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commerce des draps qui fortent de Tes fabriques,
6 il s’y braffe beaucoup de bière. Long. 30 ,
$6 > jjp. B S (R.) Rupin (lac d e ) , lac d’Allemagne, dans la
moyenne marche de Brandebourg , entre le
vieux & le nouveau Ruppin. (R.)
Ru p in , ou le V ieu x -R u p in , petite ville
ouverte d’Allemagne, au cercle de haute-Saxe,
dans la moyenne marche de Brandebourg, visa
vis du nouveau Rupin , fur les bords oppofés
du lac de leur nom. (.R.)
RUREMONDE , grande 8c belle ville des
Pays-Bas dans la Gueldre, au confluent de la
R-oër 8c de la Meufe, -fur les confins de l’évêché
de Liège 8c du duché de Juliers, Othon l’entoura
de murs, 8c l’empereur Rodolphe lui
donna en 1290, le privilège de battre mon-
noie. Son évêché fondé en 15 5 9 , eft fuffragant
de Malines. La cathédrale eft la feule paroiffe
de la ville , mais les communautés religieufes
y font nombreufes , 8c les Jéfuites y aveient
le collège. Cette ville fut en partie détruite
par un incendie en 1665, Elle a été fouvent
prife 8c reprife pendant les guerres ; mais elle
appartient a la maifon d’Autriche depuis i y i p ,
& eft gouvernée par dès échèvins. Long. *3 ,
34 | M 5 2 S 20. _
Ruremonde compte entre les hommes de lettres
qui. lui font honneur , Murmel (Jean) , 8c
Mercator (Gérard).
Le. premier floriffoït dans le quinzième fiècle.
I l fe diftingua par les foins qu’il p r it, 8t les
ouvrages qu’il mit au jour, pour faire renaître
les belles||ettres dans un fiècle d’ignorance &
de barbarie , du moins par rapport à fon pays.
I l mourut en 1517.
Mercator s’eft montré un des plus célèbres
géographes de fon temps. Il naquit en 15 12 ,
8c mourut en 159 4 ,' à 83 ans. L’empereur
Charles V eut pour lui une eftime particulière *,
& le duc de Juliers le fit fon cofmographe. Il
fravoit lui-même fes cartes , 8c les. enluminoit.
I travailla a l’Atlas de Jolie Hondius, & l’on
a de lui une chronologie, des tables géographiques,
8c un grand nombre d’autres ouvrages. Ruremonde (quartier de) , on diftingue le
quartier de Ruremonde, ou la haute-Gueldre,
des quatre parties du duché de Gueldre. Il s’étend
le long de la Meufe , entre le duché de. Clèves
au feptentrion , celui de Juliers au midi, l’électorat
de Cologne à l’ orient, & le Brabant avec
l ’evêché de Liège à l’occident.. Il comprend
Ruremonde, qui appartient à l’empereur •, Venlo
aux états - généraux -, Gueldre , Wachtendonck
8c Stràlen , au roi de Prulïe.
RUS (v a l de) , belle 8c grande vallée du
çomté de Neuchâtel , arrofée par la rivière de
Seyon. (R.)
RUSCHEL, petite ville du duché de Deux-
Ponts , dans le baillage de Lichtenberg.
RUSCO , ou T rescaw , île d’Angleterre , une
des Sorlingues , à 3 milles environ du cap le plus
occidental de la province de Cornouailles. Cette
île n’eft proprement qu’une montagne entre des
rochers.
RUSDORF en Mifnie, dans le cercle d’Ertze-
burge, près de Hohenftein, appartient à la maifon
de Schoenbourg , 8c l’un des comtes de cette
maifon y fait fa réfidence. (R.)
_ RUSHDEN, bourg d’Angleterre , dans la province
de Northampton, où naquit, en 16 38 ,
Daniel Whitby , théologien anglois , fameux par
quantité d’ouvrages. Il celfa de vivre en 1726 ,
âgé de 88 ans. '
C’étoit un homme .très-verfé dans la le&ure
des peres, dans la théologie polémique , 8c
fur-tout dans les controverfes contre l’églife
romaine, qui en font la principale partie. Il fe
dévoua aux études les plus graves, ne connut
ni les plaifirs ni les intérêts du fiècle.
Outre un grand nombre de traités & de
fermons contre les dogmes & la foi de l’églife
romaine, il a mis au jour d’autres ouvrages très-
eftimés -, entr’autresr, i° . des Difcours fur la
vérité & la certitude de la religion chrétienne,
20. fur la néceftité & l’utilité de la
révélation 30. fur les Loix eccléfiaftiques 8c
civiles, faites injuftement contre les . hérétiques *,
40. Examen variantium leâionum Joannis M illii,
in novum Tejiamentum, avec de nouvelles notes
fur le nouveau Teftament, & fept difcours à
cefujet. Londres , 2720 , in-folio \ 50. Paraphrafe
8c Commentaires fur le nouveau Teftament.
Londres, 270^ , z vol. in-folio y 8c c’eft là fon
principal ouvrage.
I l y faut ajouter fes dernières penfées , contenant
les correétions de divers endroits de fes
Commentaires fur le nouveau Teftament, avec
cinq Difcours publiés par fon ordre. Londres,
zyzy, in-8°. « Quand, dit- il, je fis mes Com-
».mentâires fur le Teftament , je fuivis avec
» trop de précipitation la route battue par
» d’autres théologiens réputés orthodoxes, con-
» cevant que le Père, le Fils 8c le S. Efprit
Il etoient un fèul 8c même Dieu, en vertu de
» la meme effence indivifible, communiquée par
» le Pere. Je fuis à préfient convaincu que cette
» notion confufe ell: Une chofê impoftible 8c
» remplie d’abfurdités & de contradictions pal-
» pables : ainfi tous les fens qu’on a voulu donner
fl au terme de Perfonne, différens du fens fimple
» & naturel, en vertu duquel on entend par là §f un agent intelligent, ré e l, font des explica-
Y> tions contraires a l’évidence lumineufe de la
» v érité, comme le doâeur Clarke, Jackfon,
» 8c autres l’ont démontré. » (R.)
RUSHIN , chef-lieu, ou capitale de l’île de
M an , dans fa partie méridionale, avec un
château. Elle ayoit autrefois un monaftère de
l’ordre
Pnrire de Citeaux, fondé en 1134-, mais il ne
fubfifte plus depuis la réformation.
RU8PEN. Voye{ Roswan gen.
RUSS , bourgade de la Pruffe , à l’embouchure
du bras feptentnonal du Niemen , lequel porte
tufli ce nom.
Rus s. Voyei Reus s.
\Russ (v a l de). Vdye% Rus.
RUSSELSHEIM , bourg d’Allemagne , au ;
cercle du haut-Rhin , dans la HefTe, avec un
château fort. Il eft fitué fur le Rhin , & c’ eft:
le chef-lieu d’un bailliage de fon nom. (R.)
RUSSIE, .vafte pays qui forme un grand
empire , tant en Europe qu’en Afie. La mer
Glaciale borne la Ruftie au feptentrion ; la mer
du. Japon la termine à l’orient ; la grande Tar-
tarie eft au midi , aufti - bien que la mer Caf-
pienne & la Perfe : la Pologne , la petite Tar-
tarie , la Mingrelie, & la Géorgie, font la borne
du côté du couchant. Entrons dans les détails.
L’empire de Ruftie s’ étend d’occident en orient,
depuis le 40e degré de longitude , jufqu’ au 205e •,
mais comme fa largeur n’eft pas la même partout
, il a en latitude depuis 15-20 julqu’ à 25
degrés •, ce qui lui donnerait plus de 300,000 li.
quarrées géographiques, dont, félon M. Bufching,
J7,000 forment la Ruftie européenne.
Enfin, ce qui eft compris aujourd’hùi fous.le
tiom de Rufjie 9 ou des RuJJies , eft à peu près
aufti vafte que le refte de l’Europe -, mais prefque
tout cet empire n’eft qu’un défert, au point que
fi l’on compte en Efpagne (qui eft le royaume
de l’Europe le moins peuplé) , quarante perfonnes
par chaque mille quarré, on ne peut compter que
cinq perfonnes en Ruftie dans le même efpace ;
tandis qu’en Angleterre. chaque mille quarré
contient plus de deux cents habitans. Le nombre
eft encore plus grand en Hollande.
On n’y compte pas 500 v illes , même en y
comprenant les petites demeures appellées Stanit[ ■
villes médiocres habitées par les Cofaques qui
vivent le long des rives du Tanaïs. Toutes ces
villes même , excepté quelques-unes, telles que
Mofcou , Aftràcan , Péterfoourg, &c. ne font
que de^ bois , 8c fi mal bâties , qu’on les prendrait
pour de gros villages. Les rues font couvertes
de poutres & de planches , & très - peu
font pavées. Par le dénombrement de 1745 , qui
finit en 1751 , on ne compta dans la Ruftie euro-
peennë que 5,378,^,03 mâles , & dans la Ruftie
afiatiquê , 1,411,488. En portant le nombre des
femmes au même taux que celui des hommes ,
on trouvera 13,577,382. Xfteft vrai que ce calcul
ne concernoit que les gouvernemens de Mofcou,
de Novogorod, d’Archangel, de Bielogorod, de
Smolensk , de Nifohneinowogrod, de Woronefch,
de Calan , d’Aftracan, d’Orenbourg, de Sibérie
de forte qu’en évaluant à 4 millions le nombre
. des habitans qui font dans les autres parties de
Ç£t empire , la totalité n’iroit pas encore à j8
Géographie. Tome HJ*
millions. Je ne comprends cependant point dans
ce dénombrement la Ruftie polonoife, ce qui
peut porter alors la population’’ à 1 c? millions
4 à 500 mille. Le dénombrement de 17^4 monta
à 7,200,000 mâles ; ce q u i, dans un efpace aftez
court, montre un furplus confidérable de population
; de forte qu’à prendre aujourd’hui cet
immenfe empire dans toutes fes poftefiions 8c
fes conquêtes, il doit approcher de 21 millions
d’habitans.
On appelloit autrefois la Rufjie du nom def
Mofcovie , parce que la ville de Mofcou , capitale
de cet empire , étoit la réfidence des grands ducs
de Ruftie. Aujourd’h u i, l’ancien nom de Rujfie
a prévalu.
La langue rafie provient de l’efclavotme, 8c
néanmoins en diffère beaucoup : elle pofsède un
grand nombre de mots grecs pour les rits de
l’églife. La plupart des 42 lettres qui forment
lgjir alphabet , font de cette dernière langue :
on y a ajouté aufti quelques lettres hébraïques*
Généralement la langue rufte a de la précifion ,
de la force , du nombre même •, 8c c’eft la plus
riche & la plus polie des langues du nord, en
exceptant toutefois les langues angloife 8c allemande.
Elle -a même fur ces deux dernières un
avantage, c’eft de pofteder une grande quantité
de mots grecs & hébreux qui lui donnent de
la douceur & de la grâce. Avant Pierre-le-Grand „
rien de plus déplorable que l’état, des fciences
en Ruftie : il n’épargna ni peines ni dépenfes
pour les introduire dans fes états. I l fonda une
académie des fciences 8c un collège à Péterf-
bourg , & des écoles dans plufieurs endroits de
fon empire -, il attira chez lui les favans étrangers
, 8c ce grand homme a , pour ainfi dire,
créé fa nation. Ses auguftes fuccefteurs ont fuivi
le même plan. Aujourd’ hui , les arts 8c les fciences
font honorés dans cet empire, qui eft devenu
l’ ajfile du mérite ignoré, perfécuté , ou dans l’indigence.
On y compte trais univerfités, favôir
à Péterfoourg , à Kiow , & à Mofcou. On a
inftitué aufti une académie des beaux-arts dans
cette dernière ville 8c à Péterfoourg. Déjà nous
avons vu fortir de ces fages établiffemens des
ouvrages eftimables , q u i, traduits dans notre
langue, ont prouvé que la Ruftie pourrait s’approcher
quelque jour des peuples qui ont été l ’es
maîtres.
Ce vafte empire eft partagé en feize grands
gouvernemens, dont plufieurs renferment des
provinces immenfès 8c prefque inhabitées.
, La province la plus voifine de nos climats,
eft celle de la Livonie, une des plus fertiles du
nord , & qui étoit païenne au douzième fiècle..
Le roi de Suède , Guftave-Adolphe la conquit ;
mais le czar Pierre l’ a reprife -fur les Suédois.
Plus au nord fe trouve le gouvernement de
Rével & de l’Eftonie -, 8c cette province eft encorq
une des conquêtes de Pierre»
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