c
de traits délicats. L’ italie en fut enchantée, mai#
on le blâma d’avoir introduit dans fa pièce, une-
1 nymphe nommée Cilié qui aime également deux
i bergers à la fois , & qui les aime avec tant det
■ fureur, qu’ elle ne trouve que la mort qui puifie-
: terminer Ton état. Bonarelli fit pour la défenfe-
, de ce double- amour , une diflertation pleine d’e fprit
& de favoir, mais qui;, ne convainquit per-
lonne qu’il avoit raifon.
Il n’eft pas néceflaire de dire que cette île x
, été foumife à l’empire romain , 8c en fuite aux
empereurs Grecs. André 8c Jérôme Gizi fe ren-i
dirent les maîtres de Scyros après- la prife de^
Conftantinople par les François & par les Vé—-,
ni tiens". Elle pafia fous la domination des ducs?
de Naxie, & finalement fous celle des Turcs r <
avec le refte de l’Archipel-
Mais il faut fe reffouvenir ,. à la gloire de l’ancienne
Scyros , que Phérécyde y vit le jour. C’eft:
l’ un des plus anciens philofophes de la Grèce, le-*
: maître de Pythagore,. 8c le difciple de Pittacus-
On garda long-temps, à Scyros- fon cadran fo—
Jaire, comme un monument de fa capacité : quelques
uns prétendoient- qu’il avoit tiré la manière--,
de le conftruire des écrits des Phéniciens ■, mais le:'
plus grand nombre I11L en attribuoit l’inventiom.
■ On croit aufli qu’il a trouvé la caufe des. éclipfes.-
Ciceron loue ce grand homme par un autre:
: endroit bien remarquable , d’avoir e nie igné les
premier l’immortalité de l’âme y mais c’èft peut
ê t r e la tranfmigration. des- âmes, comme Suidas