
N' a Tuln que fut înhumé le- comte de
Haplbourg , devenu empereur1 fous le -nom de
Rodolphe I -, il avoit été grand-maître d’hôtel
d^Qftoc^e ’ ro* Bohème j dès qufil fut fur
Je trône impérial, il preffa ce roi de Un rendre
hommage : le roi .répondit qu’il ne lui devoit.
rien, qu’il lui avoit payé fes gages.
« Ce même Rodolphe, dont la fortuné n’éga-
n. loit pas le courage , fut le champion de l’ abbé
» de Saint-Gall, dans une petite guerre qufil eut
» contre l’évêque de Bâle, pour quelques tonneaux
« de vin. Voltaire, Hiß. génér. tom. IL (R.)
T uln ( l a ) , rivière d’Allemagne, dans' la
bafle-Autriche ; elle a fa fource au quartier du
bas-Vienner-Wald, arrofe la ville de T u ln , &
le jète dans le Danube. (R .) "
TULSK , petite ville d’Irlande , dans la province
de Connaught, au comté de Rofcomon;
elle eft environ à trois milles au'fud-oueft d’El-
phin, & à treize milles au fud de Rofcomon. Elle
envoie deux députés au parlement de Dublin: (R .)
TUMBE. voye[ V iv e .
TUM B E Z , vallee de l’Amérique méridionale ,
au Pérou, dans le gouveraement de Quito. Quoique
cette vallée foit traverfée par une rivière qui
lui donne fon nom , fon terroir eft très-peu fertile
, parce qu’ il n’y-pleut jamais. (RS)
TUMEN , ville- de l’empire ruffien, dans la
Sibérie, fur la rivière de T u c a , à Jo lièuès au
fud-oueft de Tobolslcoj. Ses habitans font prefque
tous Tartares, 8c payent leur tribut au czar en
pelleteries. (R.)
TUN BRIDGE , bourg d’Angleterre , dans 'le.
comté de K e n t , à 1 5 milles de Rochefter, 8c ai
2.5 milles de Londres, fur la Medway. Il y a
un château qui fut bâti par Richard de Cläre,
qui avoiteu Tunbridge par échange pour Brionne.
en Normandie. Ce bourg eft-fort renommé par
fes eaux minérales, & par l’affluence de gens de,
qualité qui Viennent les boire, s’amul'er , 8c y.
prendre de l’exercice dans une failbn. convenable, j
C’eft un plaifir, d it Pavillon dans une lettre
à madame Péliffari, que d’être malade dans ce
pays, car fitôt qu’on l’e ft, ou qu’on croit l’être ,
ou qu’on veut l’ê tre , on vous envoie aux eaux
de Tunbridge -, o r , ce Tunbridge eft la plus
charmante jnédecine que l’on puilfe prendre y
c’eft une fontaine au bout d’une foire magnifique.
Il faut avoir la complaifance de croire que ceux
qui y vont boivent de- ces., eaux & qu’ils en
ont beibin.
Ce qui na’en fait douter „ c’efl que ceux qui les prennent ,
•Sont à jouer,-afliduement j V'
Caquètent fans, celle , ou toujours fe. promènent
Et ne piffent que rarement.
Mille fraîchetfiBeautés parent la promenade ,
Et l’on, tïouveroit en ce lieu /
Plus malaifëment un malade
Qu\m homme faiu à i’hôtel-D.ieiu
Comme j’étois furpris de voir tous ces prétendus
malades en fi bonne fanté , je demandai
avec empreflement , continue Pavillon, de quel
mal cette fontaine guériffoit -, mais je n’en pus
être éclairci. Pour toute réponfe, les unshauf-
foient les épaules , -les autres me rioient au
nez , & c. Il finit en difant à madame Pélilfari :
« Enfin, madame, ce pays eft fi beau & f i bon,
» que fi par hafard quelque magicien., félon l’an-,
cienne coutume , me détient'ici enchanté dii-
!» rant deux ou trois .mille ans., je vous prie de
» ne me plaindre point, & d’attendre patiem-
» ment mon retour. »
Ces lieux font pour moi pleins, d’appas,
Je n’.y .vois-m procès , ni moine, . ni misère.
On y fonne très-peu , Ton V y travaille g.uère-y
Et l’on y fait de longs-repas.
TUN GCH AN G , belle & célèbre ville de la
Chine, tro.ifième métropole de là province de,
Xantong, ' dans un terroir abondant en tout- ce
i qui eft nëce flaire à la vie. Elle a 18 ville?, dans^
1a dépendànce. Loij,g. ? 33 , zo ; lai. 3 7 >3. (/£•) :
TUNGCHUEN , ville de la Chine ,'^premi^è,
I grande cité de la province' de Sucjyien. Lorig.
' zzo lat. 2.7 , 3<i. (I?.)
TU N G G IN , ville ,de-..la Chine, 'fix?èn^e‘nîe-Ç
tropole de la province de Quèichèu. Elle a huit.'
- villes dans fà dépendance. L o r i g i , a t ; làt^
j zé/, zq* (R.) -
TUNGUSÇA, trois rivï^es'àfA'fie;, 'dans. la
Tartarie ruifienne , qui fe jètent 'dans; le fleuve
Jènifleià, & ne font diftirigurée&^'.que'^paE les.
' qualificatifs de haute , moyenne; &c baffe, euëgarcî
! à leur pofitioh. (RS)
TUN JA , ville de l’Amérique dans la, Terrer
- ferme, au nouveau, royaume de Grenade, capitale1
de la province de même, nom, fur le haut d’une
; montagne, dans un canton .où l’om trouve.beau-
coup- d’ or & des émeraudes. Elle eft à 2.0 l ie ues;
, dé^ Santa-Fé. Long. 308 ,^0.,'Lzr. 5. (R.)},v-\
TUNIS ( état de ) , .état d’Afrique ,»■ dans' la
Barbarie, fur là côte de la mer. Méditerranée ,
qui; le baigne au nord & à l’orient. Il a au midi
divers peuples arabes , & au'cou chant le'royaùme
d’Alger 8c lé pays d’EffâbvïGet.état répond à peu
f près à l’ancien, état de* Carthage ,> tel!'qu?il étoit
avant les "grandes' conquêtes qu’il fît dans la
fuite ; mais il s’en faut bien que les Tunifiens
ne loient lés mêmes que les -Carthaginois.
On diVife aujourd’hiif,cet état en' huit 'conr
* tréesA comprenant' chacune diverfes bourgades.,
qui , pour la plûpart, ont été !hiinée;s par Tés
Arabes.:De ces- bburgadéày-les unes font fur Là
côte , & lés autres dans/les terres,.' '
Le . terroir de l’état de Tunis eft un peu plus
h fertile que, celui de Tripoli’Ornais fon gau vernem^
ent eft k peu près le même* U eft avantageux
à la régence de Tunis d’être toujours en
bonne intelligence avec la régence d’A lg e r , qui
manque rarement de profiter de tous les troubles
qui arrivent dans la régence de Tunis. Il femble
que ‘les - Maures ibient un ennemi auffi dange5-
reiixv mais ces peuples partagés entre divers fou-
verajris ,’ ne fongent qu’a jouir en paix de leurs
pays , 8c ne remuent que quand on les chagrine
par les impôts 8c autres vexations.
Le gouvernement tel qu’ il eft établi, eft ex-
pofe à un flux & reflux perpétuel, & _ a des
orages qui renyerfent .les plus hautes fortunes.
Sinan Bacha , après avoir fu t la conquête‘de
l ’état de T un is, le mit fous la pi'oteélion du
grand-feigneur, 8c y établit un nouveau gouvernement
, avec une milice de cinq mille Turcs
divifés en plufieurs compagnies •, mais le gouvernement
fondé par Sinan Bacha a aufli éprouve
un grand nombre de vicifiitudes.
L’ ancien royaume de Tunis comprenoit autrefois
les provinces de Conftamine, de Bugije ,.
de T u n is , de Tripoli , & d’Eflàb , & avoit
plus de 12.0 lieues de longueur 1e long de la
mer -, mais Eflab n’ eft plus aujourd’hui- de fes
dépendances*, Tripoli fait un royaume à part*,
8c Bugie 8c Conftantine font incorporées au
royaume d’Alger *, ainfi Tunis a confervé feulement
les villes du reffort dé fon état.
Le pays a plufieurs diftriûs très - fertiles en
bled. La régence de Tunis a négligé fa marine
militaire , depuis qu’elle a conclu des traités
avec les puiffances du Nord , & que la Corfe
eft tombée fous la domination de là France.
Elle a compris que la valeur des prifes couvriroit
à peine lès frais des arméniens *, Sc 11 n’a guère
été confervé que les bâtimens nécëfTairës pour
garantir les côtes des defcèntes desi Maltois.
Les forces de terre n’ônt éprouvé aucune dimi-
. niition : cinq ou fix mille Turcs ou Chrétiens
apoftats , font toujours les plus fermes appuis
de la régence. Sept mille Maures compofent la
cavalerie de l’état. Leur folde eft très-foible ,
& ils la. reçoivent le plus fouvent en comef-
tibles.-Ces troupes ont toutes un fufll fans bayo-
n è te ,.& deux piftolets à la ceinture. Les Turcs
font encore armés d’un poignard, 8c les Maures
d’ un ftilet. Le courage & l’ impétuofité tiennent
lieu aux uns 8c aux autres de. tactique & de discipline
qui leur manquent abfohiment.
Aucun des états de l’Afrique feptentrionale,
n’a un revenu public aufli çonfidérable que celui
de Tunis*, il eft de 18,000,000 de livres. Le
chef de la régence eft aujourd’hui un prinçe
Maure q u i, fous le titre de Bey , conduit les
affaires, affidé d’ un conféil plus modéré que celui
du Dey qui régiffoit précédemment,
Quoique l’Angleterre, la Hollande, le £)a-
nemarck, la Suède, Venife , Ragufé, & par
fois la Tofcane,- entretiennent des confuls à
Tunis, les ventes£ c les achats de ces nations
s’y réduifent à très-peu de chofe. Les François
font ceux qui y font le plus d’affaires , 8c cependant
ils n’ introduifent annuellement dans les
pays de cette domination, que pour deux millions'
de marchàndifes. - Les retours font plus
importons. Les bâtimens françois tirent d’ailleurs
un bénéfice important du cabotage qu’ ils
font en tranfportant dans toutes les échelles du
Levant les productions de cet état*, & en lui
appprtànt ce qu’ils tirent de ces différentes
échelles pour fon approvifionnement. Chaque
bâtiment paie 31 liv. 10 f. pour fon ancrage,
8c: pareille fomme lorfqu’ il met fa cargaifon à
terre. Ce qui entre dans l’état ne doit que trois
pour cen t, s’il vient directement du pays qui
le fournit i niais les productions du Nord ou
d’ailleurs t qui ont été dépofées a Livourne ,
paient 8 pour 100,. comme çelles qui viennent
. du crû de la Tofcane, 11 même fi elles font
adreffées&aux Juifs. ,
Tunis , càpitale de- l’ état de fon nom , eft
une ville grande, riche, commerçante, & bien
fortifiée. Elle fut prife par Charles - Quint en
1535, & ce .prince fe rélerva le Fort de la Gou-
! lette , qui eft à Rentrée du port de Tunis, mais
les Turcs s’en emparèrent en 15.74, ainfi. que
de la ville même. Elle eft fituée dans une
plaine, fur le lac de la Goulette , à 4 li.
de la mer, -à 145 au nord-eft d’Alger , & 110
n. n. o. de Tripoli.
. Les rues & les places dè cette ville font fort
bien ordonnées *, fes habitans font pour la plupart,
artifans , entre lefquels fe diftinguent les
tifferans, qui font la meilleure toile d’Afrique:
Il n’y a dans cette ville aucun moulin à vent
ni à eau , point de fontaines ,. point de- ruif-
feaux, point de puits, maisfeulement de grandes
citernes où fe rendent les eaux de pluie, tant
pour boire que pour le fervice dëschaque maifo-n.
Les anciens colleges qui y étoièlit , font la
plupart ruinés. Les maifons n’ont qu’un étage,
& ’ font toutes en terraffe , afin de faire mieux
- écouler l’eau dè pluie dans les çitérries. Les vef-
tibules font frais 8c propres , parce que les
hommes y demeurent la plupart du temps à
; faire leur négoce, pour empêcher leurs amis ou
leurs gens d’entrer dans l’àppartèment de leurs
femmes. Les fauxbourgs , au nombre de trois ,
font extrêmement peuplés, & renferment deux à
ti'ûis mille maifons..
Les dehors de la ville contiennent d’amples
jardins ou vergers remplis de citronniers, d’orangers
8c d’oliviers , qui font foigçeufement
cultivés. Près du lac eft un arfenal, avec \m
; chantier pour la conftruélion des galères. De
Eautre çôté du la c , fur le bord de la mer,.eft
la fortereffe de la Cioulette, 8c le canal par où
l’eau entre dans le lac.
M ro m ij