
pJus claires pour étaler ion érudition , 8c parce
que d’ailleurs il s’écarte l'an s ceiTe de fon fujet.
Covarruvias ( Diego ) , l’un des plus favans
hommes de fon fiè c le , dans le droit civil &
canon , naquit en 1 51 2 -, il joignit à la lciehce
du droit la connoiffance des belles-lettres , des
langues & de la théologie. Philippe II le nomma
évêque de Ciudad-Rodrigo, & il affûta en cette
qualité au concile de Trente. A fon retour, il
fut fait évêque deSégovie en 15 6 4 , préfident
du confie il de Caftille en 1 5 7 a , & 5 ans après
évêque de Cuença -, mais il mourut à Madrid en
1 577, à 66 ans, avant que d’avoir pris poffefiion
de ce dernier évêché. Ses ouvrages ont été recueillis
en 2 vol. in-folio ; on en fait grand cas,
& on les réimprime toujours à Lyon & à Ge-
neve -, on eftime fur-tout celui qui a pour titre -,
variarum rcfolutionum libri très. Covarruvias eft
non-feulement un jurifconfulte de grand jugement
, mais.il paffe encore pour le plus fubtil
interprète du droir que l’Efpagne ait produit.
Garcias Laffo de la Vega , un des célèbres
poètes efpagnols, étoit de grande naiffance, 8c
fut élevé auprès de l’empereur Charles-Quint -,
il fuivit ce prince en Allemagne, en Afrique 8c
en Provence ; il commandoit un bataillon dans
cette dernière expédition, où il fut bleffé ; on
le tranfporta à Nice , & l’empereur, qui le con-
fidéroit, lui fit donner tous les foins poïïibles
mais il mourut de lès bleffures xo jours après ,
en 1536, à la fleur de fon âge, à 36 ans.
Ses poéfies ont été fouvent réimprimées avec
des notes de divers auteurs -, il ne faut pas s’en
étonner : Garcias eft un de ceux à qui la poéfie
efpagnole a le plus d’obligation , non-feulement
parce qu’il l’ a fait fortir de fes premières bornes ,
mais encore pour lui avoir procuré diverfes
beautés empruntées des étrangers. Il étoit le
premier des poètes efpagnols de fon temps , &
il réulfiffoit même allez bien en vers latins.
Il employa l’art à cultiver le naturel qu’il
avoit pour la poéfie ; il s’appliqua à la leéture
des meilleurs d’entre les poètes latins & italiens,
8c il fe forma fur leur modèle.
Ses ouvrages font d’ailleurs animés de feu
poétique 8c de.nobleffe -, c’eft le jugement qu’en
portent MM. de Port-Royal dans leur nouvelle
Méthode efpagnole. Paul Jove prétend même que
les odes de Garcias ont la douceur de celle/
d’Horace.
Sanchez de Las-Brozas , favant grammairien
•fpagnol , a fa it , des Commentaires fur toutes
les oeuvres de Garcias , & il a eu foin d’ v remarquer
les endroits imités des anciens, 8c d’en
relever les beautés par des obfervations affez
eurieufes.
, Il eft bon de ne pas confondre le poète de T o lède
avec Lopès de la Vega , autrement nommé
Lopes-Felix-de-Vcga- Carpio , autre poète efpa-
gnol., chevalier de Malthe, né. à Madrid en
i$6z , 8c mort en 1635» ^ porta les armés avec
quelque réputation , & ‘cultiva la poéfie avec une
fécondité lans exemple , car les comédies com-
polent 25 volumes, dont chacun contient ix
pièces de théâtre. Elles font généralement fort
médiocres 8c peu travaillées.
Enfin, il faut encore diftînguer notre poète
de lolede d’un autre auteur affez célèbre , qui
porte-le même nom , Garcias Laffo de la V eg a ,
né à Cufiço dans l’Amérique, 8c qu? a donné en
efpagnol l’hiftoire de la Floride , & celle du
Pérou 8c des Incas, qu’on a traduites.en françois. •
Salmeron (Alphonfe) , jéfuite , naquit à T o lède
en 1516 , & mourut à Naples en 15 c?y , à
09 ans. Il in “connoiffance à Paris avec S. Ignace
de Loyola, devint fon ami , fon compagnon ,
& un des neuf qui fe préfentèrent avec lui au
pape Paul III en 1540. Il voyagea enfuite ea
Italie , en Allemagne , en Pologne , dans les
Pays-Bas 8c en Irlande -, il compofa des ouvrages
d un mérite affez médiocre ; il prit foin cependant
de ne pas établir trop ouvertement la prétention
de l’empire du pape fur le temporel des rois en
ne confidérant cette puiffance du pape que comm»
! indirecte -, mais cette opinion eft atifti pernicieufe
j a héglife 8c à l ’état, aufii capable de remplir la
j république de féditions 8c de troublés , que la
j cnimere d’une autorité direâe du pontife de
Rome^, fur l’autorité temporelle des rois.
Je ne dois pas oublier, dans l’article de Tolède,
| u^e des illuftres 8c des lavantes dames du fei-
■ zieme fiècle , Sigée (Louife), connue fous lé nom
à’Aloifïa Sigoea.Son père lui apprit la philofophie
& les langues : on dit que c’ eft lui qui intro^
j duifit l’amour pour les lettres à la cour de Por-
; tugal, où il mena fon aimable fille, qu’on mit
j auprès .de1 l’infante Marie qui cultivoit leslciences
dans le célibat. Louife Sigée5 époufa Alphonfe
Gueva de Burgos, 8c mourut en’ 1560.
On a d’elle un "poème latin intitiilé Sintra :
I on lui attribue encore des épîtres 8c diverfes
j pièces- en vers -, mais tout le monde fait que le
livre infâme, de arcanis amoris & Veneris, qui
porte fon nom, n’eft point de cette dame &
qu’ il eft d’un moderne qui a fouillé fa plume à
écrire les impuretés grofilères & honteufes dont
ce livre eft rempli. (JR.)
TO LEN , île des Pays-bas , dans la province
I de Zélande , près de la côte du Brabant dont elle
n’eft fèparée que par un canal. Sa capitale qui1 eft
J fituée fur ce canal, porte âuffi le nom de Tolen ;
c’eft une ancienne ville qui a le troifième rang
entré celles de la Zélande, & vient après Mid—
delbourg 8c Ziriczée. Elle eft fituée à une lieue &
demie n. o. de Berg-Op-Zoom. Long, i z aq •
(#•)
TOLEN TIN O, ou T oientin , ville d’Italie,
dans l’ Etat de i’Eglife, &dansla Marche d’Ancône,
fur la gauche du Chientô, à 31. f. e. de San Sevérino,
4 f. o. deMacerata, 6 de Caméririo, & 35 n e.
de Rome. Elle avoit dès le cinquième fiècle un
évêché , qui fut uni à celui de Macerata en 1586.
Long. 3 1 ,-4y lat. 4.3 , za.
. Philelphe ( François ) , un des plus célèbres écrivains
du quinzième liècle, naquit dans cette ville
en 13518 , 8c mourut à Milan en 148 1, ayant 83
ans prefque accomplis. Il profeffa dans les plus
illuftres villes d’Italie, avec une réputation extraordinaire,
àVenife, à Florence, à Sienne, à M ilan,
&c. Il étoit grammairien, poète , orateur 8c philo-
fophe. On a de lui des harangues, des lettres,
des dialogues , des fatyres , 8c un grand nombre
d’autres écrits latins en vers 8c en profie. Voici la
lifte de quelques-uns de fes principaux ouvrages. .
i ü. Appïani Alexandrini liijloriàz. Il entreprit
çette verfion parce qu’il ne pouvoit fouffrir, difoit-
i l , qu’un auteur aulli éloquent ne parût qu’ un
barbare, par la mauvaife traduction que Décem-
brius en avoit donnée. x°. Une traduction de Dion,
dontLéonard Arétinfaitde grands éloges. Béroaide
a publié cette traduction in 4°* avec quelques
autres opufcules. 30. Conviviorum libri duo, imprimés
plufieurs fois, entr’autres à Paris en 1552
in - 3°. 40. Satyres , Milan 1476 , in -fo l. Ve-
nife 150 2, i n - j f . Paris 1518 , in - f * . Ces
fatyres font au nombre de cent, partagées en dix
livre s, 8c contiennent chacune cent vers , ce qui
les lui a. fait appeller kecatojiicha ; elles ont du
mérite par rapport aux faits , mais non pas pour
la beauté des vers. 50. Epijîolarum familiarum
libri X X X V I I , Venife 1502, in -fo l. 8c Hambourg
1681-, on trouve dans ces lettres des particularités
de la yie de L’auteur , 8c quantité de traits
de l’hiftoire littéraire 8c politique de ce temps-là.
6. Carminum libri V. Brefciæ 149 7, in-40. Outre
ces ouvrages latins, Philelphe a donné un commentaire
italien fur les fonnets de Pétrarque , dont la
première édition eft de Bologne 1475 , in-fol.
’ Il eft certain que c’étoit un très-habile homme ,
quoique vain, mordant, fiatÿrique; mais c’étoit le
goût dominant de fon fiècle, où prelque tous les
favans n’ont pas été plus modérés que lui. (R.)
TOLESBURG , T olsberg , ou T olsburg ,
petite ville de l’empire ruffien dans l’Eftonie, fur
le golfe de Finlande, à l’embouchure de la rivière
Semfteback. ( R. )
TOL-HUIS, c’eft-a-dire la maijon du péage ;
lieu des Pays-bas, au duché de Gueldre , dans le
, Bétaw , fur la rivé gauche du Rhin , près du fort
de Skenck, du côté“du nord. C’eft là qu’en 1672
la cavalerie françoife paffa le Rhin, entra dans
Pile de Bétaw, & pénétra dans les Provinces-
Unies. (R.)
T O L I , ville de Grèce dans le Comeholitan,
fur la rivière Vardar, au nord du lac Petriski. (R.)
TOLLENSPEECKER. Voye{Zollenspiecker.
TOI.MITH. Vçye[ T olkeaîît.
TOLNA , comté de la bahe Hongrie, ainfi
nommée de fa capitale. Ce comté eft borne au
nord par celui d’A lb e , à l’orient par le Danube,
au midi par le comté de Baran , 8c à l’occident,
partie par le comté de Si mi g , partie par celui
de Salavar. (R.)
T olna , ville de la baffe-Hongrie, capitale du
petit comté de même nom, fur la droite du Danube,
à vingt lieues au midi de Bude •> trois f. o. de
Colocza, 24 n. d’Effeck. C’êtoit autrefois une
place affez confidérable. Long. 3 6 , 52', latitude
, x8. (R.)
TOLOSA , IturiJJa , ville d’Efpagne dans la
Bifcaye, capitale du Guipufcoa, dans une vallée
agréable , fur les rivières d’Araxe & d’Oria, à
16 lieues au f. o. de Bayonne , ip f. e. de Bilbao,
18 n. e. de Pampelune. Cette ville a été fondée
par Alphonfe le fiage , roi de Caftille. Son fils
Sanche acheva de la peupler en 1290, & lui accorda
de grands privilèges."On y garde encore,
les archives de la province de Guipufcoa; cependant
cette ville n’a guères profpéré; car elle n’a qu’une
feule paroiffe. Long, i $ , 30 ; lat. 4.3 y 10. (R.)
TOLOSETA. Voyei T olosa.
TOLSBERG. Voye{ T olesbourg.
TOLSBURG. Voye{ T olesbourg.
TOLU, ville de l’Amérique méridionale , dans
la Terre-ferme , au gouvernement deCarthagène ,
à douze lieues de cette ville. Il croît dans fes
environs une efpèce de bas pin, qui donne par
dès incifions faite à fon écorce une liqueur d’un
rouge doré, pénétrante, glutineufe 8c d’une faveur
douce. On nomme cette liqueur baume de Tolu. -
Long, de la ville 3 0 4 , 4 0 ; lat. , 38. (R.)
TOLY, ou Monaster , ville de Grèce dans
la Macedoine, aujourd’hui le Coménolitari, fur
le bord occidental de la rivière Vardar , au nord
du lac Petriski. (R.)
TOM, rivière de Sibérie. Elle fe divife en deux
bras au-deffus de la ville de Tomoskoi, 8c fe jète
enfin dans l’Oby. (R.)
TOMACO ( le ) , grande rivière de l’Amérique
méridionale au Pérou , dans l’audience de Quito.
Elle, tire fon nom d’un village d’indiens appelle..
Tomaco, & on dit qu’elle prend fa fpurce dans les
montagnes qui font aux environs de la ville de
Quito. (R.)
TOMAR, ville de Portugal, dans l’Eftrema-
durè, fur le bord de la rivière Nabaon , entre
Liibonne 8c Coïmbre. Il y a un château qui appartient
aux chevaliers de l’ordre de Chrift dont le roi
eft grand-maître. Cette ville eft à 16 li. f. e. de
Coïmbre, z6 n. e. deLi(bonne. C’eft une des plus
riches commanderies de l’ordre ; on croit que
L’omar eft l’ancienne Concordia de Ptoléniée, l. I I ,
c.v. Long. 5 ,2o ; lat. 3.9 (R.)
TOMBIJT, royaume d’Afrique dans laNigritie.
Il eft borné au nord par le royaume de Combour ,
au midi par la Guinée, au levant par le royaum ■*.
de Gabi, 8c au couchant par les Mandingues; c’eft
un pays qui contient plufieurs mines d’or & de
‘cuivre , 8c qui produit du bled, du riz, du coton.
Le roi de I ombut eft de tous les princes de la Ni