
foucault* Le comte d’Enguien, vainqueur de Ce-
tifoles , y perdit la vie par un accident. (R.) Roche - Maure , bourg de France , dans le
Vivarais, a une lieue fi o. de Montelimart.
Roche-Posay , Rupes pofeii , petite ville de
France, dans la Touraine, fur la Creufe , un
• Peu au-deflous de l’endroit où elle reçoit la Gar-
tempe, a 8 li. de Loches. Elle eft remarquable
par fes eaux minérales. (R.)
Roche en Reynier , bourg de France , à 5
li. ri. dn Puy-en-Velay.
RoChe-s ür-Yon , bourg de France , dans le
Poitou , fur la petite rivière d’Yon , à 6 li. au
ri. o. de Luçon , avec titre de principauté, qui
appartient a la mailon de Bourbon-Conti , qui
en a hérité de celle de Mofttpenfier. Lung. t6 ;
lat< 46 ) 33. (R.)
ROCHECHOUART, en latin du moyen âge
rupes Cavardi, petite ville de France, aux confins
du Limoufin & du Poitou , fur la pçnte
d’une montagne , à 14 lieues de Poitiers. Il nvy
a qu’une paroilfe daris cette ville., qui cependant
a titre de duché , 8c donne fon nom à
«ne des illuftres maifons du royaume. Long. 18 ,
a.,9 y lat. 43 , 49.
ROGHEFORT j en latin du moyen âge Rupi-
fortium y- ville ^de France , au pays d’Aunis , fur,
la Charente n a une lieue & demie ■ de fon embouchure
j à 3 de Brouage , à 6 au f. e. de
la Rochelle, 8c à 100 au-f. o.- de Paris, avec
üft port t-rès-commode.
C’elt le troifième département de la- marine
de France. Louis XIV a fait bâtir oette ville en
1064 , & y a fait conftruire un magnifique ar-
lbnal, un hôpital , & des cafernes. Il y a établi
une fonderie de canons une oorderie , des ma-
gafins pour l’armement &- l’équipement des vaif-
leaux de roi , 8c un beau chantier pour leur
Gonftruétion. Ç’eft un fiége royal, & le magafin-
général des autres ports voifins.
L’entrée de la rivière eft défendue par plu-
fieurs forts •, ainfi dans l’efpace d’un demi-fiècle,
Rochefort qui n’ étoit qu’un bourg ■ eft devenu
une place Importante, & une ville confidérablè,
belle, régulière, dont les rues tirées au Gordeau,
fe coupent à angles droits. Sa population eft
aujourd’hui de 15000 habitans. L’arfenal eft le
premier qui fut élevé par les foins de M. Colbert.
M. le maréchal de Caftres vient de faire corif-
truite un nouveau bâti nient deftiné à remplacer
l’ancien hôpital, èri forte que les troupes & les
matelots trouvèrent à Rochefort un afyle âufti
falutalre dans leurs maladies , que d'ans aucune
des villes du Royaume.
Mais Ce qu’bn ne peut trop tôt éxpôfër aux
yeux de la nation , c’eft l’heureufe révolution
cué la ville 8c le pays d’alentour viennent
d'éprouver. Des plages immenfes , noyées par
les eaux de la mdr 8c des rivières , des eaux
ftagnarijës j des termes fangeufes, y entretenoiént
unê atmofphère méphitique ,■ un aîr peftîîéritîél
8c meurtrier, fource fûnefte de cruelles maladies
cc liir-tout de fièvres opiniâtres , fléau terrible
qui ravageoit le pays , précipitoit les hommes au
tombeau , & portoit par-tout l’anxiété & la défoliation.
Les générations s’y abforboient , on y
refpiroit fa mort avec l’air , & c’eft ici que cette
deftruélrice des êtres vivans fembloit plus partie
» culierement exercer fon empire. Des fiècles avoient
fuccédé aux fiècles-, des princes eri-avoient remplacé
d’autres, 8c on s’étoit contenté de gémir
fur le mal , fans fongèr à y remédier, fans s’occuper
des ftioyens d’obvier à- la dévaluation !
Le fiècle de Louis X V I aura la gloire d’avoir'
tari la fbufee de tant de maux. Les terres ont
été faignées j des, canaux ont été ouverts des
marais infeâes & fétides ont été de fléché s ;
1 aîr s’eft aflaini § des terres que la nature appel *
loit à la fécondité , & qui n’at-tendoient que de»
bras pour les cultiver , vont fe couvrir de riches
mbiflons le pays a cefle d’être le tombeau dé
ceux qui fe hafardoient à l’habiter. Des opérations'
bien méditées , des travaux afïiduement furveillés ,.
orit opéré cét heureux changement. La diminution
de la mortalité a fuivi exaélemènt le progrès des
deffechemen«. Rochefort, en-un mot, 8c les campagnes
voifines , où il mouroit annuellement un
homme fur 11 , n’en voient plus périr qu’un
fur 26. Avant les travaux, l’hôpital militaire
perdoit un malade fur 6 i aujourd’hui, la mortalité
eft réduite à A & on efpère que l’on
verra bientôt fe rétablir dans le pays le rapport
ordinaire entre lés morts & les riaiflances. Le
nombre de celles-ci croît graduellement la vie
■ 8c l’allégrefle fe répandent fur'un fol couvert ,
il y a un moment, de triftes cyprès.
L’aélivité 8c l’accroiflbment de population dans-
les parties précédemment habitées, n’eft pas le
feul bien qui dérive de ces defféchemens & des
canaux creufes pour les efteétuer. Cinquante mille
arpens de bonnes terres rendues à la culture ,
doivent, par leur produit, fournir à l’entretien
& à la fubliftance de 12000 citoyens. Les canaux--
d’ailleurs , ouvriront les fources- de l’abondance,
en facilitant les communications & en donnant
une nouvelle énergie au commerce intérieur &
extérieur. Les habitans de ces contrées voient
luire un nouveau jour pour eux , & graveront
fans doute dans leurs faftes le nom de celui qui
arracha à la mort des foules de vidimes , qui
vivifia leurs campagnes , & répandit la joie &
l'abondance fous leurs toits.
Cette révolution dans une partie’ confidérablè
dé l’Aunis 8c de la Saintonge, eft due à l’attention
fuivie; du gouvernement, au miniftre des finances
qui a fourni les premiers fonds au milieu des
dépenfes dé la guerre , â les fuccefleurs qui ont
fouteriu avec zèle une efttreprifè fi utile , aux
foins dé l’adminiftrateur particulier. Tous auront
concouru à créer une nouvelle province, au .ferra
R O C
de l’âricîenne. M. de Reverfeaux, Intendant de
la Rochelle , a fuivi , foutenu , encouragé les
travaux, 8c tout s’eft exécuté fous fes aufpices.
Quatre années ont • luffi pour changer la face du
pays.
Il ferdit fort à fouhaiter que les landes de
Bordeaux , l’intérieur de la province de Bretagne ,
les parties -hautes de la Bourgogne , 8c les autres
contrées du royaume , fufceptibles de culture ou
d’améliorations , en reçuflent de proportionnées a
celles qui viennent de s’opérer fous nos . yeux
aux environs de Rochefort. Le -réfultat équivau-
droit à la conquête de deux provinces 1 Mais
trouve-t-on fréquemment des hommes qui, zélés
pour la choie publiqué , jaloux de la gloire de
leur ro i, fe refufant à leurs plaifirs , fe refufant
à leurs affaires, oubliant leur fortune , aient le
courage de le dévouer fans fafte 8c fans bruit
à des foins pénibles , dont le terme eft les clameurs
de l’envie & la tranquille fatisfa&ion
d’avoir fait le bien.
'. Confultéz fur Rochefort un ouvrage imprimé à
Paris en 1752 , in-4o. Long. 16 } 42 y lat. 4? , 3.
< * • ) , , „ Rochefort r petite ville de France , en Bretagne
, fur la Vilaine , dans l’évêché de Vannes.
i aR » . ochefort, petite ville de France , dans le
Forèz , éleél. de Roane , fur la rivière de Lignon. PRIoc hefort H, boHurg de mFrance , dans la Beauce,
au diocèfe de Chartres. (R.) Rochefort , bourg de France , dans l’Auvergne
, au diocèfé de Clermont. (R.) Rochefort en Ardenne, ville des Pays-Bas ,
dans le Condros , aux confins du duché de Bouillon
8c de l’évêché de Liège , dont elle dépend pour
le_ fpirituel. Elle eft fituée à 2 li. de Saint-
Hubert, à Ali. au f/ e. de Dinant, & à 18 au
n. o. de Luxembourg. Elle eft environnée de
rochers & a un vieux château rétabli par le
comte de Louwenftein. Ce lieu eft une ancienne
feigneurie érigée en comté par l’empereur Ferdinand
II. Long, xx , 48 y lat. 30 > 10. Rochéfort-Saint-A hon , bourg de France ,
a 5 li. f. o. du Puy en Velay«
ROCHE - FOUCAUD ( l a ) , petite ville de
France, dans l ’Angoumôis, fur la Tardouere ,
à 6 li. au n. o. d’Angoulême, avec titre de duché-
pairie , érigée en 1622 , & dont quatre baronnies
dépendent. Il y a dans cette petite ville une églife
.collégiale 8c un couvent de Carmes. Long. 28,33
lat. 4 3 ,4 3 •
MM. de Daillon (Benjamin & Jacques) j ifliis
de l’ancienne famille' des comtes du Lude , naquirent
tous les deux dans la petite ville de la
Roche-Foucaud , 8c le premier fut miniftre d’une
églilè caîvinifte qui y étôit alors -, mais après
la révocation de l’ édit de Nantes , il pafla , de
même que fon frère, en Angleterre , où ils mou-
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rurent l’un 8c l’autre dans un âge fort avancé.
M. Benjamin de Daillon étoit un homme de
lavoir &: de mérite -, il avoit un fentiment particulier
touchant les diables , foutenant qu’il n’y
en avoit qu’un feu l, & que l’Ecriture ne parle
jamais du diable que comme d’un être unique.
Il prétendoit en conféquence que les efprits impurs
que Jéfus-Chrift chaffoit, étoient des maladies 9
& que l’Ecriture leur donne le nom d’ efprits
ou de démons, pour s’accommoder au langage
de ce temps-là ces maladies étant déifiées ou
regardées comme des démons ou des divinités
parmi les païçns.
M. Jacques de Daillon adopta le même fentiment
de fon frère, & youlant le défendre par
écrit , il publia en 1723 un ouvrage in-80. en
Anglois, intitulé h.cU[/.ovohoyta, or a treatife, 8c»
c’eft-à-dire , Démonologie , ou,.Traité des efprits,
dans lequel on explique plufieurs paflages de l’Ecriture
contre les erreurs vulgaires touchant les
forcier.s , les apparitions , & ç . , avec un appendice
contre la pofiibilité de la magie, de la for-
celerie 8c du fortilège.
ROCHELLE (la) , Rupella, ville maritime
de France , capitale du pays d’Aunis , l’une des
plus importantes 8c des plus célèbres du royaume.
Elle eft fituée fur l’Océan , à 34 li. au n. de
Bordeaux, 27 fi e. de Nantes, 69 fi o. d’Orléans
, & 103 fi o. de Paris. Long, l’uivant Caflini,
1 6 deg.-x8 , 30 y lat. 46' deg. io , 13.
On croit que cette ville eft le Portas San-
tonum des anciens ; mais cette opinion n’eft pas
fians contradi&eurs. Dans Je moyen âge elle fut
nommée Rupella , probablement à caufe du fond
pierreux fur lequel elle eft bâtie..
Ce ne fut d’abord qu’un château qui appar-
tenoit aux l’eigneurs de Mauléon en Poitou.
Guillaume' dernier , comte de Poitiers , l’ufurpa
fur les l’eigneurs de Mauléon j il en fit une petite
ville 8c lui donna des privilèges : elle s’accrut
avec le temps 8c fe forma en une efpèce de
république , fous la fouveraineté de la couronne
Britannique , dont elle releva depuis le mariage
d’Eléonore de Guyenne avec Henri XI. Ses privilèges
furent confirmés par Louis- V I I I , fils de
Philippe - Augufte , Iorfqu’ il s’en rendit maître
en 1224.
La. Rochelle étoit dès lors un port de mer
tres-floriflant par l’on commerce , comme il parole,
par ces vers d’ un auteur ancien, Nicol. de Braies
de GeJL Ludov. VIII.
Heclivï littore pond
Nobilis , 8 fama toto celeberrima mundo ,
Divitiifque potens prifcis 8 gente fuperba
Efi Rupella.
La Rochelle fut cédée aux Anglois par le
traité de Bretigni, l’an 1360 , & , i z ans après,
elle fe donna au roi de France Charles V , à