
empereurs romains > ce qui lui fit donner le titre
de ville impériale. .
C’eft à Sirmich que mourut Marc-Auréle , le
17 Mars de l’an 180 de Jefus-Chrift, à l’âge de
59 ans, après en avoir régné 19. .« On fent.en.
» foi-même un plaifir fecret lorfqu’ôn parle de
» cet empereur, dit M. de Montefquieu. On ne.
» peut lire fa vie fans une efpèce d’attendriffe-
» ment. Tel. eft l’effet qu’ elle produit , qu’on a.
» meilleure opinion de foi-même', parce qu’on a .
» meilleure opinion des hommes..» II.fit le bonheur
de fes .fujets , 8c l’on vit fous lu i. la . vérité
de l’ancienne maxime de Platon , que. le monde
feroit heureux fi les philofophes. étaient rois , ou.
fi les rois étoient philofophes. Marc-Aurèle faifoin
profefiion ouverte de philofophie^, mais, de la-
plus belle , j’entends de celle des Stoïciens , dont,
il fuivoit la fecfce & la morale. Il nous refte de
ce prince douze livres.de réflexions fur fa v ie ,
ouvrage précieux ) dont madame Dacier a donné
une tradu&ion de gtfec. en françois , avec, des
remarques.
L’empereur Claude finit aufïi fes jours a Sirmich
en 2,70, à 56 ans, d’une maladie peftilentielle
qui s’étoit mile, dans l'on armée;, après de grandes
batailles contre les.. Goths., les. Scythes & . les,
Sarmates.
Les empereurs nés à Sirmich font Aurélieif,
Probus ,, Confiance" II & Gratien. Rappelions..
briévementJeur caraâère.
Aurelianus (Lucius Domitius ) , l’un des plus -
grands guerriers de. l ’antiquité , étoit d’une naifr,
lance obfcure.-, 8c parvint à l’empire par fa vaileur,.
après la mort de Claude. Il.aimoit le travail, le
v in , là bonne chère , & .n’aimoit pas les. femmes.
I l fit obferver la difeipline avec , l a . dernière
févérité •, 8c quoique d’un eara&ère des plus :
languinaires , fa libéralité & le foin- qu’il prît
de maintenir l’abondance , . firent oublier fon i
©xtrême cruauté. Il battit les P.erfes , 8c. s’acquit
la plus haute réputation par la conquête des, états,
de la reine Zénobie^ Il traita les P al my rénié fis,
avec une rigueur énorme, loumit l’Egypte.à lbn,
obéiffance triompha de Tetricus . avec, une
pompe extraordinaire. Il alloit conduire en Thrace
fon armée contre les Perles, lorfqu’il fut tué par
un de ; fes généraux au .mois .de janvier 275. Il:
. porta la guerre d’orient^ en * occident , . avec.. la
même facilité que. nos rois font, marcher leurs:
armées d’Alfiice en Flandres.. On le déifia après-
fa mort, .& i ’on éleva un temple, en fon honneur..
Il fut nommé dans,une médaille le refiàurateur
de. l’empire , orbis reflitutor. C’ëft- un ; bonheur
que ce prince payen , attaché au culte du foleil,
• he Je Toit pas mis dans l’élprit de perfécuter les;
chrétiens , car un homme, fi fanguinaire n’en eût
. pas laiffé fubfifter un feuL
Probus. ( Marcus. Aure.lius ) , , parvinr de- bonne*
heure aux premières. dignités militaires. Gallien;
Mirdonna le commandement de ,1’ Illyrie... Tacite
y joignît celui de. l’Orient .’, 8c c’ eft là qu’il fut
nommé par fes . troupes à l’empire. Il vainquit
Elorien, frère de Tacite, qui avoit été fan concurrent.
Enfuite il remporta de grandes viéfoires
fur les. Vandales , les Gaulois , les.Sarmates &
les Goths. Il fe préparoit à porter la guerre
juique dans laPérfe-, lorfqu’il fût tué en 282, par
un parti de faldats iéditièux, qu’il occupoit à des
ouvrages .publies auprès de Sirmium.
Confiance I I , ( Flavius Julius Conftântius ) 5.
fécond fils de. Conftantin-le-grand de Faufte ,.
naquit l’ an. 317 de Jefus-Chrift, 8c fut déclaré
, Céiar en .324. Après, le décès de fon père., il fit
mourir les neveux & fes.eoufins; Il eut prefque
pendant tout le cours de fon règne, quiiiut de 2 5 ans,
une guerre défavantageufe à. foutenir contre les-
Perles, au milieu de laquelle ilfe défit-de plufieurs
hommes illuftres. qui le lervoient . avec fidélité ,
; entr’autrès : de Sylvain , capitaine habile , qui
commandoit dans les. Gaules , 8c dei Gallus , qui
avoit le département de. l’ Iftrie. Enfin Julien ,
frère de Gallus , prit le- titre d’empereur , 8c
quitta les. Gaules, pour, venger cette mort.
Confiance fe préparoit advenir au-devant.de lu i,
lorfqu’il finit fes .jours à Mopfuefte , l’an 361 , à
l’ âge de 45 ans.. Saint Grégoire de.-Nazianze eft
le leul des-écrivains originaux qui ait accufé Julien
d’avoir fait empoilonner Confiance. -On s’apperçoit. :
que ce père de féglife charge fans., preuves: la
mémoire de Julien , tandis qu’il fait de Confiance
: le plus grand prince qui.ait jamais été, & même.
1 un l'aint.. ,
La vérité néanmoins. eft que r Confiance étoit
. un. très-rpetit génie , qui d’ ailleurs commit des
cruautés... inouies- Il fut pareffëux 8c inappliqué , ,
. vain 8c. avide.rde louanges. , fans, le foucier de les,
mériter -, mais fier 8c tyran de fes.fujets.-, efclave^
de. les eunuques., qui confervèrent toujours l’a s cendant
. qu’ ils , avoient. pris . fur . fon enfance , 8c
lui.firent exercer en faveur de.i’héiréfie un. pou-!*
voir delpotique fur l’églile , fans .qu’on puiffe dire-
autre chofe à. fa décharge, .finon-qu’ i l agit toujours.
par des impreflions étrangères-
Les payens même, ont blâmé fa tyrannie, dans »
les.affair.es de l a . religion.. Voici., ce qu’en dit.
Ammien.. «.Par bigoterie il mit lè trouble- & la
' » -confufion dans > le chrifiianifnie , dont les
; » dogmes font fimples .& précis. Il s’occupa plus ,
; » àles.examiner avec .une-inquiétude fçrupuleufe,..
i» . qu’ il, ne . travailla férieùlement - à^rétablir la :
<» paix. De Jà naquirent une infinité de nouvelles .
» ; divifions , qu’il eut foin de fomenter : &■ de ;
perpétuer par des. difputes de mots. Il ruina
» .lestvoiturës publiques, .en failant aller 8c venir
" >5... des. troupes..d’évêques pour , les conciles ., où il
i »o vouloit dominér-fur la foi- »■ > 1 * Gratien-,. fils de. Valentinien ï r, .. naquit en
• 359-, 8c n’étoit âgéqùe'.dé 16 ans lorfqu’ il parvint
. à l’empire. Au lieu de rétablir l’ordre, la difeipline
; 8c.les .finances , .il donna des. édits contre tous
SI R
ïes hérétiques -, & aliéna le coetfr de fes fujets.
Maxime: en profita pour débaucher les logions ,
qui le nommèrent empereur. Gratien, obligé'de
iiz ir , fut aflaffiné à Lyon par Andragatius en 38 3,
à l’ âge de 24 ans. (R .)
SIRT ( la ) , rivière du Turqueftanl Elle a fa
fource dans les montagnes qui féparent les états
du Contaifch ( Khan des Calmoucks ) de la
grande Bucharie, à. 4 4 / , 4 0 1 de la titu d e 8c à I ® , 1
de lon g itu d e. Après un cours d’environ 100 lieues
d’Allemagne , elle fe dégorge dans le lac d’A ra l,
qui^eft fitué fur les frontières duTurqueftan, à trois
journées de» la mer Cafpienne. (iL )
SIRVAN Voye[ Schirvan.
S IS A URA NUM, ce fut une ville de Perfe , à
-deux journées de Dara , 8c à trois milles de Rab-
dion , fuivant Procope, qui dit que Juftinien , ou
plutôt Bélifaire, la prit & la rafa. (R .)
SISEK. Voyez Sissek , place de la Croatie.,
fur la droite de la Save, au confluent de cette
rivière avec la Kulpa. L o n g . 3 4 9 3 3 ; la titu d e
4 5 y S 8 . ( J C )
SISGOW ou Sisgaw , petit pays de Suifle ,
au canton de Bâle. Liftel en eft le chef-lieu. (R.)
SISIO ou SsiMA , petite province de la grande
"contrée du fud-eft de l’empire du Japon. Le pays
eft fort ftérile , mais la mer voifine le fournit
abondamment d’huîtres , de coquillages , &
autres chofes femblables -, cette province n’a que
■ que trois diftriéls. (R.)
. SISSACH, petite ville de Suilfe , au canton de
îRâle -, elle eft fituéë dans une plaine, entre les
•monts qù’on nomme le haut 8c le bas-Haweftein ,
au petit pays de Sifgow', auquel elle communique
fon nom , quoique Liftel en foit regardé comme
le chef-lieu. (R.)
SISSEG ou Sisek, S ifcia , c’étoit, félon Pline,
une bonne ville autrefois -, c’eft aujourd’hui un
•bourg.de la Croatie Hongroife , au confluent de la
jSav© 8c du Kulp. Il eft ceint d’ un foffé & d’un
rempart. Cette place fut affiégée, inutilement
par les Turcs , en 1590» 1592. 8c 1593» mais
ils l’emportèrent en 159 4, 8c y mirent le feu.
Ayant été affligée par les Sarmates, commandés
par leur roi Raufimode , en 321 -, Conftantin leur
eh fit lever le fiège , les défit , tua leur r o i , &
fit pérîr leur armée. Les habitans , en recon-
noiffance, firent frapper une médaille , fur laquelle
«n lit •:
I n o à n 1 h 1 s h v c.
V l R T U S E XE RC.
S . F.
V o t . X . S i s . c.
Le père Hardouin explique ainfl cette infeription :
Imperator nojler optimus Conjlantinus
Nuper in hoftes irrumpens
Sifcinenj'eut liane urbem confervavit.
Virtus exercitûs , foecûli félicitas ,
Votis decennalibus
Sifcicnfes.
s i r
Vbyei/àUr. ds Trév. d'eem're 1703, page z t j t 7
où la médaille qu’on croit unique eft gravée. Long.
34 > 33 ;■ 'huit. 45 5 5&' (-K-)
SISSOPOLI, ville de la Turquie européenne ,
dans la Romanie, fur une prefqu’île formée par
la mer Noire , à 40 ïieues au nord-oueft de Conf-
tantinople. Elle a le titre d’archiépifeopale , ce
qui ne la peuple pas davantage. Long. 43 , 34 ;
lat. 4 a , ao. (R.)
SISTERON , ville de France , en Provence ,
avec évêché, baillage, fenéchaufiee, & fix maifong
religieuffes. L’itinéraire d’Antonin ia nomme Se~
niftro , qu’on a depuis changé en Segejlerica, &
par une nouvelle corruption en. Sijlarica.
Cette ville a appartenu long-temps aux comtes
de Forcalquier, enfuite aux comtes de Provence ,
8c enfin aux rois de France, qui repréfentent ces
derniers comtes.
Sifteron eft fitué fur la Durance, qu’on y pafle
fur un pont, à 18 lieues» n. e. d’Aix , à 14 1'. o.
d’Embrun, & à 148 f. e. de Paris. Ellë eft défendue
par une citadelle, qu’on regarde comme
le boulevard de la province , du côté des
Alpes. Elle a droit, comme chef d’un baillage
affez étendu , de députer aux états , 8c aux
affemblées des communautés. Il y a un gouverneur
particulier, un lieutenant de ro i, & un
major.
Son évêché, établi dans le fixième fiècle, eftfuf-
fragant d’Aix •, il vaut 20,000 livres de rente. Son
diocèfe contient 46 paroiffes en Provence , 16 en
Dauphiné 8c 2 dans le comtat Venaiffin. Parmi
ces paroiffes , celle de Forcalquier fe dit co~
cathédrale, 8c a un chapitre. La taxe de cet évêché
en cour de Rome , eft de 800 florins. Long, de
Sifteron, a j , 33 / lat. 44, ix .
Albertet, poète Provençal, qui florîffoit fur
la fin du treizième fiècle , étoit né à Sifteron ;
il aimoit les belles-lettres , étoit très-galant ,
& choifit pour l’objet de fa paffion la marquife
de Malefpine , la dame la plus ' Accomplie de
Provence de ce temps - là -, il fit à fa louange
plufièurs pièces de poéfie, qui plurent tant à
cette dame, qu’ elle lui en marqua fa reconnoif-
fance par des préfens de chevaux, de bijoux &
d’argent. Cependant, comme elle s’ apperçut que
les afriduités d’Albertet faifoient tort à fa réputation
, elle le pria -de fe retirer. Ce poète obéit
avec douleur, 8c fe rendit à Tarafcon -, mais il
continua dans fa retraite à chanter fa belle marquife.
t il lui envoya entr’ autres vers un fannet
en forme de dialogue entre elle 8c lu i , qui
commence :
Déportas vous ami, (Laquefl amour per arasé
Dans une autre liante , il dit :
Mais commo faray yeu(di{’yeu), mas amours carat
My poder defportar d}aquefl> affection ?
Car certes y eu endury en tfla pafflon ,
U t vous ingratement s montas douleurs amaras*
g e *4