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V enasque , ou plutôt Benasca , petite ville
d’F.fpagns , au royaume d’Aragon , fur la rivière’
d’E(fera , avec un château où on tient garnifon.
Son terroir produit d’excellent v in , & la rivière,
des truites délicieufes.
.VENGE , en latin Vincium y ville de France,
dans la Provence , à x li. au h. e. d’Antibes, &
à 3 de Gnaffe, fur les frontières du Piémont, à
quelque diftance du Var , avec un évêché fuf-
fragant d’Embrurr. C’eft un très-petit évêché qui
n’a que 13 paroiffes , & dont le revenu peut
aller à 13 ou 14 millé .livres. On a tenté plu-
lieurs fois fans iiiccès d’ unir cet évêché à celui
de Gralfe -, mais y a-t-il une grande nécelïité de
cumuler les revenus fur les pourvus des lièges
épifcopaux, pour les entourer d’une opulence
exceiliye tandis que la clafle de citoyens qui
porte le poids de la chaleur 8c du jour, vouée
a la détrelTe , gémit dans la pénurie la plus
extrême , 8c accufe le Ciel d’injuftice 1
L’éyêque de Vence partage la feigneurie de
la Ville , avec la maifon de Villeneuve. Sa taxe
en cour de Rome eft de zoo florins.
Cette ville , fi chétive aujourd’h u i, appartenoit
autrefois aux peuples Nérafiens, & Ptolémée en
fait mention. Elle fut attribuée par les Romains
à la province des Alpes maritimes. Long. 2.4, 46';
lut. 4 3 , 44. (R.)
V EN CH AN G , ville de la C hine, dixième
métropole de la province de Quanton, au département
de Kiencheu.
VENGHEU , Vencheum, grande & belle ville
de la Chine, onzième métropole de la province
de Chekiang, avec un port formé par le fleuve
Junkia , à fon embouchure. Elle a 5 villes dans
fa dépendance. Long, 120 , 40 y lut. z j , 38.
VENCHUEN , ville de la Chine , première
métropole de la province de Suchuen T au département
de Chingtu.
VENDEÉE ( l a ) , petite rivière de- France,
en Poitou. Elle a fa fource près des bois du
Pays-de-Serre, & tombe dans la mer vis-à-vis
de Marans. Elle commence à porter bateau à
F ontenai-le-Comte.
V EN D EM IAN , bourg de France, en Languedoc
, diocèfe de Beziers»
VENEKEUVRE. Fqye^ V an-d’oeuvres.
V EN DOM E , ville de France , dans la Bèauce,
capitale du Vendômois, fur la droite du L o ir,
à 7 II. au n. e. de Blois , à r j au n. e. de Tours,
& à 37 au f. o. de Paris. Il y a b alliage , élection
, njLaréchauffée, grenier à f e l , & plufïeurs
couvens , entr’autres de cordeliers, de capucins 9
d’urfulines, un collège , & une très-riche abbaye
de bénédictins.
Les écrits qui ont été faits dans le dernier
fiècle pour prouver la fàinte larme de Vendôme ,
jae font ni philofophiques ni raifonna blés. Je luis
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fàcné d’y trouver celui du père Mabîllon, en
réponfe à la differtatiôn dé M. Thiers , qui dé-
montroit la fauffeté de cette relique •, & en con-
féquence il en avoit demandé la fupprellion a
M. l’ évêque de Blois.
Cette larme fut recueillie, dit - on , par un
ange , dans un petit vafe , lorfque Jéfus reffulcita
le Lazare. Les bénédictins, jufqu’ici , Pont défendue
avec chaleur, & eh ont plutôt fouterra
que prouvé l’authenticité.
On délivre tous les ans à Vendôme , le jour
de la fête du Lazare, un prifonnier condamné à
mort, niais dont le crime éït rémifiible. Le
coupable fé préfente devant le grand autel de
l’ abbaye de la Trinité de cette v ille , & la on
examine le procès , à la pluralité des fuffrages.
C’eft Louis de Bourbon qui fit ce voeu, lorf-
qu’après la bataille d’Azincourt il fut detenu dans ,
les prifons d’Angleterre •> & il remplit fa pro-,
meffe l’an 1428.
Il fe fait tous les ans , le 20 janvier, à Vendôme
, 8c dans prefque tout le duché , une pro*
cefiion où les hommes ont la tête & les jambes
entièrement découvertes. La tradition du pays
porte que c’eft un voeu des habitans. pour être
délivrés de la pefte. Long. i& , 43'x âSwy Int» 47»
47'y 2311'
Cette ville a la gloire d’avoir eii d’illuftres.
feigneurs dont defcendoit Henri IV*
Louis , prince de Condé, frère du ror de
Navarre , naquit à Vendôme en i 53°> & fut
tué en 1.569 à la. bataille de Jarnac, près d’An*
goulême.
Il eut pour fils Henri de Bourbon, premier
du nom , prince de Condé.
Souchay ( Jean-Baptifte ) peut être regarde
comme né à Vendôme , mais il a fait fes études
à Paris-, où il mourut en 1746 > a $9 ans • ^ ^uc
reçu de l’académie des Inîcriptions en 1726 ,
profeffeur d’ éloquence au collège royal en 1732 ,
8c deux ans après il obtint un canonicat.
On a de lui i^. une édition d’Aufone ; 20. une
traduction françoife de la Pfeudoxia epidemica,
du favant Thomas Brown, médecin en 2 vol.
in-12., fous le titre d’EJJai fur le* erreurs populaires
y 3°. une édition des oeuvres diverfes de
M. Péliffon , en 3 vol. iti-12, y 4°* des remarques
fur la traduction de Jofephe, par M. d’Andilly ,
Paris 1744, 6 vol. ïn - iz ; une édition des
oeuvres de Boileau , en 1740 , 2 vol. in-40: ;
6°. une édition mal conçue de l’Aftnee d’Honoré
d’Urfé , Paris 1733 , en 10 vol. in -fz y 7°.^plu-
fieurs differ tâtions dans les mémoires de l’académie
des Belles-Lettres.
En 1776 le gouvernement établit à Vendôme
une des divifions de l’école-foyale-militaire , fous
la direction des prêtres de l’Oratoire. (M.D.M.)
VENDOMOIS ,
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VENDOMOIS , petit pays de France, borné
au nord par le Perche, au midi par la Touraine,
au levant par le Blaifois, & ail couchant par le
Maine. On le divife en haut 8c bas-Vendômois.
Le haut comprend Vendôme, capitale , & 46
paroiffes.
L ancien nom de Vendômois étoit Vendacinum.3
il faifoit, dès le temps de Charles-le-Chauve ,
un pays féparé qu’on nommoit pagus Vendocinus y
il étoit ci-devant de l’évêché de Chartres , mais
aujourd’hui il eft de l’évêché de Blois. Ce pays
e u t, des le neuvième fiècle , fes comtes particuliers
, dont l’ un nommé Bouchard, eut beaucoup
de part à la faveur de Hugues Capet 8c
du Roi Robert. La maifon de Bourbon l’eut par
mariage en 1362, & François I l’érigea en duché-
pairie en 1514 en faveur de Charles de Bourbon
, aïeul du roi Henri IV q u i, en 1598 le
donna à Céfar fon fils naturel, qu’il avoit eu de
Gabrielle d’Eftrée , en faveur de fon mariagè
avec Françoife de Lorraine , héritière du duché
de Mercoeur en 1609, & laiffa le duché de Vendôme
à Louis fon fils. Louis époufa en 1652 Victoire
Mancini, nièce du cardinal Mazarin , de
laquelle il eut Louis-Joleph , duc de Vendôme ,
marié en 1710 avec Marie-Anne de Bourbon-
Côndé , & mort en Catalogne en 1 7 12 , fans
laiffer de poftérîté. . *
Le Vendômois produit abondamment toutes
les chôfes néceffaires à la vie. C’eft un pays de
plaines , arrofépar le Loir , & fertile en gtains ,
en fruits , & en pâturages.
Ronfard (Piérre d e ) , poëte françois du fei-
zieme fiecle , naquit dans le Vendômois en 1525.
Il devint page" du duc d’Orléans, 8c ayant paffé
au fervice de Jacques. Stuart, roi d’Ecoffe, 11
demeura deux ans dans ce royaume. De retour
en France , il fe livra tout entier à la poéfie, &
y acquit une réputation extraordinaire. Lès rois
Henri I I , François I I , Charles IX 8c Henri III
le comblèrent de faveurs. Marie Stuart lui fit
préfent d’ un buffet fort riche, où étoit un vafe
en forme de rofier, repréfentant le parnaffe &
un pégafe au - deffus, avec cette infeription : à
Ronfard, VApollon de là fource des Mufes.
La ville de Touloufe lui envoya une Minerve
d argent maftif pour le premier prix des jeux
floraux qu’elle lui décerna & le préfent fut accompagné
d’un décret qui déclaroit Ronfard le
poete françois par excellence. On peut juger par
tous ces faits de la grande réputation dont
jouiffoit ce poëte. Il mourut en 1585 , âgé de
60 ans. Du Perron, qui fut depuis cardinal,
prononça fon oraifon funèbre.
• Ronfard avoit véritablement la forte de génie
qui fait le poëte. Il y joignit une érudition affez
, vafte. Il s’étoit familiarifé avec les anciens, &
fur-tout avec les poëtes) grecs , dont il favoit
la langue j mais le manque de goût de fon fiècle,
ec le peu qu’il en avoit lui-même, au lieu de
Géogr. Tome III.
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perfeétioninef eft lui la nature', ne firent que la
corrompre. Imitateur fervile des Grecs, qu’il
• adoroit avec raifon , il voulut enrichir notre
langue de leurs dépouilles. Il remplit fes ouvrages
d’allufiohs fréquentes à leurs hiftoires,
a leurs fables,, a leurs ufages. Il admit dans les
vers le mélange de différens dialeâes de nos provinces.
Il habilla même à la françoife une quantité
prodigieufe de termes grecs -, il en devint
inintelligible. A in fi, malgré tous fes talens, fa
réputation ne lui furvécut guère ; & depuis Malherbe
fes ouvrages ne font plus lus. (E .)
VENDRE ( port) , portas Veneris ; port de
France , dans le Rouflillon , fur la côte de la
Méditerranée, au pied des montagnes, à un mille
& demi nord-oueft du cap d’Efoière. Le port de
Vendre eft une efpèce de calanque, longue d’environ
400 toifes, & large de 100 en certains
endroits y il eft défendu par plufieurs montagnes
& par deux petits forts , & commandé par le fort
Saint-Elme, fitué fur une hauteur, & compofé
de 4 petits baftions ; on n’y entre que,par une
echelle. Les cafemates en font à l’épreuve de
la bombe. C’étoit autrefois un très-bon port •, il
s’étoit comblé en partie , &r dans ces dernières
années on l’a réparé & on y a fait d’utiles travaux
, au grand avantage de la province. Lat. 42.%
30. La variation eft de 6 degrés nord-oueft. (/?.)
Vendre , bourg de France , dans le bas-Languedoc
, au diocèfe & à 3 li. 1’. de Beziers, fur
le bord de l’ étang de fon nom. Il s’y trouve des
eaux minérales. (R.y
V EN ER , ou Vaner, lac de Suède, le plus
grand du royaume. Il s’ étend entre la Gothie t
, 1e Vermeland & la Dalie. Sa longueur eft de
25 milles, & fa plus grande largeur de 14. Il
reçoit plus de 20 rivières , tant grandes que
petites, & renferme plufieurs îles. Wenerfbourg
eft le lieu le plus confidérable qu’on trouve fui;
fes bords. (Æ.)
VENERIE ( la ) , maifon de plaifance du roi
de Sardaigne , à une lieue 8c demie de Turin ,
entre le Pô , la Sture 8c la Doire. On en remarque
les magnifiques jardins qui ont une demi-
lieue de lo n g , & un quart de lieue de large.
Les bâtimens font peu de chofe. La ville de la
Venerie, attenante, eft régulière, mais très-
petite. Les François ravagèrent le château & le
brûlèrent .en partie en 1693. Long. 2,5, 24 -
lat. 45, 5 j. (R.)
VENERSBOURG , ou Wenersborg , ville
provinciale de Suède, dans la Weftrogothie 8c
dans la capitainerie provinciale d’Elffborg , entré
le laç dë \Vener 8c celui de Wafootn, dans l’endroit
où la Gotha - Elbe fort du premier de ces
lacs. Sa fondation ne remonte qu’à l’an 1642.
C’eft l’entrepôt de tout le fer que le Warmeland
livre à Gothenbourg. Venerfoourg a la 44* plaçe
à la diète. (R.)
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