
«ne grande tour quarrée, fort haute, terminée
par un béfroi, fert d’entrée à l’édifice.
Le puits à muire , ou d’eau gralTe & pleine
de fe l, eft une choie curieufe à voir ; les détours
longs & étroits , les ténèbres épaiffes de ce fou-
terrain , les vapeurs condenfées que les flambeaux
allumés ont peine à percer, le bruit éloigné de
chûtes d’eau, celui des roues & des pompes,
lemblable au gémilfeinent & au cri plaintif de
perfonnes qui l'ouffrent, font une image alfez vive
de ces del'centes fabuleules f aux enfers , qu’on
trouve dans le,ÿ poètes. I/eau falée eft rendue par
des pompes foulantes dans les chaudières .où l’on
fait le fel ; l’eau douce eft rejetée dans un canal
fou terrain qui la rend à la rivière nommée la
Furieufe.
Salins fut pris par le duc de Luxembourg en 1668,
& repris par M. de la Feuillade en 1:674. Le parlement
de la Provence , les états généraux fous
Louis X I , en 1484 , fous Louis X I I , en 1506,
les lÿnodej dioçéfains en 1527 , furent convoqués
n Salins. Cette ville fut maintenue dans la pof-
feffion de la préféance aux états généraux fur Do le ,
par arrêt provisionnel rendu à Dole même en 1658.
Cette v ille , aux environs de laquelle il croît de
près-bons vins , eft à 6 li. au midi de Befaflçon,
& à 7 li. f. e. de Dole. Long. 36 y lat. q.6,38.
M. l’abbé d’Olivet , de l’académie franeoife,
piaquip à Salins en 1682 , & eft mort à Paris
en 1768. Avec les autres ouvrages, on a de lui un
petit poëme latin , intitulé Origo SaHnarum Bur-
gundiæ.
Pierre Mathieu, né auffi à Salins en 1563 ,
cultiva la poélie, & il a donné Clitemneftre,
Lfther , en cinq afles, en 1585.
L’ abbé Guillaume a; publié en 2 vol. in - 40.
J’Hiftnire des Sires 4e Salins, (i?.)
SALISBURY , S a les bu ry , Sarisbery , &
N ew s arum grande & belle ville d’Angleterre,
jcapitaje de là province de W i l t , à 70 milles
nu f. p. de Londres. C’ eft le fiége d’un évêque
fuffragajit de C.intorbery , 8c comté particulier,
dont' le titre fe porte par un lord de la famille
de Cecil. Les rivières d’Avon , de Nadder & de
WiUis fe rencontrent fous les murs de cette
ville , 8c donnent à fes rues des canaux très-
commodes. Elle eft généralement bien bâtie,
fort commerçante fort peuplée •, 1 on y compte
nu-delà de dix mille, habfians jy l’on y trouve de
floriiîantes fabriques 8c manufficlures de flanelles
Bc dé draps, dont les métiers; occupent tous les
pauvres de la ville, pc dpnt le débit principal fe
fait en Turquie. Il y a une très-belle place de
marché public , abondamment fournie, deux fois
Ja jfëmaine, de toutes fortes de denrées & de
provifions de bouche- L’hôtel de vil Je eft de très-
bonne architeâure -, il y a trois grandes écoles
gratuites , quatre églifes parpiffiales & pne çathé-
*h-ale magnifique, pourvue de cures prében-
dajrcs , 8ç furmpHKv 4Ç 4?s f luv> hautes tours
du royaume. L’on dit de cette cathédrale, élevée
dans le treizième fiècle, & beaucoup plus frappante
par Ion extérieur que par lbn intérieur.,
qu’elle a autant de portes qu’il y a de mois dans
l’année , autant de fenêtres qu’ il y a de jours ,
& autant de piliers qu’il y a d’heures : fa tour a
410 pieds de hauteur , & les murs en font lî
minces , que l’on n’a ofé y fufpendre qu’une feule
cloche, laquelle encore eft fort petitê: , & ne
fe fonne que rarement ; celles qui fervent à l’ordinaire
étant placées dans une tour bâtie exprès
, à côté de la cathédrale : i’évêque a 9000 liv.
fterl. de revenu. Cette v ille , qui eft gouvernée
par un maire & par des aldermans, n’exifte que
depuis Je règne de Henri III , & n’envoie aucuns
députés au parlement. Le privilège de cet envoi,
auili-bien que l’honneur de l’ancienneté , appartiennent
au vieux Sarum , le Sorbiodunum des
anciens , qui eft un bourg fitué fur une hauteur
voifine, & qui déjà, du temps de Jules-Céfar ,
paflbit pour une des fortes places du pays. Sous
l’heptarchie, plufieurs princes Saxons habitèrent
ce bourg ; & fous le roi Edgar , en <36o , il s’y
tint une affemblée nationale qui s’occupa de plufieurs
réglemens relatifs à la couronne. L’an 1078,
l’on y transféra le fiége épifcopal de Sherburn ,
8c l’an 1116 Henri I y convoqua les feigneurs
eccléfiaftiques & laïques de fon royaume, à peu
près, dit-on, de la même manière qu’ ils ont été
des-lors cités aux parlemens. Sous le roi Etienne ,
il y eut des broailleries avec i ’évêque , 8c la cour
mit garnifon dans la place : alors , pour la première
fois , les habitans parurent longer à lortir
du lieu , & à lé fixer dans un endroit moins fort
8c mieux abreuvé que ne l’étoit le vieux Sarum :
ils ne portèrent pas loin leurs vues ; le pied de
leur colline leur offrit ce qu’ils défirbient ; trois
rivières y joignoient leurs eaux, & nulle fortification
n’y pouvoit tenter l’ennemi ou gêner l'habitant.
L’on commença donc , fous Richard I , à
quitter le vieux Sarum, 8c à bâtir le nouveau ,
mais les troubles de l’état firent languir l’entre-
prife , jufques après l’ affermiffement de Henri III
lur le trône -, & tout anéanti , pour ainfi dire ,
qu’ait été dans la fuite l’ancien Sarum , il a toujours
conlèrvé le privilège de députer au parlement.
Ses citoyens, munis du droit d’élire, font à peine
au nombre de dix , & ils élifent -, tandis que Jes
milliers qui font fleurir Salifbury, n’éiifent pas.
Long. 23 , /{o y lat.'3 2 9 3.
Bennet ( Thomas ) , célèbre théologien du dix-
huitième fiècle , y naquit en 1673 , & mourut à
Londres en 172.8 , âgé de 5 5 ans. Voici la lifte
de fes principaux ouvrages écrits en anglois :
i° . Répqnfe aux raîfons des non-conformiftes fur
leur féparation de l’ églife anglicane } a°. Réfutation
du papifme ; 30. Traité du fchifme -, 40. Réfutation
du quakérifme -, 50. Hjftdke de l’ufage public des
formulaires de prières. 6°. Droits du clergé de
l'cglife chrétienne -, 7°. Difçours fur la trinité,
ou
M a
un Examen des fentimens du do&eur Clarke fur
cette matière *, 83. Grammaire hébraïque.
Il s’ eft fait plufieurs éditions de la plupart des
ouvrages que nous venons de nommer, & ils font
tous exempts des défauts qu’on trouve dans la
plupart des livres polémiques. Celui èontre le doç-
teurClarke eft rempli de témoignage« d'honneteie
8c de politeffe : « je me rappelle, dit - i l , que
m quand je vous témoignoi.s par lettres, que je
» défipprouvois votre opinion , vous eûtes la
» bonté de fouffrir ma fincérité , avec cette pa-
» tience, cette candeur, cette douceur, qui éclaté
» conftamment dans toute votre conduite. >r
Ditton ( Humfroi ) étoit aulîi natif de Salifbury,
il cultiva les mathématiques & la théologie.
On a de lui un excellent ouvrage, intitulé Démonf-
tration de Ici religion chrétienne, où il le propole
de raifonner fur ce fujet, d’après la méthode des
géomètres. Il mourut en 1715 , âgé de 40 ans.
. Malfinger ( Philippe) , poète dramatique , naquit
à Saiiibury, vers Tan 1585 , il a compofé
plufieurs comédies & tragédies qui ont été jouées
avec applaudiffement. Langlaine en a rendu compte
dans Ton livre intitulé, Account o f the dramatics
english poëts , à Oxford 1691 , in-8°. Malfinger
mourût en 1640 i & fut enterré dans le même
tombeau où repofe Fletchers. (R.).
SALIVAL , abbaye rég. de Prémontrés , dioc.
de Metz. On y voit quelques tombeaux des feigneurs
de la maifon de Salm.
SALIVAS ( le s ) , peuple de l’Amérique méridionale
, lur les bords de l’Orenoque. Cette
nation , autrefois très - nombreufe , eft réduite
aujourd’hui à quelques peuplades.
SALL. Voye{ Sala.
SALLAND ( l e ) , petite contrée des Pays-
Bas , dans les Provinces-Unies. Elle fait partie de
la province d’Overiflel : & elle eft fituée entre la
Dwente & la Drente, qui font deux autres parties
de la même province : elle renferme plufieurs
bourgs confidérables, & entr’autres villes , De-
venter, Z\yol & Campen. Le nom de Salland eft
compofé de S al 8c land. S al eft la même rivière
que l’ Ilfel , & land veut düe pays. Ainfi Salland
vdéfigne le pays de VLJJel, parce qu’en effet il eft
litué fur cette rivière.
SALLARTAINE, bourg .de France , dans le
Poitoa, éleft. des Sables d’Olonne , à 3 li. f. o.
■ de la Garnache.
SALLE ( l a ) , bourg de France, en Languedoc
, dioc. & à 3 li. o. d’Alais.
SALLES , bourg de France , en Auvergne ,
cleét. de Clermont.
S A L L E S C U R A N , bourg de France, en
Reuergue, éleâ. & à 5 li. o. de Milhaud.
SÀLLIAN (le territoire de) , dans le Schir-
wan , près du fleuve Kura. C’eft un beau pays
paffemé de quantité de villages bâtis le long du
fleuve. Le langage des habitans eft compofé de
turc & de tartare. Ce territoire produit beaucoup
Géogr. Tome LLL.
de bled *, Î1 y a d’éxcell'ens pâturages où l’ on élève
de nombreux troupeaux, fur-tout de chevaux qui
font excellons. On y fabrique auffi. des étoffes de
foie. La pèche eft très-abondante.
S A LM p e t ite ville des. Pays-Bas , au duché
de Luxembourg, à 3 li. de Roche-en-Famine ,
avec titre de comté, à 7 li. f. de Limbourg. Long.
a3 f â4 y iât. 30 9 6. Salm, comté princier, fitué dans les Vo fge s,
entre la Lorraine 8c l’Alfacé. La m viion de Salm
eft divifée en deux branches , Salm - Salm, 8c
Salm - Kibourg. Le comté dont nous parlons ,
appartient exClufiVement à la première •, 8c toutes
les deux exercent chaque année, al tern.inventent,
le droit de fuffrage des princes de Salm à la
diète de l’Empire. Cette petite' fouveràîneté eft
comprife dans le cercle du haut-Rhin •, elle a pour
chef-lieu la petite ville de Salin , fituée à la fource
de la Sare, près de la rivière de Brafch, à 8 li.
de Stralbourg, 2.z de Nanci, & 14 de Marfal.
Long.. 2.4, 3 G y lat. 4.8 , 33.
En i6 z z , le comté de Salm fut érigé en prin-<
cipauté par l’empereur Ferdinand II. Badonvilliers
qui en dépendoit, a été échangé avec la France
pour la petite ville de Senones, réfidence fuppofée
du prince régnant, & qui pour cela paffe, auprès
de quelques-uns, pour chef-lieu de la principauté.
( * 0 • . , ■ ■ ■ Salm ( l a ) , en latin Salmona, petite rivière
d’Allemagne , dans l’Eiftel & dans l’ éleétorat de
Trêves. Elle fe jete dans la Mofelle à z li. au-
deffous de Trêves.
SA LM A , nom de deux villes de l’Arabïe-heu-
reufe. Long, de l’une, félon Ptolémée, 70, 30 3
lat. a<S. Long, de l’autre , G3 9 ao y lat. 24 , 20»
SALMADE , fontaine minérale à Buffange.
SALMANSXVEIL, ou Abbaye de Salem , état
fouverain , & abbaye riche & immédiate d’Allemagne
, au cercle de Souabe , à 5 fi. d’Oberlingen,
.près du lac de Confiance, aux confins de l’évêché
de ce nom, du comté de Heiligenberg , & de la
ville impériale d’Uberlingue. Cet état ne renferme
aucune v ille , mais il eft compofé de divers baillages.
remplis de villages.
Cette abbaye, fut fondée en 1134 : l’abbé jouit
de tous les droits régaliens il n’a cependant point
la dignité princière. La plupart des titulaires ont
été jufqu’ ici vicaires généraux de l’ordre en haute-
Allemagne •, ils jouiffent du premier fuffrage parmi
les prélats de Suàbe, tant a la diète de i’Empire
qu’à celle du cercle : ils fiégent aux diètes de
l’Empire entre Elchingen & Weingarten, 8c ils
font taxés par la matricule, à 76 florins pour les
mois romains. La chambre impériale en tire 169
rixdallers 8 creutzers. Ils jouiffent de l’ infpeéfion.
en . chef 8c du droit dé paternité immédiate fur
plufieurs monaftères d’hommes & de femmes en
Siiabe, en Suiffe, en Brifgaw , en Bavière 5.
comme ceux deWettingen en Suiffe, & de Raifen-
Haflachen en Bayière. (R.)
N,