
Le royaume de Salum, n’ eft autre chofe que
le pays fitué fur la rivière de ce nom.
SALURN. Les François écrivent Salourne ;
gros bourg, aux confins de l’Allemagne & de l’ I talie
, dans le T iro l, au quartier d’Ad ige, auprès
du Trentin, dont il fait la réparation.
SALZTHAL, Vallis Salinarum, bàillage &
château d’Allemagne , dans le cercle de Baffe-
Saxe , & dans le duché de Brunfwich, principauté
de "Wolffenbutel, à deux Heues de Brunf-
w ic k , & à une Heue de'W'olfenbutél. Le bailiage
comprend quelques villages avec des falines con-
fidérables , déjà connues dans le treizième fiècie :
8c le château bâti à la. moderne par le duc Antoine
U lr ic , eft une des plus belles maifons de
plaifànce qui foient dans l’Empire : fes galeries,
entr’autres , font admirables , tant par leur coni-
truétion que par leurs ornemens * aucunes proportions
dans l’ étendue, ni aucunes commodités,
dans l’ulage, n’y font à défirer, & les tableaux
des plus grands maîtres les rempliffent. L’on
’compte d’ ailleurs par multitude, dans les divers
cabinets de ce château , les pièces de porcelaine
8c les vafes émaillés : il y en a plus de mille
de ceux-ci, & plus de huit mille de celles-là ;
8c le tout .eft dans l’ordre le mieux entendu pour
l ’agrément du coup-d’oeil. Aux portes de ce château
, & par les foins pieux de la princeffe Elifa-
be.th-Julie, épaule du duc Antoine-Ulriç, .eft une
fondation religieufè de quinze filles, fous la direction
d’une dame de qualité , & fous l’ infpe&ion
=d’un prévôt ou prieur, membre des états du pays*,
ces filles appellées , fans voeux , à faire la prière
deux fois par jour dans la chapelle du château,
trouvent dans les avantages de cette fondation,
.ceux du logement, de J’habillenien^ de la
pourriture. (fL)
SALZUNGEN , ville d’Allemagne , dans la
Trançonie , & dans la portion du comté de Hen-
neberg, afiignée. aux ducs de Saxe-Meinungen.
La Werra baigne les murs de cette ville de
bonnes eaux fajées y font miles à profit •, & un
bailiage, que les évêques de Fulde réclament,
en dépend.
SALZWEDEL , ancienne ville d’Allemagne ,
dans la Haute-Saxe, & dans‘ la vieille Marche
de .Brandebourg j au bord de la rivière de Jetze.
•C’eft la fécondé des villes du pays , qui ne reffor-
tiffant à aucun bailiage, mais relevant dire&ement
du prince, font par cette raifon appellées immédiates.
Elle* donne fon nom à un cercle particulier.,
& elle partage, dans l’opinion des favans ,
avec un village qui n’en eft pas éloigné, l’honneur
d’avoir jadis été la réfidençe de quelqu.es margraves
de Brandebourg. Elle eft compofée de deux
parties, .dont l’ une eft dite la vieille ville 9 8c
l’ autre la nouvelle : chacune a fon enceinte, fes
portes, fes rues & fes temples à part ; mais toutes
deux l’ont gouvernées par une feule & même magdftrâture.
I l y a de même utte grande école
commune aux deux villes : mais il y en a deux
autres qui font particulières à la vieille, à raifon
de deux douvens qu’elle reafermoit autrefois , &
qui a voient fondé ces écoles J les réformateurs de
la contrée ayant eu le bon fens de pourvoir à la
confervation des établiffemens utiles. Dans le
treizième ficelé cette ville entra dans la hanfe
fous le nom de S.al^wedeldans les feizième ,
dix-feptième & dix-huitième, elle a effuyé de
coiels incendies. De nos jours, elle fleurit par
fes fabriques 8c manufactures de draps., de b a s ,
de toiles , de ferges 8ç de frife. (A).
- S AM A. Voyei Aman,.
SAMACHI. Le.s Perfans 8c les Arméniens
écrivent j chamakki ; ville de Perfe , .capitale du
Shirvan. Nos auteurs ne s’ accordent point fur
l’orthographe de c : mot -, car les uns écrivent
Samachi 9 les autres . en plus grand nonibré ,
Scamaçhie ■ d’autres, Jchumachie • 8c d’Herbelot
Schoiima.'ki „• cette différente orthographe , fort
commune en géographie, a trompé la mémoire
de la Mar tanière , qui .conféquemment fans en
avertir ., a fait trois articles différens de cette
ville , dont nous parlerons fous le feul mot de Scamachie.
SAMÀDEL, bourg de France , en Gafcogne,
dans les Landes.
SAMAGENDAH, ville d’Afrique , dans la
Nigritie , à l’orient & à dix journées de Cougah.
S AM AN A , petite île de l’Amérique , entre
les Lucayes , dans la mer du Nord. Elle eft poN
fédée par fes habitans naturels, & peu cultivée.
On lui donne quatre lieues de long fur une de
large. Elle eft fituée par les 23» 2,0 de lat.
SAMANDRACHI, île de l’Archipel, vers les
côtes de la Romanie ; elle a environ 10 lieues
de tour -, il s’y fait quelque trafic de miel &
de maroquin. Tes anciens la nommoient Samo-
thraçe,y pour la diftinguer de la Samos d’Ioniei
Lat, 4.0 y 30.
SAMAR , ou#T andaye , & Samal dans les
lettres édifiantes ; île de l’Océan oriental., entre
les Philippines, au fud-eft de celle de Luçon,
dont elle eft féparée par le détroit de Saint-
Bernardin. Son circuit eft d’environ 130 lieues ;
elle a dans cette enceinte plufieurs montagnes
efearpées, & des plaines affe.z fertiles. Lat. J'ept.
21 deg. jufqu’au 13 9 30.
SAMARA, ville d’A fie , dans la Tar tane, au
royaume de Caffan , & dans le duché de Bulgar,
à la gauche, c’effrà-dire à l’orient du W o lga ,
fuir le penchant 8c fur le haut d’un monticule,
à 350 verftesde Calan. Ses maifons font toutes
de bois, & fort chétives. Samara ( la ) , rivière d’Afie , en Tartane ,
au duché de Bulgar, dans l’empire ruflien. Elle
a fon cours d’orient en occident, paffe au midi
de la ville Samara, 8ç tombe dans le ’Wolga.
SÀMARAN, ville d’A fie , dans la partie orientale
taîe de l’île de Java, à 7 li. au f. o. de Japara,
avec laquelle elle trafique. Elle eft ‘, dit-on, fort
peuplée.
Paul Lucas parle d’une autre Samaran , grande
ville ruinée en Afie , affez près des frontières de
la Turquie 8c - de la Perfe , en allant d’Ifpahan à
Alep par Amadan. Tout ce que ce voyageur raconte
de la magnificence des ruines de cette
ville, ne doi t paffer'que pour un roman de fon
invention.
SAMARCANDE, grande ville cPÀfie , au pays
des Ulbecks, dans la province de Mawefalnahr,
fur la rivière de Sogde, à fept journées au nord
de la ville de Bockhara. Long, fuivant Ptolémée ,
£.9 , 30 , lat. 2fy y 30. Long, félon Naflir - Ed-
dein, 9$ y zo ; lat. 40. Cette prodigieufe différence
entre ces deux géographes, doit provenir
de quelque erreur de chiffre. Gréaves établit la
lat. de Samarcande, 3 9 , J 7 , zz.
L’auteur de Vhijloire des Tartares, met la long.
à y 5 , & l a lat. à 4 1 , zo. M. Delifle ne met la
lat. qu’à 3$ y 30, Ulug- B eg, qui eft exaét, à
.39* 37*
Samarcande eft la Maraganda de Pline , de
Stçabon , & des autres anciens. Elle avoit du
temps d’Alexandre 70 ftades de circuit, c’ eft-
à-dire environ 3 lieues de France; mais ellé
avoit trois fois cette étendue , lorfque les Mo-
gols l’affiégèrent. Il ne Faut pas s’én étonner ,
parce que cette ville renfermoit dans fon enceinte
, non-feulement des champs labourables,
des prés , & line infinité de jardins , mais encore
des- montagnes & des vallées. Elle avoit douze
portes éloignées d’un mille l’une de l’autre. Ses
murailles étoient revêtues de tourelles, & entourées
d’un foffé profond, fur lequel paffoit un
aqueduc qui conduifoit les eaux de la rivière en
divers quartiers de la ville.
Genzis-Kan , premier empereur des anciens
Mogols & Tartares, forma le fiége de cette
ville en 1220, & la prit par la mélintelligence
qui régnoit entre tant de différens peuples qui
l’habitoient. Le fultan Mehemet ne put la défendre
avec une armée de 110,000 hommes.
« Tamerlan, defcendant de Genzis-Kan par
» les 'fem.nT.es, & qui fubjugua autant de pays
» que ce . prince , .établit Samarcande pour la
» capitale de fes vaftes états. Ce fut - là qu’il
» reçut, a l’exemple de Gënzis , l’hommage de
» plufieurs princes de l’Afie , & la députation
» de plufieurs fouverains. Non-feule ment l’em-
» pereur grec Manuel y envoya des ambaffa-
» deurs, mais il en vint de la part de Henri I I I ,
» roi de Caftille. Il y donna une de ces fêtes qui
» reffemblent à celles des premiers rois des Perfes.
» Tous les ordres de l’état, tous les artifans paf-
îj sèrent en revue, chacun avec les marques de
» fa profelfion. Il maria tous fes petits-fils , 8c
» toutes fes petites-filles le même jour. Enfin , il
i) mourut en 1406, dans une extrême vieilleffe,.
Géogr. Tome I IL
» après avoir régné 36 ans, plus heureux par fa
» longue vie & par le bonheur de fes petits-fils,
» qu’Alexandre-l'e-Grand, auquel les orientaux
>5 lé comparent.
» Il n’étoit pas favant comme Alexandre, mais
» il fit élever fes petits-fils dans les fciences. Le
» fameux Oulougbeg , qui lui fuccéda dans les
>> états de la Tranfoxane , fonda dans Samar-
» cande la première académie des fciences, fie
» meliirer la terre , 8c eut part à la compofi-
» tion des tables aftronomiques qui portent fon
» nom ; lemblable en cela au roi Âlphonfe de
» Caftille , qui l’avoit précédé de plus de cent
» années. Aujourd’hui la grandeur de .Samar-
» cande eft tombée avec les fciences; 8c ce pays
» occupé par les tartares Ufbecks, eft redevenu
» barbare, pour refleurir peut-être un jour. »
Tout même nous porte à l’ imaginer. Samarcande
eft encore une ville confidérable, dont la
pofition eft des plus heiireufeS pour faire le commerce
de la grande Tartarië, des Indes & de
la Perfe. Elle ne manque de rien pour fa fub-
fiftance ; enfin, elle a autour d’ elle à dix lieues
à la ronde , un grand nombre de bourgades ,
dont les jardins délicieux font paffer la fameufe
vallée dans laquelle elle eft fituée , pour un des
quatre paradis terreftres que les Orientaux mettent
en Afie. On y fait un grand commerce, fur-tout
des fruits exquis qui croiffent dans fon territoire.
On y fabrique le plus beau papier de l’Afie ,
8c fon académie eft très-fameufe parmi les Ma-»
hométans.
SAMARIA , Sumarein , Schomorin , vjllé
de la baffe-Hongrie, dans le comté de Pre(bourg ,
& dans le diftrict fupérieur de l’île de Scfiutt ;
le premier nom eft hongrois , le. 2e. allemand, le 32. •efclavon. Elle eft ancienne 8c encore bâtie à
l’antique ; l’on y fait beaucoup de commerce, 8c
l’on y tient une cour de juftice provinciale. Elle
eft du nombre des villes à privilèges, mai» en
même temps elle eft de celles où , par défaut de
police , l’on compte le plus d’ incendies.
SAMBALLES (les îles) , ou les îles Sam-
ballos ; petites îles de l’Amérique, fur la côte
feptentrionale de l’ ifthme qui joint l’Amérique
feptentrionale avec la méridionale. Ces île$
s’étendent jufqu’à la pointe de Samballas, &
font en très-grand nombre, mais fort petites;
le terrain de la plupart eft plat, bas, fablonneux ,
& couvert de mammées, de lapadillos , de man-
ceniliers, 8c autres arbres. Outre le poiffon a
coquille, elles fourniffent des rafraîchiffemens
aux armateurs. Les plus voifines de la haute mer,
font couvertes de rochers. Voyez la Relation dé
W afer.
SAMBLANCEAUX, ou Sablonctaux y abbaye
à 3 li. 8c demie f. o. de Saintes, fur un terrain
fablonneux , d’où fortent plufieurs fources d’une
eau la plus limpide , la plus légère 8c la meilleure
du royaume : elle tire fon nom de fablons 8c