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au cara&ère des perfonnages & des fujets. Il eft
pur., doux , naturel, jufte & fi -correct, qu’il y
a peu d’auteurs efpagnols qui puiffent aller de
pair avec Cervantes a cet égard. Il en a pouffé
fi loin l’étude , qu’ il emploie de vieux mots pour
mieux exprimer de vieilles choses. Enfin , les
raifonnemens font pleins d’efprit | le noeud eft
habilement caché , 8c le dénouement heureux.
La première partie de Don-Quichotte parut à
Madrid en 1605 , in-40. La fécondé partie de
l’ouvrage ne parut qu’en 16 15* Le débit du livre
fut te l, qu’avant que l’auteur eût.donné cette
fécondé partie , il fait dire au bachelier Sanfon
Carafco : et A Pheure qu’il eft , je crois qu’on
» en a imprimé plus de douze mille.à Liïbonne,
» à Barcelonne & à Valence, & je ne fais point
» de doute qu’on ne le traduife en toutes fortes
» de langues. » Cette prédiâion s’eft fi bien vérifiée
, qu’il faudroit un volume pour entrer dans
le détail de ..fes- différentes éditions & traductions.
Tous les plus célèbres artiftes , peintres,
graveurs , fculpteùrs , deflinateurs. en tapifferies
de haute & baffe-liffe, ont travaillé à l ’envi à
repréfenter les aventures de Don-Quichotte, &
c’eft ce, que nous avons de .plus amufant.
Dès que cet ouvrage parut en Efpagne, on
lui fit un accueil qui n’avoit point eu d’exemple ;
car il fut univerlèl chez les grands, le militaire
& les gens de lettres. Un jour que Philippe. III
étoit fur un balcon du palais de Madrid, il ap-
perçut un étudiant fur le bord du Mançanarès ,
q u i, en lifant, quittoit de temps en temps fa
le&ure, & fe frappoit le front avec des marques
extraordinaires de plailfif : « cet homme eft lo u ,
;» dit le roi aux courtifans qui étoient auprès
» de lu i , ou bi'en il lit Don-Quichotte. » Le
prince avoit raifon , c’étoit effectivement là le
livre que l’étudiant lifoït avec tant de joie.
En 1614 , Cervantes fit imprimer Ion Voyage
<lu Parnajfe , qui n’eft point un éloge des poètes
’elpapnols de fon temps, mais une fatyre ingé-
•nieufe, comme celle de'Céfar Caporali, qui porte
le même titre ,-en eft une des poètes, italiens.
La vie de Michel Cervantes a été donnée-par
don Grégorio Mayans y Sifcar, bibliothécaire
du roi d’Eîpagne. Elle eft à la tête de l’édition
•efpagnole de Don-Quichotte , imprimée à Londres
-en 1-738
J’ai d it, au commencement de cet article, fur
l’ autorité de Nicolas Antonio , que Cervantes ■
naquit à Séville -, cependant l’auteur de fa v ie , '
que je viens de citer , eftime qu’il étoit né à i
Madrid.
Je paffe à dèqjt ou trois autres hommes de
lettres nés à Séville.
Fox de Morziilo\ r Sébaftien] , en latin Se- ,
baflianus Foxus Mor^iUus, naquit en-iéz8. Philippe
II nomma pour précepteur de dom Carlos.,
Morzillus , qui étoit alors à Louvain ; il s’embarqua
dans les Pays-Bas pour' être plutôt auprès
du jeune prince. Il fit naufrage , & p£rîe
a la fleur de fa vie. Il a publié avant l’âge de
2-5 ans, i ° . un commentaire latin in Platonisr
Timezum. %°. De confcribendd hijloriâ , libellas. 3°. De regno , & regis infiitutione , libri très 9 &c,
Monardés [ Nicolas ] , médecin, fleuriffoit au-
10e fiècle., & mourut en 1578. Il fe fit une
grande réputation par la pratique de fon art »
& par Jes ouvrages qu’il mit au jour. i ° . De.
fecandâ vend in pleuritide , Hifpali, 1-539 ■> in-40.
i ° . De rojis y malis citriis, aurantiis , & lima*
niisy Antverpiæ , 1565, in-40, 30. De las drogas
de las Indias 9 à.Séville , 1 5 7 4 , in-40. Ce dernier
livre a été traduit en anglois & en françois par
Antoine Golin.
Pineda [ J e a n ] , théologien, entra dans la
fociété des Jéfuites eh 1 5 7a, & mourut en 1637
âgé de 80 ans. Ses commentaires latins fur Job
& fur l’Eccléfiafte , forment 4 vol. în-fbl. (R.)
Sé v il l e , ville de l’Amérique feptentrionale >
au n. o. de l’île.de la Jamaïque, affez près de
la m e r , ayec un port. Long, z s s > 3S 9 Wé
(H.)
SEVRIN [Saint ] , bourg de France , dans
l’Angoumois , élection d’Angoulème. (R.)
SEWOLD. Voye{ Segewold.
SE W S K , ville de l’empire de Rufiie, au gouvernement
de.Belgorod, capitale de la province
de fon nom, fur la rivière, de Sofçha. Elle eft
grande, entourée de remparts élevés, & défendue
par .une. forte, garnifon. On y garde cëtte
partie de l’artillerie de campagne de l’Empire.
SEUDRE [ l a ] , rivière de France, en Sain-
tonge i elle fe jète dans la mer près de Ma-
rennes , & v is -à -v is la pointe méridionale de
Vile d’Oleron. Au refte y la > Seudre eft plutôt
un bras de mer qu’une rivière , puifqu’elle n’eft
navigable que par le..tfecours des marées*, fes
environs en tirent de grands, avantages , parce
.qu’elle donne entrée quatre lieues avant, dans les
^terres à des vaiffeaux de deux cents tonneaux.
Le cardinal de Richelieu projettoit de faire conduire
un canal de l’extrémité de la Seudre juf-
qu’à la Gironde *, mais l’ idée, de ce projet utile
eft morte, avec lui. (R.)
SEURE , ou Seurre , autrefois Be^garde ,
en latin barbare Surregium ; petite ville de Fiance,
dans la Bourgogne , fur la rive gauche de la
Saône , au diocèfe de Refmçon , à 7 lieues f. e.
de Dijon, à 6 n. e.; de Châlon, avec titre de
duché. Cette ville eft le fiége d’un gouvernement
particulier, & d’un baillage feigneurial reffor-
tiffant au parlement de Bourgogne. La mairie a
; la juftiee ordinaire, de la ville & la police. Il y
a grenier à fe l , bureau des traites foraines , fub-
déiégation de l’intendance.~G’eft la lèconde ville
du comté d’Auxonne, & elle avoit autre fois, des
fortifications. Elle a une égiife paroiffiale défi*
-fervie par des inépartiftes *, uji couvent .d’augufi»
S E X
tin s , qui a le collège , un autre de capucins,
deux maifons de religieufes , & un hôpital. La
longueur de cette ville eft de fix cents pas ,
& fa circonférence eft d’une demi-lieue , en y
comprenant les trois faubourgs & le parc qui les
avoifine. Le terroir en eft fertile en grains, en
fruits, & en pâturages. La Saône, le Doubs , & de
nombreux étangs ‘ y fournirent beaucoup de bon
poiffon *, la volaille qui y abonde rappelle la qualité
de celle de Breffe *, les bois font peuplés de gibier
, & le voifinage de la côte de Bourgogne lui
procure les vins qui lui manquent. C’ eft la douzième
qui députe aux états de Bourgogne.
A un quart de lieue de cette ville eft Cham-
blan, terre & château à M. Jannon , Préfîdent
à mortier au parlement de Bourgogne. Les jardins
plantés avec autant dé goût que d’ intelligence,
ont d’ailleurs le mérito d’une grande variété.
Le châtèau eft dans une pofition choifie,
& l’on y jouit d’une vue admirable : des foffés
du parterre le développe une immenfe prairie ,
terminée circulairement par un fuperbev coteau
couronné de bois , de. vignobles , de villages,
d’habitations qui s’y fuccèdent de très-près &
forment un coup-d’oeil très-pittorelque. La distance
même du coteau eft dans un jufte éloignement
: plus près la vue eût été bornée Plus
’loin les objets qui en varient la fcène euffent
difparu aux regards, ou fe fuffent peints, confu-
fément 1 Tout en un mot femble y avoir été dif-
pofé pour l’agrément de la perfpeâive. (R.)
Seure [ la ] , rivière de France , en Poitou.
Elle commence à porter bateau à Niort , & fe
jète dans la mer au - deffous de Marans." On
appelle communément cette' rivière Seure nior-
toife y pour la diftinguçr de la Seure nantoife,
laquelle ton^be dans la Loire près de Nantes.
(ü .)
SEXARD , ville de la baffe - Hongrie , dans
le comt'é de Tolno , fur la rivière de Sarwitz.
Elle eft munie d’un château , & confidérable-
ment peuplée. Elle renferme une abbaye du
S. Sauveur, fameufe dans la,contrée, & l’on
tire de fes environs d’excellens vins rouges. (R.)
S EX AV A , petite ville de P erfe, entourée de
vaftes déferts , à cinq journées de Com , fin* la
route de Tauris à Ifpahan, en paffant par Zan-
gan , Sultanie & autres lieux. Ses caravanferais
font commodes, & leur nombre fupplée au défaut
de leur grandeur. (R.)
SEY. Voyeç Scey- sur-Saone.
SE YA, ou Se a , en latin Sena9 petite ville de
Portugal, dans la province de Beïra , au pied
du mont Herminio , entre cette montagne &
le Mondego , dont les fommets font toujours
couverts de neige- (R.)
SEYDE. Voye{ S eide.
SE YN E , en latin du moyen âge Sedena, petite
ville de France, dans la hanté - Provence,
«hef-lieu d’une yiguerie de même nom, fur une
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petite rivière qui fe jète dans la Durance. (R.)
SEYSSEL, petite ville de France , dans le
Valromey, dont elle eft la capitale , ■ en même
temps que lé chef-lieu du mandement de fon
nom, qui s’étend fur 19 paroiffes. C’eft le fiége
d’un gouvernement particulier, & d’une châtellenie
royale. Elle eft fituée liir le Rhône , qui
la divife en deux parties , & qui en ce lieu commence
à être navigable -, on y décharge le fel
qui fe tranfporte en Savoie , en Suiffe , a Genève
, & dans le Valais.
Par le traité de Turin, fait .en 1760, le milieu
du Rhône y forme la féparation de la France
d’avec la Savoie , & depuis cet accord , la partie
orientale de Seyffel , fituée au - delà & fur la
gauche du Rhône, appartient à la maifon de
Savoie. Long. a.3 9 31 ; lat. 48 9 44.
Seyffel [ Claude ) , favant du feizième fiècle,
prit le nom de cette ville dans laquelle il étoit
né *, quelques autres cependant difent qu’il étoit
originaire d’Aix en Savoie. Il profeffa le Droit à
Turin , devint maître des requêtes, confeiller de
Louis X I I , évêque de Marfeille, & finalement
archevêque de Turin, où il finit fes jours en 15 zo.
Il a publié plufieurs traductions & ouvrages de
. différens genres. Son Hijîorre de Louis X I I a été
réimprimée plufièurs fois *, fa grande Monarchie
de France ,, traduite en latin' par Sleidan , fit du
bruit : il y foutint une opinion fort extraordinaire
pour un maître des requêtes & pour un
évêque -, c’èft que le roi eft dépendant du parlement.
Long. 3.39 30 ; lat. 4 3 , 30. (R.)
SÉZANE , petite ville de France dans la
Brie , au dioc. de Troyes , frontière de la Champagne
, à z 5 li. au f. e. de Paris , à 11 11. o. de
Troyes , dans une plaine entourée de collines du
côté de la Brie, & fur une petite rivière. Sézann©
étoit fondée avant la fin du fixième fîèçle , &
fujette alors à Hugues, feigneur de Breques : elle
a été jointe au domaine du comté de Troyes , 8c
finalement réunie à la couronne avec la Champagne.
En 163Z , elle fut réduite en cendres par
un incendie , *& rétablie quelque temps après.
Long, a i , 33 ; lat. 48 deg. 431 17^. (R.)
SE ZANE , ou C ézane , bourg d’ Italie, dans
le Piémont & dans le marquifat de Suze, au
pied du mont Genèvre , autrefois avec titre de
marquifat. (R.)
Sézane. Voyei Sésanne.
SEZZE, Setinum, ville d’Italie , dan's l’état
de l’églife, fituée fur la hauteur, en face des
Marais Pontins, à 16 li. de Rome; Tirte-Live en
parle à l’occafion d’une révolte d’efclaves carthaginois.
Martial célèbre la bonté de fes vins :
Setinum 9 dominez que nives, denjîque trientes 9
■ Quando ego vos medico non prohibente bibam ?
Mart. V I . 80.