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La montagne eft roide & couverte au pied
de bois épais ; mais fon fommet qui s’élève jusqu’aux
nues, eft pelé par le feu. Le Soupirail
eft un grand trou qui defcend en ligne Spirale
, & devient par degrés de plus en plus pet
it , comme l’ intérieur d’un amphithéâtre. Dans
le printemps & en automne , vers les équinoxes,
quand le vent du nord règne r cette montagne
vomit avec bruit des flammes mêlées d’une fumée
noire, & toutes les montagnes des environs
Se trouvent couvertes de cendres. Les ha-
bitans y vont dans certains temps de l’année ,
pour y recueillir du Soufre , quoique la montagne
Soit fi eScarpée en plufieurs ' endroits ,
qu’on ne peut y parvenir qu’avec des cordes
attachées a des crochets de fer.
L’île Manille dans l’Océanlndien a Ses volcans ;
les navires qui viennent du Mexique , apperçoi-*
vent de fort loin celui qui eft près de la grande
baie d’Albay , 8c qui jète des flammes dans
certains temps.
A Soixante lieues des Moluqiies, on voit une
île dont les montagnes Sont Souvent ébranlées
par des tremblemens de terre Suivis d’éruptions
de flammes, de cendres & de pierres-ponces
calcinées.
Le volcan de l’île de Fuego, une des petites
îles du Cap verd, eft une haute montagne
, du fommet de laquelle il fort des flammes
qu’ on apperçoit en mer dans le temps de la
nuit.
Le Japon abonde en volcans •, il y en a un
confidérable^ à Soixante milles de Firando ? il
y en a un autre vis-à-vis de Saxuma , un troi-
fième dans la Province de Chiangen , un quatrième
dans le voifinage de Surunga, un cinquième
plus confidérable que tous les autres
dans l’ île de Ximo •, Son fommet n’eft qu’ une
mafle brûlée , & la terre y eft Si excavée qu’on
n’y marche qu’en tremblant •, tout n’offre dans
cette ^montagne que des abymes & des exha-
laifons infeâes.
Dans une des îles nommées Papous , que le
Maire a découverte & qui n’e ft peut-être pas.
une île , mais une Suite de la côte orientale
de la nouvelle Guinée , on trouve un volcan
de feu & de fumée.
On voit auffi des volcans dans le pays habité
par les Tartares Tongoufes, & au-delà
de leur pays. On en compte quatre dans ces
parties feptentrioiiales de la Tartarie : nous
fàvons encore que le Groenland & les contrées
voifines ont auîïi des montagnes brûlantes. On
a encore remarqué des volcans dans quelques-
unes des îles de la mer du Sud.
L’Afrique n’eft pas fans volcans; il y en a
dans le royaume de Fez St ailleurs. Mais les
volcans de l’Europe font les plus connus. Ceux
qui navîgent fur la Méditerranée apperçoivent
de fort loin les éruptions de flammes 8t de
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futnéë dii m o n t E tna, appelle m a in te n a n t Gibet
y en Sicile. On voit les éruptions de ce volcan
à la diftance de trente milles : quoiqu’ il
jète du feu & de la fumée prefque fans interruption,
il y a des temps où il les exhale
avec plus de violence. En 1656 il ébranla une
partie de la Sicile : bientôt après, l’entonnoir
qui eft au fommet de la montagne , vomit
quantité de cendres chaudes, que le vent dif-
perfa de toutes parts. Farelli nous a donné une
relation des éruptions de -ce volcan. M. Oldenbourg
en a fait l’extrait dans les Tranfacl.
philofoph. n°. 48. Plus récemment encore , Bot-
tone Leontini a mis au jour l’exaéle topographie
de cette montagne & de fes volcans.
Le mont Heela en Iflande, a quelquefois des
éruptions aufTi violentes que celles du mont
Gibel; mais le Véfuve eft un fourneau dé feu
fi célèbre par lès terribles incendies, qu’il, mérite
un article à part. Voye\ V ésuve.
Il ' réfulte de cë détail, qu’on trouve des
volcans dans toutes les parties du monde, St
dans les contrées les plus froides comme dans
les pays les plus chauds. Il y à des volcans
r. qui n’ont pas toujours exifté, & d’autres qui
ne fubfiftent plus. Par exemple , celui de l’île
Queimoda fur la côte du JBréfîl, à quelque
diftance de l’embouchure de Rio de la Plata ,
a ceffé de jeter du feu & des flammes : il en
eft de même des montagnes de Congo & d’Angola.
Celles des Açores , fur-tout de l’île' de
Tercere, brûloient anciennement dans différens
lieux, & ne jètent à préfent que de temps à
autre de la fumée & des vapeurs. Sans Sortir
de France même , on voit dans plufieurs de
nos provinces, & dans le Velay principale-
mént, les veftiges indubitables des anciens, volcans
, qui heureufement font éteints depuis plufieurs
fiècles. -
Les îles de Sainte-Hélène & de l’Afcenfion
produisent une terre qui paroît compofée de
cendres , de icories & de charbon de terre
à demi-brûl^; De plus, comme on trouve dans
ces île s , aufli-bien qu’aux Açores , des terres
fulfureufes & des Scories lèmblables au mâchefer
, qui font fort propres à s’enflammer, il
ne feroit pas étonnant qu’ il s’élevât dans la
Suite des volcans nouveaux dans ces îles; car
la caufe de ces montagnes brûlantes n’eft autre
choie qu’une matière fulfureufè & bitumineuf©
mife en feu.
Les phyficiens penfènt que les tremblemens
de terre Sc les volcans dépendent d’une même
caufe , favoir de terrains qui contiennent beaucoup
de Soufre & de nitre., qui s’allument par
la vapeur inflamrhable des pyrites , ou par une
fermentation de vapeurs portées à un degré de
chaleur égal a celle du. feu & de la flamme.
Les volcans font autant de foupiraux qui fer-'*
vent à la l'ortie des matières fulfureufes fublimées
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par les pyrites. Quand la ftru&ure des parties
intérieures de la terre eft telle que le feu peut
paffer librement hors de ces cavernes, il en
fort de temps en temps avec facilité & fans
Xècouer la terre ; mais quand cette communication
n’eft pas lib re , -ou que les pafSages ne
l’ont pas afSez ouverts, le feu ne pouvant parvenir
aux foupiraux, ébranle^la terre jufqu’à
ce qu’ il Se {oit fait un paffaglfà l’ouverture du
volcan, par laquelle il fort tout en flamme avec
beaucoup de violence Sc de bruit , jetant au
loin & au large des pierres , des cendres chaudes,
des fumées noires & des laves de foufre 8c
de bitume. ( R. )
VOLÇK.ENRODA , baillage dans le cercle de
la haute-Saxe, dans la principauté de Gotha,
à z lieues n. de Mulhaufen; c’ étoit ci-devant
un monaftère. ( R. )
VO L CKM AR K , petite ville d’Allemagne ,
au cercle d’Autriche, dans la bafTe-Carinthie ,
fur la rive gauche de la Drave. Cellarius con-
jedure que c’eft la Virunum des anciens. (R.)
V OLCKST(EDT, feigneurie avec un château
dans le comté de Mansfeld, au diftriét de Ried,
fous l’obéiffance de l’éledeur de Saxe. (R.)
VOLEURS ( pays des) , contrée des Indes,
au royaume de Marava, ainfi appellée du métier
de lès .habitans, qui font tous grands voleurs.
Le P. Martin, jéfuite, dit que le feul
moyen de pénétrer dans leur pays, eft de fe
mettre fous la protediou de quelqu’un d’eux ;
que quand on eft guidé par quelqu’u n s ’ il
arrive qu’on reçoive quelques injures, le guide
fe cOupe lés oreilles, fe fait quelquefois mourir
, fi fes compatriotes ne veulent pas cefl’er
de faire infulte a celui qu’ il conduit. La raifon
qui les porte à en agir ainfi, c’eft que la loi
du talion eft rigoureufement obferyée parmi eux.
Si dans une querelle l’ un s’arrache un oeil ,
ou fe tue, il faut que fon ennemi faffe de même.
Il ajoute, que les femmes portent cette loi juf-
qu’à l’excès; qu’on en voit fouvent q ui, pour
un léger affront, un mot piquant, vont fe caf-
fer la tête à la porte de leurs voifines , afin
que celles-ci foient obligées d’en faire de même.
Ces peuples font indépendans.
VOLHINIE , palatinat de la petite Pologne.
I l eft borné au nord par la Poléfie ou le pa-
latina de Brzefcie, au midi par celui de Po-
dolie, au levant par celui de Kiovie , & au
couchant par celui de Belz. Il a environ 120
lieues d’occident en orient , 8c 50 à 60 du
midi au nord. Trois rivières., lè S ter , l’Horin &
le Stucz, l’arrofent dans toute, fon étendue., &
rendent fon terroir fertile.
î Gette province produit en abondance les
differentes chofes néceffaires à la vie. Les habitans
n’en fauroient conferver le grain. On
trouve dans les bois _ des romarins lauvages ,
des afperges 8c d’autres plantes qui diffèrent
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peu de celles qui font cultivées. Ce fut en i 66p
que la W olhinie fut réunie à la Pologne dans
une diète tenue à, Lublin. En 1018, les Tartares
emmenèrent 30 mille perfonnes de cette
province en efclavage. Ce palatinat envoyé 6
nonces à la diète.
On divife le palatinat de Volhinie en 3 grands
diftrids, favoir celui de Krzemjniezt, celui de
Wlodfimiers & celui de Luzk. Le palatin 8c le
caftelan , ainfi que l’évêque de Luzk ont le titre
de J'énateurs. Les villes principales font Luzk
capitale , Krzeminietz, Oftrog. {M. D . M.)
VOLLENHOVE , ( pays de ) , petite contrée
des Pays - Bas dans l’Overiffel, où elle forme
un des trois baillages de là province. Cette contrée
s’étend le long de la côte du Zuyderzée
qu’elle a pour bornes à l’occident : la Frife la
termine an feptentrion , la Drente à l ’o rient, &
la Hollande au midi. Sa principale ville porte
aufli le nom de Vollenhove. Les autres lieux
les plus remarquables font Steenwick, Kunder ,
8c Blockzylt.
VoLLEjNHOVE, petite ville des Pays bas, dans
l ’Overiffel, capitale de la contrée de même nom,
fur le Zuiderzée, à 2 lieues de Steenwick, 8c
a 5 de Zwo l, par la route de Leuwarde. Son
château fut bâti par Godefroi de Rhénen , évêque
d’ Utrecht, & dans la fuite la commodité
du lieu engagea des particuliers à y élever les
maifons dont la ville s’eft formée. C’eft une
des plus confidérables de la provincè, par fa
fituation & fon commerce. Long. 3.2, 30 ; la u 1 3 44*
VOLLIN. Voye[ Julin;.
V OLLORE , &: CHIGNORE , Lovolautrum 9
petite ville de France , en Auvergne , élèdion
de Clermont, avec titre de comté.
V O L N A Y , village de France, -en Bourgogne
, dalis le territoire de Beaune, fameux par
les excellens vins qu’on y recueille : il eft fi-
tué au pied de la côte qui règne de Beaune
à Chagni, lès vins paffent pour {'upérieurs à ceux
de Pomard , dont l’excellent vignoble eft adjacent.
( R. )
V O L O , ville de la Turquie Européenne, dans
la province de Janna, entre Démétriade & Ar-
miro , fur un golfe de fon nom,*où-elle a un
affez bon port défendu par une fortereffe , à
14 lieues f. >e. de Lariffe.
La fprtereffe eft à cent pas de la mer , &
les Turcs y tiennent garnifon ; c’eft à Volo qu’on
fait le bifcuit pour les flottes du grand-feigneur
& on l’y tient dans des magafins particuliers.
Le territoire de la ville confifte en plaines
fertiles & en collines chargées de vignes. Volo
fut furpris & pillé par l’ armée navale des V é nitiens
en 1655 y mais les Turs l’ont fortifié
depuis ce temps là d’ une nouvelle citadelle.
Tout concourt à juftifier que Volo eft la Pa-
gafoe des anciens, où Jalon fit bâtir 8c mettre
F f f f ij